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Chroniques de L'Engloutissement

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Synopsis
La Terre avait été engloutie. Absorbée par le nouveau monde, un océan infini parsemé de continents s’étendant à perte de vue. L’humanité s’y retrouva projetée, livrée à des terres hostiles où pullulaient des créatures et des civilisations d’origines multiples, arrachées à leurs propres réalités. Là où se dressait jadis la Terre, une autre vint la remplacer. Puis une autre encore. Encore et encore. Le cycle était enclenché. Chaque monde conquis était dupliqué, absorbé à son tour, alimentant l’expansion inéluctable de ce domaine sans fin. Une force inconnue tissait ce réseau d’univers, englobant tout sur son passage. Les âges passèrent. Que restait-il de l'humanité ? Des vestiges redoutés. Capturés par la Tour du Chaos, surgie sans le moindre avertissement. Sur le continent de Winet, première terre à avoir été absorbée, le paysage s’était métamorphosé. Jadis dominé par les humains, il ne subsistait de leur règne qu’une seule chose : la Tour, immense et menaçante. Elle avait pris les plus forts. Ceux qui n’étaient pas tombés sous son joug n’étaient plus qu’un groupe épars, trop insignifiant pour peser dans l’histoire. Pour les nouveaux habitants de Winet, ils étaient devenus des créatures rares, objets de convoitise et de fascination. Symbole de richesse et de pouvoir, ils étaient retenus en captivité, affaiblis, soigneusement étudiés pour empêcher l’éveil de leur potentiel. Et c’est dans ce joyeux chaos que moi, Mana, me retrouve à bosser. Asservi par des êtres encore plus effrayants que moi, je suis condamné à observer le monde sombrer dans le carnage, à fouiller les âges passés pour en tirer des histoires dignes d’être racontées. Vraiment, quel merdier. ---- "Un roman d'aventure rempli de mystères et de batailles épiques." Tags : Fantasy, Magie, Épopée, Héroïque, Mystère, Action, Comédie, Sombre, etc.
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Chapter 1 - Chapitre 1 : Le prisonnier de la tour

Au premier coup d'œil, il aurait pu passer pour un homme comme les autres. Un être humain des plus ordinaires. Mais en y regardant de plus près, il y avait une singularité chez lui. Quelque chose de difficile à définir, comme une dissonance imperceptible, mais impossible à ignorer.

Je l'avais trouvé là, sous l'écrasante tour, à une profondeur où même les rayons du jour ne semblaient jamais s'être rendus. Ce n'était pas simplement sombre : c'était l'oubli. Un milieu figé où le temps avait renoncé à s'écouler. C'était un endroit où l'ombre semblait éternelle, où tout était empreint de l'immobilité d'un monde stagnant. Là, dans une chambre austère, il existait. "Vivre" aurait été un terme trop généreux. L'espace était réduit au strict minimum : des murs de pierres rugueuses et des poutres croulantes qui portaient encore les cicatrices des âges passés.

Mais au milieu de cette simplicité déconcertante, il y avait une anomalie : une vieille étagère. Elle semblait presque vivante, gonflée par les ans, chargée d'une poussière épaisse, et croulant sous le poids de livres anciens. Ces volumes n'étaient pas de simples objets ; ils portaient en eux une mémoire lourde, celle d'un temps ou d'un monde que nul ne comprenait plus.

Il passait ses journées dans ce labyrinthe rocheux, seul avec ses pensées. Ses pas résonnaient dans les tunnels vides, un écho parmi les ombres, comme si le lieu lui-même cherchait à lui rappeler son isolement. Parfois, il s'accroupissait pour observer des pierres scintillantes qu'il trouvait au hasard. Ces fragments épars semblaient contenir toute la lumière de ce monde. Il les ramassait avec une sorte de fascination enfantine, les accumulant dans ses mains avant de les déposer dans un coin de sa demeure.

Ses vêtements, rudimentaires, trahissaient son ingéniosité. Il les avait trouvés et réparé avec un soin maladroit, guidé par un vieux manuel illustré trouvé sur l'étagère. Ce livre, presque comique dans sa simplicité, avait été sa première victoire contre l'ignorance.

