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Chapter 4 - Chapitre 4 : Sous Surveillance

Le soir, dans ma chambre, je tente de récupérer les données de mon ancien téléphone pour les transférer sur le nouveau que je viens d'acheter...

Alors que je m'attèle à cette tâche plutôt fastidieuse, une notification de message clignote sur l'écran.

C'est Min-Ho qui annonce avec enthousiasme :

"Hey la bande, l'article est enfin en ligne sur notre blog ! Allez checker ça et faites-moi savoir vos avis !"

Un sourire naît sur mes lèvres, et je me précipite vers mon bureau.

Je m'assois et ouvre l'ordinateur pour consulter le blog.

L'article, rédigé par Ji-Eun, capte immédiatement mon attention.

Je parcours le texte, impressionnée par la qualité de l'écriture.

Tout en souriant, je clique sur la vidéo qu'Ara a enregistrée cette nuit-là.

Mais à peine quelques secondes après son démarrage, la vidéo se fige, tournant en boucle pour se charger.

Je fronce les sourcils, impatiente.

Après un moment, un message d'erreur s'affiche.

Bora(murmurant) :

— Qu'est-ce qui se passe ? Un problème de connexion ou quoi ?

Je tente de rafraîchir la page, mais à chaque tentative, une nouvelle erreur apparaît...

Frustrée, je saisis mon téléphone et envoie un message rapide dans notre groupe de discussion sur KakaoTalk :

"Hey les gars, je n'arrive pas à voir la vidéo, elle affiche une erreur... Est-ce que c'est normal ?"

Ara:

" Moi aussi, ça me fait la même chose !"

So-Yoon:

"Pareil ici, il y a un message d'erreur."

Je continue à actualiser la page, mais rien n'y fait.

On dirait que la vidéo a été supprimée!

Soudain, Min-Ho écrit un message dans le groupe, alarmé.

Min-Ho:

" Mais ce n'est pas possible..."

Bora:

" Qu'est-ce qui se passe ?"

Presque immédiatement, Min-Ho lance un appel vidéo sur KakaoTalk.

Tout le monde répond rapidement...

Min-Ho (visiblement troublé, passant ses mains dans ses cheveux) :

— Ce n'est pas possible... dès que j'ai posté l'article sur le blog avec la vidéo, en moins de trois minutes, tout a été supprimé.

Tout le monde reste silencieux, surpris et confus.

Min-Ho:

— Mais comment ont-ils détecté l'article aussi vite ? Ce n'est pas normal... Je ne comprends pas...

L'inquiétude se lit sur tous les visages, un sentiment de vulnérabilité nous envahissant à l'idée que quelqu'un, ou quelque chose, puisse avoir le pouvoir d'effacer si rapidement nos découvertes!!!

So-yoon s'interroge avec une pointe d'inquiétude :

- Comment ont-ils pu détecter la vidéo aussi rapidement ?

Min-ho secoue la tête, pensif :

- C'est exactement ce que je me demande... Peut-être qu'ils nous surveillent de près ?

Ara fronce les sourcils :

- Nous surveiller ? Ils sont au courant de nos recherches ?

Min-ho hoche la tête gravement :

- Je vous l'ai déjà dit, il y a beaucoup de disparitions à l'université, mais personne ne semble réagir... et je pense savoir pourquoi... Ils sont infiltrés parmi nous.

Ji-eun, alarmée, demande :

- Quoi ? Tu veux dire qu'il y a des créatures parmi nous ?

Min-ho acquiesce :

- Oui, exactement... Comment expliquer autrement leur rapidité à réagir ?

Ara interroge, sceptique :

- Attends, Min-ho... Comment peuvent-ils s'infiltrer ? Les vampires ne peuvent pas se déplacer au soleil, non ?

Min-ho esquisse un sourire moqueur :

- Ne soyez pas trop simples d'esprit... Je vais vous envoyer un article trouvé sur le dark web qui explique tout. Ces vampires ne sont pas ceux que vous voyez dans les films et les séries.

Peu après, Min-ho envoie un lien vers un blog étrange...

En cliquant dessus, je découvre une page remplie de détails sur les comportements des vampires, leurs préférences en matière de couleurs, de nourriture, et même leurs saisons préférées...

