À Chuncheon, octobre déployait ses charmes avec une subtilité poétique, drapant la ville d'une brume légère qui s'attardait dans les creux des collines ondoyantes.

Les arbres, vêtus de leur parure automnale, se paraient de rouge et d'or, et chaque rafale de vent semblait murmurer des secrets anciens à travers les branches chuchotantes.

Les matins étaient particulièrement mélancoliques, la rosée embrassant chaque brin d'herbe, chaque feuille tombée, reflétant les premières lueurs d'un soleil timide.

Dans cette toile pittoresque, le quotidien reprenait son cours...

Moi, Bora, prise dans la hâte matinale, m'efforçais de sécher mes cheveux tout en jetant des coups d'œil nerveux vers l'horloge.

Le tic-tac incessant résonnait comme un métaphore du temps qui file, indifférent à mes préoccupations.

Chaque minute écoulée ajoutait à mon agitation; l'université, comme la vie elle-même, n'attendait pas.

Les cours débutaient impitoyablement avec ou sans ma présence.

Le temps semblait s'accélérer, comme s'il s'amusait à me mettre plus de pression.

Mes cheveux encore humides refusant de coopérer, je les rassemblais tant bien que mal en un chignon négligé.

Quelques mèches rebelles, refusant de suivre, s'échappaient, comme pour ajouter à la pagaille de ce matin pressé.

Soudain, une voix familière résonna depuis l'extérieur... Une impatience teintée d'amusement.

Ara:

— Bora ! Toujours dans ta chambre ?

Je me précipitai vers la fenêtre...

En bas, je la vis, les bras croisés, son regard rivé sur moi, mélange d'exaspération et de tendresse.

Son expression m'arracha un sourire coupable.

Bora:

— J'arrive tout de suite !

Attrapant mon sac à dos élimé, je descendis les escaliers à toute vitesse, le bruit de mes pas résonnant dans toute la maison.

En bas, ma mère s'affairait dans la cuisine, une légère surprise se lisant sur son visage en me voyant surgir ainsi.

Maman:

— Encore à la traîne ? Tu ne sortiras pas sans avaler quelque chose.

Avant même que je puisse protester, elle me tendit un morceau de kimbap.

Ses mains agiles avaient parfaitement roulé chaque morceau d'algue autour du riz, comme toujours.

Je pris une bouchée, et mes joues se gonflèrent aussitôt...

Essayant de parler malgré cela, je murmurai :

Bora:

— Maman, c'est bon, je mangerai un truc à l'université...

Je savais bien que ce genre d'excuse ne marcherait pas avec elle.

Maman:

— Ah non, je te connais trop bien. Regarde-toi, tu te négliges. Tu vas finir par tomber malade.

Sans attendre, elle attrapa une boîte à bento bien remplie et la glissa dans mon sac à dos avant que je ne puisse dire un mot.

Je soupirai en secouant la tête, mais un sourire se dessina sur mes lèvres. C'était tellement elle...

Bora:

— D'accord, d'accord... Merci, maman. Bisou !

Je me penchai rapidement pour déposer un baiser sur sa joue avant de me précipiter vers la porte.

Bora (en partant) :

— Je t'aime !

Sa voix me suivit alors que je sortais en courant, remplie de cette chaleur familière.

Maman:

— Je t'aime aussi, ma chérie ! Fais attention, et ne rentre pas trop tard. Les rues ne sont plus très sûres ces temps-ci.

Bora:

— Promis, au revoir maman !

En sortant, je vis Ara qui m'attendait déjà dehors, le sourire moqueur aux lèvres.

Elle leva les yeux au ciel en me voyant arriver, toujours aussi théâtrale.

Ara:

— Bora, je te jure, à chaque fois que je t'attends, je gagne une ride prématurée !

Je ne pus m'empêcher de rigoler tout en attrapant sa main.

Sans un mot de plus, nous nous mîmes à courir ensemble vers l'arrêt de bus.

L'air frais du matin fouettait nos visages, et notre rire résonnait dans la rue, accompagnant nos pas rapides.

Bora(riant) :

— Promis, demain je mets deux réveils !

Ara:

— Avec tous ces retards, tu vas finir par financer ma consommation de café ! Aujourd'hui, c'est à ton tour de m'inviter pour te faire pardonner. Je veux un Americano bien serré, pas un truc dilué !

