Point de vue d'Aelynn
La lumière du matin filtrait à travers les rideaux, projetant des motifs dorés sur le plafond. Je m'éveillai lentement, la tête encore embrouillée par les souvenirs d'un rêve intense. Mon cœur battait la chamade, et un sentiment d'urgence me serrait la poitrine. J'avais rêvé d'eux. Mes enfants.
Dans mon rêve, ils étaient là, seuls, dans la forêt sombre près de notre ancienne maison. Leurs petits visages étaient inquiets, et j'avais senti leur peur comme si elle était la mienne. Mes bras me picotaient encore, comme si je venais de les tenir contre moi. C'était un appel, un signe que je ne pouvais pas ignorer.
Je me redressai d'un coup, le souffle court, mes pensées tourbillonnant dans ma tête. Il fallait que je les retrouve. L'idée de les savoir loin, séparés de moi, était devenue insupportable. Marcus dormait paisiblement à côté de moi, son visage détendu et serein. Pendant un instant, je l'observai, mon cœur partagé entre l'amour que je ressentais pour lui et le lien indestructible qui me liait à mes enfants.
Je n'avais pas voulu en parler avant, de peur de réveiller des souvenirs douloureux, mais ce rêve avait tout changé. C'était un appel que je ne pouvais ignorer.
Doucement, je glissai ma main sur l'épaule de Marcus pour le réveiller. Il ouvrit les yeux lentement, et son regard doux se posa sur moi, curieux et légèrement inquiet.
"Aelynn ? Qu'est-ce qui ne va pas ?" demanda-t-il d'une voix encore ensommeillée.
Je pris une profonde inspiration, cherchant les mots justes. "J'ai rêvé d'eux... de mes enfants, Marcus. Ils étaient seuls... perdus. Je ne peux pas les laisser derrière. Je dois aller les chercher."
Son regard se fit plus sérieux, ses traits se tendant légèrement alors qu'il comprenait la gravité de ce que je venais de dire. Il se redressa, s'appuyant sur un coude pour me faire face, son attention entièrement sur moi.
"Aelynn," murmura-t-il en prenant ma main dans la sienne, "je comprends ton inquiétude, mais tu sais que cela ne sera pas facile. Tu ne les as pas vus depuis longtemps. Ils ne sont plus dans notre monde, et les ramener ici... Cela pourrait être compliqué."
Je savais qu'il avait raison, mais cela ne changeait rien à ce que je ressentais. Les images de mes enfants me hantaient, et l'idée qu'ils avaient peut-être besoin de moi me faisait mal. Ils étaient une partie de moi, une partie que je ne pouvais effacer ou ignorer.
"Je sais que c'est risqué," dis-je d'une voix déterminée, mes yeux plongeant dans les siens. "Mais je ne peux pas rester ici sans essayer. Je dois savoir qu'ils vont bien. Je ne peux plus les laisser entre les mains d'une autre, Marcus. Ils sont mes enfants, et ils méritent d'être avec leur mère."
Il resta silencieux pendant un moment, ses doigts caressant doucement les miens, réfléchissant à ce que je venais de dire. Je pouvais voir le conflit dans ses yeux, entre sa volonté de me protéger et son désir de me soutenir dans cette décision. Finalement, il hocha lentement la tête.
"Très bien," répondit-il d'une voix grave. "Si c'est ce que tu veux vraiment, alors je te soutiendrai. Nous les retrouverons ensemble. Je ne te laisserai pas affronter cela seule."
Un immense soulagement me submergea à ses mots, et je sentis mes yeux se remplir de larmes. Je me penchai pour l'embrasser doucement, savourant la chaleur de ses lèvres contre les miennes. C'était une promesse silencieuse, une alliance entre nous, et je savais que nous allions faire face à ce défi ensemble.
"Merci, Marcus," murmurai-je, ma voix tremblante d'émotion.
Il me serra contre lui, sa main caressant doucement mon dos pour me rassurer. "Nous trouverons un moyen, Aelynn. Peu importe combien cela sera difficile, je te promets que nous les ramènerons."
Je me sentis apaisée, comme si un poids venait de se lever de mes épaules. Les jours à venir seraient sûrement éprouvants, mais avec Marcus à mes côtés, je savais que rien ne serait impossible. Nos destins étaient désormais liés, et j'étais prête à affronter tout ce qui se dressait sur notre chemin pour retrouver mes enfants.
Nous restâmes enlacés ainsi pendant un long moment, le silence du matin nous enveloppant doucement. C'était un instant de paix avant la tempête, et j'avais la certitude que nous serions prêts, ensemble, à tout affronter.