Chereads / [WN] [FR Trad] Sengoku Komachi Kuroutan / Chapter 3 - Chapitre 3 : Début Avril 1565

Chapter 3 - Chapitre 3 : Début Avril 1565

Il y avait plusieurs champs devant elle. Mais ils étaient tous peu fertiles, les cultures poussaient mal.

4… non, 5 champs. Mais l'entretien de la terre sera dur, on ne va pas pouvoir le faire avec tous les champs. On va devoir tous les tronquer excepté les deux champs les plus grands.

Il y avait deux champs qui étaient raisonnablement proches de la rivière et dont les nutriments n'avaient pas été emportés par la pluie. Les meilleures récoltes provenaient probablement de ces champs. C'était la raison pour laquelle ils avaient échappé de peu à une famine totale. Elle pouvait voir que chaque champ faisait environ 1 ha (10 000 m², soit 100 mètres de côté). Ils étaient assez grand pour faire pousser des patates douces et des citrouilles.

Le maïs doux sera planté dans le champ le plus près de la rivière avec les tomates, et les citrouilles devraient pouvoir être plantées dans le premier champ elles aussi. Quant à l'autre champ, j'y planterai des patates douces, et je laisserai un coin pour les cannes à sucre. Pour ça, il va falloir creuser le sol.

"Ahem… on va seulement utiliser ces deux champs pour cette fois. Les autres ne pourront rien faire pousser durant cette année."

"Mais dans ce cas, ça ne donnera pas assez de récoltes…"

"Ce n'est pas un problème. Entretenir la terre est une tâche très exigeante. Ce n'est pas réaliste de penser qu'on est capables de tout faire. Au lieu de ça, nous devons concentrer notre main-d'œuvre sur les champs utilisables le plus vite possible. Alors commencez par creuser le sol."

Les villageois du groupe A se regardèrent et délibérèrent, mais au final, ils pensaient qu'ils n'avaient pas d'autre choix que d'obéir, alors ils prirent leurs outils et se dirigèrent vers les champs désignés.

Les résultats devraient apparaître d'ici 2 mois, au plus tôt.

La terre était peu fertile, mais elle n'était pas non plus stérile. Cependant, le sol était affaibli au point où seules les cultures n'ayant pas de restrictions d'environnement trop élevées, telles que les patates douces et les citrouilles, pouvaient produire une bonne récolte. Dans l'époque moderne, il suffisait d'acheter du compost et du paillis et de les utiliser pour l'entretien de la terre, mais cela était impossible durant l'époque Sengoku. Ils n'avaient pas d'autre choix que de les produire eux-mêmes.

"(On a de la paille de riz, des cosses de riz, du son de riz, et de la bouse de vache… j'aimerais bien avoir du fumier de cheval… ah, c'est vrai !) Attendez un moment !"

Shizuko, qui avait eu une idée, appela les groupes B, C et D, qui étaient à ses côtés, et se rendit quelque part en courant.

***

Dix minutes plus tard, Shizuko revint en souriant. Les villageois avaient trouvé cela étrange, mais ils pensaient que poser des questions auraient été stupide, alors ils n'en firent rien.

"Bon, le groupe C sera chargé de fabriquer le compost. C'est un travail important, alors donnez-vous à fond !"

"Du compost… ?"

Face à ce mot inconnu, les membres du groupe C penchèrent la tête.

"Pour faire simple, c'est un engrais dont la matière organique a été complètement décomposée par des micro-organismes. Parfois, c'est traité comme un engrais organique, mais celui-la sera complètement différent."

"Pourquoi ne pas disperser directement les crottes au lieu de faire toutes ces procédures ?"

"Non, non. Les bouses en état de fermentation produisent du gaz. Ça gêne la croissance des racines, et du coup, ça attire les pestes. Vous avez eu des moments où les racines étaient pourries et les pestes infestaient en grand nombre, pas vrai ?"

"Euh… eh bien…"

"Le compost, c'est la décomposition complète des matières organiques qui peuvent facilement être décomposées, du coup, il n'y a pas de gaz ou de pestes qui se manifestent. Si on met du humus et améliore les conditions de la terre, on pourra faire un contrôle des pestes via l'approvisionnement en micro-organismes et rendre la terre plus stable via l'augmentation de sa capacité tampon. Et pour ça, on doit fabriquer du compost. Il faut au moins 6 mois pour le fabriquer, mais c'est nécessaire, alors on doit le faire."

Suite à ces explications, Shizuko remarqua que les villageois avaient des visages semblables à des renards qui se faisaient pincer. Elle réalisa trop tard que ses explications étaient trop compliquées et que personne ne l'avait comprise.

Ah, oui, on ne sait pas si les connaissances sur les micro-organismes et les pestes existaient à cette époque. Mais si on a pas de compost, ça affectera le rendement de la récolte de l'année prochaine… je dois leur montrer que c'est nécessaire d'en fabriquer !