Je levai les yeux au ciel, amusée par son obsession pour le café.

Bora:

— T'es déjà accro à la caféine à ton jeune âge...

Ara(d'un air faussement sérieux) :

— Eh oui, j'ai une intolérance au lactose. Ça veut dire que je suis entrée dans le monde des adultes avant toi !

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire...

D'un geste rapide, je lui attrapai doucement le cou, la prenant par surprise dans une fausse prise d'étranglement.

Un sourire malicieux étira mes lèvres...

Bora (taquine) :

— Allez, montre-moi un peu ce que t'as dans le ventre, maintenant que tu es 'grande'.

Ara (en riant et se débattant doucement) :

— Eh, lâche-moi, voyons...

Je la relâchai, toujours riant, et nous continuâmes à courir, en synchronie avec nos éclats de rire...

Chaque pas nous rapprochait de l'arrêt de bus, mais un frisson me parcourut en voyant notre bus s'éloigner...

Bora (affolée) :

— Oh non... Ara, cours !

Sans hésiter, nous redoublâmes d'efforts, nos respirations se faisant plus rapides, nos cœurs battant à l'unisson dans cette course contre le temps.

Par chance, le bus ralentit légèrement à un feu rouge, et nous réussîmes à grimper à bord juste avant que les portes ne se referment.

Essoufflées mais triomphantes, nous échangeâmes un regard complice, comme si nous venions d'accomplir un exploit.

Les passagers étaient déjà installés, certains plongés dans leurs téléphones, d'autres somnolant à moitié.

Nous nous dirigions vers deux sièges libres à l'arrière du bus et nous nous laissions tomber dessus, épuisées par notre sprint, mais heureuses d'avoir réussi.

Je sortis alors la boîte à bento que ma mère avait glissée dans mon sac, me souvenant qu'Ara n'avait pas pris de petit-déjeuner.

Ara (les yeux brillants) :

— Trop bien, j'ai pas pris de petit-déj' !

Je souris en voyant son enthousiasme, mais je gardai quand même la boîte hors de sa portée, un peu taquine.

Bora:

— Attends, il y a du monde... On mangera après.

Mais Ara, décidée, attrapa la boîte avec un air déterminé.

Ara (en souriant) :

— Allez, personne ne nous regarde ! On est bien cachées ici, à l'arrière.

Finalement, je cédai en riant, et nous nous mîmes à déguster joyeusement le kimbap, essayant tant bien que mal de rester discrètes.

Chaque bouchée était un délice, et pour un instant, le stress du matin semblait s'évanouir.

Assises là, dans ce bus qui nous emmenait vers une nouvelle journée, tout semblait simple, léger, et joyeux.

***

À l'université, nous arrivons tout juste à temps...

Le campus est déjà en pleine effervescence.

Les étudiants se pressent dans les couloirs, certains parlant vivement, d'autres jetant des regards anxieux à leur montre, à la recherche de leur salle.

C'est comme si la journée était lancée à toute vitesse, et nous tentons de nous fondre dans ce rythme.

Ara et moi nous dirigeons d'un pas rapide vers l'amphithéâtre, sentant l'urgence nous rattraper.

Nos pas résonnent légèrement dans le hall, mais nos esprits sont concentrés sur une seule chose :éviter d'attirer l'attention.

Le professeur est déjà devant son pupitre, les sourcils froncés, lançant des regards scrutateurs à chaque retardataire qui ose franchir la porte après lui.

Je retiens presque mon souffle en entrant, espérant ne pas croiser son regard.

Ara me chuchote rapidement :

— Ne te fais pas remarquer, on est dans le radar !

Nous nous faufilons discrètement vers nos places habituelles au fond de la salle, là où nous savons que nous passons le plus inaperçues.

Une fois assises, nous échangeons un sourire complice, comme deux conspiratrices heureuses d'avoir échappé au danger d'un rappel à l'ordre.

Je sors mon carnet et mon stylo en vitesse, sentant qu'Ara fait de même à mes côtés.

Nos gestes sont presque synchronisés, une routine bien rodée après tant de matins pressés.

Nos stylos glissent rapidement sur le papier, capturant les premiers mots du cours.

Le professeur commence sa leçon d'une voix forte et assurée, qui résonne dans tout l'amphithéâtre, chaque mot remplissant l'espace comme s'il voulait chasser le silence par sa simple présence.

