Le soleil s'était levé comme tous les matins ; et avec lui, la forêt qui se baignait dans ses rayons reprenait vie et couleurs. Les oiseaux exécutaient leur symphonie matinale avec une certaine ferveur sur les grands arbres qui étoffaient cette forêt cependant que les ruisseaux, eux, coulaient doucement accompagnés de leurs locataires préférés qui en bondissant énergiquement, comme pour faire la démonstration d'un impressionnant numéro d'acrobatie. La montagne quant à elle faisait apparaître fièrement ses contours comme pour affirmer une énième victoire contre l'obscurité de la nuit qui l'avait engloutit. De même, elle faisait danser les multiples arbres dont elle était recouverte au grès du vent telle une chevelure chatoyante. De plus, à l'image de bon nombre d'entre elles, cette forêts était également parsemée de petites clairière où le soleil venait exposé ses charmes à l'abris de l'écran solaire formé par les arbres et leurs feuillages. Ainsi, dans l'une de ces petites clairière en plein cœur de la forêt, se trouvait une cabane à l'aspect rustique mais chaleureux d'où on pouvait entendre la voix d'un homme d'âge moyen au pratiquement crâne rasé et portant une cicatrice sur le coin gauche des lèvres :
— Nate, descends. Le petit déjeuné est prêt.
— D'accord Zad j'arrive.
À ce moment-là, un jeune garçon plein de vigueur descendit les escaliers en courant. Cette dernière se termina alors dans la cuisine où le jeune garçon se présenta afin d'aider à servir le petit déjeuné. Toutefois, loin de se montrer coulant , Zad décida de l'interpella en ces termes :
_Nate, je t'ai dit au moins cent fois d'arrêter de courir dans la maison et particulièrement dans les escaliers.
— Ah, désolé Zad c'est juste que j'ai tellement faim…
Zad réfléchit alors un petit instant puis décida de finalement laisser couler pour cette fois. De ce fait, il se contenta de dire :
— Bon, finis de dresser la table.
Ainsi, comme Zad le lui avait demandé, Nate s'exécuta et commença à dresser la table, le sourire aux lèvres. Quelques minutes plus tard, le petit déjeuné était servi au grand bonheur de Nate. Puis, alors qu'ils mangeaient, une bougie qui brûlait, posée sur la table attira soudainement l'attention du jeune garçon. Celui-ci s'arrêta alors de manger un cours instant, tendit son doigt vers la bougie et...
Wooooouuuuvvvvv
Une partie des flammes de la bougie s'étaient dirigées vers son doigt puis s'étaient amassées dans la paume sa main. Nate se mit alors à regarder la flamme, en jouant avec elle comme s'il ne s'agissait que d'un objet quelconque. Voyant cela, Zad laissa transparaître une légère sourire avant d'affirmer :
— C'est bien, je suis heureux de constater que tu es en forme aujourd'hui. Dépêche-toi de finir ton assiette, qu'on puisse commencer l'entraînement.
Nate lui répondit alors d'un air coupable et hésitant :
— Quoi ?! E-encore ???
— Oui encore ! Et nous continuerons jusqu'à ce que tu sois...
— «... devenu assez fort pour accomplir ton destin et combattre Mesophagia lorsqu'il sera de retour » ; merci je sais déjà tout ça.
— Si tu le sais, alors tâche de prendre ton entraînement plus au sérieux.
Lorsque Nate entendit ces paroles, il prit une grande bouffée d'air puis souffla sur la flamme qu'il tenait à présent du bout de son index ; ce qui l'éteignit. Puis, d'un air harassé, il rétorqua :
— Sauf qu'il me soûle ton entraînement. Sérieux, on ne fait que répéter la même chose à chaque fois.
— C'est par la répétition et la persévérance...
— «... qu'un guerrier atteint la sagesse et acquiert la maîtrise de soi » ; ça aussi, je sais.
— Dis-moi, je te trouve bien impertinent ce matin !
Nate se leva alors de sa chaise puis dit calmement :
— Tu sais quoi, excuse-moi ; tu as raison. Je vais aller chercher du bois dans la forêt. Une fois de retour, nous le reprendrons là où nous l'avions laissé hier, ton entrainement.
Le jeune garçon se dirigea alors vers la porte de sorti sous le regard hésitant de Zad qui avait peur qu'il lui joue un mauvais tour. Il semblerait que les craintes du brave homme étaient fondées puisque aussitôt sorti de la cabane, Nate en referma doucement la porte, le visage porteur d'un sourire malicieux. Une fois la porte close, il se dit, toujours avec le même sourire :
— Il peut toujours se gratter pour son entrainement. Aujourd'hui je prends des vacances.
Aussitôt dit, d'un grand élan il s'éloigna de la cabane et pénétra la forêt. Faisant preuve d'une certaine agilité, il sautait à toute vitesse sur les arbres, d'une branche à l'autre. Puis lorsqu'il s'éloigna un peu de leur cabane, il reprit, cette fois à haute voix :
— Et puis s'il y tient tant que ça, à son entrainement ; et bien il n'a qu'à le faire tout seul.