"Euh―"

"Je n'ai pas vraiment compris, mais apparemment, nos méthodes habituelles ne fonctionneront pas… alors je vais suivre la cheffe."

Au moment où Shizuko tenta de les persuader, étonnamment, les villageois étaient déjà convaincus. Non, plutôt que d'être convaincus, ils avaient probablement décidé de ne pas trop y réfléchir. La preuve était qu'ils semblaient ne pas avoir compris pourquoi le compost était nécessaire. Leurs réactions donnaient l'impression [qu'ils allaient le faire simplement parce qu'on leur a dit que c'était nécessaire].

Bah, ça devrait aller.

Quant aux groupes B et D, leurs tâches étaient faciles à expliquer. Ils avaient simplement besoin de ramasser du bois. Bien sûr, cela ne se limitait pas à la collecte de bois. Au contraire, leur vrai travail allait venir après cela.

Si on a pas de pelles ni de fourches, on aura beaucoup de mal à fabriquer le compost. Et il nous faudra faire des clôtures obliques pour nous défendre contre les sangliers sauvages.

Les sangliers avaient du mal avec les obstacles tridimensionnels, ils étaient incapables de franchir les clôtures obliques. Comme ils n'avaient besoin de se protéger que des sangliers sauvages, ils pouvaient se contenter de construire une clôture en treillis. Comme ils n'avaient pas de métal, ils devaient la construire avec du bois, mais cela était mieux que rien.

On va devoir faire un travail acharné tous les jours pendant un mois… uuu… je veux prendre un bain…

Durant l'époque Sengoku, les bains étaient un luxe que les roturiers ne pouvaient pas s'offrir, alors ils devaient se contenter d'essuyer leurs corps avec de l'eau.

Je crois que cet endroit est propice à l'apparition de sources chaudes… il faudra que j'explore cette idée un de ces jours.

Ils ne pouvaient pas se permettre de brûler du bois et de faire chauffer de l'eau tous les jours, mais s'il y avait une source chaude, tout ce qu'ils auraient à faire, c'est aller y chercher de l'eau chaude. Si elle parvenait à en trouver un, alors ce serait parfait, et même si elle n'en trouvait pas, elle serait capable de connaître l'environnement des alentours. Après s'être convaincue ainsi, Shizuko s'attela à ses propres tâches.

***

Cela faisait maintenant quatre jours que Shizuko était arrivé au village, elle fabriquait du compost, faisait de l'humus et entretenait les sols. Au début, elle avait pensé qu'elle n'avait pas besoin de faire de l'humus, mais elle avait ramassé un grand nombre de feuilles mortes et décida immédiatement d'en fabriquer. Fabriquer de l'humus était simple, il fallait juste mettre les feuilles dans un seau et les couvrir avec une pierre d'une taille appropriée. Après cela, il suffisait de remuer une fois par jour.

Les pelles et les fourches utilisées n'avaient pas d'aussi belles formes que leurs versions contemporaines, mais elles étaient des substituts satisfaisants. L'efficacité de la fabrication du compost et de l'entretien de la terre avait augmenté, et s'était terminée un peu plus tôt que prévu.

Les plants ont assez bien poussé. Je crois qu'il est temps de les planter aux bords des champs.

Les petits plants avaient poussé au point où ils semblaient capables de sortir du seau. Il était temps de les préparer pour la production en masse.

Dans le monde moderne, on aurait encore des choses à faire… mais ici, c'est la période Sengoku. On va devoir prendre quelques raccourcis.

"Bon, il est temps de mettre les semis dans les champs."

"Hein ?! Mais nous venons tout juste de creuser le sol !"

"Aucun problème. Ces cultures sont résistantes, elles peuvent pousser même dans des terres fissurées."

Même dans des terres arides, les patates douces, les citrouilles et les tomates étaient capables de pousser. Comme elles n'avaient pas besoin de traitement délicat, elles avaient joué un grand rôle durant les famines dans le passé. En particulier les patates douces et leurs capacités nutritives élevées, c'était une nourriture merveilleuse qui pouvait améliorer la situation alimentaire.

"Bon, si c'est la cheffe qui le dit…"

"Alors apportez-moi un seau rempli d'eau, s'il vous plaît."

Alors qu'elle demandait un seau d'eau à l'équipe de maintenance du sol, Shizuko se rendit à un champ avec une pelle en bois dans sa main. Comme prévu, la situation de l'entretien au bout de quatre jours n'était pas excellente, près de la moitié des terres n'avait pas été touchée. Mais cela n'était pas un problème car l'objectif principal était d'augmenter le nombre de semis et de les planter.

"Ici, ça devrait aller…"

Shizuko marqua un coin du champ et creusa la terre. Le sol était stérile, mais il suffisait de creuser jusqu'à la couche arable qui n'avait pas été emportée par la pluie et de la mélanger pour que les cultures puissent pousser.

"Voilà, comme ça, c'est bien. Ensuite…"

Après avoir fini de creuser la terre, Shizuko se mit à creuser des sillons. Normalement, cela devait se faire environ une semaine avant de planter, mais le temps leur manquait.