Peu à peu, la frénésie du matin s'estompe, et je me laisse absorber par les notes que je prends avec application.

Je me penche un instant vers Ara, qui gribouille déjà furieusement dans son carnet, et je ne peux m'empêcher de sourire.

il ne reste plus qu'à affronter cette journée avec la même énergie...

***

La matinée s'est écoulée en un clin d'œil, et à peine le professeur avait-il annoncé la fin du cours que nos téléphones se sont mis à vibrer.

Syncro, comme toujours...

Le message venait de Min-ho, le grand manitou de notre groupe de chat KakaoTalk, annonçant une découverte sensationnelle au club.

"Mystery Seekers Club", c'était le repaire pour les férus de l'étrange, notre Quartier Général depuis le début de nos études en journalisme.

Min-ho, étudiant en troisième année, avait fondé ce club.

C'était un gwishin, un vrai de vrai—mot coréen pour désigner quelqu'un obsédé par les phénomènes paranormaux...

Plus investi encore que nous...

Il pouvait passer ses journées à éplucher des articles sur les extraterrestres ou les apparitions fantomatiques.

Moi et Ara, on se sentait dans notre élément avec ce club...

Véritables geeks du paranormal, nous avions passé notre enfance à jouer aux chasseurs de fantômes, à organiser des veillées pour tenter de contacter l'au-delà.

Cette passion ne faisait que grandir avec le temps, poussant notre curiosité jusqu'aux portes de l'université de journalisme, avides de plonger plus profondément dans un monde peuplé de mystères et d'aventures.

- "C'est quoi le scoop cette fois, Min-ho ? Un alien dans la cafétéria?"

textais-je, un sourire en coin, prête à embarquer dans une nouvelle enquête paranormale avec Ara, ma complice de toujours.

Ara jetait un coup d'œil à son téléphone et me le tendit, l'air espiègle...

Bora (riant) :

- "J'espère juste que ce n'est pas aussi flagrant que la dernière fois... Tu te souviens de la 'possession' qui s'est avérée être une simple intoxication alimentaire ?"

Ara ( éclatant de rire, secouant la tête) :

— Ah oui, je m'en souviens ! Franchement, je crois qu'on n'a jamais vu Min-ho aussi embarrassé...

Bora (haussant les épaules, un sourire en coin) :

— Ça arrive... Avec Min-ho, on ne sait jamais à quoi s'attendre.

Soudain, malgré le kimbap que j'avais mangé plus tôt, mon ventre émit un léger grognement...

Je sentis une nouvelle vague de faim pointer le bout de mon nez.

Bora (gémissant en posant ma tête sur la table) :

- "Ahh, j'ai tellement faim..."

Ara se leva alors avec son sourire habituel, celui qui annonçait qu'elle avait déjà un plan en tête.

Ara (se levant, avec un sourire en coin) :

— Allez, on ne va pas traîner là-bas trop longtemps. Promis, tu pourras manger après.

Nous nous levâmes avec un soupir résigné mais amusé.

Comme toujours, Ara savait comment me motiver.

Ensemble, nous nous dirigeâmes vers le local du club, impatientes de découvrir ce que Min-ho nous avait réservé cette fois-ci.

Plus nous approchions, plus l'excitation montait.

Il régnait déjà une ambiance survoltée dans les couloirs menant à notre salle...

En ouvrant la porte du local, nous fûmes accueillies par un Min-ho débordant d'enthousiasme, les yeux pétillants comme un gamin découvrant un nouveau mystère.

Min-ho (enthousiaste) :

— Salut les filles !

Son énergie était contagieuse, et un sourire apparut immédiatement sur mes lèvres.

Il était impossible de ne pas être entraîné dans son excitation.

En entrant, nous saluâmes également Ji-eun et So-yoon, les autres membres fidèles du club...

Chacune d'elles était unique en son genre, et ensemble, elles complétaient parfaitement notre petit groupe d'amateurs de mystères.

So-yoon se démarquait immédiatement par son style gothique, une silhouette élégamment vêtue de noir, de la tête aux pieds.

Elle portait toujours du noir, et son piercing nasal brillait à la lumière, attirant toujours un regard ou deux.

So-yoon prétendait être en contact avec le monde spirituel, un héritage que sa grand-mère shamane lui avait transmis.