Il s'arrêta alors sur la branche d'un arbre avant de continuer son monologue :
— Non mais c'est vrai quoi, il est tout le temps entrain de me dire : fais ça Nate, fais ci, Nate ; ne fais pas ça, fais plutôt comme ça. J'en ai assez !!! J'ai quand même 12 ans ; j'ai pas besoin qu'on me dise quoi faire à longueur de journée !
C'est alors que la pensée suivante lui traversa l'esprit :
— Tiens, à ce propos qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma journée ???
Puis, à peine s'était il posé la question qu'un éclair de génie lui traversa l'esprit. Ayant à présent un objectif, il reprit de ce pas sa course, cette fois en direction de la montagne. Cette dernière devint alors le théâtre d'une série de péripéties allant de l'escalade de celle-ci en passant par une course poursuite contre certains animaux sauvages qui voulaient faire du jeune garçon leurs casse-croûte et bien d'autres danger. Finalement, après ce véritable parcours du combattant, il arriva finalement au pied d'un arbre où il s'exclama :
— Enfin, j'y suis arrivé ! J'ai bien cru que j'allais y rester cette fois.
Puis après avoir reprit son souffle, il affirma, le regard brillant de témérité :
— Allez, par ici mes jolis.
Il voulait en réalité parler des fruits qui se trouvaient sur l'arbre devant lequel il était et pour qui il avait bravé tous ces dangers. Une fois la cueillette terminée, il descendit de la montagne puis arriva à une rivière quelques minutes plus tard. Une fois sur place et ayant toujours soif d'aventure, il voulu se mettre à pêcher du poisson pour son déjeuné. Par conséquent il se dit :
— Il va me falloir une canne à pêche.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; il improvisa une canne à pêche avec un morceau de bois et des lianes qu'il trouva dans les parages. Cependant il se rendit vite compte qu'il n'allait pas attraper grand chose avec ça. Il se ravisa donc et opta plutôt pour un piège. Ainsi après un moment de dur labeur, le fruit de ses efforts vit finalement le jour. Mais étant donné qu'il était déjà midi passé et que la chaleur devenait étouffante, il décida de placer le piège dans la rivière puis se retira sous l'ombre d'un arbre afin de se reposer. Une fois à l'abri du soleil, il sortit les fruits qu'il avait cueillit tantôt et commença à les déguster, le temps que le piège fasse une prise. De ce fait, il jeta l'une de ces baies dans sa bouche puis s'exclama lorsqu'elle eut éclaté sous ses dents :
— Mmmmmm, c'est vraiment délicieux !
Nate pensa alors qu'il allait tranquillement continuer à profiter des fruits de son dur. Mais, c'était sans compter sur la fatigue qui, avait commencé à engourdir son corps et à le faire fortement somnoler cependant qu'il se disait :
— Ils sont vraiment délicieux, ces fruits. Je devrais peut-être en rapporter à zad ; je suis sûr que ça lui ferait plaisir...
Finalement, après quelques escarmouches avec le marchand de sable, le sommeil fini par avoir raison du jeune garçon qui s'endormit un baie à la main.
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*ouvre les yeux* !!!
Réalisant qu'il s'était endormi, Nate se redressa brusquement :
— HEIN !!! De quoi ? Je me suis endormi ?!
Il regarda alors autour de lui avec la même agitation avant de conclure finalement :
— Non d'une pipe, il fait déjà presque nuit ; Zad va définitivement me tuer aujourd'hui. Il faut que je rentre et tout de suite !
Il s'empressa donc de se relever avant de prendre le chemin de leur cabane à grandes enjambées. Puis alors qu'il s'attelait à arriver à destination le plus vite possible, quelque chose l'interpella en cours de route :
— Qu'est ce que c'est que cette lumière menaçante au loin ? En plus elle a l'air de provenir de la maison. Je n'aime pas ça ; je n'aime pas ça du tout !!!
Inquiet, il accéléra encore plus sa course afin de s'assurer du bien fondé de ses craintes ou non. Mais de toute évidence plus il se rapprochait de leur cabane plus il avait le sentiment de se rapprocher de la source de cette lumière ; ce qui faisait croître son sentiment d'inconfort et d'inquiétude et par la même, les battements de son cœur :
B-booomm ; B-booommm...
Ayant couru aussi vite qu'il le pouvait, il ne lui restait désormais plus que quelques mètres à parcourir d'arriver à leur domicile. Puis, alors qu'il passait le dernier arbre qui obstruait son champ de vision ; il découvrit dans la clairière où se trouvait son foyer un spectacle effroyable qui lui fit stopper sa course nette. En effet, il était là, debout, le teint pâle et les yeux hagards, assistant à la destruction de son foyer par des flammes de plusieurs mètres de haut. D'innombrables pensées se précipitèrent alors dans son esprit tel un raz-de-marée. Mais il se ressaisit aussitôt, se rappelant qu'il avait ce pouvoir ; celui de dompter les flammes.
