Lorsque le match se termine, mes amis et moi nous retrouvons arrêtés près des vestiaires des garçons, d'où se sont introduits les joueurs de basket. L'atmosphère dans le couloir est électrique, les murs blancs du lycée semblent vibrer sous l'excitation des supporters. Les néons blafards diffusent une lumière crue qui souligne les visages tendus des spectateurs, leurs yeux fixés sur la porte des vestiaires, attendant avec impatience la sortie des héros du match.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que je me tiens aux côtés de mes amis, submergée par l'agitation de l'instant. Les murmures inquiets des autres filles amplifient la nervosité ambiante, chaque seconde s'étirant dans une attente fébrile, et je me demande si je serai capable de dire ne serait-ce qu'un mot lorsque les joueurs sortiront enfin.
Parmi les filles qui attendent avec nous, certaines se mordent les lèvres nerveusement, d'autres se tortillent les mains, témoignant de leur propre anxiété. Mais malgré tout, une vague d'excitation parcourt le groupe à chaque bruit provenant des vestiaires, annonçant l'arrivée imminente des héros du match. Et au milieu de cette atmosphère tendue, je ne peux m'empêcher de me demander comment je vais réagir en voyant Jordan sortir triomphant de la pièce.
"Je persiste à penser que c'est une piètre idée de rester ici, les filles," articulai-je pour la quinzième fois au moins. "Nous ferions mieux de partir."
Anna et Stacy échangèrent un regard complice, leurs yeux roulant de manière paradoxale. Elles savent pertinemment que je perds toujours mes moyens lorsqu'il s'agit de Jordan. Pourtant, elles insistent toujours pour que je lui parle. La seule fois où j'ai tenté de lui parler, je n'ai pas réussi à aligner correctement deux mots, et cela, alors que nous étions seuls. Je ne pense pas que cela risque de changer aujourd'hui, surtout avec cette foule autour de nous. Je suis convaincue que cette fois-ci, je ne pourrai même pas articuler un seul mot.
"Nous allons juste les féliciter pour leur incroyable victoire," lâche Sarah désespérée, "ce n'est pas comme si c'était compliqué !"
Une vague d'appréhension m'envahit alors qu'un bruit retentit brusquement dans les vestiaires, captivant instantanément toute notre attention. Les joueurs de basket font leur entrée, chacun dégageant une aura de confiance inébranlable. Mes yeux sont immédiatement attirés par Bradley au sein de ce groupe, se tenant avec une nonchalance déconcertante à côté de Jordan, plongé dans une discussion animée. Son attitude désinvolte et décontractée transparaît avec une évidence frappante, le démarquant nettement du reste de la foule. Même si je ne suis pas forcément sous le charme de sa personnalité, je dois avouer qu'il est tout simplement captivant. Il y a quelque chose d'irrésistible dans sa manière détachée, dans son désintérêt apparent pour le monde qui l'entoure, qui le rend incroyablement séduisant. Bradley attire véritablement tous les regards, son charisme naturel et son allure insouciante le plaçant au centre de l'attention, tel un aimant pour les curieux et les admirateurs.
Je me gifle mentalement pour avoir de telles pensées, ce garçon ne mérite même pas que je lui accorde un soupçon d'intérêt. Alors que son frère jumeau Cody s'incruste dans la conversation de Jordan et Bradley, Anna me chuchote à l'oreille : "Allons les féliciter." Je prends une profonde inspiration pour essayer d'apaiser mes nerfs et je me dirige avec mes amis vers eux. Malgré le fait que plusieurs filles les attendaient, aucune n'osait s'approcher d'eux, à l'exception des cheerleaders habituées à échanger avec eux. Alors que le groupe commence à se diriger vers la sortie du lycée, une tension palpable règne dans l'atmosphère, et c'est à ce moment qu'Anna laisse échapper un "Cody!".
Ils s'arrêtent net, Cody est le premier à se tourner dans notre direction, suivi quelques secondes après par ses autres coéquipiers. Et comme si le destin avait décidé de me jouer un tour, mon regard croise celui de Bradley Steward au lieu de croiser celui de Jordan Collins. Alors que tous semblent maintenant s'avancer vers nous, Bradley reste en retrait, les mains dans les poches, dégageant une aura nonchalante et désinvolte qui attire immédiatement l'attention.