Absorbée par la lecture, je me déconnecte momentanément de la conversation...

Un détail particulier attire mon attention :

"Les vampires peuvent manger des aliments communs comme le riz et les pâtes, qui sont insipides pour eux, consommés uniquement pour se fondre parmi les humains. Ils préfèrent la viande saignante et évitent les poissons. La plupart des légumes verts leur sont indigestes, provoquant des douleurs abdominales, bien que les carottes soient tolérées sans grand plaisir. Pour se camoufler, ils accentuent leurs plats avec des épices fortes, excitant leurs sens affaiblis...."

La précision des détails est troublante...

Je continue à faire défiler la page et tombe sur une note qui mentionne :

"Une odeur pour attirer leurs proies... les humains sont captivés par leur parfum, facilitant ainsi leur approche. C'est une sorte de phéromone séductrice, un mélange envoûtant de cuir et d'ambre..."

Je ne peux m'empêcher de m'exclamer :

Bora:

- Wow, c'est incroyablement détaillé... C'est fascinant !

Ji-eun, un brin sarcastique, réplique :

- Fascinant ? Tu veux dire terrifiant, non ?

Araéclate de rire :

- Mdrrr, non, Ji-eun, tu ne connais pas Bora... elle adore ce genre de choses.

Ji-eun secoue la tête, amusée et perplexe à la fois :

- Oh mon Dieu, je ne vous comprendrai jamais...

Je me perds dans la lecture, chaque ligne éveillant une curiosité mêlée d'appréhension sur la vraie nature de ces créatures parmi nous.

Alors que la discussion s'anime sur le chat, So-yoon exprime son scepticisme :

So-yoon :

— Mais je ne trouve rien dans l'article qui parle d'une aversion au soleil... Donc, ils n'ont pas de problème avec le soleil ?

Ara :

— Exactement, ce que j'essayais de trouver aussi. Cela signifie qu'ils peuvent se balader en plein jour sans problème !

Min-ho :

— C'est ce que j'essaie de vous dire depuis le début. Ça devient vraiment compliqué... Je pense même qu'ils ont des pouvoirs sur les humains.

Ji-eun, clairement frustrée, interrompt Min-ho :

Ji-eun :

— Arrêtez... Franchement, j'en ai marre... Je n'ai même pas pu fermer l'œil à cause de cette vidéo hier soir, et maintenant vous faites déjà tout un cinéma... Et toi, Min-ho, tu es typiquement le genre de personne qui croit tout ce qu'il lit... Ce blog peut très bien être l'œuvre d'un fanatique, rien de plus qu'une création de son imagination débordante...

Min-ho :

— Mais Ji-eun, après tout ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, tu doutes encore ?

Ji-eun :

— Ce n'est pas que je ne crois pas, mais il doit y avoir une explication rationnelle à tout ça. Peut-être que ce sont juste des fous... Des attaquants, peut-être même des drogués ?

So-yoon :

— Drogués ou pas, ce sont des gens dangereux... Alors comment expliques-tu la suppression de la vidéo ?

Ji-eun reste silencieuse, absorbée par ses pensées...

Un lourd silence s'installe alors que les doutes et la peur semblent nous submerger.

Sommes-nous réellement sous surveillance ?

Min-ho :

— Maintenant, tout notre travail est tombé à l'eau...

Ara :

— Peut-être devrions-nous consulter quelqu'un qui pourrait renforcer la sécurité de notre blog ? Pour empêcher quiconque de le pirater à nouveau.

Min-ho :

— Oui, j'y ai déjà pensé. J'ai des amis très doués en informatique qui pourraient nous aider, j'espère qu'ils pourront résoudre ce problème.

Min-ho :

— Bref, les filles... Je dois me déconnecter, j'ai des choses à régler. On en reparle demain.

Après cette conclusion, chacun se déconnecte...

Épuisée, je me lève et m'allonge sur mon lit, plongée dans mes pensées.

Est-ce que tout cela pourrait être réel ? Comme Ji-eun l'a suggéré, pourrait-il simplement s'agir de psychopathes imitant des vampires, une sorte de secte ?

