Ravina laissa derrière elle le prisonnier, n'appréciant pas ce sourire qu'il avait. Il avait certainement un plan sournois en tête dont il pensait qu'il fonctionnerait. Faisait-elle une erreur en lui fournissant de quoi se baigner ? Cela faisait-il partie de son plan ?
Elle essaya de penser à ce qu'il pourrait faire avec un bain pour s'échapper. Elle ne lui fournirait que de l'eau, du savon et une serviette. Que pourrait-il en faire ? Peut-être qu'elle ne devrait pas lui fournir ces choses, mais elle ne voulait pas non plus qu'il soit infecté si elle avait l'intention de tester ses théories.
Que pourrait-il faire avec un seau d'eau ?
Laisser de côté ses pensées à son sujet, elle se fraya un chemin à travers les couloirs sombres pour retourner à l'inventaire rendre la trousse à outils avant que son oncle et Arès ne reviennent. Mais à sa surprise, elle entendit leurs voix qui venaient du coin. Ils parlaient à voix basse, ce qui fit ralentir Ravina et tendre l'oreille.
Elle ne pouvait toujours pas déchiffrer ce qu'ils disaient alors elle se rapprocha du mur et longea celui-ci jusqu'à ce qu'elle arrive au coin. Discrètement, elle jeta un coup d'œil autour du coin. À quelques mètres, son oncle se tenait près d'Arès, parlant à voix basse.
« C'est dangereux. » Lui dit-il à Arès.
« Je le savais déjà, » dit Arès en enfilant une paire de gants noirs. Elle ne pouvait pas savoir s'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec ses mains car elles étaient couvertes par l'obscurité du couloir.
« Tu dois suivre mes instructions ou ce ne sera pas sûr. Tu dois suivre chaque étape. »
« Tu t'inquiètes pour rien, » dit Arès.
« Je m'inquiète pour elle. »
« Je te l'ai dit, je prendrai soin d'elle, » assura Arès.
Elle ? Elle-même ? Pourquoi parlaient-ils d'elle ? Alors, était-ce pour cela qu'Arès l'épousait, non parce qu'il la trouvait belle ou pour aucune des raisons qu'il avait mentionnées.
Bien sûr que non, mais quand même. Elle ne pensait pas qu'il serait quelqu'un à suivre des ordres concernant sa vie personnelle. Il pourrait refuser la demande de son oncle à moins que son oncle ne le menace, mais cela ne semblait pas être le cas.
Ravina observa le visage de son oncle, mais elle ne pouvait pas le voir clairement dans l'obscurité.
« Pas si tu es mort. » Dit son oncle.
Mort ? Pourquoi serait-il mort ? Ils planifiaient certainement quelque chose de dangereux si son oncle voulait l'envoyer loin et s'inquiétait pour la mort d'Arès. Mais pourquoi lui cachaient-ils cela ?
« Je ne mourrai pas. »
Son oncle sortit quelque chose de sa poche qu'elle ne pouvait pas voir. « Ici. Garde ça et utilise-le si nécessaire. »
Arès prit la chose de sa main et la mit dans sa propre poche. Ravina souhaitait pouvoir voir ce que c'était. Puis les deux hommes se firent un signe de tête et à sa surprise,
ils prirent des chemins séparés.
Ravina se cacha rapidement dans les ombres derrière le coin alors qu'Arès se retournait et venait dans sa direction, mais heureusement il prit un autre tournant avant qu'il puisse la voir.
Ravina prit la décision audacieuse de le suivre. Elle était contente de porter des chaussures silencieuses. Elle jeta simplement le sac à outils et le mit dans un coin du couloir où elle le retrouverait plus tard. De toute façon, il n'y avait rien d'important là.
Ravina suivit Arès qui continuait à marcher dans une direction qu'elle n'avait jamais prise auparavant. Ils passèrent un couloir sombre après l'autre jusqu'à ce qu'elle ne sache plus où elle était et, alors qu'elle tournait autour d'un coin, elle ne put plus le voir.
Elle avança encore et regarda les couloirs de chaque côté pour voir s'il aurait pu en prendre un, mais elle ne vit personne.
« Tu cherches quelqu'un ? »
Elle sursauta, effarée, quand sa voix vint de derrière elle. Le cœur battant, elle se retourna. Il se tenait appuyé contre le mur et même dans l'obscurité, elle pouvait voir son regard suivre son corps.
Alors lui aussi était attiré par le rouge ? Son cœur fit un bond pour une raison différente.
« Je te suivais, » admit-elle, sachant qu'il était trop intelligent pour être trompé par un mensonge.
« Pourquoi ? »
« Je t'ai vu prendre cette direction. Personne ne vient ici. Que fais-tu ici ? »
« Il y a un ancien stockage d'armures au bout du couloir. Je me suis donné pour mission avec la permission de Sa Majesté de les reconstruire. »
« Oh.. » Dit-elle.
Il se détacha du mur avec un sourire amusé. « Tu es une personne très méfiante, n'est-ce pas ? » Dit-il en marchant vers elle.
Ravina tint bon. « Je suis juste prudente avec les personnes à qui je fais confiance. » Dit-elle.
Il s'approcha encore. « As-tu des doutes que je puisse lever ? » Demanda-t-il.
Non. Ce n'était qu'une façon pour lui de connaître ses soupçons.
« Sauf pourquoi tu voudrais m'épouser ? Non. »
Il plissa les yeux. « N'est-il pas évident pourquoi je veux t'épouser ? » Demanda-t-il.
« Non. »
« Alors, peux-tu supporter la vérité toute nue ? »
« Oui. »
Il fit un pas de plus vers elle, ses yeux brûlant de quelque chose de non familier. « Ayant vécu en tant que pirate pendant longtemps, je recherche les défis et l'aventure. Quand je t'ai vue froide et distante et toujours célibataire, j'ai su que tu étais le défi que je cherchais et que vivre avec toi serait une aventure. » Il continua à s'approcher.
Ravina recula de lui, mais il continua à marcher vers elle jusqu'à ce qu'il la piège contre le mur. « Tu m'as rendu curieux et je me suis demandé, à quoi ressemblerait d'embrasser et d'aimer une femme comme toi ? Serait-ce froid ou chaud ? »
Plus il se rapprochait et plus sa voix devenait basse, et maintenant il n'y avait qu'un pouce entre leurs corps. Ravina retint son souffle alors que son cœur restait sauvage dans sa poitrine.
Arès lui attrapa le menton et renversa sa tête en arrière. Il la regarda intensément tout en caressant de son pouce ses lèvres. Ravina eut le souffle coupé. Que faisait-il?
« Tu es ravissante en rouge. » Murmura-t-il.
Sa poitrine se soulevait et s'abaissait visiblement de la tension dans son corps.
« Je ne suis pas une expérience. » Elle souffla.
« Mais tu les aimes. Ne veux-tu pas aussi expérimenter ? Je pense que nous avons cela en commun. »
Son regard quitta ses yeux, suivit les lignes de son visage, puis se posa sur ses lèvres. Oui. Elle voulait expérimenter. Elle voulait en savoir plus sur ce sentiment qu'il lui avait donné hier.
Les doigts d'Arès jouèrent le long du côté de son cou, lui envoyant des frissons le long de l'échine.
Il se pencha plus près, « Dis-moi. Veux-tu expérimenter ? » Son souffle chaud jouait sur ses lèvres.
Elle ferma les yeux. « Oui. » Souffla-t-elle.