"Eh bien, cela n'a pas grande importance, n'est-ce pas? La chose la plus importante est que tu ne soit pas défigurée," dit Koharu précipitamment, se remettant enfin de son choc.
"Et tu as l'air d'aller très bien. On ne dirait pas du tout que tu a eu un accident. Tu es si jolie, et même tes yeux ont changé de couleur. Tu as vraiment été autant blessée que ça? Ou tu jouais juste avec nous afin que nous nous inquiétons pour toi? " ajouta-t-elle d'un ton doux mais réprimandant.
Cela pouvait sembler inoffensif, mais la façon dont elle avait dit cela sonnait comme si elle avait surpris quelqu'un faisant semblant d'être malade dans l'unique but d'attirer l'attention.
Avec cela, Koharu, le burikko, réussit à retourner l'attention de tout le monde sur Ara.
Oooh bien.
Mais la simplette avait oublié que le médecin et les infirmières était encore dans la pièce. Alors, avant même que les autres ne puissent réagir, le médecin et les infirmières qui s'étaient sentis offensés par ses paroles réfutèrent ses accusations suaves. Mais ils demandèrent la permission à Ara avant de parler aux visiteurs, et elle hocha simplement la tête.
«Jeune mademoiselle, je suis désolée d'interrompre vos retrouvailles, mais les blessures de Mme Suzuki sont réelles. Elle a juste eu de la chance que lorsqu'elle s'ombra dans un sommeil profond, son corps coopéra bien avec les médicament et guérit à une très grande vitesse. l'éclat de sa peau est dû à l'ordre de son frère qui demanda à un dermatologue et à un nutritionniste de prendre soin de son corps dès son réveil. "
"C'est vrai", ajouta l'une des infirmières. "Je suis en fait la responsable de l'application des crèmes et des massages corporels à Mme Suzuki", déclara-t-elle avec fierté.
"Quant à ses yeux", ajouta le médecin. "C'est une maladie rare que quelqu'un contracte lorsqu'il ou elle a subi un traumatisme crânien grave. Si vous avez encore des doutes, je vous invites à venir avec moi et je vous montrerai toutes ses radiographies et les résultats de ses examens en laboratoire."
La dernière ligne fut livrée tel un avertissement légèrement voilé. Après tout, en fin de compte, le personnel se devait protéger la réputation de l'hôpital. Si quelqu'un n'ayant manifestement aucun scrupule pour calomnier les gens se trouvait là, ils se devaient de se défendre.
Si Okada Koharu réussissait à faire croire à tout le monde qu'Ara mentait malgré ce que le médecin avait déjà dit, il apparaîtrait alors que l'hôpital ait conspiré pour simuler l'état du patient. Ce serait un type de scandale qui mettrait fin à l'hôpital. Au Japon, tout dépendait de la réputation.
"Voulez-vous venir avec nous pour voir son dossier médical?" demanda le médecin en fixant son regard désapprobateur d'un invité à un autre. Les infirmières imitèrent son regard alors qu'elles fixèrent elles aussi les potentiels fauteurs de troubles.
Techniquement, le médecin ne pouvait pas leur montrer le dossier d'Ara sans sa permission, mais cela ne la dérangeait pas, alors elle ne prit pas la peine de le lui rappeler. Après tout cela jouait en sa faveur. Cela lui ferait économiser beaucoup de temps et d'énergie.
"Ah, ce n'est pas nécessaire", déclara Pres en tirant Koharu sur le côté. "Okada était juste en train de taquiner Suzuki. elles sont en fait des meilleures amies."
"Oh?" Le docteur et les infirmières semblèrent ne pas y croire mais s'abstinrent de faire plus de commentaires.
"Alors, si vous n'avez besoin de rien d'autre, nous allons prendre congé."
Le médecin se tourna ensuite vers Ara alors qu'il lui dit au revoir – mais cependant, pas avant de lui rappeler de ne pas se surmener.