Il tendit alors ses mains vers le brasier et essaya de reproduire à son échelle, ce qu'il avait fait ce matin avec la bougie. Alors...
shwoooooooooww
Une grande quantité de flamme commença alors à s'amasser devant ses mains, formant progressivement une énorme boule de feu. Bientôt, elle devint gigantesque et semblait, pour Nate, peser l'équivalent d'un rocher d'une bonne centaine de kilos. Sentant qu'il atteignait sa limite, il dirigea l'ensemble des flammes qu'il put collecter vers le ciel et les libéra en une seule fois.
bwoooouuuuvvvvv
Après cette action, Nate se retrouva complètement essoufflé à suer à grosse goutte.
*Halète* ; *Halète* ; *Halète* ; *Halète*...
Bien qu'il avait réussi à presque entièrement éteindre l'incendie, quelques flammes qui subsistaient toujours ci et là, menaçaient de le faire reprendre de plus belle. Alors avant que cela ne se produise, il chercha et trouva en lui la force de se précipiter dans la cabane à moitié ravagée par les flammes. Une fois à l'intérieur, il se mit aussitôt à crier :
— Zad tu es où, réponds-moi.
Désespéré, il déambulait hystériquement dans les différentes pièces de la cabane à la recherche de son mentor tout en s'époumonant encore et toujours :
— Zad je t'en supplie réponds-moi, Zad ; Zad ; ZAAAAAAAAAD !!!!
Puis, il se dit soudainement :
— Attends... Et... Et s'il n'était juste pas là ?
Lorsque cette pensée eut fini de lui traverser l'esprit, un léger sourire d'espoir et de soulagement commença à se dessiner sur son visage. Mais c'est pile à ce moment là qu'il entendit un gémissement lourd et étouffé provenir de l'une des pièces du fond.
*sursaute* !!!
— Qu'est-ce que...
Nate commença alors à se diriger vers le bruit, d'un pas hésitant et apeuré. À mesure qu'il se rapprochait de la pièce et que l'angoisse devenait son seul compagnon de route, il ne pouvait que prier intensément, de tout son être, afin que ses craintes ne se réalisent pas. Finalement, lorsqu'il entra dans la pièce, ses yeux qui étaient déjà bien écarquillés s'ouvrirent encore plus comme pour sortir de leurs orbites.
— AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH
Avant même qu'il ne s'en aperçoive, un hurlement lourd rempli de désespoir et de pure terreur lui avait échappé. Et pour cause, l'horreur de la scène qu'il avait sous les yeux était à la hauteur de sa réaction ; si ce n'est plus encore. A l'intérieur de cette pièce baignée dans une suffocante odeur de chair brûlée, se trouvait une corps mutilé qui gisait au sol. Ce corps, recouvert de multiples brûlures au troisième degré semblait être là source de cette odeur nauséabonde qui avait totalement drapé la pièce tel un voile de fumée invisible. Nate compris alors que cet amas de chaire et d'os carbonisés n'était autre que son mentor, Zad. Alors...
*s'effondre*
Les larmes commencèrent à couler des yeux du jeune garçon tel des ruisseaux en plein hivernage cependant qu'il appuyait désespérément sur la plaie béante visiblement faite à l'arme blanche qu'avait son protecteur au niveau de l'abdomen. Complètement paniqué, Nate se mit alors à déblatérer sans lui même savoir ce qu'il cherchait :
— P… pourquoi... ? Comment ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui t'a fait ça ?
De son côté, Zad qui était aux portes de la mort, réussi malgré tout à reconnaître celui qui s'adressait à lui en dépit du fait qu'il ne voyait ni n'entendait plus grand chose. Alors il rassembla ses dernières forces pour dire à son protégé d'une voix à peine audible :
— F… fuis...
Mais Nate qui était complètement en débandade ne pu que répondre :
_Quoi ??? Qu'est-ce que tu me chante là ? Je ne comprends pas, je ne comprends rien…
— V… va-t'en ; tu… tu es en dan...ger...
Mais ne voulant plus rien entendre et ayant retrouvé un semblant de lucidité, le jeune garçon s'exclama :
— Non, ça suffit a…arrête de parler et tiens bon. Je vais cautériser la plaie et ensuite on...
Mais c'est alors que Nate s'interrompit brusquement, sentant une présence menaçante derrière lui. Il voulu alors aussitôt se retourner pour voir de quoi il s'agissait, mais ; il était déjà trop tard et un violent coup qu'il reçut à la tête avec un objet métallique qui lui fit perdre connaissance :
Ce fut alors le noir complet.
"FRAPPE" !!!
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— Aller, dépêche-toi ne traîne pas.
— Je sais, je sais.
