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Chapter 31 - Grand Frère

"Hein?"

C'était subtil, mais il y avait un froncement de sourcils inquiet sur le front d'Homura Ryuu.

Pour Kazehaya Gin, cela aurait été totalement hilarant si il en oubliait le fait que le Koutaishidenka faisait honnêtement de son mieux pour donner bonne impression à son futur beau-frère. Le prince n'avait jamais baissé la tête vers qui que ce soit en dehors de ses parents ni même servi personne en dehors de ses fonctions.

Ryuu n'avait jamais eut à faire preuve de subtilités que lorsqu'il pratiquait les arts traditionnels tels que le tir à l'arc, l'arrangement floral ou la cérémonie du thé. Mais mise à part dans ces cas, le prince ne s'était normalement jamais soucié des autres.

Mais pour impressionner Suzuki Aki, il faisait de son mieux et avait fait de nombreux efforts aujourd'hui.

Malheureusement, la tentative du prince n'avait pas uniquement rendu confus l'autre partie. Cela leur faisait peur à eux également.

Les hôtesses revinrent apporter de la nourriture, mais Suzuki Aki restait enfermé dans un silence de plomb. Dès que les trois jeunes hommes se retrouvèrent de nouveau seuls, Homura Ryuu jeta un coup d'œil à Kazehaya, le pressant de faire quelque chose avec ses yeux.

Kazehaya Gin estima alors qu'il était temps pour lui d'intervenir. Se raclant la gorge, il leva une main et claqua des doigts plusieurs fois devant le visage de Suzuki.

CLAC CLAC CLAC

"Président Suzuki",Kazehaya l'appela environ trois fois avant que Aki ne sembla enfin revenir à lui.

"A-ah,"

Le président du groupe Suzuki Raiden sembla un peu hébété pendant un certain temps, puis lorsqu'il sembla s'être rétabli, ses joues devinrent rouges de timidité. "Je-je ne pensais pas perdre connaissance. Je -"

"Ce n'est pas grave," Kazehaya agita sa main pour le calmer. "Ce sont des choses qui arrivent. C'est de la faute de Ryuu."

En entendant que le Koutaishidenka s'en retrouvait blâmée, les yeux d'Aki en sortirent de leur orbite. "Euh non, non, c'est entièrement ma faute si je -"

"Je suis désolé," dit soudainement et doucement Homura Ryuu alors qu'il s'inclinait légèrement, et Aki se figea de nouveau, puis son beau visage se recroquevilla sur lui même comme s'il voulait pleurer.

Pourquoi s'excuse-t-il encore une fois?

Kazehaya pouvait déjà imaginer les pensés de Suzuki en panique totale.

"Koutaishidenka, je pense que le président Suzuki aimerait savoir pourquoi nous avons demandé à le rencontrer aujourd'hui." Le PDG d'Homura introduisit finalement le sujet - leur véritable objectif de sa venue ici.

Grâce à cela, l'angoisse d'Aki sembla disparaître.

Hourra!

Aki commença finalement à se détendre. La pensée que le prince attendait vraiment quelque chose de lui expliquait le traitement spécial qu'il avait reçu - il pouvait facilement accepter ça comparer à un avantage unilatéral.

Être ici même avec eux techniquement était en soi déjà un avantage.

"Mangeons d'abord", Homura Ryuu montra alors une variété d'assiettes colorées et toutes semblant délicieuses devant eux, et les autres se joignirent à lui.

Ils étaient occupé d'avoir un kaiseki ryori, un dîner traditionnel japonais à plusieurs plats. Une série de petits plats complexes servis afin de représenter la collection de compétences et de techniques permettant la préparation d'un tel repas. Ce type de cuisine était équivalente à la haute cuisine de l'ouest.

Tous les trois mangeaient tranquillement, appréciant ces délices, même si Suzuki Aki ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point les deux autres mangeaient avec l'élégance des redevances, il en devint alors un peu gênés.

Par la suite, les hôtesses reviennent pour débarrasser la table et leur servir plus d'alcool. Cette fois, le cœur de Suzuki Aki était un peu plus préparé lorsque le Koutaishidenka versa encore une fois du saké pour lui. Cette fois ci, il eut la présence d'esprit de verser de l'alcool pour le prince et Kazehaya, qui fut heureux de recevoir du saké correctement - il lui offrit même un pouce levé.

"Alors, puis-je maintenant demander pourquoi ai-je été soudainement invité?"

Aki s'était creusé la tête à plusieurs reprises mais il ne pouvait trouver aucune autre raison si cela n'était pas pour les affaires.

"Nous avons en fait invité le président Suzuki à venir aujourd'hui à cause de Mme Ara", déclara le Koutaishidenka, son regard bleu dirigeait vers Aki, puis il fit signe à Kazehaya de la main, et ce dernier plaça soigneusement un dossier en cuir sur la table et le poussa vers Aki .

"Ara?"

