Le deuxième jour après que Suzuki Aki ait levé l'interdiction de visite des gens de son école, il retourna au travail sous l'insistance de sa sœur cadette. Ara se sentait très bien maintenant, et c'était un fait que ce dernier avait pris beaucoup de retard dans son travail car il avait choisi de prendre soin d'elle pendant les moments les plus critiques de son séjour à l'hôpital. De toute façon, elle n'avait plus que trois jours à passer là bas.
Avant de partir travailler cependant, Aki avait donné à Ara un tout nouveau téléphone avec le même numéro que précédemment, car son ancien téléphone avait été cassé lors de son accident. De ce fait, elle était assise sur son lit d'hôpital à regarder le téléphone portable avec toute sa concentration.
Techniquement, elle savait comment l'utiliser même si c'était la première fois qu'elle en voyait et en tenait un pour de vrai. Pourtant, elle était nerveuse. Quand elle se décida finalement d'essayer le téléphone, ce dernier se mit soudainement à sonner.
Il semblait qu'Aki ait récupéré les contacts de son ancien téléphone et les ait transférées sur le nouveau puisque le numéro appelant qui clignote sur le téléphone était un contact enregistré.
Okada Koharu.
Ce nom avait en fait de nombreux sens différents selon les kanji ou le caractères chinois utilisé. Mais les caractères que cette fille avait pour écrire son nom signifiaient "cœur doux" - une bonne blague, vraiment.
En lisant le nom, le coin des lèvres d'Ara se transforma en un sourie sarcastique. Dès lors qu'Aki avait levé l'interdiction, elle s'était attendu à ce que cette personne la contacte. Glissant un doigt mince sur l'écran pour accepter l'appel, elle porta le téléphone à son oreille. "Oui?"
"Oh! Ara, enfin tu décroches! Nous étions inquiets pendant tout ce temps," la voix saccharine emplit son oreille, et Ara ressentit alors comme une envie de vomir.
Inquiète tout ce temps? Bien sûr, elle avait été inquiète tout ce temps - inquiète qu'Ara ne finisse pas morte. La fille devenait probablement folle à l'idée qu'Ara ait survécu à l'accident.
"Oh vraiment?" répondit-elle d'un ton neutre.
"Bien sûr! L'accident a été mentionné aux informations. C'était tellement horrible que nous avions peur que tu sois morte ou infirme. Que s'est-il passé?"
Ara haussa un sourcil. Pendant tout le temps que cette fille avait passé à bavarder, jamais elle ne lui avait demandé comment elle allait. Elle venait juste à la pêche pour obtenir des informations. Mais c'était normal. Cette fille ne s'était jamais vraiment souciée d'Ara, même si elle prétendait être sa "meilleure amie".
"Eh bien, as tu déjà vu ce qui est arrivé à la voiture." Son accident de voiture avait fait les gros titres après tout.
Normalement, la route où elle s'était crashée n'était pas si fréquentée à cette heure là. Il était tard dans la soirée après tout. Elle était sur le chemin du retour de l'école où ils étés restés tard pour peaufiner leur projet de classe. Mais, par coïncidence, il y avait un membre des médias qui "se trouvait" être là et qui avait alors diffusé sur ce sujet. Puis d'autres rumeurs avaient commencé à circuler.
"A cause de l'impact, je me suis cassé plusieurs os et j'ai eu de nombreuses blessures", poursuivit Ara, omettant le fait qu'elle était totalement remise maintenant.
"C'est tellement horrible! Tu est toujours hospitalisé, n'est-ce pas? Nous allons venir te voir", dit Koharu à la hâte, et comme Ara s'y attendait, elle mit fin à l'appel sans attendre qu'elle ne puisse prendre la parole.
Elle sourit. Il semblerait qu'elle allait pouvoir commencer à payer sa dette à la vraie Suzuki Ara quelques jours plus tôt que prévu.