Ce furent les premiers sons que Nate entendit dans l'état de torpeur assez conséquent dans lequel il était. Visiblement il s'agissait d'une conversation entre deux homme et le bruit qu'ils faisaient réveilla le jeune garçon qui petit à petit émergeait de son sommeil :
"Ouvre...les... yeux"
Toutefois, malgré sa tentative de retrouver son sens de la vue, il y avait un problème car le sang qui avait coulé dans ses yeux depuis son front obscurcissait sa vision. Néanmoins il pouvait sentir qu'il se faisait traîner par terre. Ainsi, il avait à peine commencé à pleinement reprendre ses esprits lorsqu'un des ravisseurs remarqua qu'il était conscient et s'écria en jetant brusquement la corde qu'il avait entre les mains :
— Merde ! Je t'avais dit de lui bander les yeux.
— Ah... Désolé c'est que...
— La ferme, je ne veux pas t'entendre !
Il se rapprocha ensuite de Nate avant de se pencha dans sa direction juste au-dessus de sa tête. Il affirma alors :
— Désolé p'tit mais tu n'as pas suffisamment fait la sieste !
Puis, sans laisser à Nate le temps de mot dire, il l'assomma de nouveau en lui piétinant violemment le visage.
*Piétine*
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*gifle* , *gifle*
— Debout p'tit, la sieste est finie.
Nate qui venait de recevoir quelques gifles destinées à le sortir de son état semi comateux, commença à plisser ses yeux qui était déjà fermé. Ainsi tiré de force de son sommeil, il avait a peine ouvert les yeux qu'il vit son ravisseur se saisir de lui et le mettre debout en le soulevant brutalement par le col. Ayant à présent finit de se réveiller, Nate se rendit compte qu'il était dans une sorte de couloir souterrain sombre éclairé par de grands chandeliers sur pied. De son côté, ayant finit de rassembler ses affaires, cet homme relativement de petite taille, barbu et assez costaud tira violemment Nate par ses liens, comme pour lui ordonner de marcher. Le jeune garçon se retrouva ainsi à marcher dans ce couloir, pieds et poings liés par des chaînes. N'y comprenant rien à la situation, ce dernier ne pouvait que se demander ce qu'il se passait et ce qu'il faisait dans cet endroit inconnu. Mais à ce moment précis, le flou de sa vision se dissipa complètement et la nature de ce lieu l'interpella au plus haut point. Ces portes en bois parfaitement alignées dans lesquels étaient incrustées de barreaux métalliques, cet espace clos, souterrain et ténébreux... Tous les éléments étaient réunis ; cet endroit était un cachot ! Alors lorsqu'il réalisa cela, il usa de toutes ses forces pour s'extirper de l'emprise de son ravisseur qui le tenait à présent par le biceps puis courut aussi vite qu'il pût. Mais son ravisseur n'eut même pas à le poursuivre et se contenta de tirer sur la chaîne qu'il tenait dans son autre main ; ce qui fit tomber le jeune garçon qui, dans sa chute renversa l'un des chandeliers éclairant le couloir. Toutefois, loin de s'avouer vaincu, Nate voulu se relever rapidement et reprendre sa course, mais l'homme était déjà sur lui, le mettant en joue avec une énorme hache :
— Tiens-toi tranquille le nabot !
Voyant qu'il n'avait pas d'autres options, Nate fini par se résigner. Il se releva donc puis continua le trajet avec eux jusqu'à une pièce située au fond du couloir. Là, il y avait des hommes qui ressemblaient à des gardes, voir même à des soldats. Ces derniers se saisirent à leur tour du jeune garçon puis l'enchaînèrent au mur du fond de la pièce. Une fois cela fait, ils ressortirent simplement de la pièce en prenant bien soins de refermer la porte derrière eux. Dans cette pièce sombre et humide à peine éclairée par une petite bougie posée sur une table en métal à côté de Nate, le seul bruit que l'on entendait était celui particulièrement inquiétant des rats qui grouillaient de partout. Le jeune garçon n'était plongé dans cette atmosphère que depuis moins d'un quart d'heure mais le froid grisant qui y régnait couplé à toute cette angoisse commençaient à lui faire perdre la raison. En effet, lui qui était enchaîné debout, bras et jambes écartés de sorte qu'il ne pouvait même pas s'asseoir, ne pouvait que suivre de son regard hagard les bruissement sinistre qu'il entendait des quatre coins de la pièce sans toutefois jamais réussir à dénicher leurs auteurs qui veillaient à rester soigneusement dissimulés dans les nébuleuses de l'obscurité. Puis, alors qu'il pensait définitivement devenir fou, un long grincement vint soudainement le sortir de cet état :
Khiiiiiiiiiiiiiiiii...
