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Chapter 13 - Chapitre 13 - Première Ressources

Feng Lin poussa les portes de la salle avec assurance, son regard froid balayant les trois membres de sa famille assis autour de la table. Son père, le patriarche, était droit et imposant, portant le poids du clan sur ses épaules malgré sa faiblesse relative. Sa mère, la matriarche, affichait un air détaché, ses yeux perçants trahissant néanmoins une certaine curiosité quant à son intrusion soudaine. Quant à sa sœur, elle était silencieuse, observant la scène sans trop intervenir.

L'atmosphère dans la salle était lourde, imprégnée d'une tension à peine voilée. Personne ne l'accueillit, et il s'y attendait. Après tout, son réveil avait été un choc, et son attitude, bien différente de celle du Feng Lin d'autrefois, ne faisait qu'alimenter la méfiance.

Il s'arrêta à quelques pas de la table et déclara d'une voix calme mais assurée :

— Je vais partir quelques jours.

Son père fronça les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine.

— Partir ? Et où comptes-tu aller ?

Feng Lin ne montra aucune hésitation.

— En ville. Je dois acheter quelques ressources.

Un silence suivit ses paroles, rapidement brisé par un rire moqueur de sa mère.

— Acheter des ressources ? Et avec quel argent, exactement ?

Le jeune homme soutint son regard sans ciller.

— Il doit bien rester quelques fonds dans le clan. Je ne demande qu'une petite somme.

Le patriarche tapota du doigt la table de bois sombre, réfléchissant à la demande.

— Pourquoi cette soudaine envie de partir ? Tu viens de te réveiller après quinze ans de coma, et voilà que tu veux déjà quitter le clan ?

Feng Lin haussa légèrement les épaules.

— Il n'y a rien pour moi ici, répondit-il simplement. Je ne vais pas perdre mon temps à attendre que le destin me sourie.

Sa mère laissa échapper un léger ricanement.

— Il a au moins compris que ce n'est pas ici qu'il progressera. Peut-être qu'il n'est pas aussi idiot qu'on le pensait.

Le patriarche resta silencieux un instant, analysant les propos de son fils.

— Soit. Nous avons peu de ressources, mais je peux te donner une petite somme pour couvrir tes besoins de base. Cependant, ne t'attends pas à du luxe.

Feng Lin acquiesça.

— C'est tout ce que je demande.

Son père se leva, sortit une bourse de sa robe et la jeta sur la table devant lui.

— Voilà. Fais-en bon usage. Mais souviens-toi : ne reviens pas en rampant si tu échoues.

Feng Lin prit la bourse d'un geste fluide et la rangea dans sa tunique. Il ne comptait pas échouer. Sans un mot de plus, il se retourna et quitta la pièce, laissant derrière lui le poids d'une famille qui ne l'avait jamais véritablement accepté.

Feng Lin qu'il avait quitté la salle sans se retourner, son esprit déjà focalisé sur la suite. Il avait réussi à obtenir une somme d'argent raisonnable, de quoi faire quelques achats en ville. Son premier objectif était d'acquérir des ressources pour améliorer son corps et sa cultivation, mais il devait aussi se familiariser avec l'environnement extérieur.

Sortir du domaine seul ne serait pas optimal. Il ne connaissait plus la ville et son état actuel, et perdre du temps à errer sans repères ne l'intéressait pas. Il lui fallait un guide.

En traversant la cour principale du clan Feng, il remarqua un jeune serviteur en train de transporter des sacs de riz. Il était maigre, ses vêtements de lin usés montraient clairement qu'il vivait dans des conditions précaires. Son visage était marqué par la fatigue, mais son regard restait vif.

Feng Lin s'arrêta à quelques pas de lui.

— Toi.

Le serviteur sursauta et leva la tête précipitamment.

— J-Jeune maître Feng ?

— Tu connais bien la ville ?

Le garçon sembla hésiter un instant avant d'acquiescer.

— O-Oui, jeune maître. J'y suis allé plusieurs fois pour livrer des marchandises…

— Parfait. Tu vas m'accompagner.

Le serviteur ouvrit de grands yeux.

— M-Moi ?

— Oui. Je veux un guide, pas un garde du corps. Tu connais les routes, les marchands, et les endroits où trouver ce que je cherche. Tu es donc utile.

Le jeune homme semblait inquiet. Il jeta un regard autour de lui, comme s'il cherchait une échappatoire, mais finit par hocher la tête.

— Bien sûr, jeune maître.

Feng Lin ne montra aucun signe d'impatience, mais il nota la réaction du serviteur. La peur. Pas à cause de lui, mais parce que dans un clan en ruine, tout le monde était sur ses gardes.

— Quel est ton nom ?

— Liang, jeune maître.

— Bien. Prépare-toi rapidement, nous partons immédiatement.

Sans un mot de plus, Feng Lin se remit en marche, Liang sur ses talons. Son regard était froid, déterminé. Ce voyage en ville ne serait que le premier pas.

Alors que Feng Lin et Liang avançaient sur la route menant à la ville, le silence fut rapidement rompu par la voix calme de Feng Lin.

– Liang, parle-moi un peu de la situation en ville ces dix dernières années.

Le serviteur hocha la tête avant de répondre avec prudence :

– La ville a bien changé, jeune maître. Autrefois, sous l'influence du clan Feng, elle était un centre prospère où notre nom imposait respect et stabilité. Mais après la chute de notre clan il y a cinq cent ans, d'autres forces ont pris le contrôle. Aujourd'hui, plusieurs puissances se partagent la ville.

Feng Lin plissa légèrement les yeux. Il n'avait aucun souvenir de ces puissances. Dans sa vie passée, il se souciait à peine de ces petites factions.

– Quelles sont ces forces ? demanda-t-il d'un ton neutre.

Liang prit un instant pour rassembler ses pensées avant d'énumérer :

– La plus influente est sans doute le Clan Zhao. Ils ont pris le contrôle de la majorité des commerces et détiennent la plus grande richesse de la ville. Après eux, il y a le domaine Yun, qui possède une force militaire solide et sert souvent de mercenaires pour les autres clans. Ensuite, on trouve la Pavillon des Mille Lotus, qui contrôle le marché des ressources alchimiques et des artefacts.

Feng Lin hocha la tête en silence. Il notait chaque information.

- Et il n'y a aucune faction qui pourrait être utile au clan Feng ?

Liang hésita.

– Pas vraiment... Le Clan Feng est vu comme une relique du passé. Personne ne veut s'associer à nous. Même les petites factions préfèrent éviter toute alliance avec un clan déchu.

Feng Lin ne montra aucune réaction. Il s'y attendait.

– Intéressant… murmura-t-il en regardant droit devant lui.

Il n'avait pas besoin d'une alliance. Il n'avait besoin que d'une opportunité.