Sa silhouette élancée se dessine avec une grâce naturelle, soulignant sa grande taille qui le fait se démarquer de la foule. Ses cheveux d'un noir de jais encadrent son visage anguleux, mettant en valeur ses yeux d'un vert profond qui semblent capables de percer votre âme. Sa pomme d'Adam se soulève légèrement lorsqu'il avale sa salive, ajoutant une touche de charme à son allure déjà magnétique.
Malgré son apparence frappante, Bradley reste impassible, comme s'il était habitué à attirer tous les regards sans même y prêter attention. Son attitude décontractée contraste avec la tension palpable qui règne autour de lui, créant un contraste saisissant qui le rend encore plus captivant.
- Anna ?
Je cesse de me concentrer sur son physique lorsque la voix de Cody me parvient à l'oreille, je constate avec une certaine gêne que ça fait un moment qu'ils sont arrêté devant nous et que moi, je m'amusais à scruter les trait de cet enfoirer qui n'a même pas pris la peine de venir vers nous .
- "Qu'est-ce que tu fais là?" demande-t-il en arquant un sourcil, plongeant son regard scrutateur dans celui de sa sœur.
- "Qu'est-ce qu'il y a? Je n'ai pas le droit de féliciter mon frère chéri?" réplique-t-elle avec une innocence feinte, un sourire espiègle dansant sur ses lèvres. On pouvait clairement voir que Cody se retenait de rouler exagérément des yeux. Comme tous les frères et sœurs, ces deux-là passaient leur temps à se chamailler, mais leur lien était indéniable. Ils étaient un peu comme Wendy et Marine, ou comme Tom et Nina. Pourtant, malgré leurs disputes incessantes, Cody était incroyablement protecteur envers sa sœur. Aucun garçon n'avait le droit de s'approcher d'elle .
Le couloir est électrique, empli d'une tension palpable. Les yeux des joueurs de basket étaient rivés sur le petit groupe que nous formions moi et mes amis , une lueur de curiosité et d'anticipation brillant dans leur regard. On pouvait presque sentir l'excitation crépiter dans l'air, comme une décharge électrique prête à exploser.
Bradley, en retrait, dégage une froideur maîtrisée, son visage impassible révélant peu de son état d'esprit. Son regard semble distant, comme s'il était ailleurs, indifférent à l'effervescence environnante.
"Bien sûr, tu as le droit," lâche -t-il d'un ton forcé, un sourire de façade plaqué sur ses lèvres.
Anna, gardant son calme, se tourne vers le groupe de basketteurs et demande d'un ton serein : "Tu ne nous présentes pas à tes amis ?"
Aussitôt, quelques-uns des basketteurs se mirent à se présenter, tendant la main avec enthousiasme.
"Moi c'est Alexander," se présente l'un d'eux, adressant un sourire charmeur à Anna qui rougit furieusement.
"Et moi Anna," répondit-elle en serrant la main tendue.
"Cody, pourquoi tu ne nous as jamais dit que tu avais une sœur aussi jolie ?" taquine l'un des joueurs en se tournant vers moi, "Toi c'est l'ami d'Anna c'est ça ?"
"O-oui... je... moi c'est Kimberly," bégayai-je, intimidée par cette attention soudaine.
- Moi c'est Ethan, se présente -il a son tour.
Je souris gênée, hochant la tête affirmativement. C'est à ce moment précis que mon cœur rate un battement, alors qu'une main se tend vers moi, celle de Jordan. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres pleines alors qu'il articule avec calme : "Appelle-moi Jordan."
Alors que je m'apprêtais à saluer Jordan, Bradley, toujours aussi distant, prend la parole d'un ton calme : "Vous me trouverez dehors les gars."
Comme si un signal avait été donné, les joueurs commencent à se détourner, s'éloignant de nous. Néanmoins, Jordan ne manque pas de lancer un dernier commentaire : "J'organise une fête ce soir , et vous êtes toutes les quatre invitées."