Cet horrible bruit provenait de la porte qui lui faisait face. Sa respiration se coupa aussitôt, les muscles de son corps se raidirent et son regard fixe se planta anxieusement sur la porte. Une silhouette noire perdu dans l'obscurité franchit alors le pas de la porte. Une fois entrée, elle prit, à l'instar des gardes, le temps de soigneusement refermer la porte derrière elle. Les yeux du jeune garçon qui entre temps s'étaient habitués à l'obscurité, lui permirent alors réaliser que cette silhouette appartenait à un homme, un quinquagénaire de taille moyenne, chétif et décrépit portant un monocle à l'œil droit, une petite mallette dans sa main gauche et une montre à gousset dans celle de droite. En fait cet individu ressemblait en tout point à un majordome. Ce dernier se tourna ensuite vers le jeune garçon puis s'adressa à lui :
— Bien le bonjour mon garçon... Alors, comment t'appelles-tu ?
— ...
— Je vois, on est du genre silencieux n'est ce pas ?! Je comprends, ce n'est pas grave.
Cet étrange personnage rangea alors la montre à gousset qu'il tenait dans la poche de sa veste, puis commença à s'avancer vers Nate dont l'angoisse ne cessait de croître. Mais lorsque l'homme posa sa mallette, l'ouvrit et commença à étaler son contenu sur la table juste à côté de Nate, cette angoisse se mua en détresse puis la détresse en une profonde terreur. Ce qu'il avait sous les yeux, les lèvres tremblantes ; n'était rien d'autre que des instruments de torture de diverses tailles et formes dont il n'osait même pas imaginer l'utilité de certains. De son côté, le quinquagénaire reprit alors :
— Vois-tu, je dirais même que cela m'arrange que tu sois du genre silencieux parce qu'en fait, j'aime le silence. En réalité, tout ce qui n'est pas capable de produire du silence m'exaspère au plus haut point. C'est la raison pour laquelle j'ai autant de mal avec les femmes ; toujours à jacasser et à geindre pour un oui ou pour un non. Linda aussi était comme ça avant ; incapable de s'arrêter de parler. Le pire c'était ses gémissements pendant l'acte sexuel ; une vraie torture ! Puis un jour j'en ai eu assez… Alors qu'elle gémissait comme une truie pendant que nous faisions l'amour, je lui ai arraché la mâchoire inférieure et la langue par la même occasion ! Et là, miracle ! D'un coup, plus rien ; plus aucun bruit… Le silence. Ce jour-là j'ai découvert un autre visage de Linda ; plus beau, plus... authentique. À ce moment-là, elle était si belle, si douce ; si pure... Je ne l'avais jamais trouvée aussi sensuel et attirante. Alors, je lui ai fait l'amour comme jamais et devine quoi ? C'était le pied !!! Je le sais parce qu'elle aussi a joui comme jamais ! C'est ainsi que depuis ce jour, elle et moi nous sommes compris. Chaque jour passé à ses côtés est désormais un véritable délice car...
Ainsi, alors que l'homme jouait avec les outils qu'il avait sortit de sa mallette tout en déblatérant des choses toutes plus déconcertantes les unes que les autres, Nate cherchait quant à lui désespérément un moyen de se libérer de ses entraves car ce type avait visiblement une, non plusieurs cases en moins. Mais alors que depuis qu'il avait commencé son monologue, le majordome n'avait plus daigné poser le regard sur le jeune garçon, il se tourna brusquement vers lui, un scalpel à la main et annonçant :
— Mais ne vas pas croire que je ne suis qu'un rustre à l'esprit étriqué et aux goûts limités. Par exemple je sais que le silence peut être plus délectable lorsqu'il est précédé par un cataclysme de bruits inutiles ; tel le silence qui vient après une tempête.
Puis, alors qu'un sourire sadique se formait sur son visage, l'homme enchaîna en regardant Nate dans les yeux :
— Alors ne t'inquiète pas, quel que soit la manière dont tu réagiras à mes soins, tu ne me décevras pas !!!
Finalement, dans un élan subite, il s'empressa de planter le scalpel dans l'épaule du jeune garçon :
*Poignarde*
— NNNNNNNGGGGMMMMMMM
— AHAHAHAHAHAHAH !!!
*Poignarde*, *Poignarde*, *Poignarde*…
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Plusieurs heures s'étaient écoulée, et entre temps, le majordome avait pleinement eu le temps d'approfondir la relation incestueuse qu'il entretenait avec le jeune garçon au travers d'actes hautement cruels et barbares. En effet, plus le temps passait, plus cet homme se révélait être un maître dans l'art de la torture. Il évitait soigneusement les points vitaux de sa victime et se débrouillait pour qu'elle reste perpétuellement consciente. Ainsi, après plusieurs heures de torture incessantes, le corps de Nate était recouvert de coupures et de lacérations en tout genre. Ce qui était autrefois des vêtements n'étaient désormais plus que des haillons rougeâtres teinté de son sang. Mais pour une raison quelconque et ce malgré tous les sévices de son geôlier, Nate n'avais jamais ouvert la bouche pour hurler. Il étouffait les cris de douleur dans sa bouche dont les lèvres tremblaient mais ne s'ouvraient jamais.
