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Chapter 24 - Le plan

L'obscurité totale était devenue insupportable.

Quatro le savait. S'il restait plus longtemps ici, il finirait fou ou sombrerait dans un désespoir dont il ne pourrait se relever.

Il réfléchit alors à un plan. Un plan qui demanderait du temps mais qui lui permettrait de sortir de l'obscurité puante où il se trouvait.

Sa cage empêchait tout raisonnement construit, mais malgré cela, il avait un plan. Un plan qui, normalement, devrait fonctionner.

Les jours passèrent, du moins Quatro en avait l'impression. Les jours ou même les heures n'avaient plus de sens ici, dans le noir. Son seul repère temporel était le parfum qui se diffusait dans son masque. Le parfum s'épuisait généralement au bout d'une journée et d'une nuit. Mais parfois, il pouvait durer jusqu'à deux jours. Il était difficile de vraiment savoir, car l'odeur infecte des égouts embrouillait l'esprit.

Quatro entendit les pas au loin du geôlier. Ses pas lourds résonnaient sur le pavé humide et visqueux. La lumière aveuglante de sa torche apparut enfin.

Quatro s'allongea face contre le sol, puis arrêta toute respiration.

Le geôlier arriva devant la cage du prince, puis examina la scène, interrogatif.

« Tu dors, sale chienne ? » grogna-t-il d'une voix agacée par la situation.

Puis il tapa sur la cage avec son bâton.

« Allez, debout, larve ! » hurla-t-il.

Quatro ne bougea pas d'un centimètre. On aurait dit un cadavre oublié.

Le geôlier lança alors la gamelle d'eau et ramassa celle qui était vide. Puis il posa une recharge de parfum sur le bord de la cage avant de partir s'occuper des autres prisonniers.

Quatro attendit un moment avant de se relever.

Il le savait : il ne devait surtout pas toucher à ce que le geôlier lui avait laissé.

Il devait faire le mort et attendre une journée entière avant le retour de son tortionnaire.

Son masque n'avait plus une goutte de parfum, il le sentait déjà. L'odeur infecte des égouts envahissait son âme. La torture était affreuse.

La faim et la soif lui semblaient douces et supportables face à cette odeur ignoble. On pouvait sentir toute la souffrance de la cité s'écouler à travers ces couloirs sombres et glauques qu'on appelait les égouts. Il devait tenir. Encore un peu. Juste un peu plus. Un tout petit peu plus.