Elle était… une belle endormie.
Sa peau pâle et albâtre, malgré le temps depuis lequel elle avait quitté ce monde rayonnait encore. Ses lèvres aux couleurs pétale de rose, ses joues et son nez - elle avait l'air parfaite.
Une personne ignorant son état, l'aurait pensé endormie.
Mais ce n'était pas le cas.
Elle nous avait quitté.
Elle s'en était allé depuis un long moment.
La lueur éthérée sur elle était le résultat de la magie de guérison jetée sur elle plusieurs fois par désespoir. Le frère aîné angoissé avait exigé et supplié chaque guérisseur sur place d'essayer de faire revivre la princesse décédée, mais personne ne fut capable de la réveiller.
Il était trop tard.
Il y avait déjà un moment que son âme avait quitté son corps gravement blessé. Même les attrapeurs d'âmes n'avaient pas pu rappeler son âme. Ils ne pouvaient qu'offrir leurs prières afin que son esprit trouve le chemin menant aux champs élyséen.
Maintenant, son corps reposait sur un radeau rempli de fleurs. Tous, les membres de la royauté, les paysans et les soldats s'étaient réunis au bord du grand lac où les vivants l'envoyaient dans l'autre monde.
«Alistair…»
L'empereur Ritz sortit de sa rêverie, son regard améthyste figé vers sa sœur se tourna alors vers Ivan qui se tenait à côté de lui. Cependant, il n'y avait plus de feu dans ses yeux. Le roi habituellement parfaitement soigné avait l'air négligé, hagard et totalement vaincu.
Il était ici, sans vraiment y être. C'est comme si son âme s'en était également allée cette nuit-là lorsqu'ils trouvèrent Alinea sans vie dans la grotte. Depuis qu'ils l'avaient ramenée au château, Alistair s'était à peine reposée, il était toujours resté à ses côtés, fixant son visage endormi en il lui tenant la main.
Des remords, s'était un euphémisme de ce qu'il ressentait. Le blâme qu'il s'adressait à lui-même était bien plus grand; c'était un énorme trou noir, aspirant tout à l'intérieur.
Si il avait établi son pouvoir plus tôt, il n'aurait pas eu de rébellion entre ses mains.
Si il n'avait pas insisté pour la garder dans l'ombre, il n'aurait pas eu à l'envoyer ailleurs.
Si il ne l'avait pas envoyée faire cette quête, elle ne serait pas morte.
Tout était de sa faute. Alinea, sa seule sœur s'en était allée.
"Il est temps", lui dit Ivan, et il acquiesça lentement. Le roi de Ritz sembla totalement hésitant, mais il devait la laisser partir.
Se penchant au dessus de l'oreille d'Alinea, Alistair lui parla pour la dernière fois.
"Alinea, pardonne à ton frère son entêtement. Je jure de découvrir qui t'a fait ça."
Levant sa main mince, il lui donna un baiser. "Va prendre ton repos éternel dans les champs élyséen, ma petite."
Alistair se redressa alors et les soldats levèrent respectueusement le radeau, le plaça sur l'eau et le poussa. Ils regardèrent les vagues emmener le magnifique radeau au milieu du lac.
"Ivan, je t'en prie ..." murmura Alistair, et d'un geste de la main, l'empereur des Flammes invoqua deux oiseaux écarlates qui s'envolèrent vers le ciel avec leurs corps de feu.
Les oiseaux volèrent vers Alinea, et ils tournèrent au-dessus d'elle, comme dans une danse.
Les yeux de jade vitreux de l'empereur Kresnik regardèrent sa fiancée une dernière fois, la mâchoire serrée de chagrin. Mais une fois la danse cérémonielle des oiseaux terminée, Ivan dut se reprendre pour donner l'ordre.
"Brûle ..." dit-il, et les oiseaux écarlates se rejoignirent, se heurtèrent et éclatèrent alors en flammes, devenant plus grosses alors qu'elles plongeaient vers le corps d'Alinea, brûlant, brûlant - ne laissant que des cendres qui coulèrent dans les profondeurs du lac.
Alinea, la princesse de Ritz, au milieu des cœurs brisés et des larmes fut inhumée.
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"Aie!"
Suzuki Ara gémit de douleur. Elle venait de terminer son bain et s'essuyait lorsqu'elle ressentit une sensation de brûlure à l'arrière sa hanche. Avec un froncement de sourcils, elle se déplaça face au miroir pour inspecter la cause de la douleur et fut alors surprise de voir son sceau de foudre se trouver là.
Eh?
Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Elle avait juste médité un peu sous la douche chaude un peu plus tôt, mais ce n'était pas suffisant pour pouvoir récupérer son sceau.
Elle gratta la marque lorsque quelque chose attira son regard dans le miroir et elle s'arrêta. Une paire d'yeux gris argenté la fixait, elle fut alors stupéfaite. Elle se regarda alors attentivement.
Oh…
Soudainement, des larmes coulèrent soudainement de ses yeux alors qu'un flash du visage tourmenté d'Alistair apparut dans son esprit.
"Pourquoi?" Elle ne comprenait pas, mais elle se sentait soudainement très, très triste – autant que lorsqu'elle perdit ses Hommes de confiance dans la Caverne du Diable.
C'était absurde car elle aurait dû être pleine d'amertume envers Alistair. Pourquoi penser à lui la rendait-elle si triste maintenant? Elle n'en avait aucune idée, mais une barrage de sentiments venait de se briser en elle, et elle s'effondra sur le sol et pleura comme si elle n'avait pas pleuré depuis des années.
Une demi-heure s'était écoulé et elle se leva finalement. Mais quand elle regarda à nouveau le miroir, elle fut toujours surprise.
"Comment…"
Elle ressemblait complètement à celle qu'elle était à Ritz maintenant, à l'exception des cheveux plus courts.
Ara était perdue, mais elle ne s'y attarda pas. Indépendamment de son corps, ancien ou nouveau, cela ne changeait rien. Juste…
«Je dois me rendre moins belle avant de retourner à l'école ou non», murmura-t-elle en ramassant ses vêtements et en commençant à les mettre. C'était une robe jaune une pièce qu'Aki lui avait apportée ce matin.
Elle avait prévu de faire quelques relectures aujourd'hui pour rafraîchir sa mémoire des cours d'Ara. Pour rester ici, elle devait s'adapter. Après tout, elle avait encore une dette à payer à Suzuki Ara.
Elle pensait à la matière à étudier en premier lorsqu'elle sortit de la salle de bain, mais elle remarqua un mouvement à la périphérie de son champ de vision,elle se tourna alors vers le canapé,et sursauta.
"Oh bonjour là-bas," dit une voix amicale alors qu'un grand homme maigre aux cheveux châtains et aux yeux noisette étincelants lui sourit du siège. Il portait un costume bleu foncé, un morceau de tissu d'apparence flamboyante pendait sur sa poitrine et une paire de boucles d'oreilles étincelante sur les oreilles.
Ara le regarda sous le choc.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Princesse? Suis-je si beau,que tu en as oublié comment parler?" »demanda-t-il en se levant, mettant en valeur sa silhouette avant de lui faire un clin d'œil coquet.
Ara revint finalement à la réalité. "A-Alistair?"