- Mesdames, le bar ferme, dois-je vous appeler un taxi ?
L'intervention du barman sortit les deux compères de leur bulle. Sans s'en rendre compte, le bar s'était vidé et il ne restait plus qu'elles, ainsi que le barman.
- Moi j'habite tout près, je peux rentrer à pied, dit Emilie. Et toi Nora, tu habites loin ?
- J'habite à plus d'une heure d'ici, répondit-elle pleine de panique, se souvenant soudainement qu'elle s'était jurée de rentrer chez elle en prenant le dernier train. Et je n'ai plus assez d'argent pour payer un taxi… Est-ce que… »
Nora n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Emilie répondit au barman.
- Merci beaucoup monsieur de votre proposition, mais nous allons rentrer à pied, nous n'allons pas loin.
Nora sauta de joie et pris la rousse dans ses bras. Elle la remercia encore et encore, tandis que le visage d'Emilie s'empourpra derrière ses lunettes. L'odeur de Nora mêlée à celle de l'alcool lui plaisait énormément, ce qui la déstabilisa.
- Il n'y a pas de soucis, bégaya-t-elle. Quand je peux rendre service à une amie, je le fais.
Les deux amies partirent donc du bar en titubant. Elles avaient visiblement levé un peu trop souvent leur coude au cours de la soirée.
Nora utilisa son ivresse comme prétexte pour se coller à Emilie, arguant que cela leur faciliterait la marche jusque chez sa nouvelle amie. Emilie, gênée, acquiesça et laissa Nora se coller à elle. La chaleur qui se dégageait du corps de la plus jeune plongea l'avocate dans un état de bien-être, et elle se mit à sourire. La jeune boxeuse, plus petite qu'elle, releva la tête et, voyant le sourire d'Emilie rayonner sur son visage, se mit à sourire elle aussi.