Paris, France, ██/██/2███
J+400
- Mon grand-père est mort quand l'Arche s'est brisé, répliqua Lilith d'une voix enragée, les traits déformés par la colère.
- Je croyais que la famille comptait plus que tout pour toi, fit remarquer le garçon. Nous pouvons même faire revenir Héraclès si tu le souhaites.
D'un mouvement si rapide qu'il était presque indiscernable pour l'œil, Lilith lança son poing en avant, ce qui vit onduler la forme du jeune homme, comme s'il s'agissait d'un fantôme.
- Ne sois pas si têtue ! reprit-il. La Coalition peut tout faire ! Viens donc créer le nouveau monde !
Sans paraître l'entendre, Lilith continua de frapper l'image du garçon, bien que cela n'ait aucun effet.
Lorsqu'elle réussit enfin à chasser l'illusion du jeune homme, les autres sujets présents dans la salle se mirent à perler les mêmes mots.
- Tu n'arriveras à rien ici. C'est mon domaine, j'en ai le contrôle absolu.
- Tout comme le pouvoir absolu n'existe pas, le contrôle absolu n'est qu'une illusion, répliqua la jeune femme.
- Je peux attendre aussi longtemps qu'il le faudra, j'ai l'éternité devant moi !
- Faux. Ton temps est compté, tout comme la durabilité de cet espace.
- La technologie est inviolable. Tu ne peux pas résister, même avec ton sang.
Ignorant les piques que lui jetait le Docteur, Lilith continua de brasser l'air, tentant en vain de chasser la Docteur.
Ce ne fut qu'après plusieurs heures qu'elle tomba finalement d'épuisement, incapable d'effectuer le moindre geste de résistance.
- Regarde dans quel état tu as mis ton beau corps, commenta la Docteur. Si tu continues comme ça, je vais être obligé de...
Sans qu'il ne puisse terminer sa phrase, le monde se figea, et ses mots restèrent en suspens dans l'air.
Au sol, immobile, Lilith restait allongée, respirant bruyamment, tentant de comprendre ce qui se passait.
Au moment où elle sembla atteindre une conclusion, tout s'éteignit, et elle ouvra les yeux, pour de vrai, hors de l'illusion projetée par le Docteur.
Elle était attachée sur une table blanche, les ailes serrées par des lanières en cuir renforcé.
Un grand nombre de câbles et tubes étaient attachés à son corps, la reliant à un assemblage complexe d'engins électroniques.
Dès qu'elle eut repris ses esprits, elle tenta de se relaver, arracha les câbles, mais ses ailes la retinrent, l'empêchant de se relever complètement.
Elle arracha méticuleusement les lanières, descendit de la table et regarda autour d'elle.
Une petite salle, entièrement blanche, sans aucune sortie visible.
Soudain, un tremblement agita les murs, fit vibrer le sol, et renversa la table.
Une fissure apparue sur l'un des murs, suivit par une autre, encore une, jusqu'à ce que le mur entier soit lézardé par une multitude de failles.
D'un mouvement, Lilith se jeta sur le mur maintenant fragilisé, et le brisa d'un puissant coup d'épaule.
Lorsque les fragments de roche tombèrent au sol, une sorte de couloir fut révélé, taillé à même la roche, plongé dans l'obscurité la plus totale.
D'un pas hésitant, Lilith commença à avancer dans le tunnel, lentement absorbée par la noirceur des lieux.