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Chapter 27 - Talent Caché

Les cours de l'après-midi avaient commencé et s'étaient terminés sans trop de bruit. En toute honnêteté, Ara avait même été surprise car l'atmosphère de la salle de classe avait radicalement changé par rapport au matin.

Après son retour en classe à la fin de la pause déjeuner, elle avait été accueillie par les visages souriants de ses camarades de classe. Certains semblaient même s'excuser, alors que d'autres essayaient même d'avoir de petites discussions avec elle avant l'arrivée du professeur. Elle s'était même retrouvée avec quelques bonbons et des collations offert tel une offrandes en guise de paix.

Bref, le traitement glacial, les regards critiques, l'animosité évidente de ce matin s'étaient évanouies comme si de rien n'était. Même Yashiro Nanako et son gang étaient venus jusqu'à sa table pour s'excuser, c'était vraiment bizarre.

Mais encore une fois, après l'explication donnée par Rin et Miharu plus tôt, tous savaient maintenant que ses rumeurs sur son caractère fou de yandere étaient toutes infondées et que tout cela était un fait qu'un énorme malentendu.

Suzuki Ara se sentit soudainement épuisée au point qu'elle se pencha en arrière sur son siège et soupira fortement.

Avec de plus en plus de gens connaissant la vérité, sa dette serait remboursée en totalité très prochainement. Cependant, même si la Ara d'origine ne voulait pas impliquer Okada Koharu dans son accident, elle savait que cette histoire n'était pas encore terminée.

Plus la réputation d'Ara se clarifiait, plus les gens recollaient les morceaux, se qui les conduisaient au cerveau de tout ce fiasco: Okada Koharu.

Être une yandere n'était pas seulement un surnom aléatoire - c'était une maladie mentale.

Sans personne pour recevoir le contrecoup possible de son harcèlement dissimulé et de ses machinations diaboliques, qui savait ce que Koharu allait bien pouvoir faire ensuite? Après tout, elle avait déjà atteint un point où elle était prête à tuer et à sacrifier quelqu'un afin d'obtenir ce qu'elle voulait. A partir de là, cela ne pouvait qu'empirer.

Rien que lors du déjeuner, elle avait essayé de donner une mauvaise image d'Ara encore une fois, mais Rin et Miharu avaient parlé pour elle. Au moment où elle avait été réprimandée et que les gens lui avaient fait remarquer à quel point son discourt été égoïste, sa douce façade d'héroïne s'était déjà fissurée.

Maintenant que Ichihara Midori et Sonoda Hiroaki avaient redoré son nom au près d'un plus grand nombre de personne, Okada Koharu devait avoir atteint un point où les gens allaient l'oppresser et lui demander des réponses - que ce soit à propos des lettres d'amour qu'elle avait données à Sonoda ou du harcèlement qu'elle prétendait avoir été forcée de faire pour éviter de devoir faire face à la colère d'Ara - elle allait devoir expliquer tout cela, et ce très prochainement.

Le moment où Okada Koharu serait la plus dangereuse ne tarderait pas à venir. Qui serait alors sa cible? Ce serait probablement Ichihara - ou encore elle, la fille qui vivait encore.

La cloche sonna, indiquant que les cours de la journée étaient terminées. Normalement, les gens allaient dans leurs clubs respectifs, mais comme ils étaient en période d'examen, la plupart d'entre eux avaient quitté leur club. Mais certains, qui avaient un peu de temps avant de se lancer dans un programme d'étude chargé pour préparer les examens finaux passaient quand même dans leurs clubs, pour se changer les idées.

Koharu, Rin et Miharu étaient membres du club de boulangerie, et elles y allaient habituellement juste après les cours, elles rentraient donc rarement ensemble à la maison avec Ara. Aujourd'hui n'était pas une exception. elles étaient passés par sa classe pour lui dire au revoir avant de se diriger vers la salle d'économie domestique.

Quant à elle���

Suzuki Ara était membre du club «rentre à la maison» - un terme qui était utilisé pour les étudiants qui n'appartenaient à aucun club et préféraient rentrer chez eux après les cours.

Elle quitta paresseusement sa classe et descendit le couloir vers la porte lorsque son téléphone sonna. C'était Aki.

"Ara?" la voix de son frère emplit son oreille et elle sourit. "Je suis vraiment désolé, mais ton frère ne peut pas venir te chercher."

Elle était un peu déçue, mais elle comprenait qu'Aki était actuellement à un moment important de son travail. Il avait trop de retard à cause d'elle, et donc elle ne devait pas se contrarier à ce sujet.

"C'est bon grand frère. Je vais juste prendre le bus ou le taxi," répondit-elle.

"Non. Attends à l'école. Chiaki va venir te chercher. Elle est déjà en route. Elle sera légèrement en retard alors tu peux retourner dans ta salle de classe pour l'instant. Elle t'appellera quand elle arrivera avec la voiture."

Chiaki n'était autre que Asou Chiaki, la secrétaire d'Aki qui était aussi la meilleure amie de son frère. C'était une jolie jeune femme qui était peut-être un peu maladroite, mais vraiment douée dans son travail. La Ara originale l'aimait beaucoup car elle était l'une des rares à vraiment montrer ses sentiments. De plus, elle la connaissait depuis que Chiaki et Aki avaient été camarades de classe et cela remontait à la maternelle.

"D'accord. Je vais l'attendre."