Chaque fois, il explorait un peu plus loin dans la grotte. Les couloirs s'étiraient dans des directions imprévisibles, souvent pour s'achever brutalement dans un mur ou un précipice. Mais il continuait, muselé par une quête qu'il ne comprenait pas.

"Rien. Encore rien. Cet endroit n'a vraiment ni queue ni tête," marmonnait-il, le souffle court, en s'agrippant aux parois froides.

Et pourtant, il persistait. Non pas par espoir, mais par nécessité. Parfois, une pensée fugace le hantait : "Pourquoi suis-je ici ?" Mais la réponse lui échappait, insaisissable comme un mirage.

Les livres étaient ses seules fenêtres. Certains regorgeaient de croquis mystérieux, d'autres de mots qu'il déchiffrait laborieusement. Leur poids, à la fois physique et symbolique, semblait parfois l'écraser. "Il faudrait vraiment que je lise plus souvent," soupirait-il en souriant à moitié, "mais ces trucs sont vraiment lourds."

Puis, bien plus tard, quelque chose brisa la monotonie. Alors qu'il avançait dans une galerie encore inexplorée, il vit un mouvement. Infime, presque imperceptible.

Un insecte.

Petit, à peine plus gros qu'un grain de riz, il virevoltait dans l'air stagnant. Le garçon sentit un sourire naître sur ses lèvres, large et incontrôlable. C'était la première créature vivante qu'il voyait depuis... toujours.

"Bonjour ! Je m'appelle Domgis. Enchanté de te rencontrer," lança-t-il avec une sincérité désarmante.

L'insecte, bien sûr, ne répondit pas.

"Bonjour, je m'appelle Domgis", répéta-t-il, plus fort, sans savoir que l'art de parler n'était pas partagé par tous.

Le seul bruit qui suivit fut celui du battement d'ailes de la créature.

"Tu es timide ? Ne t'inquiète pas, moi aussi," continua-t-il, comme s'il parlait à un ami.

L'insecte s'approcha, ses ailes battant doucement, presque curieusement.

"Si tu m'as trouvé impoli, je m'excuse. Je ne voulais pas te déranger dans... ce que tu fais, mais je suis vraiment content de t'avoir rencontré."

Mais soudain, dans un mouvement imprévisible, La petite chose se précipita vers lui.

Domgis poussa un cri, mélange grotesque de surprise et de terreur. Il recula précipitamment, trébuchant presque sur ses propres pieds, tandis que la petite créature le poursuivait avec une insistance inexplicable. Il se précipita en arrière, cherchant à échapper à l'assaut de l'insecte qui ne cessait de le poursuivre. Dans ce silence, cette course effrénée entre deux créatures incongrues semblait d'une absurdité totale.

"Non, non, NON !" hurla-t-il, fuyant à travers les tunnels.

Les secondes s'égrenaient. Dans cette course absurde entre l'homme et l'insecte, il finit par se retrouver acculé, son dos contre un mur froid et rugueux. La peur, s'insinua dans son esprit.

Mais quelque chose changea dans son regard. Une lueur nouvelle dans ses yeux. Une détermination pure, aussi soudaine que fulgurante. Pour la première fois, son instinct de survie se réveillait. Il leva ses bras, les poings serrés, prêt à en découdre.

Le premier coup partit, rapide, puissant. Mais l'insecte, avec une agilité déconcertante, l'esquiva.

La rage envahit le jeune homme. Il frappait, frappait encore, un déluge de coups. Dans un combat sans merci.

Mais la bestiole était insaisissable. Domgis perdit bientôt sa cible de vue. Le froid de la peur glissa dans ses veines alors qu'il sentait la créature autour de lui, à quelques centimètres, prête à frapper.

Il secoua la tête, essayant de chasser l'angoisse, mais la sueur perlait sur son visage. "Elle est là, sur ma joue... Je... je..."

Dans un dernier éclat de panique, il secoua son visage, se libérant de la pression de l'insecte.

"C'en est trop. Pas question que je perde contre cette bestiole. C'est indigne de moi."

Puis, dans un élan de panique mêlée de rage, il décocha un puissant coup. Il sentit la chose percuter son poing. Mais, au moment où il leva les yeux, elle n'était plus là.