Bientôt, Suzuki Ara fut laissée seule avec ses invités. Pendant un moment, la pièce resta silencieuse, jusqu'à ce qu'elle sortit du lit et se leva.
"Vous avez faim? Mon frère m'a apporté de quoi manger tout à l'heure."
"Ara, tu es sûre que tu peux te déplacer? Le médecin vient juste de te dire de ne pas te surmener", lui rappela Rin avec inquiétude en se levant et en poussant Ara pour l'asseoir doucement sur le lit.
Rin et Miharu étaient peut-être amis avec Koharu, mais Ara n'avait pas de sentiments amers avec elles. Comme la précédente elle, elle étaient des gens plutôt passifs et elles suivaient juste Koharu.
La seule raison pour laquelle Koharu l'avait utilisée elle plutôt que ces deux-là tenait au fait qu'elles appartenaient à des familles moyennes et aussi à cause de leurs personnalités. Ara, d'autre part, n'était passive qu'envers Koharu parce qu'elle l'aimait comme une amie, cependant sans ça elle était quelqu'un impossible à contrôler - cela et aussi le fait qu'elle était académiquement intelligente ainsi que très riche.
«Je vais vraiment bien. Je fais même déjà des exercices de thérapie,» lui assura Ara, mais la fille ne lui permit pas de bouger.
"Où est-ce qu'ils se trouvent? Je vais aller les chercher," se porta-t-elle volontaire, et Ara n'eut d'autre choix que de pointer les boîtes sur la table de la mini-cuisine.
"En fait, nous vous avons également apporté des collations et des boissons", déclara Miyahara alors qu'Uchida et lui montraient les sacs qu'ils avaient apportés et sortirent les petites bouteilles de boissons et les petits sachets de collations et les posèrent sur la table.
"Wouah!" Lâcha soudainement Rin et tout le monde se tourna vers elle.
Elle portait une élégante boîte noire dans ses bras alors qu'elle s'approchait de la table et qu'elle posa la boite dessus. Les autres qui purent alors voir la boîte furent également surpris.
"Oh mon Dieu, n'est-ce pas le wagashi de Kuuya?" Miharu fut également ravi.
Kuuya était un wagashi ou une confiserie japonaise traditionnelle qui était située à Ginza, le quartier le plus chic de Tokyo, et était l'un des détaillants de bonbons les plus chers. C'était un magasin extrêmement populaire qui était plutôt emblématique en raison de son histoire de cent trente et un ans. On ne pouvait simplement pas y aller et acheter sans avoir réservé, en particulier leur spécialité sucrée qui était appelée "Monaka", un bonbon qui était fait de gaufrettes de farine de mochi et d'une garniture de haricots azuki.
"Ouvre-le vite", ordonna avec enthousiasme Uchida qui était pourtant un garçon. C'était pour vous dire la popularité de cette boutique de desserts.
Rin ouvra la boîte et plusieurs rangées de mignonnes sucreries traditionnelles étaient à l'intérieur. Il était facile de voir que tout le monde était tombé sous le charme et qu'ils avaient tous signé un cessé le feu. Même Koharu se tut pour manger.
"Incroyable Suzuki, ton frère te chouchoute vraiment," commenta Rin en mettant joyeusement un mignon gâteau de riz gluant dans sa bouche.
Elle faisait bien sûr référence à la difficulté d'obtenir des bonbons de chez Kuuya.
"Eh bien, je suis sa seule sœur, il est donc naturel qu'il me gâte, non?" Répondit Ara avec un sourire et Koharu s'en étouffa presque.
"Mais je pensais que ta relation avec ton frère n'était pas si bonne," dit pensivement Miharu en se tournant vers Koharu qui pâlit. Cette dernière avait dit à Rin et Miharu qu'Aki détestait Ara jusqu'au tripes parce qu'elle était trop colérique et têtue.