Suzuki Aki fut encore une fois surpris, puis il se souvint du bouquet d'Homura et de la visite de Kazehaya à l'hôpital. Il avait pensé à ce moment là que cela n'était qu'un accident de la part du PDG d'Homura, mais il semblait bien que non. Ou si c'était le cas, et sa sœur avait peut-être fait quelque chose de mal…

"Qui a-t'il à propos de ma sœur? A-t-elle fait quelque chose?"

Le frère aîné se sentit soudainement sur ses gardes alors qu'il se souvint que sa sœur avait appelé Kazehaya « le gars bizarre », et il se mit à pleurer mille larmes à l'intérieur.

Oh…

Suzuki Aki se déplaça alors sur le côté de la table et prit une position pour implorer le pardon très basse, c'était une façon japonaise de se prosterner, en s'agenouillant directement sur le sol et en s'inclinant jusqu'à ce que sa tête touche le tatami. Si Ara les avait vraiment offensés, il ne pouvait rien faire pour la protéger, à l'exception d'implorer leur pardon.

Suzuki Aki ne se souciait pas de son image. Ara n'était certes pas la meilleure sœur, mais pour Aki, elle était sa seule et unique jolie petite sœur. Elle avait également fait de son mieux ces derniers temps et il pria alors afin que ces hommes puissants la laissent tranquille.

Se rendant compte qu'il y avait un énorme malentendu, Kazehaya et Homura se précipitèrent sur le sol et tirèrent le pauvre homme vers le haut, et l'aidèrent à se rasseoir tout en lui assurant que ce n'était pas quelque chose de mal.

"Président Suzuki, ce n'est pas ce que vous pensez. Ce n'est pas quelque chose d'horrible", dirent-ils jusqu'à ce que l'homme retrouve à nouveau son calme.

Il n'avait toujours pas l'air convaincu, alors Kazehaya Gin lui ouvrit le dossier en cuir. À l'intérieur, se trouvait un contrat.

"Ce…"

Suzuki Aki pensait avoir déjà atteint son quota de choc, et que rien n'aurait pu le surprendre plus, mais il avait tort.

Ses yeux écarquillèrent, ses mains tremblaient alors qu'il jetait un deuxième coup d'œil aux documents devant lui.

Devant lui, se trouvait deux contrats d'engagement entre Suzuki Ara et Homura Ryuu qui avaient été signés par les parents des deux parties. L'un des contrat ayant été réalisé à la naissance d'Ara et l'autre à l'époque de ses quatorze ans, un an avant la mort de leurs parents.

"Cette…"

Aki était sans voix. Techniquement, il n'existait rien pouvant ressembler à une loi d'engagement au Japon. Mais si l'engagement était rédigé de la même manière qu'un contrat classique, il serait juridiquement et moralement contraignant, surtout si les deux parties recevaient quelque chose l'une de l'autre sous forme de yuino.

Le yuino était une cérémonie d'engagement traditionnelle japonaise. Où la famille du marié envoyait des cadeaux à la famille de la mariée, et si les cadeaux étaient acceptés, alors l'offre de mariage était considérée comme accept��e.

Encore une fois, il n'y avait rien de purement juridique contraignant à respecter l'accord sur le mariage en lui-même. Mais si le contrat possédait une clause mentionnant la reprise des cadeaux dans le cas où l'engagement ne serait pas concrétisé, ce serait juridiquement un problème.

Ainsi, dans le cas où l'une des parties aurait refusé d'honorer le contrat, tous les cadeaux offerts devait être renvoyés. De plus, les répercussions négatives sur la réputation de la personne qui aurait annulé ce type de fiançailles étaient affreuses, et encore ce n'était là qu'un euphémisme.

Et il s'agissait d'Homura Ryuu …

En feuilletant les pages, le compteur de choc d'Aki s'incrémenta de nouveau. Selon les documents, une partie du cadeau de fiançailles était l'immense propriété de Denenchofu, ce qui signifiait que la maison qu'Aki pensait être la leur avait été en réalité donnée à sa famille à la naissance d'Ara.

En dehors de cela, la deuxième fois que l'engagement avait été scellé entre les familles alors qu'Ara avait quatorze ans à l'époque, était au moment où le groupe Suzuki Raiden avait des difficultés financières et la maison Homura avait alors injecté environ cinquante millions de dollars pour sauver le groupe en tant que deuxième cadeau de mariage.

L'esprit d'Aki fut encore sous le choc à la vue de cette information. Tout ce qu'il pensait leur appartenir leur avait en réalité été donné par la maison Homura - et il n'en savait rien.

Il ne savait pas quoi dire, lorsque le Koutaishidenka se mit soudainement à s'asseoir de manière très formelle sur ses genoux pliés pour ensuite s'incliner poliment vers lui avec un angle de trente degrés.

«Je suis ici pour me présenter officiellement à vous, grand frère», déclara le prince avec beaucoup de respect. "Je serai à votre charge à partir de maintenant."

Avec le Koutaishidenka faisait ça devant lui, il était sûr de dire que pour la deuxième fois ce jour-là, l'âme de Suzuki Aki venait à nouveau de quitté son corps.