Domgis se redressa, le souffle court, ses poings serrés. La créature, implacable, semblait se fondre dans l'ombre, bougeant si vite qu'il n'en distinguait que des éclats fugaces. Elle était là, insaisissable, un spectre menaçant, mais cette fois, Domgis n'allait pas reculer. Il serra les dents.

Il fit un pas en arrière, puis un autre, calculant chaque mouvement, chaque respiration. Ses yeux balayaient l'obscurité, cherchant des signes, des ombres qui trahiraient la créature.

Un bruit léger, un frémissement de l'air. Il se tourna brusquement, levant son bras pour frapper au hasard, mais l'insecte n'était déjà plus là.

Le silence, lourd, se fit oppressant. Domgis sentit son cœur battre dans sa gorge. À chaque instant, il attendait l'attaque, son corps tendu comme un arc prêt à se briser. Pourtant, il n'entendait que la cadence de sa propre respiration.

Puis, soudain, l'air s'alourdit. Le bourdonnement, sourd, se fit de plus en plus proche. Il n'y avait plus de doute, l'insecte se préparait à fondre sur lui. Un cri de rage monta dans la gorge de Domgis. Il l'attendait, cette fois. Il savait qu'il n'y avait pas d'échappatoire. Il se courba, frappant avec une violence démesurée dans la direction du bruit.

Le choc fit vibrer l'air autour de lui. La bête se figea dans l'instant, avant de se tordre sous le coup. Profitant d'un instant d'inattention, il pris l'insecte, par surprise, et percuta la paroi avec son poing. Envoyant le petit être s'écraser, son minuscule corps brisé contre la pierre froide.

Domgis n'avait pas cessé de frapper, son bras porté par l'adrénaline, jusqu'à ce qu'il n'entende plus qu'un bruit sourd. Puis, dans le calme qui suivit, une douleur lancinante monta de ses doigts.

"Elle est là... Elle est morte", murmura-t-il, haletant.

Domgis resta là, pantelant, les bras tremblants. "C'était un rude combat."

Un sourire amer étira ses lèvres. Le garçon se releva, lentement, chaque muscle criant sous l'effort. Il jeta un dernier regard au cadavre insignifiant de son adversaire, puis tourna les talons.

Ce n'était qu'un insecte. Mais il avait survécu.

***

Après le tumulte de son étrange rencontre, Domgis se laissa beaucoup de temps pour reprendre ses esprits. L'adrénaline, et la confusion s'étaient enfin estompées, et une étrange sérénité s'était installée en lui. Il savait qu'il ne pouvait pas rester là, à faire face à ses pensées. Il avait besoin de plus de repos, de se détendre, même si cet endroit restait aussi sombre que la nuit noire.

C'est ainsi qu'il retourna dans un secteur qu'il avait déjà visité. Une zone qu'il connaissait bien. Un lieu qu'il avait toujours perçu comme un étrange miracle caché au cœur de la caverne.

La végétation fluorescente baignait l'endroit d'une belle lueur. Les plantes, d'un vert éclatant, semblaient avoir été plongées dans une lumière étrange, un éclat qui contrastait avec l'obscurité tout autour. Ce lieu, bien que lumineux, était resté comme une oasis oubliée, presque intemporelle.

Domgis s'assit au sol, observant les feuilles et les tiges délicates qui poussaient partout. C'était ici qu'il avait trouvé les matières nécessaires à la réparation de ses vêtements. Des fibres robustes, faciles à tisser, tirées de ces plantes étranges. Ces dernières, lui offraient aussi bien des ressources qu'un étonnant confort.

Les fruits, ronds et juteux, étaient une véritable bénédiction. Il les cueillait d'un geste automatique, satisfait de leur consistance et de leur douceur. Lorsqu'il croquait dedans, un jus frais et sucré se répandait dans sa bouche, un délice inouï. Le plus étonnant, c'était l'effet que ces fruits avaient sur son corps. Ils le rassasiaient, lui donnaient de l'énergie, et surtout, ils semblaient combler toutes ses nécessités. Il n'avait jamais eu à chercher autre chose pour se nourrir, pas plus que pour étancher sa soif. Chaque fruit, chaque bouchée semblait suffire à combler ce qui manquait à son corps.

