Il était sept heures et demie du soir, la salle VIP de l'hôpital était silencieuse, à l'exception des sons vagues et distants de machines qui bipaient. Mais, comme Suzuki Ara était libérée de tous ces appareils qui étaient attachés à elle avant, le silence dans la pièce était plus confortable. C'était comme si elle était simplement dans sa véritable chambre, en train de se relaxer.
Comme elle avait fait preuve de force et de motricité lors de son examen, le médecin lui avait accorder d'éviter le port d'attelles, mais l'avait averti de ne pas trop étirer ses membres. Comme d'habitude, elle avait accepté tout ce que le médecin lui avait dit afin de ne pas avoir à rester avec lui trop longtemps.
Quoi qu'ils en disaient, elle avait déjà décidé que dès qu'elle serait sortie de l'hôpital et serait de retour à la maison, elle commencerait son propre programme d'exercice afin de retrouver quoi qu'il en soit la plus grande partie de ses forces.
Elle n'était pas inquiète du fait de surmener son corps. Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'elle se cassait des os. En fait, lorsqu'elle n'avait que huit ans, elle étaient assez espiègle. Et s'était faufilée dans l'arène pendant l'un des festivals et avait atterri accidentellement dans le ring où un Minotaure était devenu fou. Elle avait été si gravement piétinée et claquée si fort sur le sol qu'elle avait eu bien plus d'os de cassés que lors de cet accident de voiture.
Ses blessures à ce moment-là étaient si graves que même le visage froid d'Alistair était tombé pour la première fois. Elle n'avait jamais vu son frère aîné devenir presque fou de colère avant cela, tuant le Minotaure pour l'avoir blessée. A ce moment là, elle s'était sentie tellement aimée, elle était la plus fière à l'idée d'avoir un frère aîné comme lui.
"Aaaaaaaah"
Ara se tira les cheveux tout en se grondant d'avoir laissé son esprit vagabonder, déterrant des souvenirs indésirables du roi de Ritz. Indépendamment de la gentillesse et de l'attention que lui avait parfois porté Alistair auparavant, on ne pouvait nier le fait qu'il l'avait finalement trahie.
"C'est la faute de ce gars bizarre," ronchonna-t-elle alors que l'image de Kazehaya Gin lui vint à l'esprit.
Il ressemblait vraiment à Alistair, c'était la raison pour laquelle, elle avait d'abord pensé que c'était vraiment lui qui était venu dans ce monde tout comme elle. Ce fut une bonne chose qu'elle était un soldat formé à évaluer les choses avant d'attaquer. Sans quoi, ce gars bizarre aurait été matraqué par elle dès le moment où elle avait vu son visage.
Lorsque son regard se posa sur lui, elle se figea tandis que la rage la remplissait jusqu'au cœur. Mais ensuite, les vêtements criards l'avaient distraite au point de mettre un frein brutale à son animosité. Bien que le costume bleu et la cravate colorée allaient bien à cet homme, personne n'attraperait jamais Alistair entrain de porter ce genre de chose – ce n'était pas comme ci la tendance était la même à Ritz de toute façon.
Après les vêtements, d'autres différences lui étaient apparut une à une. Les cheveux, les yeux et la façon d'être étaient différents. Le roi de Ritz était distant et calme. Kazehaya Gin était tel un écureuil sous l'effet de boisson énergisante. Il avait parlé sans arrêt dès son arrivée.
Ara sentit qu'elle avait perdu beaucoup d'énergie en endurant se long bavardage pendant les deux heures entières de sa visite. L'homme lui avait posé beaucoup de questions sur elle, mais n'avait pas insisté lorsqu'elle semblait réticente à répondre à certaines d'entre elles. Elle lui en était reconnaissante de ne pas l'avoir harcelée car elle ne voulait pas lui dire grand-chose de plus.
