Les gouttes d'eau glissent gracieusement sur la vitre de ma fenêtre, laissant derrière elles des motifs éphémères et hypnotisants. Installée confortablement dans mon fauteuil de bureau, je savoure chaque gorgée de mon café fumant, sentant la chaleur réconfortante se diffuser dans tout mon être. Mes doigts dansent avec assurance sur le clavier, créant une symphonie de mots et d'idées. Un soupir de contentement s'échappe de mes lèvres alors que je me laisse envelopper par la quiétude de ce moment privilégié. En ce mois de juillet, la pluie apporte une douceur inattendue, mêlant son parfum enivrant au murmure apaisant du vent. C'est dans cette ambiance magique que je me perds, laissant mon esprit vagabonder au gré des pensées et des rêveries qui s'éveillent en moi.
Et puis, il y a cette vidéo captivante de Jordan, le basketteur le plus en vue de mon lycée, qui attire mon attention. Depuis un certain temps, je suis ses traces sur les réseaux sociaux, scrutant chacune de ses publications avec un intérêt presque obsessionnel. Son charisme naturel, ses prouesses athlétiques et son charme indéniable ne cessent de me fasciner. Je me surprends à rêver secrètement d'une rencontre fortuite qui bouleverserait ma routine monotone. Son sourire éblouissant, ses yeux malicieux et ses mouvements fluides sur le terrain m'hypnotisent littéralement. Lorsqu'il marque un panier, je ne peux m'empêcher de pousser des exclamations enthousiastes, comme si j'étais moi-même sur le terrain à ses côtés. Mes amis se moquent parfois de moi, me traitant de "groupie", mais je ne peux réprimer cette attraction irrésistible qui m'attire vers ce jeune homme talentueux.
Mais pour l'instant, je me contente de le contempler à travers l'écran de mon ordinateur, laissant mon imagination vagabonder dans des scénarios aussi excitants qu'irréels. Je me vois parfois l'aborder timidement dans les couloirs de l'école, espérant qu'il remarque mon existence. Dans mes rêves les plus fous, je fantasme même sur un baiser passionné échangé sous les projecteurs du gymnase, sous les acclamations de la foule en délire. Bien sûr, je sais que ces fantasmes resteront à jamais dans le domaine de l'imaginaire, mais ils m'offrent une échappatoire bienvenue face à la monotonie de ma vie quotidienne.
Mon portable posé négligemment sur mon bureau émet soudain une vibration insistante qui me tire brusquement de mes pensées les plus profondes. Intrigué, je plisse le front, mais un sourire amusé se dessine sur mes lèvres en découvrant le nom affiché sur l'écran : "ma connasse à moi", un surnom affectueux qui réchauffe mon cœur.
Je saisis le téléphone avec empressement, sentant l'excitation monter en moi, et décroche d'un geste vif. La voix enjouée et familière de ma meilleure amie résonne dans la pièce grâce au haut-parleur, emplissant l'air de sa bonne humeur contagieuse. Sa présence virtuelle me réconforte instantanément, comme un baume apaisant pour l'âme.
"- Devine qui j'ai croisé au centre commercial aujourd'hui ?! Devine !" s'exclame-t-elle, surexcitée.
"- Chris Brown ?" je réponds avec un sourire malicieux.
- Oh, mais comment as-tu deviné ?
Un éclat de rire incontrôlable s'échappe de ma bouche, provoquant une cascade de joyeux hoquets qui menacent de faire déborder ma tasse de café fumant. De l'autre côté de la ligne, mon amie se joint à mon hilarité, sa voix cristalline résonnant comme une mélodie enjouée, imprégnée de malice et de complicité.
"- Bien fait pour toi !" lance-t-elle d'un ton taquin, déclenchant une nouvelle vague de rires entre nous. Mes yeux roulent de manière théâtrale, savourant l'échange de sarcasmes qui caractérise si bien notre amitié. C'est dans ces moments de légèreté et de connivence que je réalise à quel point notre lien est solide et précieux, capable de résister à toutes les épreuves.
- "Où tu es actuellement ?" demandai-je en posant ma tasse de café sur mon bureau afin de m'approcher de ma fenêtre. Mon regard se perd quelques instants sur celle d'en face, et je manque de devenir aveugle en apercevant mon voisin à la fenêtre en train de rouler une grosse pelle à Renata, l'une des pom-pom girl de mon lycée. La tension monte d'un cran alors que je réalise que ces deux-là ne se côtoient pas en public. Mes yeux descendent malgré moi sur sa main qui se pose sur ses fesses qu'il presse. L'image de cette scène scandaleuse s'imprime dans mon esprit, et je peux presque entendre les gémissements de cette pimbêche en train de prendre carrément son pied. Une vague de dégoût m'envahit, mais quelque chose m'empêche de détourner le regard. Je suis témoin de cette intimité interdite, captivé par l'interdit. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, mais je reste là, observant la scène avec une curiosité malsaine, comme si j'étais hypnotisé par ce spectacle choquant qui se déroule sous mes yeux."
- Allo Kimberly, ici la Terre.
Je sursaute, et je couvre ma fenêtre avec mes rideaux avant de répondre à ma meilleure amie :
- Mon voisin d'en face est en train de se taper Renata.
Un silence pesant s'installe de l'autre côté de la ligne, puis elle s'exclame :
- Attends, tu parles de Steward ?
- Oui...
- Oh putain, c'est une dinguerie, meuf, je viens chez toi tout de suite !!
L'urgence dans sa voix est palpable, et je sens mon cœur battre plus fort à l'idée de ce qui se déroule de l'autre côté de la rue. Les rideaux tremblent légèrement alors que je me prépare à sa visite, l'excitation et la tension montant d'un cran.