Ara sourit doucement. "Comment cela pourrait-il bien être? Nous pouvons nous disputer, mais quels frères et sœurs ne se battent jamais? Si mon frère et moi n'étions pas proches, il n'aurait pas fait une pause dans son travail pour prendre soin de moi lorsque j'étais dans un état critique et ne serait pas non plus allé me chercher ces bonbons, non? "
Après tout ce qu'ils avaient pu voir, tout le monde fut d'accord. Ce qu'Ara avait dit avait du sens. Les sourcils de Rin et Miharu étaient un peu tricotés alors qu'elles lancèrent des regards contemplatifs à Koharu.
"Suzuki," commença Uchida; ses yeux brillants de curiosité. "Tu as dit plus tôt que quelqu'un avait trafiqué ta voiture?"
Sa question fit se raidir Koharu qui était déjà bien pâle, mais cela était tellement discret que personne d'autres que Ara ne le remarqua.
"Oui. Les freins n'ont pas fonctionné quand j'ai appuyé sur la pédale, alors j'ai tourné le volant et j'ai heurté le lampadaire."
"Donc cette histoire à propos de suicide parce que tu étais déprimé n'est pas vrai?" Demanda Miharu les yeux écarquillés.
Ara fit alors semblant d'avoir l'air surprise. "Déprimée? Moi?" se moqua-t-elle.
"Bien…"
"Eh bien, tu avais l'air si désintéressé du reste du monde et si triste alors nous pensions que tu souffrais de dépression," expliqua Koharu hâtivement avant que les autres ne la regarde à nouveau avec suspicion.
Tout comme les autres rumeurs, c'était elle qui avait dit à tout le monde qu'Ara souffrait de dépression de toute façon. C'était une bonne chose que sa façon de le dire n'était pas direct, comme si elle venait de dire ses pensées à haute voix, créant un énorme malentendu.
"J'ai l'air désintéressée parce que je m'ennuie", répliqua Ara paresseusement. "Mais pourquoi serais-je déprimé? Je suis Suzuki Ara, héritière du groupe Suzuki Raiden, la sœur cadette gâtée de Suzuki Aki, mes notes sont élevées et je n'ai pas l'air mal. Pourquoi serais-je déprimé?"
Si quelqu'un d'autre qu'elle disait ce qu'elle venait de dire, cela sonnerait comme de la vantardise, mais la façon qu'utilisa Ara pour le dire en faisait un énoncer de faits, ce n'était donc pas offensant.
Et ils étaient en effet vrais.
À partir d'aujourd'hui, Suzuki Ara fera en sorte que tout le monde connaisse ces faits. Elle ne laissera plus Okada Koharu l'utiliser comme elle l'avait fait par le passé, et elle fera en sorte que les gens découvrent que cette soi-disant héroïne était en réalité un burikko.
AH, mais elle prendrait son temps cependant. Ce ne serait pas amusant si elle y mettait fin immédiatement. Il restait encore deux mois d'école après tout. En se souvenant de cela, Ara fit une expression innocente.
"Je me demande si la police a déjà trouvé le coupable qui a saboté ma voiture",dit-elle à haute voix et elle en rit presque en voyant les yeux de Koharu se remplir de panique.
"Eh bien, ta famille a de l'influence, il ne leur faudra donc pas beaucoup de temps pour attraper cette personne", lui assura le président.
Ara hocha la tête. "Je plains déjà cette personne. Mon frère la détruira complètement", ajouta-t-elle, ce qui fit devenir Okada Koharu aussi pale qu'un cadavre , et elle rit alors.
Ara avait été une bonne princesse attentionnée lorsqu'elle était à Ritz. La dernière fois qu'elle avait fait quelque chose de mal, fut lorsqu'elle se faufila hors du château pour aller au festival et qu'elle avait été battue par un minotaure.
Il était certain de pouvoir dire que Suzuki Ara n'avait jamais réalisé qu'être méchante pouvait être si amusant jusqu'à présent…