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Chapter 43 - Vol 2 - Chapitre 1 : Sombre danger.

La nuit commençait à tomber, les lucioles sortaient des buissons et éclairait le chemin de nos héros. En effet, Adamantine la chevaleresse d'Aladanne, Mylon l'hybride humain/démon et Marlène, la jeune fille qu'ils devaient ramener à ses parents, tous les trois étaient en route pour Elmoth, la ville des gladiateurs. Leur Piou, Lazulis, roucoulait tout en traînant la charrette sous ce beau temps. L'air était doux et elle pouvait gober des lucioles tout en travaillant, le rêve pour elle ! 

De son côté, Marlène s'était assoupie dans la charrette pendant que Mylon et Adamantine se trouvaient devant. Elle était aux rênes et lui se trouvait assis à ses côtés. Cela faisait deux mois qu'ils voyageaient ensemble et avec Marlène. Cela faisait aussi à peine qu'une semaine ou deux qu'ils s'étaient avoués leurs sentiments. C'est en ce moment de repos qu'Adamantine, pensive, hésita à lui poser une question qui l'embarrassait. Toute rouge, elle la lui posa tout de même : 

— Dis… Je me demandais …Qu'est-ce qu'on est au juste ? 

 

Mylon se crispa soudainement face à la question. Lui qui regardait le paysage se tourna vers elle et l'observa ainsi. Ses cheveux roses-argents flottants au vent, faisant virevolter ses mèches devant son doux visage coloré d'un rouge pomme. Ses lèvres d'un rose tendre… Il en fut émerveillé et hypnotisé. 

Ah mais oui, il devait toujours lui répondre. Il chercha désespéramment la réponse adéquate, son cœur battant à la chamade alors que ses propres cheveux blancs flottaient au doux vent. 

 

— Je… Je ne sais pas vraiment… Je sais juste que ce que je t'ai dit, je l'ai fait pour éviter le regret mais… Comme nos chemins se sépareront certainement, je ne veux pas non plus t'enfermer dans un espoir, dans une attente. Surtout qu'ils sont enfin libres, les démons... 

"Ridicule, dérisoire … Quand vas-tu écouter mon conseil ?" 

 

Cette voix dans sa tête, l'ombre … Elle lui parlait plus souvent depuis son deuxième coma. 

— C'est à moi de choisir alors ? continua d'une voix fébrile Adamantine. Me voilà bien dans l'embarra. Je… Moi non plus je ne veux pas le regretter. Passons du temps ensemble tant que l'on peut. Peut-être comme un… couple ? 

 

Un couple ? À cette mention lui aussi devint rouge comme une tomate. Couple… Ce mot qui lui semblait si étranger, si lointain et interdit. Alors qu'ils parlaient, la nature ambiante se tut soudainement. Les lucioles disparurent aussi laissant une ambiance plus froide. Lazulis le remarqua et se mit à se ralentir mais ses maîtres ne semblaient rien remarquer. 

— Faisons comme ça alors, intima Mylon. 

 

Le moment était-il propice pour leur deuxième baisé ? Il était concentré sur elle, rien autour ne lui ne comptait plus sur le moment et c'était aussi le cas pour elle. Toutefois, Lazulis s'arrêta et se retournant, regardant avec horreur dans leur direction. Elle se mit à piailler : 

« Bébé Marlène, nooon !!!!! » 

 

La Piou sauta au-dessus de la charrette, attirant leur attention. Mylon vit alors une drôle de chose entouré d'une sorte de fourrure ou d'ombre plus sombre que le noir de la nuit. Elle était à deux doigts de toucher la tête de Marlène grâce à son long bras noir pourvu d'une main crochue. Sans réfléchir, Mylon se précipita vers le bras, seule chose qui passait à travers le toit de la charrette. C'était une affaire de quelque seconde, il ne put totalement arriver à temps que la chose posa l'un de ses quatre doigts sur le front de Marlène, venant la couper. Ce n'est qu'à ce moment qu'il réussit à attraper le bras, l'écartant. Il propulsa ensuite la créature vers l'extérieur, arrachant le haut de la charrette par la même occasion. Il descendit directement de la charrette, préparant un sort. 

Marlène se réveilla de son côté avec sursaut et bafouilla d'empressement : 

— Oui oui, je suis réveillée, je suis réveillée ! Qu'est-ce qu'il se passe ? 

 

Elle sentit alors une douleur au niveau du crâne et y posa sa main. C'était tout chaud… Elle regarda alors sa main et s'écria : 

— DU SANG ?! 

 

Adamantine arriva à son niveau et s'agenouilla auprès d'elle. 

— Je m'en occupe ! assura-t-elle. 

