— C'était donc vrai… murmura l'homme, un sourire sinistre s'élargissant encore plus sur son visage. Je ne me suis pas trompé. Une élue divine se trouvait bien ici…
Son regard se fixa sur Liora, perçant ses flammes comme si elles n'étaient qu'un simple brouillard.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Dans le bloc des professeurs, une atmosphère lourde pesait sur chacun d'eux.
Tous étaient profondément inquiets, leurs regards rivés sur l'arène où l'homme se tenait en dominant la scène.
Les murmures dans la salle étaient remplis d'incertitudes, jusqu'à ce que Mr. Sato, brise le silence avec une phrase qui glaça tout le monde :
— Le secret ne durera plus longtemps… dit-il doucement, tout en fixant la scène qui se déroulait devant ses yeux.
Mme. Kuroda, à ses côtés, le regarda avec confusion avant de s'avancer d'un pas.
Elle fronça les sourcils et demanda, un ton plus bas, mais empreint d'inquiétude :
— Le secret ? Explique-toi, Kaito.
Les autres professeurs tournèrent tous la tête vers Mr.Sato, curieux et inquiets de ce qu'il allait révéler.
Ils avaient toujours respecté le mystère et la réserve de Mr.Sato, mais ce qu'il s'apprêtait à dire semblait bien plus grave qu'une simple anecdote.
Prenant une profonde inspiration, Mr.Sato se décida à parler devant tout le monde, ses mots pesants sur ses épaules.
— Aiko... n'est pas une simple demi-humaine. dit-il d'une voix grave. Il y a dix ans, alors que je revenais d'une mission que m'avait confiée le directeur au royaume d'Hanaria, j'ai croisé une jeune renarde. Elle était seule, affamée et à peine consciente, allongée dans la forêt, aux portes de la mort. Mon instinct m'a poussé à la ramener avec moi. C'est en lui donnant des vêtements propres a mon retour que j'ai fait une découverte qui a changé la donne...
Il s'arrêta un instant, laissant ses paroles s'infiltrer dans les esprits de ses collègues.
— Une marque… un tatouage étrange était gravé dans son dos. Il brillait légèrement, presque imperceptiblement, comme si le sceau était encore récent.
L'idée même d'un tatouage mystique fit frémir Mme. Kuroda, qui échangea un regard avec Mr. Ken. Elle reprit, d'une voix plus hésitante cette fois :
— Aiko... une élue divine ? demanda-t-elle, tentant de comprendre.
— Si elle correspond aux rumeurs qui couraient sur Hanaria à l'époque... alors cela veut dire qu'elle est l'élue supplémentaire. ajouta Mr. Ken, son visage durcit par l'inquiétude.
Mr.Shinomiya hocha la tête.
— Oui. Et la légende ne laisse aucune place au doute. continua-t-il. Quand les 20 élus divins seront réunis, la guerre opposant Thisaldin aux trois autres continents reprendra. Mais il y a autre chose : Aiko ne manipule pas seulement le feu. Ce qui est encore plus troublant, c'est que…
Il hésita, puis laissa sa phrase se suspendre dans l'air. La révélation qu'il s'apprêtait à faire le pesait plus qu'il ne l'aurait cru.
— Cela veut dire qu'elle est l'élu n°21. dit-il finalement, en pesant chacun de ses mots.
Un silence s'installa dans la pièce, jusqu'à ce que Mr.Fujimoto brise ce moment de stupeur.
— Pourquoi es-tu aussi certain de cela ? demanda-t-il les sourcils froncés d'incompréhension.
Mr.Shinomiya baissa les yeux un instant, avant de relever la tête vers les autres professeurs, les yeux lourds de certitude.
— Parce que l'élue du feu est déjà ici. Et c'est Liora.
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— Liora... La Flamme Solaire... l'homme murmura son nom comme s'il savourait chaque syllabe. Je vois que les rumeurs ne mentent pas. Une élue divine, ici, à portée de main...
Liora sentit un poids immense peser sur elle, un sentiment d'être découverte, exposée.
Elle savait ce qu'elle était, ce qu'elle portait en elle depuis toujours.
Mais entendre ces mots, dits par cet homme, donnait à cette vérité un poids qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant.
Il s'arrêta un instant, son sourire se tordant encore plus en remarquant quelque chose d'autre.
Lentement, presque théâtralement, il tourna la tête vers Aiko, qui était restée en retrait, sur ses gardes, prête à réagir.
— Oh... mais qu'avons-nous là ? Il éclata de rire, un rire qui glaça le sang de tous ceux qui l'entendaient. Deux élus divins... ici ? Quelle chance ! Il croisa les bras, comme amusé par cette nouvelle découverte. N°21, tu n'es pas censée être ici, mais ta présence rend les choses encore plus intéressantes...
Aiko, surprenante par sa froideur habituelle, fronça les sourcils en entendant cette appellation "N°21".
Son regard se durcit davantage, alors qu'un frisson parcourait tout son corps.