"Cheffe, voilà le seau… que faites-vous ?"

"Hein ? Ben, je fais des sillons."

Shizuko avait dit cela en pointant le sillon qui faisait entre 30 et 40 cm de hauteur. Les villageois, qui ne comprenaient toujours rien, firent une drôle de tête en voyant la terre empilée. Mais après avoir dormi et mangé ensemble pendant quatre jours, ils avaient immédiatement compris ce qu'ils devaient faire. C'est-à-dire, « ne pas y réfléchir parce qu'ils n'y comprenaient rien ».

"Euh, c'est ça, ce qu'on doit faire, aujourd'hui ?"

"Deux rangées suffiront largement. Je compte sur vous. Ah, vous pouvez laisser le seau ici."

"Entendu."

L'équipe d'entretien du sol posa le seau par terre et se mit à labourer le champ avec les outils agricoles. Ils se mirent à creuser les sillons en se basant sur celui de Shizuko, mais le manque d'habitude fit que leurs sillons étaient déformés.

"Bon, les semis… ils poussent bien. Il y en a déjà 4… non, 5."

En raison du beau temps, les plants de patates douces avaient rapidement poussé. Normalement, même à l'ombre, il fallait une semaine pour que les semis aient suffisamment de vitalité pour pousser.

"D'abord, on le sort du seau… puis on le met dans le trou qui a été creusé au préalable… comme ça."

Elle sortit un semis du seau de terre et le mit dans le trou qu'elle avait creusé. Elle boucha le trou avec la terre du seau et arrosa avec l'eau de l'autre seau. Comme elle ne devait pas mettre trop d'eau, l'arrosage fut faible.

"Au tour du semis suivant."

Après avoir planté le premier semis, elle coupa la partie qui poussait afin d'en faire un nouveau plant. Après avoir immergé le plant fraîchement coupé dans l'eau, elle creusa un trou et planta le nouveau semis. Comme les semis n'étaient pas très hauts, elle les planta diagonalement et creusa une petite crête pour stocker l'eau.

"Voilà, c'est fait. Après ça, on va faire d'autres sillons afin de nous préparer pour la semaine prochaine… mais à part ça, je crois qu'on a fait tout ce qu'il y avait à faire pour le moment."

Alors qu'elle regardait les villageois creuser les sillons, Shizuko se lava les mains avec l'eau du seau.

***

Shizuko avait décidé que les patates douces seraient la culture principale, alors elle avait prévu de produire en masse les semis de patates douces jusqu'à ce qu'elle atteignait la limite. Quant aux tomates, les citrouilles, le maïs doux et les cannes à sucre, ils allaient devoir être reportés. Si les rigoles étaient construites en fin avril et les semis étaient plantés en début mai, les récoltes devraient être satisfaisantes.

À cette époque, l'acquisition de sucre dépendait des importations… si le Japon devenait capable de produire le sucre en masse, il obtiendrait une puissance considérable.

Cependant, elle n'avait pas beaucoup de plants de canne à sucre. Même si elle les plantait cette année, elle s'en servirait pour créer d'autres semis. Ce qui signifie qu'une récolte ne serait possible que deux ans plus tard.

Je ne sais pas comment faire pour rentrer chez moi, alors je dois réfléchir à comment vivre ici…

Elle était arrivée à l'époque Sengoku lorsqu'elle avait descendu la route, peut-être que si elle la descendait à nouveau, elle pourrait retourner à l'époque moderne. Elle se mit à marcher sous cette pensée, mais elle n'avait pas l'impression qu'elle était rentrée. Elle finit par renoncer furieusement et se mit à œuvrer pour sa survie. Son attitude était considérée comme étant pragmatique.

Patates douces, tomates, citrouilles, maïs doux, cannes à sucre. Tout ce que j'ai est issu de souches spécialement choisies par le monde moderne. Par conséquent, elles sont résistantes à l'environnement, et elles ont plusieurs parties mangeables qui ne peuvent pas être comparées à leurs prédécesseurs lors de leurs découvertes. Avec ça, Nobunaga n'aura pas d'autre choix que d'être intéressé… mais bon, les résultats n'arriveront qu'aux alentours d'octobre.

Elle avait pensé à déterrer et présenter quelques récoltes, mais elle jugea que cela serait trop faible pour lui permettre une audience. Présenter une montagne de patates douces aurait bien plus d'impact.

"Bon, voyons voir combien de patates douces on sera capables de produire."

Augmenter le nombre de semis chaque semaine. Répéter l'opération jusqu'à fin juin. Sur le papier, c'était tout ce qu'il y avait à faire, mais les machines agricoles n'existaient pas durant l'époque Sengoku, tout devait être fait manuellement.

"(Il y a une rivière, alors il faudra construire une petite roue à eau. Et le plus important) … Mon bain me manque…"

Shizuko prit un seau en bois et se rendit au village tout en pensant à une baignoire.