La végétation était dense, omniprésente. Les plantes recouvraient le sol comme une mer calme, et leurs tiges s'étiraient vers le plafond de la caverne, créant un impressionnant réseau végétal. Mais à part lui, il n'y avait aucun signe de vie ici. Aucun animal, aucun insecte, rien d'autre que cette végétation et l'immense silence qui l'entourait.

Le silence régnait en maître ici, un silence pesant, où même l'écho semblait respecter la tranquillité de ce lieu. Domgis avait presque l'impression de faire partie de ce monde. Il ne ressentait ni la peur ni la solitude dans cet endroit, juste une étrange tranquillité, comme si les lois naturelles avaient changé pour l'accueillir.

Il se leva, mais la paix de l'endroit le retenait encore. Il s'avança, marchant lentement parmi les plantes lumineuses, ses doigts effleurant les feuilles brillantes. L'atmosphère semblait envoûtante. Ce lieu, malgré son caractère hors du temps, était devenu un havre de calme, un sanctuaire pour lui.

Mais au fond de son esprit, un questionnement persistait. D'où venaient ces plantes ? Pourquoi semblaient-elles prospérer ici, dans l'obscurité la plus totale, sans aucune intervention extérieure ? Domgis n'avait aucune réponse, et il savait que cette question, comme tant d'autres, resterait sans réponse.

***

Domgis s'était remis de son traumatisme depuis un moment maintenant. Le temps avait fait son travail, et le jeune homme s'était retrouvé prêt à partir à la découverte de ce qui l'attendait encore dans cette grotte. Il se dirigea vers l'endroit où il avait croisé l'insecte pour la première fois, s'attendant peut-être à rencontrer une autre forme de vie. Mais en arrivant, il n'y avait rien. Pas une créature, pas un bruit. Juste le corps sans vie de sa dernière rencontre.

Je pouvais lire sur son visage un mélange étrange de soulagement et de déception. Il avançait à grands pas, comme si le fait de se concentrer sur le chemin l'aidait à oublier ce qui s'était passé. Il marcha des heures durant, se perdant dans le dédale de tunnels sans logique, affrontant un labyrinthe de passages qui n'en finissaient pas.

Je le voyais bien. Il avait peur. Peur de se perdre à jamais. Quelque part, je le comprenais. C'était un être humain, seul, perdu dans l'obscurité, face à un monde qu'il ne comprenait même pas. Mais au fond, je l'ai trouvé courageux. Il avait cette lueur dans les yeux, cette petite étincelle d'espoir qui ne voulait pas s'éteindre.

La grotte, pourtant, était terrifiante. Les parois, froides et menaçantes, semblaient crier qu'on n'était pas les bienvenus. Et pourtant, il avançait. Le bruit de ses pas résonnait, solennel, mais j'y percevais aussi cette détermination. Tant que cet espoir brûlait en lui, il continuerait de marcher.

Au bout de ce long périple, les parois de la caverne commencèrent à se faire plus larges. Domgis arriva enfin dans une vaste zone. Un immense hall, un carrefour où plusieurs tunnels se rejoignaient, grands et petits. La sensation d'immensité l'envahit.

Puis, ses pas s'arrêtèrent devant une porte. Une porte gigantesque, imposante, vieille comme le monde. Elle semblait... différente. Des motifs complexes ornaient sa surface, et une aura étrange l'entourait, presque mystique. Domgis savait. Il n'y avait pas de doute : une porte comme celle-là n'avait pas été laissée ici par accident. Quelqu'un, ou quelque chose, l'avait construite.

Il s'approcha, ses yeux brillants d'excitation. Il posa une main sur la porte, cherchant à la pousser, à l'ouvrir, mais rien. Pas un mouvement. Il réessaya, avec plus de force, mais toujours rien. La porte restait aussi solide qu'un mur.

Frustré, il fit une pause, observant la porte de plus près. Le métal et la pierre qui la composaient étaient inconnus, mais c'était surtout sa taille qui l'impressionnait. Elle semblait imposante, infranchissable. Peut-être qu'il fallait simplement... abandonner pour l'instant. Il fallait trouver un autre moyen.