Comment cet homme connaissait-il ce nom, une désignation qu'elle pensait oubliée depuis longtemps ?
Aiko fixa l'homme avec une détermination froide, malgré la terreur qu'elle sentait monter en elle.
— Qui es-tu ? demanda-t-elle, ses yeux plissés, essayant de comprendre d'où venait cet individu au pouvoir écrasant.
L'homme éclata de rire, un rire glacial qui résonna dans toute l'arène, faisant frémir les spectateurs, même les plus aguerris.
Il baissa la tête, son regard scintillant d'une lueur sinistre, avant de répondre avec un sourire narquois :
— Qui je suis ? répéta-t-il, amusé par la question. Je m'appelle Zoltar... Il marqua une pause, savourant l'effet de ses mots sur l'arène figée. ...Mais les gens m'appellent "L'Annihilateur."
Le nom seul envoya une vague de choc parmi les spectateurs, certains reconnaissant ce titre de légendes terrifiantes.
Zoltar s'avança d'un pas, écartant légèrement les bras, comme s'il voulait embrasser tout le chaos autour de lui.
— Je suis l'élu le plus puissant de notre génération, continua-t-il, son ton devenant plus grave.
Je suis le seul capable d'utiliser absolument toutes les magies. Son sourire s'élargit, dévoilant un éclat de folie dans ses yeux.
Aiko resta immobile, ses doigts se crispant autour de son katana.
Ce qu'il disait semblait impossible.
Personne ne pouvait maîtriser toutes les formes de magie.
C'était au-delà de ce qu'elle avait appris, au-delà même des capacités des élus divins dont elle avait vaguement entendu parler.
Zoltar s'approcha encore d'un pas, son aura suffocante écrasant l'air autour de lui.
— Tu vois, Aiko, tu fais aussi partie de ces élus, mais tu es... imparfaite. Son regard s'abaissa sur elle avec un dédain évident. Les élus défectueux comme toi ne méritent pas de vivre.
La mâchoire d'Aiko se serra.
Chaque fibre de son être lui hurlait de se battre, mais elle ne pouvait nier que l'aura de Zoltar était bien au-delà de tout ce qu'elle avait affronté jusqu'ici.
— Et Liora, elle aussi… murmura-t-il, en tournant légèrement la tête vers la flamme solaire. Elle se croit spéciale, mais tout cela ne change rien. Vous n'êtes que des obstacles à mon règne.
Zoltar fit un geste de la main, et une onde d'énergie noire se répandit autour de lui, faisant vibrer l'air.
— Vous n'êtes rien comparé à moi.
— Fuis, Aiko ! hurla Liora, sa voix trahissant une panique qu'elle n'avait jamais connue.
Aiko, terrorisée, hésita un instant avant de tourner les talons et de s'élancer, courant aussi vite qu'elle le pouvait.
Mais à peine avait-elle fait quelques pas que Zoltar, dans un geste presque désinvolte, claqua des doigts.
Le monde sembla s'arrêter.
Dans un éclat de lumière terrifiant, le corps d'Aiko explosa dans un geyser de sang, des morceaux de chair et d'organes projetés aux quatre coins de l'arène.
Le silence s'abattit, lourd et oppressant.
Liora resta figée, incapable de bouger, son regard rivé sur la scène d'horreur qui se déroulait sous ses yeux.
Le sang d'Aiko giclait autour d'elle, peignant le sol de l'arène en rouge.
Le monde semblait s'être figé autour d'elle, ses jambes refusant de bouger.
Zoltar, au milieu de ce carnage, leva la tête et éclata d'un rire glaçant, comme si tout cela n'était qu'un jeu, avec son sourire malsain, il se tourna vers Liora, prêt à continuer son massacre.
Mais avant qu'il ne puisse faire un autre geste, les professeurs se précipitèrent dans l'arène, déterminés à protéger leurs élèves.
— Enfin un peu de défi ? murmura Zoltar, ses yeux brillants de plaisir, avant de lever une main paresseuse.
Dans un éclair sombre, il fit un simple geste.
Une onde de choc noire se propagea depuis lui, balayant l'arène comme une tempête infernale.
Les professeurs, malgré leur expérience, n'eurent même pas le temps de réagir.
Leurs corps furent déchiquetés par l'onde de choc, et en quelques secondes, l'arène fut baignée dans une mer de sang.
Liora, paralysée, ne pouvait que regarder le massacre, son cœur battant à tout rompre.
Elle, qui s'était toujours vue comme l'élue la plus puissante, se sentait impuissante face à Zoltar.
Chaque mouvement semblait impossible, chaque respiration lourde.
Elle n'avait jamais ressenti un tel niveau de pouvoir, une telle terreur.
Alors que Liora luttait pour reprendre ses esprits, une aura familière se fit sentir.
C'était Takeshi.
Il arriva en courant, son visage tordu de rage, son aura déployée à son maximum.
