Paris, France, ██/██/2███
J+400
Dans les rues maintenant presque vides, une jeune femme vagabonde, tantôt frappe à une porte, tantôt espionne le vide par une fenêtre, le regard perdu.
Les rues sont vides de toute vie, à l'exception des vermines, ces être intuables, dont l'humain n'a jamais vraiment réussi à se débarrasser.
La capitale du plus grand pays de l'Europe semble devenue fantôme, si ce n'est pour les ombres mouvantes pouvant être aperçues par les fissures dans les ruines des immeubles.
Au croisement d'une avenue autrefois bien connue, un homme apparaît, habillé en lambeaux, portant une barbe laissée à l'abandon depuis des années, les yeux semblant fous.
Malgré son apparence, une étincelle de conscience peut être entraperçue dans le fond de sa rétine, aveugle depuis bien longtemps.
D'un pas hésitant, il s'approche de la fille, pose sa main sur son épaule et tente de lui parler.
- [Fais attention. La Coalition n'est jamais loin. Ils tirent à vue.], dit le vieil homme.
- Je sais, répondit la fille. Je les cherche.
- [Ta vie n'a donc plus d'importance ?], continua le vagabond. [Mais soit. Trouve les immeubles encore debout. Ils s'y cachent probablement.]
- Merci. Je vous revaudrais cette faveur.
- [Restes en vie, et considère ta dette payée. Pourquoi faire cela ? Tu es encore jeune, il te reste le monde à découvrir.]
- Ils m'ont pris mon monde. Je détruirais le leur.
- [...]
Sur ces mots, l'homme laissa tomber sa main, soupira et tourna les talons pour entrer sous un tas de tôles faisant office d'abris.
Suite à ces conseils, la jeune femme au tatouage reprit son chemin, oscillant entre la gauche et la droite de la rue, pour étudier attentivement chaque ruines partielles.
En arrivant devant des ruines particulièrement touchées par le Cataclysme, quel qu'il fut, elle s'arrêta et fixa ce qui était l'entrée, ou là où elle aurait dû se trouver.
- Ils m'ont bien eu ces enfo*rés... grommela-t-elle en avançant d'un pas lent mais décidé.
Lorsqu'elle marcha sur une plaque de métal déchiquetée par terre, celle-ci fit vibrer un mur de briques encore debout, qui s'écroula directement sur la fille.
Elle eut à peine le temps de lever les yeux avant de se retrouver enfouie sous plusieurs tonnes de pierres et autres caillasses.
Pendant un instant, rien ne se passa, puis un grondement fit trembler le sol, avant que les pierres ne commencent à tomber en poussière, révélant le corps intact de l'ancienne captive.
- S'il y a des pièges, c'est que je suis sur la bonne voie, murmura-t-elle dans un souffle.
Elle continua d'avancer, retournant les plaques et les poutres d'un coup de pied, soulevant des nuages de cendres à chaque respiration.
Elle fit plusieurs fois le tour des fondations sans rien trouver, avant de s'asseoir en tailleur contre un tas de bois pour réfléchir.
Prendre sa décision ne lui prit pas longtemps, car quelques secondes plus tard elle re relava, et se dirigea vers l'espace qu'elle avait dégagé en détruisant les briques.
Elle se tint bien droit, puis, sans avertissement, asséna un puissant coup de pied sur le sol, brisant plusieurs niveaux de métal, et révélant un couloir trop propre pour être inoccupé.
- Trouvé, lâcha-t-elle dans un souffle.