*Poignarde*
— MMMMMMMMMMMMMHHHHHHH
— Et… bien, je dois dire que je suis assez surpris que tu sois toujours en vie et encore plus que tu n'aies pas hurlé une seule fois jusque-là. Peut-être que... Non, c'est trop tôt !
Puis alors qu'il était retourné à la table à instruments chirurgicaux où était posés ses instruments, il continua :
— Dis-moi, que dirais-tu d'augmenter le niveau d'un cran ! Alors… on a essayé le scalpel, le couteau, la machette ; que dirais-tu d'essayer avec la scie, cette fois.
Puis sans attendre de réponse la part du jeune garçon, cet homme se saisit de l'outil dont il venait de parler. Il vint ensuite se tenir devant le jeune garçon, un scie à la main et s'apprêtant à commencer son funeste dessein. Mais soudain, les lèvres de Nate se séparèrent puis s'ouvrirent, laissant s'abattre sur le majordome un véritable déluge de flammes.
Wooooouuuuvvvvv
En un instant, la tendance s'inversa et le geôlier devint la victime. Face à cette attaque inopinée, le tortionnaire se mit à hurler de toutes ses forces en essayant désespérément d'éteindre les flammes. Mais... il n'y avait rien à faire ; elles étaient beaucoup trop nombreuses. Puis, l'homme devenu une véritable torche humaine finit par s'effondrer au milieu de la pièce, dévoré lentement par les flammes qui finirent par complètement disparaître au bout de quelques instants. Quel soulagement, ce cauchemar touchait enfin à son terme et pour Nate, ce dégénéré qui en était l'antagoniste principal n'allait certainement manquer à personne. Puis, alors qu'il commençait à se sentir soulagé, une autre pensée vint subitement lui traverser l'esprit :
— Une minute, il y a quelque chose qui ne colle pas ! Pourquoi les flammes se sont éteintes aussi vite ???
Mais sans même lui laisser le temps de trouver la réponse par ses propres moyens, voilà qu'il entendit un bruit semblable à un ricanement provenir de ce qui aurait normalement dû être un tas de charbon.
— Ahahah…..hmphahaha...
C'est ainsi qu'il se retrouva à observer, le teint aussi pâle que de la craie ce qu'il croyait être un cadavre se relever progressivement. Le ricanement qui accompagnait cette érection se transforma quand à lui, subitement en un rire assourdissant :
— AHAHAHAHAHAHAH !!!
Le majordome de l'enfer était bel et bien vivant et son rire satanique en témoignait à suffit. Puis, après ce retour grandiose aux affaires, il affirma :
— Je vois... Le chandelier renversé dans le couloir ; c'était donc ça espèce de petit cachottier. Je dois avouer que c'était bien joué ; je ne l'avais pas du tout vu venir celle-là.
— Co… comment est-ce possible tu devrais être...
— Mort ?!
— ...
— Disons que moi aussi j'ai mes petits secrets.
Ainsi, alors qu'ils échangeaient ces quelques mots, l'homme qui avait désormais finit de se remettre sur ses deux jambes partit se tapir dans l'obscurité de la pièce près de la porte où il se saisit d'un objet. Puis, un étrange bruit commença à se faire entendre :
BRRRRR, BRRRRR…; BRRRRR, BRRRR, BRRRRRRRR…
Fort de sa voix toujours aussi cynique, l'homme reprit :
— Puisqu'apparemment la scie ne te convient pas, on va utiliser quelque chose d'un peu plus expéditif.
BRRRRRRRR…, vroooooouuum, vrooouum, vroooum, vroum…
Lorsqu'il entendit ce dernier bruit, le garçon comprit instantanément qu'il s'agissait de celui d'un moteur qui venait de démarrer. Une tronçonneuse ; le moteur qui venait de démarrer était celui tronçonneuse et le bruit perçant de ce moteur qui s'accélérait, résonnait jusque dans son âme.
Diiiiiiiin, Diiiin, Diiin, Diiin, Diin…
C'est donc ça le désespoir ? À ce moment là, Nate qui était dans une espèce d'état second se retrouva incapable de retenir ses larmes. Puis voyant l'homme se rapprocher de lui d'un pas certain et arborant un sourire hardi, la peur eut raison de lui :
— Non attendez... Je vous en supplie dites-moi ce que vous voulez, je vous promets de vous le donner alors, alors...
— Shuuuuuut…
Il posa alors son index sur les lèvres du jeune garçon puis continua :
— Oooooh, mais rassure-toi, tu es déjà, en train de me donner, tout, ce que je veux.
Le bruit du moteur reprit alors de plus belle et avec encore plus de violence. Puis aussitôt, des cris de douleur et d'agonie ainsi qu'un fou rire diabolique s'en suivirent ; formant ainsi une symphonie macabre et désaccordée audible dans tout le couloir du souterrain.
— AAAAAAAAAHHHHHHHHH !!!!