Ara leva sa main et la place au-dessus de son cœur. À l'origine, en tant qu'Alinea, elle était une princesse bien-aimée. Mais ici, elle était une fille méprisée et trahie qui était juste censée être un personnage secondaire et qui n'avait aucune idée d'être considérée comme la plus grande méchante de tous, jusqu'à ce jour ou elle monta dans la voiture en sachant qu'elle mourrait.
Ara se leva et ouvrit le placard de l'hôpital où était rangés les vêtements qu'Aki lui avait apportés. Elle fouilla dans les robes et trouva une robe simple une pièce de couleur blanche. Nous étions encore en janvier, et donc il faisait froid, mais la pièce était bien chauffée. Juste comme il le fallait pour qu'elle puisse porter une robe sans manches.
La vraie Ara, même si elle ne se souciait pas vraiment de son apparence - prenait les vêtements qu'elle avait immédiatement à porté de main. Elle aimait faire du shopping mais n'avait pas un bon sens de la mode.
Mais Alinea - la nouvelle Ara était différente. Avant de mettre une armure et d'entrer sur le champ de bataille, elle était une vraie princesse de bon goût.
Elle mit joyeusement la robe et se peigna les cheveux qui lui tombaient jusqu'aux épaules tandis qu'elle faisait face au miroir de la salle de bain. Elle n'avait pas de maquillage - mais cela n'était nullement nécessaire. Sa peau avait une couleur blanc laiteux naturelle qui brillait. De plus, depuis que ses iris avaient changé de couleur en gris argenté, ses longs cils corbeaux apparaissaient plus marqués, lui donnant l'impression d'avoir du mascara et du eyeliner.
À l'avenir, elle avait prévu de se faire paraître moins en beauté pour que les gens la laissent tranquille. Mais ce n'était pas encore le moment de se cacher. Son apparence faisait partie de son bouclier, ainsi que de son arme.
Et l'arme allait faire son travail aujourd'hui.
Connaissant Okada Koharu, la - quel était ce terme?
Ara réfléchit un moment au terme japonais qui été utilisé pour décrire quelqu'un prétendant être gentil et inoffensif, mais qui en réalité, était une peste venimeuse à l'intérieur. Ah.
"Burikko," marmonna Ara.
Connaissant Okada Koharu, elle s'attendait à ce qu'Ara soit défigurée. Cette fille allait certainement amener des gens pour venir lui rendre visite à l'hôpital. En réalité, elle voulait qu'ils puissent la voir si laide qu'ils en finiraient encore plus dégoûtés d'elle.
Koharu, bien sûr, allait jouer la bonne fille et dirait à tout le monde de la plaindre d'une manière qui les dégoûterait et les irriterait encore plus. Après tout, pour les gens qui pensaient qu'elle était une garce au cœur froid, Ara avait juste eu ce qu'elle méritait.
Si les gens étaient dégoûtés par elle, la pauvre fille défigurée serait, bien sûr, facile à contrôler, pour sûr?
Satisfaite de son reflet, Ara retourna dans son lit et s'assit pour attendre l'arrivée de ses «invités».
Depuis que Suzuki Ara avait perdu ses parents et que Aki s'occupait de l'entreprise, elle avait perdu tout intérêt pour la vie. Elle avait simplement suivi le courant, sans vraiment s'impliquer dans les affaires des autres. Quand elle était entrée au lycée, c'est Okada Koharu qui avait d'abord montré son intérêt à se lier d'amitié avec elle, et Ara, ne sachant pas reconnaître ses mauvaises intentions, l'avait considéré comme une amie.
C'est pourquoi, chaque fois que Koharu s'était plaint au près d'elle, elle l'avait toujours aidé - sans se rendre compte qu'elle jouait avec elle. Cette fille avait fait tellement de choses sous son nom - et ces choses étaient loin d'être toutes bonne.
Suzuki Ara ne se doutait de rien. Elle avait même réprimandé la fille avec laquelle elle s'était disputée parce que Koharu lui avait dit qu'elle était victime d'intimidation.