Même si elle était Ara à présent, elle avait toujours l'impression de parler de la vie privée de quelqu'un d'autre lorsqu'elle parlait du propriétaire de son corps.
"Drôle de Mec," marmonna-t-elle de nouveau.
Elle essaya de réfléchir à la raison d'être des questions du gars, mais peu importe à quel point elle l'appréciait, ce Kazehaya Gin semblait vraiment s'intéresser à sa vie. Il n'y avait ni méchanceté ni aucun autre type d'onde négative autour de lui lorsqu'ils avaient parlé, alors elle avait baissé sa garde et l'amadoua.
Suzuki Ara - même la vraie n'avait jamais rencontré quelqu'un comme lui auparavant. La plupart des partenaires commerciaux d'Aki lui avaient simplement demandé comment elle allait par politesse, mais n'avaient jamais vraiment pris de temps ni fait d'efforts pour la connaître.
Même si elle n'aimait pas son visage, si elle fermait les yeux, il semblait être un gars sympathique. Juste…
Il parlait trop.
"Écureuil," gloussa-t-elle juste au moment où la porte s'ouvre et Suzuki Aki entra, apportant de la nourriture.
"Oh, quelqu'un a l'air heureux," commenta-t-il alors qu'il traversait la pièce avec des sacs en papier, et l'odeur délicieuse d'un mélange d'épices imprégna l'air.
Ara leva la tête pour sentir l'odeur, et son estomac gargouilla par avance. L'odeur lui était inconnue mais elle était si bonne qu'elle en salivait d'avance.
"Qu'est-ce que c'est?" demanda-t-elle en inspectant les sacs pendant qu'Aki préparait la table afin qu'ils puissent manger.
"Quoi d'autre? C'est ton plat préféré," répondit Aki, et les yeux d'Ara se mirent à briller.
Oh, elle savait quelle était la nourriture préférée d'Ara. Mais elle ne l'avait jamais eu auparavant, elle n'avait donc pas pu en reconnaître l'odeur. "Poulet au curry de Coco Ichibanya…"
"C'est bien ça," gloussa Aki pour répondre à son empressement. Le restaurant mentionné était spécialisé dans les plats à base de curry, et était très populaire au Japon. "Mais désolé, le docteur a dit que tu ne devrais pas encore forcer sur ton estomac, alors je t'ai acheté un plat non pimenté."
"Ça me va," répondit Ara. Sa nourriture préférée était le curry super pimenté de ce restaurant, mais elle n'était pas certaine de pourvoir manger un plat autant pimenté pour le moment.
Suzuki Aki dressa la table et lui tendit une cuillère. Elle venait juste de retirer son plâtre, il avait donc pensé à ne pas lui faire utiliser de baguettes pour le moment. Ara fut touchée. Elle aimait tellement ce frère attentionné.
"Alors? Qu'est-ce que tu as fait le reste de la journée?" Demanda Aki pour discuter en mangeant.
Le plus vieux des Suzuki avait été très occupée aujourd'hui, il était donc sorti toute l'après-midi après lui avoir apporté des vêtements. Il avait cependant posté un gardien à sa porte, mais n'avait pas eu le temps de lui demander quoi que ce soit vu qu'il était immédiatement entré dans la pièce avec la nourriture.
"Pas grand chose. Je viens de recevoir la visite de quelqu'un gars étrange," répondit-elle nonchalamment en continuant de manger.
De son côté, Suzuki Aki cessa de manger et fronça les sourcils.
"Quel étrange gars?" Il se figea. Le gardien avait-il laissé un étrange pervers entrer dans la chambre de sa sœur?
"Juste un subalterne d'une entreprises associées. Il est probablement venu ici pour représenter son entreprise." Répondit Ara entre deux cuillères de ce plat savoureux.
"Ha?" Aki a l'air perplexe. "Laquelle?" demanda-t-il en prenant son verre d'eau pour boire.