Mais rien ne semble cohérent... Je ne pourrai jamais oublier ces yeux qui luisent dans l'obscurité comme ceux des animaux sauvages, ni ces voix terrifiantes.

Mes paupières se font lourdes, la fatigue m'accable. J'espère simplement que nous trouverons des réponses et que nous pourrons mettre fin à cette menace.

***

Après une journée éreintante marquée par le manque de sommeil et l'angoisse liée aux mystères non résolus qui nous entouraient, la fin de la semaine apportait un soulagement bienvenu.

Demain serait samedi, un jour pour nous reposer et rattraper le sommeil manqué...

La dernière heure de cours avec mon professeur préféré, monsieur Min Jun-ho, s'était enfin achevée.

Comme d'habitude, un groupe de filles s'était précipité vers lui à la fin du cours, espérant capter son attention avec leurs questions incessantes.

J'avais aussi une question brûlante en tête, mais je préférais attendre que la foule se disperse pour avoir un moment plus personnel avec lui.

Sa manière de débattre des sujets complexes me captivait toujours profondément.

En attendant, je feignais d'organiser mes affaires lentement, mon cœur battant non seulement à l'idée de lui parler mais aussi de l'anticipation d'une discussion enrichissante.

Ara, observant mon manège habituel, me lança avec un sourire complice :

Ara :

— Je vais aux toilettes en attendant que tu finisses ta discussion avec le prof...

Je lui fis un signe d'acquiessement, et elle sortit, me laissant seule avec mes pensées.

Quand enfin l'espace autour de monsieur Min se libéra, je pris une profonde inspiration, tentant de calmer mon cœur palpitant, et m'avançai vers lui, mes livres serrés contre ma poitrine comme un bouclier contre ma nervosité.

Bora :

— Professeur Min, votre discussion d'aujourd'hui sur la désinformation dans les médias était vraiment fascinante. Mais ce qui m'inquiète, c'est cette technologie de deepfake... Comment, en tant que futurs journalistes, pouvons-nous lutter contre des manipulations qui semblent si réelles ? Y a-t-il un moyen fiable de discerner la vérité ?

Professeur Min Jun-ho :

— Bora, je suis impressionné par votre question. Les deepfakes sont en effet un défi de taille. Ils nécessitent une combinaison de vigilance et d'outils technologiques avancés pour être détectés efficacement.

Encouragée par ses paroles, je poursuivis :

Bora :

— Y a-t-il des outils spécifiques ou des cours que nous devrions prendre pour mieux nous préparer ?

Professeur Min :

— En fait, il y a un cours en troisième année qui aborde en détail ces questions...

Bora (légèrement embarrassée) :

— Oui, je suis au courant... En réalité, j'ai opté pour faire une présentation sur ce thème, et j'aurais besoin de conseils plus approfondis.

Professeur Min :

— Je comprends l'urgence. J'ai plusieurs ouvrages et ressources qui pourraient t'être utiles. Passe à mon bureau, je te les prêterai volontiers.

Bora (soulagée et reconnaissante) :

— Cela m'aiderait énormément, merci beaucoup, Professeur. J'apprécie vraiment votre aide.

Après avoir salué poliment le professeur, je me dirigeai vers les toilettes pour retrouver Ara, encore vibrante de l'échange que je venais d'avoir.

Ara (sortant des toilettes, souriante) :

— Alors, comment s'est passé ton 'rendez-vous' avec ton cher professeur ?

Bora (rougissante) :

— Arrête, ce n'est pas ce que tu penses. J'apprécie simplement ses cours. Il parle avec tant d'expérience, on dirait qu'il a beaucoup à offrir.

Ara rit en me taquinant, tirant légèrement sur mes joues :

Ara :

— Ah, ma chère amie, tu es si mignonne quand tu es amoureuse.

Je repoussai doucement ses mains, tentant de dissimuler mon embarras.

Bora :

— Ce n'est pas de l'amour, je le trouve juste fascinant comme personne.

Ara me fixa attentivement, puis changea de sujet avec une pointe de surprise :

Ara :

— Au fait, tes lèvres... ta blessure semble avoir disparu ?

Je touchai instinctivement mes lèvres, réalisant qu'elle avait raison.

