Le lendemain, William se réveilla avec un mal de crâne horrible. Il sortit de son lit et tituba jusqu'au salon. Quand il entra, il vit ses deux parents. Robert qui l'avait entendu se tourna vers lui et lui demanda :
- Est ce que ça va Will ?
Le jeune homme répondit avec une grimace :
- J'ai mal à la tête et j'ai du mal à me rappeler ce qu'il s'est passé hier.
Evhan se leva et revint avec un verre d'eau et un médicament en lui disant :
- Tiens, c'est pour ta tête.
William prit le verre et avala l'antidouleur avant de boire l'eau jusqu'à la dernière goutte. Alors, Robert lui demanda :
- Est-ce que tu te souviens de ce que vous avez fais hier un minimum ?
William hocha la tête et répondit :
- Avec les amis de Léon on était censés aller à une petite fête entre nous. Je ne savais pas où c'était. On est arrivés au bar et on est allés dans une salle privée. Puis ils ont commencé à boire et m'ont fait boire un verre. Et puis on a tous continué à boire. Après je ne me souviens plus vraiment du reste. Je sais que Léon m'a porté dehors mais c'est tout.
Evhan lui dit alors :
- William, nous ne t'avons pas interdit de boire de l'alcool, ne pensant pas que tu en boirais. Mais tu aurais dû être plus prudent. Il aurait put t'arriver quelque chose de grave. Robert et moi étions inquiets.
Robert et Evhan ne sermonnèrent pas trop William sachant que la faute n'était pas entièrement sienne.
Alors que William allait retourner dans sa chambre, quelqu'un toqua à la porte. Evhan se leva et alla ouvrir. Il se trouva nez à nez avec Léon. Celui-ci demanda :
- Je ne vous dérange pas ?
Evhan répondit par la négative et invita Léon à l'intérieur. Le jeune homme se courba devant les deux parents en s'exclamant :
- Je suis vraiment désolé à propos de ce qu'il s'est passé hier. C'est de ma faute si William était dans cet état. Je n'aurais pas dû le laisser boire autant. Je voulais juste qu'il se sente bien que ce soit dans le groupe ou en général.
Evhan répondit alors :
- Tout cela n'est pas entièrement de ta faute. Tout le monde ici est coupable. Donc ne t'en veux pas trop. Et puis c'est grâce à toi que William va bien.
William qui s'était rapproché de Léon lui prit la main et renchérît :
- Ce n'est vraiment pas de ta faute Léon, tout le monde s'est entraîné mutuellement à boire. C'est ma faute si j'ai suivi le groupe.
- Mais je savais que tu ne te sentais pas bien, j'aurais dû t'arrêter.
Evhan les arrêta :
- Les garçons, je pense qu'il serait mieux d'en rester là et d'abandonner le sujet. Tout le monde est coupable et c'est tout.
Les deux jeunes hommes arrêtèrent donc de parler. Devant le silence, Robert s'exclama :
- Et si vous alliez dans la chambre de Will et profitier de la présence de notre invité. Nous vous appellerons pour le déjeuner si Léon reste jusque là.
Léon eut une courte pause dans ses mouvements avant de sourire et de déclarer :
- J'ai tout mon temps, mes parents ne sont pas chez moi et je n'ai pas d'obligations aujourd'hui. Donc je resterai volontiers pour le déjeuner.
Tout le monde s'étant mis d'accord, les deux garçons se rendirent dans la chambre de William.
Quand les deux garçons entrèrent, William ferma la porte derrière eux. Quand il se tourna vers Léon, celui-ci était assis sur la chaise à roulettes du bureau de William.
William s'assit sur son lit et demanda alors :
- De quoi tu voulais me parler ?
Léon le regarda et détourna le regard en rougissant. Puis, il murmura :
- Je suis vraiment désolé pour hier soir.
William répondit :
- Je t'ai déjà dit que ce n'est pas de ta faute.
Alors, Léon secoua la tête et s'exclama :
- Ce n'est pas de ça que je parle.
William le regarda incrédule et Léon continuant en rougissant et en évitant son regard :
- Hier… je t'ai… embrassé… sur le front.
