Peu après la série d'incidents, William reçu une lettre du professeur selon laquelle il pouvait enfin être adopté. Les autres enfants en ayant entendu parler décidèrent de redoubler leurs assauts contre William. Le jeune homme n'en pouvait plus, il essayait de survivre tant bien que mal à cette douleur qu'était sa vie.
Un jour, le groupe de harceleurs mena William sur le toit de l'orphelinat de force. Theor s'exclama :
- Oh William, pourquoi n'as tu pas décidé d'en finir avec la vie ? Ce monde n'a pas besoin de toi. Contente toi juste de le quitter pour le laisser en paix.
William était épuisé par ce qu'il vivait au quotidien. Il regarda les trois étages qui le séparaient du sol. Une petite voix murmura dans sa tête : « William, il est temps pour toi d'arrêter de t'accrocher à cette vie et à l'espoir vain de recevoir de l'amour, regardes toi, tu es seulement un monstre. Si tu veux te rendre un service, saute de ce toit et finis-en. »
William pensa alors à le chaleur de l'obscurité qui l'attendait dans son inconscient et à sa promesse de revenir la voir.
Il avança alors un pied, puis l'autre, et doucement arriva sur le bord du toit. Puis, il avança son pied une dernière fois et se laissa tomber dans le vide. Le vent l'accueillit doucement en son sein et l'accompagna gentiment dans sa chute.
William percuta le sol violemment. Il sentit la douleur le déchirer et sa tête percuter le sol après son corps. Puis, il perdit connaissance.
Comme sortant de leur stupeur, les enfants commencèrent à réaliser leurs actions. Theor se prit la tête dans les mains et murmura :
- Qu'ai-je donc fait ?
Tous les enfants étaient sous le choc. Aucun d'eux ne savait quoi faire, ils réalisaient tous qu'il étaient allés trop loin, ne réalisant pas la portée de leurs actions sur William.
Theor, ayant à moitié reprit ses esprits, pressa les enfants à quitter le toit. Une fois hors du toit, il les força à promettre de ne jamais rien dire de ce qui s'était passé sur le toit. Puis, il les laissa tous partir. Enfin il se laissa tomber au sol, se prenant la tête dans les mains et murmurant hystériquement, sous le choc :
- J'ai tué quelqu'un… j'ai tué quelqu'un…
Perdu dans son choc et sa culpabilité, il n'entendit pas les ambulances arriver pour William.
La professeure d'anglais, Kellie Degart, était dans son bureau, se préparant pour son cours. Elle vit alors quelque chose de gros tomber au dehors. Elle ouvrit la fenêtre pour voir ce qui était tombé. Étant au premier étage, elle regarda vers le sol. Elle poussa alors un cri. À quelques mètres sous elle se trouvait un de ses élèves, le corps meurtrit par sa chute. Elle sortit de sa salle en courant et s'écria :
- Appelez une ambulance, un élève est tombé du deuxième étage !
Elle courut jusqu'au dehors et se précipita vers le corps meurtri de son élève. Il y avait beaucoup de sang et elle ne savait pas quoi faire. Elle reconnut alors l'élève et s'exclama :
- William, William dis moi que tu respires encore ! Dis moi que tu es encore en vie !
Elle tenta de prendre son pouls, mais ses mains tremblaient trop pour pouvoir percevoir correctement son pouls.
Une main prit alors la sienne. Ils s'agissait d'un ambulancier. Il l'éloigna du corps de William pendant qu'un de ses collègues vérifiait les constantes vitales du jeune homme.
Ils l'emmenèrent en urgence, ne confirmant qu'une seule chose : il était pour l'instant toujours en vie.
Evhan vaquait à ses occupations, se demandant comment allait William. Tout à coup, il reçu un appel de l'hôpital. Il décrocha fébrilement l'appareil. En écoutant son interlocuteur, son visage devint pâle et il laissa tomber le téléphone au sol. La personne au téléphone demanda :
- Allo ? Tout va bien ? J'ai entendu quelque chose tomber.
Evhan répondit :
- Tout va bien, ne vous inquiétez pas, et j'arrive tout de suite.
Il raccrocha, le cœur lourd et les yeux brouillés. Il ne pourrait pas oublier ce qu'on lui avait dit : « William Mertops est tombé du deuxième étage de l'orphelinat et est dans un état grave. »
Le professeur s'exclama :
- Pourquoi ces choses là n'arrivent qu'à toi William ? J'allais te sortir de là, tu allais enfin être libre, donc pourquoi est-ce que le ciel ne veut pas te donner la joie ?
Evhan attendit devant la salle d'opération, priant de toute son âme que son protégé s'en sorte.
D'autre part, une enquête commença par rapport à l'accident de William. Il était probable que le jeune homme aie tenté de se suicider, mais l'affaire était assez suspecte.
Les enfants et adultes furent interrogés. Les adultes n'étaient au courant de rien et les enfants étaient muets comme des carpes. Pourtant, Theor rongé par la culpabilité ouvrit finalement la bouche. Il raconta tout aux enquêteurs, prenant l'entière responsabilité des actes commis envers William.
Ainsi, l'affaire fut close, arrivant à la conclusion que William avait sauté de son plein gré après les violences et incitations de ses camarades. Il avait effectué une tentative de suicide.
Evhan était au chevet de William quand il entendit le résultat de l'enquête. Le jeune homme avait survécu après son opération, mais la nouvelle plongea Evhan dans un désespoir plus profond encore.
William n'échapperait-il jamais à la violence de ses pairs et à la tristesse ?
Puis, il se rappela de ce que William lui avait dit : « J'ai toujours réussi à ne pas me faire dévorer par mon monstre, mais si un jour mon monde venait à s'écrouler ou si je perdais ma raison de vivre, il prendra peut-être le dessus. Mais ce jour-là, je ne serais plus là pour en témoigner. »
William était déjà à bout ce jour-là, mais il avait maintenant fini dans un état plus grave, se laissant attraper par son monstre, ayant tenté de se suicider.
Evhan pleurait en silence pour son élève. Il lui prit la main et murmura :
- Je t'en prie William, vaincs tous tes ennemis et monstres et reste vivant à mes côtés. Je deviendrai ta famille et ta raison de vivre donc n'abandonne plus.
William ouvrit les yeux sur une douce obscurité qui le dorlotait doucement. L'obscurité l'enveloppait doucement, lui apportant la chaleur qu'il n'avait pas reçu depuis si longtemps. Il se blottit au sein de l'obscurité et ferma de nouveau les yeux en murmurant :
- J'ai tenu ma promesse…
L'obscurité enveloppa William en répondant : « Dors bien Will… »