Alors que je descends rapidement les marches de l'escalier menant au salon, veillant à ne pas faire de bruit qui pourrait réveiller ma mère, j'avance presque sur la pointe des pieds pour ouvrir la porte à ma meilleure amie, sentant l'excitation monter en moi. Dès que je presse la poignée de la porte et l'entrouvre légèrement, mon regard croise le sien alors qu'elle franchit le seuil de ma maison, ne perdant pas une seconde, se précipitant vers ma chambre, grimpant les escaliers à toute vitesse. Je la suis de près et la découvre figée devant la fenêtre, un sourire narquois se dessinant sur mon visage.
- Je te signale que tu as mis deux heures avant d'arriver ici , tu pensais vraiment les surprendre toujours en train de se bécoter ?" lui lançai-je d'un ton taquin.
Elle éclate de rire, s'affalant sur mon lit sans retenue.
"Allez, raconte-moi tout !!" s'exclame-t-elle, impatiente.
"Eh bien, commençai-je en m'asseyant à côté d'elle, j'étais devant la fenêtre lorsque je les ai surpris en train de se rouler une grosse pelle, et si tu veux tout savoir, à mon avis Steward était vraiment très entreprenant.
Elle glousse et remue ses sourcils :
- Tu veux dire que tu finirais bien sous ses draps ?
- Bien sûr que non, tu sais pertinemment qui j'aime…
- Tu veux parler de Jordan ? (elle roule exagérément des yeux et continue) Sérieusement, je crois que tu devrais lui parler, parce que ça devient sérieusement désespérant ! Fais-toi baiser, merde !
Alors que je me retrouve dans cette situation des plus cocasses, je ne peux m'empêcher de laisser échapper un rire nerveux tout en secouant la tête de manière désapprobatrice. C'est incroyable de penser que cette fille, qui laisse échapper un flot de vulgarités, est célibataire, et qui plus est, aussi pure qu'une feuille blanche. En contraste, il y a cette fille prude à ses côtés qui semble toute réservée. Si seulement j'avais su me préserver pour Jordan, je me surprends à penser.
- Mais plus sérieusement, qu'est-ce que Renata faisait chez Steward ? demande-t-elle, l'air perdue dans ses pensées. Au dernière nouvelle, cette connasse sort avec Cody. Mon frère ne sera pas content d'apprendre que son pote se tape sa petite amie.
- Ils ne sortent pas ensemble, Anna, ils couchent juste ensemble. Et peut-être, je dis bien peut-être, que ton frère et Steward ont décidé d'élargir leur cercle de pratiques sexuelles.
- Tu as sans doute raison et puis... faut avouer que si j'étais elle, je baiserais bien Steward. Putain, ce mec est trop canon et sexy !
- Mon Dieu, tu parles de ce type comme s'il s'agissait d'une divinité. Personnellement, c'est un gars que je n'apprécie pas particulièrement. Il a tout le temps cette lueur de condescendance dans les yeux, comme s'il était supérieur à tout le monde. Même si lui et moi ne nous sommes jamais parlé, je peux t'affirmer que c'est un gros connard.
Elle éclate de rire et me balance un oreiller en laissant échapper ses mots sur un ton moqueur :
- Mais avoue-le, il est sacrément bien foutu et baisable aussi.
Je lève les yeux au ciel, ne partageant pas le même avis qu'elle. C'est vrai qu'il est beau, j'avoue, mais je ne le trouve pas « baisable » comme elle le dit, c'est peut-être parce qu'il ne m'intéresse pas.
Je ne lui réponds pas tout de suite, me contentant de me laisser tomber sur le lit, à ses côtés :
- Je ne sais pas trop, commençai-je doucement, mais ce dont je suis certaine, c'est que je ne l'apprécie pas.
Elle est prête à me répondre, mais un bruit strident l'arrête, nos deux regards se dirigent instinctivement vers ma fenêtre par laquelle je peux très bien voir la chambre de mon voisin, étant donné que sa fenêtre est ouverte. La lumière vive et les échos de la musique assourdissante de sa fête envahissent mon espace, perturbant la quiétude de la soirée.
