Oh non…
Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle avait recadré ses camarades de classe quand Suzuki Ara commença à le regretter. Elle venait de réaliser qu'elle s'était volée beaucoup de plaisir en mettant fin immédiatement au problème qu'elle avait avec eux.
"Urgh… moi et mon imparable bouche," murmura-t-elle.
Elle ressentit honnêtement de profond remords en pensant à la façon dont sa vie allait maintenant sombrer dans un cycle monotone - l'excitation de la bataille, s'éteignant bientôt lentement. Après tout, s'occuper intégralement de ses ennemis dans ce monde était un jeu d'enfant.
Elle se demanda alors si la même chose arrivait aux divinités - cet ennui suffocant qui pousse même les plus gentils parmi les êtres célestes à descendre du ciel pour causer des méfaits. Une fois qu'elle aurait payé sa dette envers la vraie Ara, elle ne savait honnêtement pas quoi ce qu'elle pourrait faire ensuite.
Quand elle revenait à Ritz, il n'y avait jamais eu un jour où elle s'ennuyait. Elle avait sa formation de princesse, puis son éducation militaire à suivre tous les jours. Pendant son temps libre, elle allait avec Lucius et Rubic à la chasse. Même si elle excellait davantage dans l'escrime, elle était également très douée pour le tir à l'arc grâce à ses amis archer. Puis, certains jours, elle entraînait même Sven, Horgall et Midas pour explorer des donjons. C'était amusant.
Une douleur lui transperça le cœur tandis que les souvenirs de ses amis lui revinrent. Cela ne faisait pas longtemps qu'elle était arrivé dans ce monde, mais ses souvenirs de ses jours à Ritz ressemblaient déjà appartenir à une vie antérieure.
Elle se demanda alors si elle n'était pas réellement devenue une personne froide, réalisant qu'à part ses deux premières semaines ici à Tokyo, elle n'avait jamais pensé à ses fidèles vassaux jusqu'à présent. Cette simple pensée fit alors baisser son moral. Elle eut l'impression d'avoir échoué.
Lorsque le professeur entra, il rayonna en voyant Suzuki Ara et demanda avec inquiétude son état de santé. Parmi les professeurs, l'étendue de son état n'était pas un secret. De plus, même si Miyahara Shoji, le président du conseil étudiant n'avait pas expliqué aux étudiants le malentendu, il avait pu en informer les enseignants.
En bref, la réputation de Suzuki Ara était à moitié nettoyée. Seuls les étudiants étaient en restes, en particulier la racine de tous les problèmes: Okada Koharu.
"Je me sens beaucoup mieux, merci de vous en inquiéter," répondit Ara avec un petit sourire.
"Si vous ne vous sentez pas bien ou s'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à nous en informer ou à en informer Miyahara ici présent pour qu'il puisse vous aider", déclara le professeur, au grand dam de la classe, bien qu'ils restèrent tous silencieux.
Mis à part Miyahara Shoji, aucun d'entre eux ne pouvait comprendre pourquoi le professeur était si gentil avec elle. Le tollé causé au lendemain de l'accident lorsque tout le monde avait découvert qu'Ichihara Midori était presque devenu une victime de ce Yandere de personnage avait vraiment été énorme.
Ils se demandèrent tous si ce n'étaient pas parce que Suzuki Ara aurait soudoyé la faculté. Ce qui aurait été tout à fait possible compte tenu de la richesse de sa famille. La tournure qu'avait pris les événements rendait la plupart d'entre eux mécontents et amers.
"Je le ferai," répondit Ara, alors que du coin de l'œil elle surprit le visage de Yashiro Nanako rempli de mépris alors que cette dernière faisait subrepticement quelque chose sous la table. Cette idiote de fille était également assise à l'avant, à deux rangées d'elle. Elle comprit alors, la fille était occupée de taper quelque chose sur son téléphone.
Ha!
Avec un sourire furtif, Suzuki Ara envoya de l'électricité vers elle.
Techniquement, l'électricité pouvait éventuellement être transférée dans l'air - mais la température et la pression de l'air en temps normal offraient une très haute résistance à la circulation du courant électrique. Pour réaliser cet exploit, l'électricité était généralement d'abord convertie en l'une de ces deux formes d'énergie: en photons ou en champs magnétiques.
Mais Ara était Alinea, le demi-dieu de la foudre et du tonnerre. Avec son sceau magique retrouvé, elle pouvait contourner ce problème technique et utiliser l'électricité à tout moment, n'importe où et n'importe quand d'un simple claquement de doigt.
Gzzzt
Yashiro Nanako ne se rendit pas compte qu'un petit sceau apparut sur son poignet et elle se sentit soudainement électrisée, et se mit à crier.
"AAAAAAAAH!"
Le téléphone qu'elle tenait plus tôt dans sa main vola vers l'avant passant devant sa tête avant d'atterrir sur le bureau du professeur. L'agitation brisa la glace et fit rire tout le monde de sa stupidité au point que même le professeur ne réussit pas à empêcher sa bouche de se contracter, mais il réussit toute fois à garder son sérieux.
"Yashiro, pourquoi cries-tu soudainement? Dois-je également te rappeler que ce n'est pas le moment d'utiliser ton téléphone. Si tu le fais de nouveau, je le confisquerais", l'avertit doucement le professeur en décrochant le téléphone portable, mais il jeta alors accidentellement un coup d'œil à l'écran ouvert, et son sourire s'estompa, et se fut remplacer par une expression sombre.
Yashiro Nanako perdit toute couleur sur son visage dès lors que le professeur vit son écran. Elle avait tapé et envoyé des SMS à certains de ses amis qui était dans la même classe - et le contenue n'était pas bienveillant.
Elle avait envoyé un message à ses amis pour leur demander d'emmener Suzuki Ara aux toilettes plus tard afin de lui donner une leçon.
"Yashiro, il semble que je vais confisquer ce téléphone après tout", annonça le professeur avec un froncement de sourcils en scannant le reste de la classe, après avoir vérifié à qui la fille avait envoyé le message. "Vous, vous et vous - venez avec moi", ordonna-t-il.
Les filles appelées avaient toutes l'air malheureuses d'être impliquées par la stupidité de leur amie. Elles regardèrent Yashiro qui affichait un air terrible. Elles n'avaient pas d'autre choix que de suivre, alors elles le firent. En raison de l'agitation, la classe fut annulée.
Les cours réguliers du matin avaient commencé et s'étaient terminés au déjeuner sans autre incident. Les filles qui avaient été appelées par le professeur rentrèrent à ce moment-là affichant un grand désespoir, le visage rouge comme si elles avaient passé pas mal de temps à pleurer. Il semblerait qu'elles aient reçu pas mal de remontrances, et à cause de cela, les autres filles qui avaient été réprimandées semblaient maintenant détester profondément Yashiro.
Les yeux d'Ara scintillèrent derrière ses lunettes. On dirait que ses méfaits quotidiens aient été accomplis. Elle avait encore frappé.