Elle disait souvent qu'elle pouvait sentir la présence des esprits autour d'elle, et même si nous n'étions pas toujours convaincues, son côté mystique apportait une ambiance fascinante à nos réunions.

Une fois, elle avait même réussi à nous faire croire qu'une ombre étrange planait dans la pièce pendant une séance... jusqu'à ce que nous découvrions que c'était simplement le concierge, curieux de ce que nous faisions.

De l'autre côté du spectre, il y avait Ji-eun, une beauté qui aurait pu rivaliser avec les mannequins des magazines de mode.

Elle semblait presque déplacée dans notre petit club, avec son allure impeccable et son sourire charmant.

Mais en vérité, elle avait ses propres raisons d'être là...

Elle nous avait expliqué un jour qu'elle cherchait à surmonter un traumatisme d'enfance.

Ses cousins prenaient un malin plaisir à l'effrayer avec des histoires de fantômes, et depuis, elle avait développé une peur irrationnelle des esprits.

Rejoindre notre club était pour elle un moyen de faire face à cette peur, même si, à vrai dire, le moindre bruit inattendu la faisait encore sursauter.

Ara et moi prîmes place dans cette ambiance familière, où chaque membre apportait quelque chose de spécial.

Que ce soit le côté spirituel et excentrique de So-yoon ou la lutte intérieure de Ji-eun pour affronter ses peurs, notre club était bien plus qu'un simple passe-temps.

C'était un véritable mélange de personnalités, d'aventures, et de curiosités partagées qui rendaient chaque réunion unique et pleine de surprises.

Min-ho se précipita vers l'ordinateur, ses mains claquant ensemble dans une excitation palpable.

Comme toujours, il était le moteur de notre groupe, toujours prêt à plonger dans le prochain mystère avec une énergie inépuisable.

Min-ho:

— Approchez, approchez, mes chères camarades ! Jurez-moi que vous allez prendre ça au sérieux cette fois-ci !

Il lança une vidéo sur le grand écran, la scène nocturne mal filmée et agitée apparaissant plus mystérieuse que menaçante. Je me penchai en avant, curieuse de voir ce qui allait suivre.

So-yoon, observant les mouvements saccadés à l'écran, ne put s'empêcher de commenter avec son humour habituel :

So-yoon :

— Ça ressemble à mes compétences en danse après deux bières.

Sa remarque déclencha un rire parmi le groupe, détendant légèrement l'atmosphère.

Ji-eun:

— Ou comme ton sens de la mode, mystérieusement horrifiant !

So-yoon riposta avec une répartie cinglante, son visage exprimant un amusement provocateur :

So-yoon:

— Je suis peut-être une énigme vestimentaire, mais au moins, personne ne me confond avec le rideau du club comme certains ici !

Son commentaire provoqua un éclat de rire général, y compris de ma part.

Ji-eun, tentant de cacher son agacement derrière un sourire, répliqua avec arrogance ..

Ji-eun:

— Mouais, la jalousie te rend bavarde. Tu sais très bien que ma robe a assez de charme pour faire tourner toutes les têtes...

Leur chamaillerie habituelle prit vite le dessus, mais Min-ho, agitant les mains pour reprendre le contrôle, intervint ..

Min-ho:

— Hey, concentrez-vous un peu, voyons ! Je vous ai fait venir ici pour travailler sérieusement, alors un peu de tenue, s'il vous plaît !

Il relança la vidéo..., et nous nous approchâmes tous de l'écran, les yeux rivés sur les images tremblantes.

La personne derrière la caméra, le souffle haletant, semblait terrifiée...

Dans la pénombre des ruelles étroites, elle se cachait derrière un mur, son courage palpable même à travers l'écran.

Deux silhouettes se tenaient au loin, indistinctes à cause de la mauvaise qualité de l'image...

Ara pointa du doigt une partie floue de l'écran, intriguée :

Ara:

— Y a-t-il quelqu'un allongé par terre, là ?

Min-ho, scrutant l'écran, confirma :

Min-ho:

— Oui, regardez attentivement ce qui va suivre.

Les yeux de tous se fixèrent encore plus intensément sur l'écran.

Les deux silhouettes s'accroupirent auprès de la forme allongée, leurs gestes flous et saccadés.

Bora:

— Mais c'est quoi ce délire ?