Bora :

— Oui, c'est vrai... Je ne sens plus de douleur. Tu sais, j'ai toujours eu cette capacité à guérir rapidement...

Ara(encore étonnée) :

— C'est incroyable, tes lèvres étaient encore bleues ce matin...

Bora (avec un sourire) :

— Eh bien, tant mieux alors ! Ça a disparu.

Je pris son bras, prête à quitter la salle.

Bora :

— Allons-y, je meurs de faim... On devrait sortir d'ici et aller manger quelque chose.

Ara (avec enthousiasme) :

— Parfait, alors finissons cette soirée en beauté avec un bon dîner !

***

Tout à coup, je me relève, étendue sur le sol froid et dur.

L'obscurité m'enveloppe; je suis seule, perdue dans un endroit qui me semble familièrement sinistre.

C'est cette même ruelle inquiétante que j'ai traversée cette nuit-là...

Bora (pensant avec une pointe de panique) :

— Oh mon dieu, que fais-je ici? Je dois partir, vite!

La pénombre est à peine percée par une lumière lointaine, semblable à un phare dans cette nuit sans étoiles.

La pluie commence à tomber, ajoutant à cette scène un air de déjà-vu terrifiant.

Je me mets à courir, mais peu importe combien je m'efforce, la lumière semble s'éloigner, comme un mirage qui se dérobe sous mes pas désespérés.

Soudain, une silhouette sombre émerge au loin. Je m'arrête net, le souffle court.

Bora (appelant avec hésitation) :

— Qui est là ?

Silence.

Derrière moi, des pas se font entendre, et des rires étouffés s'approchent.

Des yeux lumineux percent l'obscurité, leur brillance macabre ajoutant à mon horreur.

La lumière dans leurs yeux ressemble à des lucioles dansantes, menaçantes.

La peur me gagne; mes jambes deviennent lourdes, presque incapables de me porter.

Mon corps refuse de répondre à mes appels au mouvement.

Une voix masculine brise le silence, me faisant frissonner de la tête aux pieds :

Voix mystérieuse :

— Bora... Bora...

C'est la silhouette au loin qui m'appelle, mais je suis paralysée, incapable de me retourner ou de bouger.

Dans mon effort désespéré de réagir, je tente de crier, mais aucun son ne sort.Allez, Bora, sois courageuse, bouge...

La silhouette continue de m'appeler, et une autre voix se joint à elle, plus proche cette fois :

— Bora, réveille-toi... Réveille-toi...

Soudain, je crie à plein poumons, et je me réveille en sursaut.

La réalité me rattrape; je suis dans mon lit, trempée de sueur.

Le cauchemar était si vivant... Je me lève pour boire de l'eau, mon cœur battant la chamade.

L'impact de cette histoire commence sérieusement à me perturber, au point de hanter mes rêves.

La pièce est baignée d'obscurité, et je sens encore l'écho de ma peur.

Je souhaiterais que ma mère soit là; sa présence me rendrait sûrement ce sentiment de sécurité qui me manque tant cette nuit.

Je rallume la veilleuse à côté de mon lit, un peu honteuse de mon besoin de lumière à mon âge, mais le dicton me revient en mémoire — avec l'âge, les peurs semblent s'amplifier.

Finalement, la fatigue l'emporte à nouveau, et je me laisse glisser dans le sommeil, reconnaissante pour la grasse matinée que m'offrira ce samedi.

***

Le téléphone sonne et me tire brusquement du sommeil.

Encore embrouillée par les résidus de mon rêve agité, je peine à ouvrir les yeux.

Je tâtonne à côté de mon oreiller pour attraper mon téléphone et je regarde l'écran à travers mes paupières à moitié fermées. C'est Ara.

Je glisse pour répondre, ma voix encore chargée de sommeil.

Bora (groggy) :

- Oui, et toi ?

Ara(taquine) :

- Ne me dis pas que tu dors encore ?

Bora:

- Oui, je suis épuisée... J'ai passé une nuit agitée, pleine de cauchemars.

Ara (riant) :

- Sérieusement ? Les vampires te font peur maintenant ? Depuis quand ?

Bora:

- On dirait bien que les années commencent à compter... Je ne suis plus la jeune insouciante que j'étais.