- Il est quelle heure ? demandais-je.
- 21 heures, pourquoi ?
Mes sourcils se froncent de colère, mes poings se serrant consécutivement.
- 21 heures ? Alors pourquoi ce connard s'amuse à faire une fête chez lui ?!! Et puis aux dernières nouvelles, ce n'est pas une propriété privée ! Il a des voisins, sa foutue musique commence à me taper sur les nerfs. Ça fait une semaine qu'il organise ces soirées irritantes qui m'empêchent de dormir. Je suis à bout de patience face à son manque de considération pour les autres .
- Pourquoi tu ne m'avais pas dit avant, meuf ?
- Parce que je savais que tu nous aurais incrustées à ses soirées de gré ou de force. Et puis, ça suffit, là. Ce n'est pas le sujet. J'en ai marre de passer des nuits blanches à cause de lui et de sa musique forte. Je n'ai pas vendu mon sommeil au diable, que je sache !
Sur un pas colérique, je commence à m'avancer vers la sortie de ma chambre, suivie de près par Anna qui a l'air plus excité qu'en colère. Mes pas résonnent dans le couloir, amplifiant l'intensité de ma frustration grandissante. Je dévale rapidement les marches des escaliers, mon cœur battant la chamade, déterminée à exprimer enfin ce qui bouillonne en moi. Arrivée dans le salon, je ressens une vague de soulagement mêlée à une pointe d'appréhension. Sans perdre de temps, je me dirige vers la porte de sortie et l'ouvre brusquement, laissant entrer un souffle d'air frais et de liberté.
Mes pantoufles piétinent le gazon humide alors que j'avance toujours colérique vers sa maison, laissant derrière moi un sillage de tension et de mots non-dits. Les émotions tourbillonnent en moi, mêlant frustration et incompréhension. Soudain, la voix d'Anna résonne derrière moi, chargée d'inquiétude et d'incrédulité.
"Oh merde, Beverly, je n'arrive pas à croire que tu vas vraiment le faire !"
J'essaie de ne pas rouler des yeux devant son excitation croissante, mais la tension est palpable dans l'air. J'appuie trois fois sur le sonnette , le son strident se mêlant à la musique assourdissante qui émane de sa maison . Je veux m'assurer qu'ils m'entendent, qu'ils comprennent l'ampleur de ma détermination, même par-dessus ce vacarme assourdissant.
Nous attendons quelques instants, le silence pesant entre nous, avant que la porte ne s'ouvre sur mon voisin. Ses yeux émeraude glacés me transpercent immédiatement, lançant des éclairs de mépris à mon égard. Son visage impassible trahit une arrogance déconcertante alors qu'il me dévisage de la tête aux pieds, comme s'il jugeait ma simple existence. Un sourire en coin narquois se dessine sur ses lèvres, accentuant sa froideur calculée. Sa tête se penche légèrement sur le côté, son regard acéré se posant finalement sur Anna, créant une tension palpable dans l'atmosphère chargée d'électricité.
"Oui?" lâche-t-il d'un ton condescendant, nous scrutant sans la moindre gêne, un sourire narquois étirant ses lèvres.
"La musique", annoncé-je d'une voix maîtrisée, luttant pour contenir mon exaspération face à son attitude glaciale et arrogante, "elle me dérange, et j'aimerais... comment dire ? Dormir !"
Il ricane, passant sa langue sur ses lèvres, ses yeux verts me fixant avec un amusement malsain.
"Et alors ?" réplique-t-il avec nonchalance, feignant l'indifférence. "Je ne vois pas en quoi je pourrais t'être utile."
Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres alors que je tente désespérément de dissimuler mon malaise face à sa carrure imposante et à son attitude imperturbable. Son regard glacial me transperce, révélant une arrogance déconcertante qui alimente la tension palpable entre nous.
- Tu pourrait baisser le volume ? Je profite de cette occasion pour t'informer que tu as des voisin, et ça ne serait pas mal que tu arrêtes de nous déranger, plus particulièrement moi, étant donné que j'habite tout juste à côté de toi et que ma chambre se trouve être en face de la tienne.