So-yoon, les yeux plissés, ajouta :

So-yoon:

— Attendez... Je rêve ou ils sont en train de manger quelque chose ?

Ji-eun, les sourcils froncés, exprima son scepticisme :

Ji-eun:

— Quoi ? Non, c'est pas clair, on ne voit rien de précis !

Min-ho arrêta la vidéo et tenta de zoomer.

Min-ho:

— On dirait vraiment qu'ils le dévorent ?

Ara, un frisson d'horreur passant sur son visage, fit allusion à une célèbre série :

Ara:

— C'est quoi ça, une scène de 'The Walking Dead' ?

Je fixai attentivement l'écran et concluais avec une note d'humour macabre :

Bora:

— On est d'accord ? C'est évident qu'ils mangent... sinon, pourquoi auraient-ils la tête plongée là-dedans ?!

Ji-eun, toujours sceptique, répliqua :

Ji-eun:

— Dedans quoi ? Arrêtez, vous avez trop d'imagination.

Min-ho, toujours sérieux, se tourna vers nous :

Min-ho:

— Et ça serait quoi sinon ?

Ji-eun, haussant les épaules, admit son incertitude :

Ji-eun:

— Je ne sais pas, moi... Si c'étaient des zombies, on serait tous déjà contaminés...

Min-ho, secouant la tête, corrigea doucement :

Min-ho:

— Je ne pense pas que ce soit des zombies...

Ji-eun, impatiente, demanda :

Ji-eun:

— Alors c'est quoi ?

Min-ho, regardant chacun d'entre nous, révéla l'origine de la vidéo :

Min-ho:

— J'ai trouvé cette vidéo sur un site du dark web, dans un forum où les gens discutent des rumeurs actuelles en ville.

So-yoon, curieuse, demanda ..

So-yoon:

— Tu parles des vampires ?

Min-ho, avec un sourire pensif, acquiesça :

Min-ho:

— Exactement.

Ara se tourna vers moi, un sourcil haussé, cherchant une confirmation silencieuse...

Pensant aux rumeurs inquiétantes qui circulaient sur le campus concernant les récentes disparitions d'étudiants, je ne pus m'empêcher d'ajouter ...

Bora:

— Tu veux dire les rumeurs qui circulent sur le campus à propos des disparitions d'étudiants ? Et ces deux corps retrouvés dans la rivière ?

Min-ho, hochant la tête, ajouta avec sérieux :

Min-ho:

— Oui, j'ai fait des recherches. Il y a plusieurs rumeurs et certaines 'preuves' laissent entendre qu'il pourrait s'agir de créatures non humaines, buveuses de sang ou mangeuses de chair.

Ara, les yeux écarquillés, s'interrogea :

Ara:

— Donc, ce n'est pas sûr que ce soient des vampires... De nos jours, on entend tellement d'histoires sur des sectes qui enlèvent des gens pour des rituels sanglants...

Min-ho, avec un sourire pensif, ajouta :

Min-ho:

— C'est une possibilité que j'ai envisagée... Mais ce que je vous montre n'est pas la seule vidéo que j'ai trouvée. Malheureusement, c'est la seule que j'ai pu télécharger avant qu'elle ne disparaisse. Il y en avait d'autres qui montraient clairement des attaques destinées à boire du sang ou pire.

Il prit une grande inspiration avant de continuer, son visage devenant plus grave :

Min-ho:

— Ces monstres ont de puissants alliés... ils effacent toute preuve de leur existence sur les réseaux sociaux.

Ji-eun recula et s'assit brusquement sur une chaise, le scepticisme clairement affiché sur son visage.

Ji-eun:

— Sérieusement, vous y croyez ? Avec toutes les manipulations vidéo et l'IA de nos jours, je ne prends rien pour argent comptant.

Je connaissais bien Ji-eun...

Elle était perturbée par ces phénomènes et tentait de masquer sa peur par le scepticisme, une réaction habituelle à chaque vidéo effrayante.

C'était sa manière de se montrer courageuse, une façade que personne ne jugeait puisque dès le début, nous savions qu'elle avait besoin de surmonter ses peurs.

Je m'approchai d'elle et posai une main rassurante sur son épaule, lui offrant un sourire doux...

Bora:

— Tu as raison, Ji-eun, rien n'est certain. Sans preuve tangible, sans l'avoir vu de nos propres yeux, on ne peut vraiment rien confirmer.