Ara (éclatant de rire) :

- Ah, la vieillesse te guette, hein ? Allez, grand-mère, il est temps de bouger. Tu te souviens qu'on a prévu de sortir aujourd'hui ?

Bora:

- Donne-moi juste une heure pour me réveiller complètement, prendre une douche et avaler quelque chose.

Ara:

- Parfait, je t'attends. Dépêche-toi, mémère !

Raccrochant, je m'étirai et me levai lentement, essayant de secouer la fatigue qui me clouait au lit.

Malgré ma lassitude, l'excitation de préparer la soirée d'Halloween avec Ara injectait une dose d'adrénaline bien nécessaire.

Notre club avait planifié une grande fête pour vendredi prochain, et nous avions hâte de plonger dans les préparatifs, d'autant plus que nous aimions tout ce qui sortait de l'ordinaire.

C'était le moment de transformer notre enthousiasme en une célébration mémorable.

***

Après une journée épuisante à dénicher des costumes et des gadgets pour la soirée d'Halloween, Ara et moi avons ressenti un besoin urgent de nous rafraîchir.

En passant devant un café au style moderne et accueillant, Ara a pointé du doigt et s'est exclamée avec enthousiasme :

Ara:

- Regarde, ce café a l'air génial. On devrait y aller prendre quelque chose !

Bora:

- Tu as juste envie d'un café glacé, avoue !

Ara (avec un sourire complice) :

- Tu me connais trop bien, Bora.

Nous nous sommes installées à une table du café, soulagées de pouvoir enfin nous asseoir après le marathon shopping.

Ara a commandé son café glacé habituel, tandis que je me suis laissée tenter par un jus de grenadine bien frais.

Bora (soupirant) :

- Honnêtement, je crois que c'est la dernière fois que je m'occupe de l'organisation de la fête d'Halloween. C'est épuisant !

Ara (acquiesçant) :

- C'est vrai, on voulait juste s'amuser, mais on n'avait pas prévu d'être aussi fatiguées.

Bora:

- Et avec tout ce qu'on a à faire en ce moment, on aurait dû s'y prendre plus tôt.

Soudain, Ara a affiché une expression de surprise totale, ce qui m'a instantanément alarmée.

Bora:

- Qu'est-ce qui se passe, Ara ?

Elle m'a retenue par le bras avant que je ne puisse me retourner.

Ara (chuchotant excitée) :

- Chut... c'est incroyable, mais c'est le professeur Min ! Il vient d'entrer.

Bora (incrédule) :

- Arrête, tu plaisantes, là ?

Ara:

- Non, je t'assure ! Regarde discrètement, il va vers le comptoir.

Je me suis tournée très lentement, et là, effectivement, c'était bien lui.

Mon cœur a commencé à battre la chamade, non seulement parce qu'il était inattendu de le voir ici, mais aussi à cause de son allure décontractée qui le rendait encore plus séduisant.

Juste au moment où il semblait nous apercevoir, j'ai rapidement détourné le regard.

Ara (chuchotant) :

- Bora, je crois qu'il vient vers nous !

Bora (paniquée) :

- Tu es sérieuse là ?

Avant que je ne puisse rassembler mes pensées, une voix familière nous a saluées :

Professeur Min:

- Salut les filles, vous passez un bon moment ?

La surprise et l'excitation m'ont laissée sans voix, ne sachant pas si je devais être heureuse de cette rencontre impromptue ou inquiète de l'impression que j'allais lui faire.

Nous nous sommes levées de nos chaises, gagnées par la politesse, et j'ai esquissé une révérence quelque peu maladroite.

Bora:

- Ah, Professeur ! Quelle belle surprise...

Professeur Min:

- Asseyez-vous, nous ne sommes pas en classe. Je vous ai juste vues et je voulais passer vous dire bonjour.

Je lui ai offert un sourire nerveux, les mots me manquant.

J'aurais voulu lui parler davantage, le retenir encore un peu, mais je n'osais pas.

Professeur Min:

- Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Profitez bien de votre week-end.

Il esquissait un sourire en se préparant à partir, et moi, intérieurement déchirée entre l'envie de le retenir et ma timidité, j'ai tenté de me recoiffer d'une main distraite.