En voyant l'état de l'arène, le sang, les corps, et Liora figée, il comprit immédiatement la gravité de la situation.
— Qu'est-ce que... murmura Takeshi, avant de se mordre les lèvres. Son regard se posa sur Zoltar, qui continuait de sourire, jouissant du carnage qu'il venait de créer.
Sans hésiter, Takeshi laissa exploser son pouvoir.
— Libération démoniaque ! hurla-t-il.
Sa faux, qui n'avait déjà rien d'ordinaire, prit une forme plus sinistre, ses lames doublèrent de taille, émettant une lueur rouge sang.
Des marques sombres se répandirent sur son corps, trahissant sa nature démoniaque.
Zoltar le fixa, amusé.
— Ah, une autre anomalie ? Intéressant... ricana Zoltar.
Sans perdre une seconde, Takeshi se rua vers Zoltar, sa faux tranchant l'air avec une rapidité surnaturelle.
Les deux armes se rencontrèrent dans une explosion d'énergie, et l'arène entière trembla sous la force du choc.
Liora, voyant que Takeshi engageait le combat, reprit ses esprits.
Ce n'était pas le moment de flancher.
Elle savait qu'elle n'aurait peut-être qu'une seule chance de stopper Zoltar.
Serrant sa lance dorée, elle murmura :
— Ascension divine…
Son corps se recouvrit de flammes dorées, ses blessures guérissant instantanément.
Ses flammes éternelles prirent une nouvelle intensité, brûlant avec une puissance céleste.
Le regard fixé sur Zoltar, elle s'élança dans les airs, sa lance pointée droit vers lui.
Takeshi et Liora, unis pour la première fois, frappèrent Zoltar en même temps.
Leur coordination, bien qu'improvisée, créa un maelström d'énergie autour de Zoltar.
Mais ce dernier esquiva leurs attaques avec une aisance déconcertante, jouant avec eux comme un chat avec des souris.
— C'est tout ? se moqua Zoltar en disparaissant et réapparaissant dans leur dos.
Il contre-attaqua, lançant des vagues d'énergie noire qui firent reculer Takeshi et Liora.
Mais cette fois, ils ne reculèrent pas.
Ils savaient que c'était leur seul espoir de survivre.
Zoltar, impassible, fit apparaître deux sphères élémentaires dans ses mains, une d'eau et de foudre dans la gauche, une de feu et de roche dans la droite.
Sans un mot, il les lança simultanément, les projectiles fonçant à une vitesse inimaginable vers Takeshi et Liora.
Le choc fut brutal et inévitable.
Takeshi, malgré sa tentative de riposte, se retrouva avec un trou béant dans le ventre.
Sa libération démoniaque s'éteignit instantanément, son corps s'effondrant sous la douleur insoutenable.
Liora, quant à elle, ne put qu'assister, impuissante, à l'attaque qui arracha son bras et une partie de son torse, son sang se répandant dans l'arène, ses flammes éternelles vacillant avant de disparaître.
Zoltar avança calmement, son aura noire écrasante, et attrapa Takeshi, toujours conscient malgré ses blessures.
D'une main, il saisit la tête du jeune guerrier, broyant son crâne avec une facilité déconcertante.
Le craquement sinistre résonna dans l'arène tandis que le corps inerte de Takeshi tombait au sol.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Dans l'infirmerie, Kurayami se réveilla en sursaut, son cœur battant à tout rompre.
Une aura terrifiante pesait sur tout le bâtiment.
Il n'eut pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que quelque chose de grave se passait.
Sans même prendre le temps de s'habiller correctement, il courut vers l'arène.
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Arrivé aux portes de l'arène, Kurayami s'arrêta net, son souffle coupé.
Ce qu'il voyait devant lui était au-delà de l'horreur : des cadavres, du sang, et Zoltar, debout au milieu de ce carnage.
Son visage était figé dans un sourire cruel.
Dans sa main, il tenait Liora par la tête, ses doigts enfoncés dans son crâne ensanglanté.
Kurayami était pétrifié, paralysé par la peur.
Tout lui revenait en mémoire.
La scène lui rappela douloureusement la mort de sa sœur.
Il était impuissant, tout comme il l'avait été ce jour-là.
— Fuis, Kurayami ! hurla Liora avec ses dernières forces, sa voix brisée par la douleur.
Zoltar, agacé, tourna lentement la tête vers elle.
— La ferme ! rugit-il, avant de serrer la main, écrasant la tête de Liora dans une explosion sanglante.
Le sang de Liora éclaboussa le visage de Kurayami.
Figé, les jambes tremblantes, il regarda Zoltar, incapable de réagir.
Ses yeux étaient écarquillés, son souffle court.
Il venait de revivre l'horreur de la perte, de la mort.
Une douleur viscérale lui traversa le corps.
Zoltar, un sourire malsain aux lèvres, fixa Kurayami, ses yeux remplis de malice.
— Et toi... murmura Zoltar avec amusement. Que vas-tu faire ?