Je me tournai ensuite vers Min-ho, cherchant des clarifications.

Bora:

— Bon, Min-ho, qu'est-ce que tu attends de nous maintenant ? Parce que j'ai vraiment faim. Terminons cela et allons à la cantine.

Min-ho prit une profonde inspiration avant de répondre :

Min-ho:

— Écoutez-moi bien, notre page n'attire plus beaucoup de vues, et chaque jour, on en perd davantage parce qu'on n'apporte rien de nouveau. Et ce cas de disparitions d'étudiants, c'est un sujet vraiment intéressant...

So-yoon l'interrompit, son ton empreint d'incrédulité :

So-yoon:

— Tu suggères qu'on fasse le boulot de la police maintenant ?

Min-ho:

— Pas exactement, je n'ai pas dit qu'il fallait les chercher. Je veux juste qu'on confirme les rumeurs.

Ara:

— Tu veux dire qu'on confirme que ces monstres existent ?

Min-ho, avec un sourire et un claquement de doigts, répondit :

Min-ho:

— Exactement... Je ne demande pas grand-chose, juste qu'on reste connectés souvent sur le dark web, surtout le soir... Et si quelqu'un poste une vidéo, on la récupère vite... Ensuite, on note les lieux et on se déplace directement là-bas. On ne sait jamais, on pourrait découvrir la vérité...

Je frissonnai légèrement à l'idée...

Ara se tourna vers moi avec un grand sourire :

Ara:

— Ça va être super excitant de traîner dans des ruelles sombres, comme au bon vieux temps, hein, Bora ?

Je me levai, enthousiaste :

Bora:

— Absolument, Ara... Ça va être une aventure incroyable, juste nous deux et les phénomènes...

Min-ho sourit à notre enthousiasme, tandis que Ji-eun nous regardait avec surprise :

Ji-eun:

— Vous êtes folles, sérieusement ! Et si ce n'étaient que des gangsters en train de tabasser quelqu'un ? Ces endroits sont dangereux !

Bora:

— Tu as raison, c'est risqué, mais ça en vaut la peine.

So-yoon:

— Alors, on a besoin d'un plan ?

Min-ho:

— Oui, mais allez manger maintenant... Ce soir, si j'ai plus d'infos, je vous contacterai et on discutera du plan.

Avec cette promesse de nouvelles aventures, la réunion se termina, laissant chacun d'entre nous anticiper les mystères que la nuit pourrait révéler.

Ji-eun se leva d'un coup, l'air décidé, mais avec une pointe d'hésitation dans la voix :

Ji-eun:

— Je serai là pour vous aider, mais comptez pas sur moi pour me déplacer dans des lieux pareils...

So-yoon, rassemblant ses affaires avec un sourire taquin, ne put s'empêcher de lancer une petite pique :

So-yoon:

— T'inquiète pas, Ji-eun... on aura pas besoin de toi de toute façon. Tu vas juste nous gâcher le plan en pissant dessus de trouille...

Elle ajusta son sac sur son épaule et quitta la pièce, laissant derrière elle un silence teinté d'amusement et de tension.

Ji-eun, clairement agacée, ouvrit la bouche pour répliquer, ses yeux lançant des éclairs :

Ji-eun:

— Espèce de...

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, je pris sa main, essayant de détendre l'atmosphère avec un sourire apaisant :

Bora:

— Allons, Ji-eun, ne t'en fais pas... Maintenant, à manger. Je crève de faim...

En tirant Ji-eun par la main vers la sortie, je me tournai vers Min-ho, curieuse de savoir s'il se joindrait à nous :

Bora:

— Min-ho, tu viens pas manger ?

Min-ho secoua la tête, son regard toujours fixé sur son écran :

Min-ho:

— Non, allez-y, j'ai des trucs à faire, je mangerai après.

Ainsi, nous nous dirigeâmes toutes vers la cantine.

Le chemin était ponctué de rires et de discussions légères, chacune partageant anecdotes et idées sans importance.

En marchant, je réfléchissais à tout ce qui avait été dit.

Les mystères nocturnes, les silhouettes sombres et les discussions sur les créatures de l'ombre.

Tout cela semblait si loin de notre réalité quotidienne ..

L'air était empli de notre bonne humeur, et malgré les défis et les dangers potentiels de notre enquête à venir..