 

Elle regarda au niveau de la blessure et se mit à la soigner avec de la magie. 

— Attends Marlène, tes cheveux… Tu as une mèche blanche ? 

 

— Q-quoi ? Mais je suis pas vieille pourtant !! 

 

Des créatures entourées d'une sorte de fourrure noire ou d'une sorte d'ombre, des griffes aiguisées comme du métal, un silence pesant comme la mort … Cela ne peut être qu'un …  

 

— Un Draineclat ! cria Adamantine. C'est un Draineclat, un dévoreur de mana. Évite d'entrer en contact physique. 

 

Mylon l'entendit juste après qu'il ait terminé la préparation de son sort. Quatre boules de flammes bleues concentrées s'étaient formées au-dessus de lui pendant que la créature se sortit des débris. Elle le regarda intensément à travers son masque squelettique blanc. Il ne pouvait voir que celui-ci flotter dans l'obscurité, flotter sur une sorte de forme plus sombre que le ciel de nuit. Cependant, la créature détourna son regard pour regarder en haut de la falaise qui les jonchaient. Mylon suivit la direction et il put en voir deux autres. L'instant d'après, un glissement de rocher survint droit sur eux. N'ayant que peu de temps pour réagir, il se précipita vers les deux filles puis … 

Plus rien, le silence. Il ressentit tout ce poids sur son dos… L'avait-il fait ? Il ne pouvait pas voir en dessous de lui mais il put sentir leur chaude respiration sur son visage. 

Adamantine utilisa alors un petit sort de lumière, permettant de les éclairer. Elle était allongée, serrant Marlène dans ses bras et au-dessus d'elle se trouvait… Mylon ? Il était à quatre patte. Supportant le poids des rocher, il avait supporté le coup pour elle. Du sang s'écoulait de son visage … 

Or soudainement, ils purent entendre des choses gratter au-dessus d'eux. Mylon dit avec difficulté : 

— Par… Stella. Ils sont en train de creuser ! Ils ont du faire cela pour nous affaiblir et- 

 

— Aspirer notre mana ! compléta Adamantine. 

 

— Grand-frère ! 

 

— Je vais- Garkh… 

 

Il n'eut pas le temps de terminer qu'une des griffes transperça son épaule dont beaucoup de sang s'écoula subitement. Adamantine voulut crier le nom d'un sort quand elle reçut du sang de Mylon directement dans la bouche. Ne réalisant pas bien ce qu'il venait de se passer, elle resta sous le choc. 

Non ce n'est pas possible, pas ça… 

 

Elle se couvrit la bouche, sa respiration devenant frénétique et irrégulière. Mylon put voir qu'elle faisait une sorte de panique mais cela ne lui ressemblait pas, pas pour si peu. Il réussit, de son côté; à bloquer la créature en contractant ses muscles mais fut pris de surprise par ce qu'il vit. 

— Ada, tes yeux ils… brillent ? 

 

Dehors ils pouvaient aussi entendre Lazulis piailler avec frénésie « Ah non !! Va-t'en monstre ! Je veux pas finir en casse-croûte moi ! Maître, maître s'il vous plaît à l'aide ! Il me rattrape … » 

 

Bordel ! La situation est vraiment critique… Ada fais une crise de panique, je comptais sur elle pour protéger Marlène avec un bouclier d'eau. Si je bouge maintenant, elles risquent de finir écraser par les pierres… Que faire ? Une propulsion de flammes dans mon dos ? Non, les pierres en fusions pourraient finir par les brûler vives…  

 

C'est alors qu'il put aussi sentir que le Draineclat essayait d'aspirer son mana. Il fut pris d'une vive douleur au cœur, il pouvait le sentir… L'ombre essayait de prendre le contrôle ! Il en eut la tête qui tourne, toute ce chaos le déstabilisa, le rendant aussi paniqué qu'Adamantine. 

Toutefois, il fut ramené à la raison par des bruits de pas provenant du dessus. Il put entendre un grognement suivit d'un fracas puis d'une voix : 

— Des Draineclats, ici ?! Il y a quelqu'un là-dessous ? … Wow ! 

 

Le bras de la créature se transforma ensuite en poussière, il l'avait tué ? Il l'entendit ensuite bouger rapidement au-dessus. Les pierres bougeaient mais pas du fait de la personne. La lutte qu'il menait contre ces choses, les ondes de chocs et vibrations, tout faisait peu à peu glisser les pierres. Ils en furent découvert et purent assister à la scène : un homme vêtu d'un gui blanc et d'un bandana rouge luttait face à la créature. Utilisant ses propres poings et des mouvements qu'ils n'avaient jamais vus, il essayait désespérément de la toucher mais l'agilité de la chose rendait tout cela complexe. Ils devaient l'aider ! 

