Le monde autour de Kaelen était un tourbillon de sable, de vent et de ténèbres. Chaque respiration était une lutte, chaque mouvement, une agonie. Les étoiles, froides et indifférentes, semblaient le regarder sombrer dans l'abîme du désert. Il se sentait abandonné, perdu.
Puis, tout devint noir.
Quand Kaelen reprit conscience, une chaleur douce l'enveloppait. Des voix murmuraient en une langue inconnue. Des mains le soulevèrent, et il se laissa faire, trop épuisé pour résister.
Par moments, il émergeait brièvement de l'obscurité, percevant des visages flous, des voix apaisantes, une douleur lointaine tempérée par une étrange paix. Lorsqu'il reprit pleinement ses esprits, il se trouvait sur une couchette rudimentaire, dans une tente aux couleurs de sable.
Kaelen cligna des yeux, tentant de rassembler ses pensées. Des souvenirs confus affluaient : la trahison, le désert, la douleur... Et ces silhouettes qui l'avaient sauvé. Mais qui étaient-elles ?
Une femme entra dans la tente. Ses vêtements simples étaient ornés de motifs complexes. Ses yeux verts, perçants, brillaient d'une sagesse douce.
« Tu es enfin réveillé, » dit-elle doucement. « Nous avons cru te perdre. »
Kaelen tenta de parler, mais sa gorge desséchée ne produisit qu'un faible gémissement. La femme lui tendit une coupe d'eau. Le liquide apaisa sa douleur.
« Où suis-je ? » parvint-il à demander, la voix rauque.
« Parmi les Talaris, peuple du désert. Nous t'avons trouvé à temps. »
Le nom des Talaris évoqua des souvenirs flous, des récits méprisants d'un peuple nomade. Pourtant, il ressentit un immense soulagement. Il était en vie grâce à eux.
Mais la douleur du souvenir revint avec force. Le visage de son père, marqué par la trahison, hanta son esprit. Kaelen serra les poings. Comment avait-il pu perdre tout ce qu'il aimait ?
« Pourquoi m'avoir sauvé ? » demanda-t-il.
La femme hésita, scrutant Kaelen avec intensité. « Le désert a ses raisons, » répondit-elle enfin. « Tu es lié à quelque chose de plus grand que nous tous. Repose-toi maintenant, tes blessures sont profondes. »
Kaelen sentit la fatigue l'envahir à nouveau, mais avant de sombrer, il murmura : « Quel est ton nom ? »
La femme s'arrêta à la sortie de la tente, se retournant pour répondre. « Nareen. Repose-toi, Kaelen Al'Sarath. »
Seul avec ses pensées, Kaelen réfléchit aux événements qui l'avaient conduit ici, à cette sensation d'être poussé par des forces qu'il ne comprenait pas encore. Le sommeil le prit, peuplé de rêves troublants, où le désert semblait murmurer des secrets anciens à son oreille.