Tant pis…

Sans aucune idée du temps qu'il lui faudrait attendre, Ara se tourna, prête à retourner dans sa salle de classe quand Midori la repéra.

"Ara!"

Ara se tourna pour voir une fille avec un beau sourire courir vers elle. Après leur conversation de plus tôt, Ichihara était devenue telle une véritablement amie pour elle.

"Quoi de neuf?"

"Tu ne rentre pas encore chez toi?" Le visage de Midori était rougi par sa course. Dans son bras se trouvait un grand carnet de croquis.

"La personne qui doit me ramener sera en retard donc je vais rester et attendre un moment."

"Alors viens avec moi dans la salle d'art", l'invita Ichihara. Comme Ara n'y était jamais allé, elle était plutôt curieuse et la suivit donc là bas.

Comme on pouvait s'y attendre d'un club d'art, la pièce sentait la peinture. De nombreuses œuvres finies des membres étaient exposées sur les murs de la salle, mais pas de façon snob comme dans les musées ou les galeries d'art.

Il y avait encore trois personnes à l'intérieur, c'était des étudiants des années inférieures qui réalisaient leurs projets artistiques, mais ils levèrent tous les yeux et sourirent chaleureusement en guise de salutation avant de retourner leur attention sur leurs créations.

"Je vais devoir finir ma peinture là-bas, mais tu peux les avoir." Midori lui tendit alors un énorme carnet de croquis et des crayons à dessin.

"Qu'est-ce que je vais faire avec ça?" Ara n'avait jamais essayé de dessiner auparavant.

"Esquisse simplement quelque chose. Cela t'aidera à passer le temps pendant que tu attends ton chauffeur." Ichihara l'a laissa ensuite pour aller à son chevalet à quelques mètres de là et commença à travailler sur sa toile.

Laissée seule, Ara soupira en ouvrant le carnet de croquis et en ramassant un des crayons.

Hmmmmnnnn qu'est ce que je peux bien dessiner?

Une image de ses amis lui vint alors à l'esprit: cinq guerriers puissants qui arboraient des sourires insouciants sur leur visage alors qu'ils maniaient leurs précieuses armes.

Comme si elle était en transe, la main d'Ara se déplaça automatiquement, la mine souple glissait sur le papier blanc alors qu'elle dessinait le portrait de ses amis.

Le premier fut Horgall, un énorme guerrier viking avec son armure lourde et sa hache de bataille monstrueuse. Une cicatrice sur l'œil gauche le faisait paraître menaçant, et pourtant il était le plus doux de ses vassaux.

Se prélassant aux côtés de Horgall, deux beaux guerriers portant une armure de cuir légère. Tous deux portaient un arcs longs à la main, des poignards au fourreau au niveau de la taille, et un carquois remplit de flèches sur le dos. L'un avait les cheveux longs attachés en queue de cheval, tandis que l'autre avait une coupe courte. S'étaient ses amis archer, Rubic et Lucius.

Vint ensuite Midas, un guerrier d'âge moyen à longue barbe qui portait une armure de paladin. Dans sa main se trouvait une épée lourde bénie par le fils de Kresnik, le premier empereur des flammes.

Enfin, mais pas des moindres, elle dessina un autre énorme guerrier portant une armure légère, portée sur un corps bien bâti, mais son visage arborait un sourire enfantin. Il avait les mains dans ses poches, comme à son habitude. Il s'agissait de Sven, le guérisseur de leur petite équipe et lanceur de sorts.

Ara ne savait pas combien de temps elle avait passé à dessiner ses amis. Mais cela n'avait pas dû prendre trop longtemps, car Chiaki ne l'avait toujours pas appelé, alors que le bureau n'était pas situé si très loin de son école. Mais, dès lors qu'elle termina, elle leva les yeux de son travail et trouva tout le monde dans la pièce attroupé autour d'elle, leurs yeux étaient rivés sur son travail affichant des expressions d'admiration sur leurs visages.

"Ara, c'est génial. Tu as un talent caché," Midori sortit de son étonnement pour lui faire un compliment tout en secouant l'épaule d'Ara avec excitation. "Tu devrais venir ici avec moi ici tous les jours jusqu'à ce que nos examens commencent!"

Les autres la suivirent avec d'autre louanges, mais Ara, voyant ses amis prendre vie sur papier, était un peu dépassée.

Un peu plus tôt dans la journée, elle avait déploré à quel point ses souvenirs avec ses vassaux avaient commencé à se faire sentir comme appartenant à une autre vie. Il n'y avait pas d'appareil photo à Ritz. La vie y était en fait médiévale par rapport à ce monde. Elle n'avait donc rien pour se souvenir d'eux- jusqu'à maintenant.

Des larmes coulèrent soudainement de ses yeux alarmant Midori et les autres, alors elle leur fit un sourire rassurant. "Désolée, mes yeux s'assèchent vite quand je me concentre trop," mentit-elle en essuyant ses larmes.

Comme la nouvelle de ses yeux ayant changés de couleur en raison de la gravité de son accident était déjà passée, ils n'eurent aucun mal à accepter son excuse.

À ce moment, son téléphone sonna. Chiaki était arrivée et elle dit alors au revoir aux autres, mais pas avant de leur promettre de revenir le lendemain.

Midori lui offrit alors le carnet de croquis en voyant comment Ara semblait attachée à son dessin, et cette dernière l'emporta avec plaisir. Elle le fera encadrer dans sa chambre. Enfin, maintenant elle avait quelque chose pour se souvenir de ses amis.