Mylon se retourna vers Ada mais elle ne le voyait pas. Son regard perdu, elle se tenait la tête tout en respirant frénétiquement. Que pouvait-il donc la rendre dans cet état ? Un souvenir traumatique ? Il n'avait pas le temps de l'aider même s'il l'aurait voulu. Lazulis tout comme cet homme avaient besoin d'aide. C'était alors au tour de… 

— Marlène ! quémanda-t-il. Je ne sais pas ce qui arrive à Ada mais veille sur elle. Je vous enferme un moment mais soit sûr que je vais revenir. 

 

La jeune fille acquiesça d'un signe de tête et Mylon les enferma dans un dôme de pierre. Sa chemise déchirée et son dos ensanglanté, il décida de la jeter son haut au sol. 

Pendant que l'étranger occupait la créature, il s'approcha d'eux et posa rapidement ses mains au sol tout en avertissant : 

— Je suis là pour aider ! 

 

L'instant d'après, il fit émerger des javelots de pierres du sol venant immobiliser le Draineclat. Il reçut un « Merci !» de la part de l'homme qui put ainsi frapper directement dans le masque, faisant disparaître sur le coup la créature. Il se retourna vers Mylon avec un air sérieux et dit : 

— Les masques, il faut viser leur masque. C'est leur unique point faible, ils ne peuvent pas être blessés autrement. Sinon, tout va bien ? 

 

C'est alors qu'il écarquilla les yeux en voyant son interlocuteur. Des cheveux blancs, des yeux vairons mais surtout des écailles au niveau de son œil et bras gauche ! Il s'écria : 

— Oh non ! Je suis arrivé trop tard ?! Ils vous ont déjà aspirés votre mana ? Je ne savais pas que des écailles pouvaient pousser sur les Damnés … 

 

— Pas le temps pour ça, on n'en a pas terminé. Il en reste- 

 

Il fut coupé par des braillements aigus provenant de la forêt, c'était … 

— Lazulis ! cria Mylon. 

 

« À l'aide, quelqu'un !! Je suis trop jeune et bien dodue pour mourir !! Maître, maître ! » 

 

— Lazulis ? s'étonna l'étranger. 

 

— Notre Piou ! Je dois aller la secourir … 

 

— Attendez ! 

 

L'étranger n'eut cependant pas le temps de le retenir qu'il se précipita dans la direction des bruits. Il serra des poings en marmonna : 

— Affronter ces choses juste pour sauver un Piou ?! Moi qui suis sensé être un artiste martial, il en a plus l'attitude que moi ! Bouge-toi le cul Elio… 

 

De son côté, Mylon arriva enfin prêt de Lazulis. Le noir de la nuit aurait dérangé quiconque sauf lui. Il y voyait clair, enfin, il utilisait sa capacité « Search » pour ce faire. Le mana de Lazulis était très bien dissociable de celle de ces choses. D'ailleurs, à la couleur violette propre aux monstres s'ajoutait une sorte de spirale noire. Comme s'ils n'était que des trous de mana sans fonds… 

Lazulis courait frénétiquement en zigzag dans la forêt, poursuivit par deux de ces Draineclat. Mylon fut surprit de la vitesse qu'elle pouvait atteindre mais aussi celle de ces monstres. Cela lui rappela son aventure face aux loups des enfers, tiens. Il s'en était débarrassé si facilement comparé à tous les monstres qu'il a affrontés depuis. Était-ce parce qu'ils étaient plus fort ? Parce qu'il devenait plus faible ?  

Ou bien parce que tu as des choses à protéger...  

 

Néanmoins ce n'était pas le moment pour cela. Il décida de réutiliser le même sort que cette fois-là et se mit à tirer des salves de boules de feu bleu condensé. Or grâce à ce qui devait être une grande agilité et un corps physique mince, les Draineclats évitèrent aisément ses attaques. Toutefois, ce fut assez pour attirer ces monstres. Ils s'arrêtèrent tous deux dans leur course effrénée et se mirent à le fixer intensément au loin. 

Pourquoi est-ce qu'ils ne bougent plus ? Pourtant, tout à l'heure, ils se sont mis directement à nous attaquer… 

 

Il put entendre soudain un grésillement dans son esprit, un grésillement strident qui le fit souffrir mais aussi… Des voix ? 

« Un… démon. » 

« Non… Humain ? » 

« Qu'importe… Nourriture. » 

« Son mana... scintillant, brillant : dé-li-ci-eux » 

 

Que ?! Même eux, je peux ... 

 

Il en eut la chair de poule. Les comprendre oui, il se mit soudainement à les comprendre comme Lazulis… C'était qu'ils voulaient ? Mais pourquoi ? 