Il ne laissa pas William dire quoi que ce soit et continua en parlant plus vite :
- J'étais saoul et tu n'allais pas bien, je n'ai pas put me retenir. Et puis tu étais si…
Il bafouilla et rougit encore plus fort. Il murmura finalement :
- Si mignon…
William regarda Léon surpris et incrédule et vit son visage rouge et embarrassé.
Alors, il vit Léon relever la tête les yeux pleins de détermination. Léon pris doucement la main de William et déposa un doux baiser dessus. Alors, il murmura :
- Will, je suis tombé amoureux de toi dès que je t'ai vu. Je devais te le dire car je n'en peux plus de rester silencieux et de seulement te regarder de loin.
William l'observa incrédule et vit ses yeux emplis du désir de l'avoir pour lui même. Ses joues étaient encore rosées, mais sa déclaration était sincère. William sentait que Léon disait la vérité, mais il ne savait pas comment réagir. Il murmura alors :
- Est-ce que tu peux me laisser le temps de réfléchir Léon ?
Le jeune homme serra sa main un peu plus fort, le regard légèrement déçu et le lâcha, son sourire habituel revenant couvrir ses lèvres. Il murmura doucement :
- Bien sur Will. Je t'attendrai.
Leur discussion fut alors coupé par un appel à l'étage inférieur :
- William ! Léon ! Venez manger !
Pendant le repas, William était silencieux, réfléchissant à ce que Léon lui avait dit. Au contraire, Léon était comme à son habitude, engageant la discussion avec les pères de William.
Après le repas, Léon s'exclama :
- Je vais retourner chez moi, je vous ai suffisamment importuné. Et merci de m'avoir invité à rester pour le repas, il était délicieux
William l'accompagna à la porte et alors qu'il allait partir, Léon leva doucement la main et caressa une mèche de cheveu de William en murmurant :
- J'attendrai ta réponse avec impatience.
Puis, il partit, son sourire charmeur toujours aux lèvres.
En rentrant à l'intérieur, William se retrouva face à ses parents. Robert s'exclama :
- Nous avons remarqué que quelque chose semblait te tracasser pendant le repas. Tu veux nous en parler ?
William baissa la tête et répondit :
- Je ne sais pas…
Alors, Evhan demanda :
- C'est à propos de Léon n'est-ce pas ?
William se tourna vers lui surpris et Evhan continua :
- Quand je suis venu te récupérer hier, il semblait faire très attention à toi. Tu comprends ce que je veux dire ?
William soupira vaincu et déclara :
- Avant de manger, il m'a annoncé qu'il m'aimait et qu'il attendrait ma réponse.
Les deux hommes se sourirent et Robert demanda :
- Et tu as pu réfléchir à tes émotions ?
William hocha la tête et répondit :
- Oui, mais je ne sais pas vraiment ce que je ressens. Je ne sais pas vraiment ce que c'est d'aimer quelqu'un.
Robert gloussa doucement et s'exclama alors:
- Et bien aimer quelqu'un c'est penser à cette personne souvent sans raison, vouloir toujours être à ses côtés, vouloir son contact, être jaloux quand quelqu'un d'autre est plus proche de lui, sentir une chaleur dans tout son corps lorsqu'on est avec cette personne, des choses comme ça. Tout cela varie en fonction de la personne concernée par cette émotion.
Ils continuèrent à discuter et finalement William remonta à l'étage et s'enferma dans sa chambre pour réfléchir.
Il se sentait toujours en sécurité auprès de Léon et se trouvait parfois en train de chercher sa compagnie. Il se sentait également parfois jaloux de certaines personnes quand Léon passait beaucoup de temps avec elles. Était-ce de l'amour ?
William repensa alors à ce que Evhan lui avait dit : « Si tu imagines ton futur sans cette personne ou qu'elle disparaissait complètement de ta vie, comment réagirai tu ? Si cette idée te déchire de l'intérieur ou si tu ne peux pas l'imaginer tellement cette idée serait douloureuse, tu aimes très certainement cette personne plus que tu le pense. »
En y réfléchissant, William ne pourrait pas accepter de vivre sans Léon. Même si ils n'étaient qu'amis, ils partageaient bien plus que quiconque et Léon était la personne qui faisait que William tenait encore debout. Il devait se résoudre à cette vérité : il aimait Léon et ne pouvait pas se passer de lui.
Fin de la partie 1