Fille insensée.
Ara ne s'était pas rendu pas compte que le petit ami dont Koharu parlait était en fait le petit ami de cette fille, et Koharu était celle qui voulait vivement être avec lui. Mais bien sûr, elle avait fait croire aux autres que c'était Ara qui s'intéressait à ce garçon.
Okada Koharu était folle d'amour - et les filles folles d'amour étaient toujours dangereuses, si dangereuses qu'elles seraient prêtes à tuer et à sacrifier n'importe qui pour atteindre leur objectif.
Quelques jours avant l'accident, Koharu avait fait la paix avec la petite amie du garçon. Pour faire amende honorable, elle avait invité la fille afin de travailler ensemble sur un projet. Comme d'habitude, Ara s'en fichait. Elle n'était qu'un personnage secondaire après tout. Et même lorsque Koharu avait demandé à Ara de ramener la fille chez elle en voiture une fois le projet projet fini, elle n'avait rien suspecté et avait simplement accepté.
Mais Suzuki Ara avaient entendu cependant un appel téléphonique de Koharu avec quelqu'un juste avant qu'elle ne parte pour raccompagner la fille. Koharu avait ordonné à quelqu'un de trafiquer la voiture et vérifiait avec cette personne que le travail avait été effectué car elles allaient bientôt se mettre en route.
Suzuki Ara en avait été choquée. Koharu voulait se débarrasser de la fille et cela ne le dérangeait de faire mourir Ara avec elle. Ara avait alors prendre conscience de sa présence à l'autre fille qui avait été totalement surprise et s'était mise à pâlir d'apprendre qu'elle était là. Mais elle ne parla pas de ce sujet à Koharu. Au lieu de cela, elle avait agit comme d'habitude, et le burikko avait pensé qu'Ara ne savait rien.
Jusqu'à la nuit tombée où elle avait refusé finalement de ramener la fille chez elle.
Koharu avait alors été nerveuse et fit de son mieux pour convaincre Ara d'amener la fille, mais Ara lui lança un regard d'avertissement. Avec ce seul regard, Ara savait que Koharu comprendrait qu'elle avait tout découvert et qu'elle cesserait de tenter de la convaincre. Puis, sans un mot, Ara était monté dans sa voiture et s'en était allée.
La vrai Ara ne connaissait que cette vérité. Mais Alinea, en voyant ses souvenirs, pu cerner davantage les plans de Koharu. Après tout, si toutes ces rumeurs désagréables étaient sorties après l'accident. Ce n'était pas une coïncidence.
Okada Koharu avait non seulement prévu de tuer la fille, mais elle avait organisée cela de manière à ce que ce soit Ara quoi soit blâmée pour sa mort, même si elle serait également morte lors de l'accident.
Sa "meilleur amie" avait fait croire à tout le monde qu'elle était un personnage "yandere" - une folle amoureuse qui en était devenue mentalement handicapée et qui décida de partir avec la petite amie du garçon qu'elle aimait en mourant ensemble dans un meurtre-suicide.
Cependant comme Ara avait refusé de prendre la fille avec elle, les rumeurs dirent finalement qu'Ara avait changé d'avis à cause de sa culpabilité et qu'elle avait alors décidé de se suicider seule.
"Pathétique," marmonna Ara.
Le nom de Suzuki Ara avait été terni et sali si profondément qu'on ne pouvait plus voir le fond de celui-ci.
La colère Brûlait derrière ses pupilles argentées alors qu'elle leva la main et de l'électricité se mit à étinceler dans sa paume, comme une sorte de petite boule d'arc électrique.
Gzzzzzzzt….
Comme Okada Koharu aimait jouer héroïne au cœur pure, Suzuki Ara allait se faire une joie de jouer son rôle de plus grande des méchantes. Après tout, dans ce monde où seuls les humains existaient, il n'y avait pas de meilleure personne pour jouer l'antagoniste autre qu'un demi-dieu réellement en colère.