— AHAHAHAHAHAHAHHAHA... !!!
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Dans la forêt, très loin du lieu où était réalisé ce simulacre de film d'horreur, se tenait un jeune homme d'une vingtaine d'années aux cheveux rouge et blanc. Ce dernier semblait attendre quelque chose ou plutôt quelqu'un. Mais las de patienter, il commença à se dire :
— C'est bizarre, Zad n'est jamais en retard ; et pourtant, là ça fait plusieurs heures que j'attends.
Il regarda alors à gauche puis à droite, l'air hésitant puis se décida finalement à se rendre au domicile de ce dernier pour voir si tout allait bien. Il prit donc la direction de la cabane qu'il parvint à rejoindre en quelques minutes. Mais quel fut son étonnement lorsqu'il arriva sur les lieux ! Il n'y avait plus de cabane, juste un tas de décombres. À l'intérieur, il trouva le corps d'un homme adulte complètement calciné ainsi qu'un chandelier en métal imbibé de sang. Il prit alors aussitôt la mesure de la gravité de cette situation et n'eut d'autres mots que :
— Merde...
Il sorti alors des lieux à toute vitesse. Quelques minutes plus tard, le jeune homme en question était devant le portail d'un grand bâtiment en plein milieu d'une ville ; bâtiment, qui, semblait être le château royal. Il s'adressa donc à l'un des gardes qui surveillaient la porte principale :
— Je veux voir le roi !
— Hum !!! Et moi je veux un deuxième trou d'balle… Aller casse-toi !
— Allez lui dire qu'un membre de la confrérie des élémentalistes demande une audience.
Dans la salle du trône :
— Sir, un jeune homme demande audience auprès de sa majesté.
— Et alors ?! Pourquoi tu viens me le dire ? Chassez-le, comme tous les autres.
— C'est qu'en fait il refuse de partir et prétend être un membre de la confrérie des élémentalistes.
A ce moment précis, alors que le roi se faisait briefé sur la situation à l'extérieur, l'immense porte de la salle du trône s'ouvrit sans crier gare, laissant entrer un jeune homme dont les premiers mots furent :
— Veuillez pardonner les vices de procédure et mes manières quelque peu abruptes sir, mais il s'avère que je suis pressé par le temps.
Puis, des gardes qui le suivait de très près en titubant firent à leur tour irruption dans la salle en s'excusant :
— Pardonnez-nous votre Majesté nous avons essayé de le retenir mais...
Le roi leva alors promptement sa main en disant :
— Ce n'est pas grave, laissez !
Il reprit ensuite en s'adressant au jeune homme :
— Je suppose que vous êtes notre fameux invité. Mais, ôtez-moi d'un doute, la confrérie ; n'a-t-elle pas été dissoute il y a déjà plusieurs siècles ?
— Là n'est pas la question.
— Espèce de petit insolent surveille ton langage tu...
— SILENCE !!!
— ...
— Et... De quoi s'agit-il alors ?
— Il y a eu un incendie dans la forêt et un homme en est mort. Il s'appelait Zada, alias Zad.
— Effectivement... On m'a rapporté cet incident. Quelle horrible tragédie. Il était un ancien héros de guerre et mon père l'avait autorisé à vivre sur ces terre en raison de ses multiples services rendus à la nation. Soyez sûr que toute la nation pleure sa disparition.
— Et je suppose que c'est la raison pour laquelle vous avez laissé son corps à la merci des charognards.
— Tsssk… A qui crois-tu t'adresser ?! Je suis le roi de ce pays et je pourrais te faire couper la tête en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire...
— Il n'était pas seul, il y avait un enfant avec lui ; un garçon d'une douzaine d'années à peu près. Toutefois ce dernier est introuvable. Je veux savoir où il est !!!
— Je suis navré mais je ne vois pas de quoi vous parlez. Néanmoins, mes hommes vont mener une enquête alors vous pouvez vous retirer le cœur léger.
Puis, à peine le roi avait-il terminé son propos qu'une pensée vint lui traverser l'esprit :
— Une minute pourquoi me suis-je mis à le vouvoyer ?
Visiblement cette discussion ne mènera nulle part, se dit quant à lui le jeune homme. Il prit alors une profonde inspiration, puis :
— Depuis mon arrivée et tout au long de mon séjour ici, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucune tension dans votre pays. Les habitants y vivent tranquillement ; tout le contraire de ce qui se passe chez vos voisins.
— C'est parce qu'il n'y a rien de bien intéressant dans ce pays, les richesses minière qui attisent les guerres et les conflits sont totalement inexistantes chez nous. Les ressources du pays sont principalement générées par le tourisme ainsi que les diverses taxes que paye le peuple.