Or les deux créatures se mirent à tordre leur corps… Il en eut une sueur froide, quelque chose de dangereux se passait. Son instinct lui dit qu'il devait fuir mais où ? Il ne pouvait pas… 

Soudainement, Elio apparut derrière les Draineclat qui, trop concentrés sur Mylon, ne le virent pas. Elio était accompagné d'une sorte de boule de lumière flottantes, l'éclairant ainsi et lui permettant d'y voir dans cette obscurité. Cela lui laissa donc l'occasion de frapper le sol, créant une grande onde de choc qui vint relever le sol et les envoyer dans les airs, coupant leur transformation. 

— Règle numéro un d'un combat à mort : ne pas laisser son adversaire faire ! À toi maintenant !! 

 

Mylon n'attendit pas plus. Au signal, il se jeta dans les airs, sur les deux créatures déstabilisées. Toutefois, elles réussirent à utiliser les rochers pour reprendre un appuie et contre-attaquer. Chacune d'entre elles abattirent leur main crochue dans sa direction. Mylon réussit néanmoins à esquiver. Attrapant par la même occasion le bras de l'une, il l'envoya contre le sol en criant : 

— Je te retourne la balle ! 

 

— Compris ! 

 

Elio dirigea directement son poing dans le masque du Draineclat, ne lui laissant pas le temps de se reprendre. Il disparut lui aussi en poussière, ne laissant aucune trace. 

Dans les airs, Mylon et l'autre créature s'affrontait. Chacun esquivait les coups de l'autre en bondissant sur les rocher et, bien qu'il essaya d'utiliser la magie, la créature l'absorbait. Voyant ce spectacle de ses yeux, Elio s'exprima : 

— Nom d'un barbare ! Ces mouvements, cette agilité et cette puissance de coup ! C'est vraiment un Damné ?! Il utilise en plus la magie… 

 

Cependant le combat arrivait à sa fin, les rochers perdirent leur inertie et il n'en restait plus que deux en l'air. Chacun s'appuya sur un rocher et se jetèrent sur l'autre. C'est alors que le corps du Draineclat se tordis comme tout à l'heure. Quatre sortes de fouet d'énergie noire sortirent de sa fourrure et se dirigèrent vers Mylon. Une simple personne se serait fait avoir par un tel tour mais il utilisa sa magie de flammes pour se diriger dans les airs. Esquivant un à un les coups de fouet et les tentatives de la transpercer. Il arriva juste au niveau de son masque et lui donna une droite, brisant ainsi le masque. La créature disparut ainsi mais Mylon put entendre : 

« Libéré… Enfin, la faim… » 

 

Mylon tomba ainsi au sol, exténué du combat qu'il venait de mener. Elio se précipita à ses côtés et lui tendit la main en souriant. 

— C'était un spectacle incroyable ! Je n'avais jamais vraiment vu quelqu'un bouger d'une telle manière dans ma vie d'artiste martial ! 

 

Mylon attrapa sa main volontiers pour se relever mais ne lui prêta pas plus attention. Il regarda autour frénétiquement et s'interrogea : 

— Et Lazulis ? Où est-elle, je ne la- 

 

« Maître ! Vous êtes vivants !! » 

 

Lazulis le surprit alors en se jetant sur lui, le faisant retomber au sol. 

« Merci, merci !! Je croyais que ces horreurs allaient me manger... » 

 

— Pas le temps pour les remerciements, grogna-t-il de douleur en se relavant pour la seconde fois. Ce n'est pas terminé, nous devons toujours retourner auprès de Marlène et Ada. 

 

Il grimpa sur Lazulis et offrit une dernière attention à Elio : 

— Je te remercie de nous avoir sauvé ! Je ne sais pas qui tu es, ni d'où tu viens mais je dois y retourner ! 

 

Sans plus attendre, il s'y redirigea rapidement grâce à Lazulis, laissant en plan Elio. 

— Mais, mais attends ! 

Bordel, c'est un rapide ! Il aurait pu me donner plus de considération quand même …  

 

 

Devrais-je le suivre ? Mon instinct me dit que quelque chose ne va pas et il ne me trompe jamais ! Mais c'est par où déjà ? 

 

Elio se dirigea lui aussi vers la zone du début. Son instinct de combattant ne lui fit pas défaut. Quand Mylon revint à la carcasse de la charrette, il ne retrouva pas les deux là où il les avait laissées. Sa respiration et son cœur s'accélérèrent. Il regarda dans la panique dans toutes les directions et hurla : 

— Non, non, non ! Ada ! Marlène ?! Où êtes-vous ? 

Non, ce n'est pas possible ?! Elle serait … 

 

—Pa-pardon ...