Ce soir là, quand il rentra, William tomba nez à nez avec ses deux pères qui l'attendaient dans le salon. Quand ils le virent, ils se levèrent tous deux pour voir comment William allait. Evhan s'exclama inquiet :
- Tout va bien ? Ton professeur de maths en première heure de cours nous a dit que tu n'allais pas bien du tout et que tu avais l'air pâle. Que s'est-il passé ?
William regarda ses deux pères affectueusement et allait ouvrir la bouche quand Robert demanda :
- C'est à cause d'hier n'est-ce pas ? Evhan m'a raconté ce qu'il s'était passé. C'était à cause de cela William ?
Le jeune homme le regarda surpris puis détourna le regard en hochant la tête. Puis, il expliqua :
- Hier soir je n'ai pas réussi à dormir, je voyais le visage de mon père apparaître sans arrêt. Je ne voulais pas vous inquiéter donc je ne vous ai rien dit. Mais ce matin je n'ai pas mangé donc je me sentais assez mal. Mais un camarade de classe a compris que je n'allais pas bien et m'a aidé puis m'a offert de quoi manger. Après ça allait mieux.
Les deux hommes soulagés rassurèrent William de leur mieux par rapport à son père et le laissèrent finalement aller se reposer.
William de retour dans sa chambre s'allongea sur son lit en repensant à tout ce que Léon avait dit et fait pour lui. Il sourit doucement et s'endormit.
De son côté, Léon ne dormait pas. Il repensait à ce que William lui avait révélé. Il soupira et se toucha doucement le cou là où une brûlure ancienne trônait. Léon comprenait William plus que celui-ci ne pouvait le savoir. Léon avait lui aussi un passé sombre, mais personne ne le savait. Il se leva et sortit de sa chambre pour se diriger vers le salon. Là, il avisa sur la table une enveloppe de billets que son oncle lui avait laissé avec un message : « Voici pour les dépenses du mois. Contacte moi si tu as besoin de plus. »
Léon sourit faiblement et prit l'argent. Puis, il le mit dans une boîte dans laquelle d'autres billets et pièces de monnaie reposaient. Finalement, il retourna dans sa chambre et prit un médicament avant de s'endormir.
Le lendemain, William se réveilla plus frais que jamais. Parler avec Léon lui avait fait un bien fou. Il comprenait maintenant qu'il n'était plus tout seul mais qu'il pouvait toujours compter sur son nouvel ami proche : Léon.
Il arriva au lycée assez tôt et trouva Léon déjà assis à sa table. Quand le jeune homme l'entendit arriver, il se tourna vers lui et lui fit un grand sourire. William sentit son cœur louper un battement et il secoua la tête pour retrouver sa contenance. Il vit alors un attrape rêves dans la main de Léon et lui demanda :
- Pourquoi est-ce que tu as un attrape rêves dans tes mains ?
Léon sourit encore plus et le lui tendit et déclarant doucement :
- Il est pour toi. C'est un cadeau . Pour tes cauchemars.
William le regarda incrédule et demanda - Comment peux tu savoir que j'en ai ?
Le sourire de Léon s'évapora et William se demandait ce qui n'allait pas. Puis Léon déclara en souriant et retrouvant son expression habituelle malgré un reste de tristesse dans son regard :
- Parce que les personnes blessées intérieurement en ont toujours.
William était confus face à cette réponse et le regard dans la vague de Léon lui disait qu'il n'était pas la première personne que Léon avait vu dans la même situation. Il prit alors l'attrape rêves sortant Léon de sa torpeur. Léon sourit doucement et murmura :
- Prends en soin et tu te sentira beaucoup mieux.
La journée continua normalement comme s'il ne s'était rien passé. Léon était joyeux et lumineux comme à son habitude mais William se demandait d'où venait la tristesse de ce matin-là. Il n'osa pas demander à Léon de peur de le blesser ou de animus et dans quelque chose qui ne le regardait pas.
Plusieurs jours passèrent tranquillement, les deux garçons toujours plus proches l'un de l'autre malgré les secrets et les non-dits.
De son côté, William sentait une émotion étrange se frayer la place dans son cœur. Il se sentait heureux avec Léon et sentait parfois une sensation étrange et chaude dans son cœur quand Léon lui souriait chaleureusement. William ne savait pas quoi en penser et ne trouvait pas de réponse en lui malgré de longues heures de réflexion.
Léon, lui, sentait son envie de protéger William se mélanger avec son envie de le posséder pour lui-même. Il voulait le toucher, le serrer contre lui, l'embrasser, mais il ne pouvait pas le faire contre son gré et le blesser. Il se retenait donc de faire quoi que ce soit et ne faisait que regarder et aimer William de loin.
Un jour de cours tout aussi normal que les autres, Léon arriva devant la table de William et s'exclama avec un sourire espiègle :
- Des amis à moi ont décidé d'organiser une petite fête avec peu de monde. Ça te dirais d'y aller avec moi ?
William surpris ne savait pas quoi dire. Alors Léon le rassura, son expression se voulant rassurante :
- Ne t'inquiètes pas, on ne sera pas beaucoup mais ce sera cool. Et ne t'en fais pas, il n'y aura rien de bizarre ou de dangereux, c'est juste une soirée.
William réfléchit quelques instants et répondit alors :
- Il faudra juste que je demande à mes parents si je peux y aller.
Léon heureux sauta de joie et s'exclama :
- C'est décidé alors ! Si tu peux venir c'est vendredi soir après les cours.
William sourit face à l'enthousiasme de Léon et sentit l'envie d'accompagner son ami l'envahir. Il ferait en sorte de convaincre ses parents de le laisser y aller.