— Ohooo… Je vois, c'est tout à fait logique. Comme on dit, à quelque chose malheur est bon. Je veux dire, c'est vrai, ce serait tellement fâcheux pour vous si par exemple un gisement d'or venait à être découvert disons... À l'ouest d'une certaine montagne pile à côté de la capitale royale et que malgré tous vos efforts pour en dissimuler l'existence à vos voisins, ces derniers finissaient par en avoir connaissance... Je n'ose même pas imaginer l'ampleur de la catastrophe.
Le roi fut alors pris d'une grande stupeur et afficha une expression désarçonné semblable à celle d'un voleur pris en plein acte. Le jeune homme lui lança alors un regard noir et menaçant qui le fit trembler jusque dans ses bottes. Le jeune homme enchaîna ensuite avec les mots :
— Où ?! Est-il ?!!!
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La nuit était tombée et avec elle débutait le règne des hiboux perchés sur les arbres de cette forêt de même que d'autres animaux nocturnes. Ces derniers, tels des rouages d'une grande machine faisaient planer sur ce champ d'arbres et de verdure grisé, une modeste animation, seul rempart contre le silence et les ténèbres de la nuit. Néanmoins, au sein de cette même forêt, bien à l'abri des regards, il y avait un vieux château abandonné sur lequel semblait s'abattre toutes ces ténèbres refoulée. Ainsi, du tréfonds de ce château lugubre, l'on entendait un étrange son provenir de son sous-sol :
— AHAHAHAHAHAHAH !!!
Puis, arrivant au bout de son fou-rire, l'homme s'émerveilla :
— C'est extraordinaire, fantastique ; magistral même !!! Tu es toujours vivant ; même après tout ça ! Franchement, chapeau ! Quelle vitalité extraordinaire ! Je n'ai plus aucun doute à présent, tu feras un sujet parfait pour le sérum !!!
— ...
— Tiens, tu t'es évanoui ??? Je suppose que j'ai été négligeant… Mais bon, ce n'est pas grave, laisse-moi juste informer le comte du formidable spécimen que j'ai trouvé et je reviens te soigner juste après. D'ici-là, ne meurt pas ! Ce serait trop bête.
Ce fut sur ces paroles que le majordome ouvrit la porte de la pièce et s'en alla. Une fois à l'extérieur du château, dans la forêt, il relâcha un corbeau qui portait une lettre. Un fois cela fait, il tourna le talon sans autres formalités afin de revenir au château. Sur le chemin du retour, il aperçut un groupe de soldats menés par un individu aux cheveux bicolore. Décidé à faire un véritable carnage, il voulut alors les intercepter afin de les empêcher de fouiner dans ses affaires. Mais pour une raison quelconque, il se rétracta et repartit se cacher dans la forêt.
La délégation menée par l'homme aux cheveux rouge et blanc arriva quant à elle bien assez vite au sous-sol, puis à la cellule où Nate était retenu captif. Lorsqu'il poussa la porte de cette cellule qui, s'ouvrit dans un horrible grincement, il assista à une scène qui lui coupa le souffle et fit pâlir son visage.
Un carnage, c'était une véritable boucherie ! Face à cette scène, certains des hommes qui l'accompagnaient quittèrent la pièce en courant, tandis que d'autres vidaient le contenu de leur estomac. Quel animal était capable d'une telle horreur ?! En effet, il y avait là, dans cette pièce humide une odeur épouvantable, une puanteur acre de sang et de boyaux. Les murs étaient complètement teintés de rouge comme si un peintre amateur était passé par là. Le sol quant à lui était parsemé de minuscules bouts de chaire ainsi qu'une mare de sang viscérale.
Enfin, au milieu de cette scène morbide il y avait, dans le fond de la pièce ; seul endroit ou subsistait un semblant de lumière généré par une petite bougie, un jeune garçon aux cheveux blonds enchaîné, les bras et les jambes encartés en position debout dont il n'émanait aucun signe de vie. Peut-être était-ce à cause de la profonde entaille qui partait de sa clavicule droite pour plonger jusque dans ses cotes ; à moins que ça ne soit à cause de l'énorme plaie béante qu'il avait au ventre et qui vomissait des tripes. Inutile de parler de sa jambe gauche qui avait été mutilée voir pratiquement fendu à la verticale, de ses phalanges qui avaient étés littéralement réduits en lambeaux ou encore de ses autres blessures qui étaient toutes plus horribles les unes que les autres.
Alors, face à ce spectacle innommable, le jeune homme ne put que baisser la tête, l'air complètement abattu. Il était arrivé trop tard et un drame s'était produit ; une fois de plus. Il regarda alors la situation en face et se résigna à accepter la dure réalité. Ainsi, après quelques secondes, figé dans la même posture il se décida finalement à quitter cette pièce sordide. A cet effet, il prit son courage à deux mains puis tourna le dos à cette scène macabre. Mais à peine l'avait-il fait qu'il sentit soudainement un gémissement f
ébrile provenir de ses arrières. Alors dérouté par ce qu'il cru avoir entendu, il se retourna brusquement pour finalement être témoin d'un spectacle défiant toute réalité :
Le garçon, était toujours vivant !