Cependant, ma main maladroite a heurté mon verre de jus, qui s'est renversé avant de se briser sur le sol avec un bruit sec.

Bora (criant, paniquée) :

- Oh, je suis vraiment désolée, vraiment...

Tremblante et embarrassée, j'ai essayé de ramasser les morceaux, mais dans ma précipitation, un éclat de verre m'a coupé.

Bora (criant de douleur) :

- Aïe !

De loin, un serveur s'est exclamé avec inquiétude :

Serveur:

- Non, mademoiselle, ne touchez pas ça, vous allez vous blesser !

À côté de moi, Ara, toujours pratique, a saisi une serviette de table et l'a pressée contre mon doigt...

Ara:

- Bora, fais attention, ne ramasse pas ça avec tes mains...

Le serveur est rapidement intervenu pour nettoyer le désordre que j'avais causé.

Pendant ce temps, je riais nerveusement de ma maladresse.

Bora:

- Désolée, je suis parfois un peu maladroite...

Levant les yeux, j'ai trouvé le professeur Min toujours immobile, son expression figée en une sorte de stupéfaction mêlée d'inquiétude.

Son regard fixe sur moi ajoutait à mon embarras.

Pourquoi ne bouge-t-il pas ? Son regard est si intense...

Je fixais la serviette teintée de rouge qui enrobait mon doigt.

La coupure était plus grave que je ne l'avais cru.

Soudain, le professeur s'approcha de moi avec une lenteur presque calculée, ce qui me prit au dépourvu.

Il leva ses mains avec précaution, saisit la mienne et observa la blessure avec une intensité qui me perturbait.

Bora (balbutiant) :

- Ce... ce n'est rien, juste une petite coupure.

Le professeur ne répondit pas...

Il semblait absorbé, son attention fixée sur ma main.

Je pouvais sentir son souffle chaud sur ma peau.

Était-il en train de renifler mon doigt ???

L'idée me semblait absurde, et pourtant...

Le silence s'étendait, lourd entre nous, Ara observant la scène sans mot dire...

Tout à coup, le serveur arriva, brisant l'atmosphère étrange qui s'était installée.

Je retirai rapidement ma main et me décalai pour laisser le serveur nettoyer.

Le professeur, cependant, ne bougea pas, son regard toujours fixé sur moi.

Bora (gênée) :

- Je suis vraiment désolée...

Serveur (souriant) :

- Ne vous en faites pas, mademoiselle. Mais je pense qu'il faudrait mieux nettoyer cette blessure, suivez-moi, s'il vous plaît.

Alors que je me levais pour suivre le serveur, le professeur prit brusquement la parole.

Professeur Min:

- Je dois y aller, j'ai un rendez-vous important. Passez une bonne soirée.

Il quitta précipitamment le café, nous laissant perplexes...

Venait-il réellement d'arriver et de partir sans même toucher à son café ?

De retour à notre table, Ara et moi appliquions un pansement sur la blessure.

Ara:

- C'était étrange, non ? Sa réaction... il semblait vraiment perturbé par ton accident.

Je haussais les épaules, tout aussi désemparée.

Bora:

- Peut-être qu'il n'aime pas le désordre, ou... il n'aime pas voir les gens se blesser ?

Ara:

- Mais alors, pourquoi est-il parti si brusquement ? On dirait que ça l'a vraiment dérangé.

Bora:

- Peut-être qu'il avait autre chose de prévu, ou quelque chose l'a rappelé à ses obligations. C'est difficile à dire...

Ara:

- L'important est que tu ailles bien... Tu te blesses souvent, Bora. Tu devrais faire plus attention.

Bora:

- Je sais, mais ça va, ça cicatrisera vite.

Ara(soupirant, soulagée) :

- Heureusement que ce n'est rien de grave... Bon, je pense qu'il est temps de rentrer. J'ai vraiment besoin de m'allonger et de me reposer.

Je souris, acquiesçant à son idée.

Bora:

- Allons-y, je suis aussi épuisée...

Nous avons rapidement rassemblé nos achats, puis, épuisées mais satisfaites, nous nous sommes dirigées vers la sortie, prêtes à nous reposer après cette journée fatigante.