Le jeune homme sembla suivre ma réflexion. Il se recula de la porte, et, après quelques secondes, il tourna son attention vers les tunnels qui bordaient l'immense hall. Un fruit fraîchement cueilli dans la poche qu'il s'était improvisée, il marmonna pour lui-même, perdu dans ses pensées.

"Lequel dois-je prendre en premier ?"

Domgis resta immobile, scrutant les ouvertures béantes devant lui. Le jeune homme plissa les yeux, tentant de discerner des indices. Mais il n'y avait rien. Pas de traces, pas de sons, pas de lumière. Juste des tunnels, noirs et infinis.

Il prit une profonde inspiration et porta son fruit à sa bouche, croquant une seconde fois dedans avec une attention presque mécanique.

"Pas de logique, hein ?" murmura-t-il, son regard sautant d'un passage à l'autre. "Autant choisir au hasard."

***

Il n'y avait rien d'autre que le bruit de ses pas résonnant contre les parois glacées de la grotte. Ils se mêlaient à sa faible respiration. Le temps n'avait plus de sens ici, entre ces murs sombres qui semblaient se refermer un peu plus sur lui à chaque pas.

Les cavernes se succédaient, interminables, comme une toile d'araignée géante dont il était pris au piège.

Ses mains tremblaient, non seulement de froid, mais aussi de ce sentiment qui le rongeait doucement, sans bruit : celui d'être oublié, d'être perdu dans l'oubli même de l'univers. Il avait cru qu'un jour, il pourrait s'échapper. Peut-être à un moment où l'espoir était encore un mot vivant dans son cœur. Mais ce cœur… il ne savait même plus s'il l'avait encore.

Un frisson le parcourut en pensant à la dernière fois où il avait trouvé une paroi lisse, une surface qu'il avait touchée, espérant un indice, une fracture, un signe qu'il approchait de la sortie. Mais la pierre était froide et implacable, tout comme cette existence de plus en plus morne qui s'étendait devant lui, sans fin.

Alors il marcha encore. La fatigue alourdissait ses jambes, mais il marchait. Comme un automaton, sans but, sans espoir.

***

Il secoua la tête, comme pour chasser un cauchemar tenace, mais il n'arrivait pas à se débarrasser de ce sentiment oppressant qui l'enserrait de toutes parts.

Ses yeux se posèrent de nouveau sur la porte, encore et encore, comme si elle détenait la clé de sa survie, de sa compréhension. Chaque tentative, chaque geste désespéré pour l'ouvrir, n'avait fait qu'enfoncer un peu plus le clou de sa défaite. La porte restait fermée. Et il se sentait... faible. Si faible.

Les tunnels semblaient l'engloutir, mais la porte, elle, ne le voulait pas. C'était comme si un mur invisible l'empêchait d'aller plus loin, comme si la grotte elle-même se moquait de ses efforts. Il avait beau réfléchir, il n'y avait aucune logique à tout cela. Et pourtant, quelque part au fond de lui, il savait qu'il devait avancer.

Il se laissa tomber au sol, épuisé par la frustration et la peur. La sueur perla sur son front, et ses mains tremblèrent quand il les porta à son visage. Ses pensées se bousculaient, tournoyant, s'effondrant dans un tourbillon de désespoir. Il avait cru, au début, que cette quête était la clé de son salut. Mais maintenant, il se sentait comme un enfant qui se cogne contre un mur invisible, sans comprendre pourquoi.

Pourquoi continuer à avancer ? Pourquoi ne pas se laisser simplement engloutir par l'obscurité qui l'entourait ? L'espoir s'amenuisait à chaque pas, chaque instant passé dans cette grotte maudite. La peur se transformait en un poids insupportable, une angoisse sourde qui s'insinuait dans son cœur. Les tunnels semblaient se refermer sur lui.

Il se releva lentement, les jambes tremblantes. Sa main se posa sur l'un des murs, cherchant un peu de stabilité. Mais rien. Rien que du vide. Un vide qui se faisait de plus en plus lourd à chaque souffle qu'il prenait.

Ses yeux se fermaient, et pourtant, il ne pouvait échapper à ce qui le rongeait de l'intérieur. Un cri silencieux s'éleva dans son âme, un cri qu'il ne pouvait hurler à l'extérieur. Il n'y avait personne pour l'entendre. Pas de voix, pas de réponse.

Il était seul.