"Kazehaya Gin," répondit-elle, ce qui lui fait cracher l'eau de la bouche.
"Q-qui?" bafouilla Aki et Ara l'aida rapidement à s'essuyer la bouche avec une serviette.
"Gin Kazehaya."
"Que veux-tu dire par Kazehaya Gin? Il n'y a qu'un seul Kazehaya Gin que je connaisse, mais ce n'est certainement pas quelqu'un qu'on peu appeler un subalterne."
Pas du tout.
"Eh bien ..." Ara hésita.
Elle était certaine que le gars bizarre était un subalterne chargé de faire de la relation publique afin d'améliorer les relations commerciales avec le groupe Suzuki Raiden. Mais d'après la réaction de son frère, elle devait avoir tort. Elle réfléchit à la façon d'expliquer tout ça à son frère quand elle se souvint de quelque chose.
Elle se tourna rapidement vers la table de chevet et attrapa la carte du bouquet de camélias et la lui montra.
"Homura ..." Suzuki Aki fut choqué.
"Qu'est-ce qui ne va pas grand frère?"
La façon avec laquelle Aki avait réagi semblait montrer qu'il était troublé, elle se demanda alors si elle n'aurait pas mieux fait de frapper le gars venu plus tôt. S'il était quelqu'un qu'Aki n'aimait pas, elle serait heureuse de le faire - surtout parce en plus il ressemblait à Alistair.
"Mon Frère?"
Aki sortit de ses pensées, et réclama son téléphone, fouilla en ligne pour trouver quelqu'un et le lui montra. C'est le gars sur cette photo.
"Oui, c'est lui," confirma-t-elle.
"Bordel , c'est vraiment Gin Kazehaya," dit-il avec admiration, et Ara ne put s'empêcher d'être curieuse.
"Pourquoi? Tu connais le gars bizarre?"
"Bien sûr", répondit-il immédiatement.
Suzuki Raiden Group, l'entreprise de leur famille était l'une des entreprises qui prospère bien au niveau national. Mais la personne mentionnée appartenait à quelque chose que même une grande entreprise comme elle ne pouvait pas atteindre: Homura International.
En réalité, Suzuki Raiden Group préparait depuis plusieurs mois une proposition à présenter à la société géante, mais ils n'avaient pas encore progressé au point de prendre contact - et même s'ils l'avait fait, il ne pouvait penser à aucune raison pour laquelle il viendrait rendre visite à sa sœur.
"Ara, c'est le visage d'Homura."
"Le visage?"
"Dans Homura International, il y a deux jeunes prodiges qui sont le cœur de l'entreprise: Homura Ryuu, le véritable héritier, et Kazehaya Gin, un fils d'une branche de la famille. Mais le véritable héritier déteste sortir et se mélanger à société, c'est donc Kazehaya Gin qui représente toujours l'entreprise en public. Ils sont comme le soleil et la lune. L'un sort tandis que l'autre se cache dans l'ombre. "
"Oh… pas étonnant qu'il soit autant bling bling. Il est le soleil," sourit Ara, se remémorant la cravate colorée.
Ara comprit finalement pourquoi même si elle ne se souvenait pas d'Homura, cela lui semblait familier. Après tout il s'agissait de la plus grande des entreprises.
"En bref, c'est la mascotte d'Homura?" demanda-t-elle innocemment, et Aki eut alors l'air de vouloir pleurer.
"P'tite sœur, c'est le PDG. De quelle mascotte parles-tu," la corrigea Aki. "Que voulait-il au fait?"
Se souvenant de la façon dont Ara l'avait décrit, Aki fut prit de sueurs froides. Il espèrait contre tout espoir que sa sœur n'avait rien fait pour l'offenser.
"J'espère que tu ne l'as pas traité de bizarre en face," dit-il avec optimisme, et Ara lui fit alors un sourire coupable.
Oooouups ...
"Hum ... désolé grand frère. Je l'ai fait ..."