Quelque part dans la capitale, dans une cathédrale imposante, marchait Prométhé, le supposé fils du pontife Henry. Habillé de sa tenue d'enfant divin, dont la croix inversée rouge était le symbole, il arpentait les long couloir et escaliers. Il semblait s'enfoncer plus profondément dans cet édifice, passant à côté de plusieurs hommes d'église qui travaillaient à maintenir l'endroit propre. Il arriva enfin devant une immense double porte décorée d'ors et d'argent, et garder par deux gardes. Il tenait aussi toujours dans sa main gauche le livre de Mitra contenant tous ses savoirs, tous les savoirs qu'elle légua à l'homme et qu'elle intitula « Verita ». Il ajusta ses lunettes et modifia son visage impassible en un radieux, affichant un faux sourire très convaincant devant les gardes qui le reconnurent sans rien dire de plus. Il toqua ensuite deux fois avant de s'exclamer :
— Père c'est moi, Prométhé. Je viens pour vous faire mon rapport…
— Bien. Entre, répondit un homme à la voix roque.
Il rentra donc et fut surprit. Lui qui croyait le retrouver alité, le vit sur son bureau tremblant et en train d'écrire. Il s'approcha lentement du bureau avant de lui intimer :
— Vous ne devriez pas travailler autant vous savez, vous n'êtes plus tout jeune…
— Raison de plus ! grogna l'homme. Cette maudite Reine, elle a trouvé un moyen d'empêcher le vieillissement mais refuse de me le divulguer ! Il me faut trouver quelque chose, mon temps presse…
Le pontife se mit subitement à tousser du sang qu'il ressuya d'un mouchoir.
— Mais alors, reprit le pontife. Les dragonoïdes ? J'espère qu'elle compte les relâcher quand même ou la fureur de Stella va s'abattre sur notre royaume entier.
— À propos de cela… Non, les dirigeants des grandes familles ont voté et la majorité fut pour leur esclavage et utilisation lors de la guerre.
— Comment ?! s'offusqua le pontife. Ils n'ont pas osés ?! Ces maudites familles, elles ne sont devenus que des hérétiques !! Et les principes de Mitra alors ? Ils ont oubliés tout ce qu'a fait notre église jusque là ? Oooh, elle va me le payer cette garce… Si seulement nous pourrions accélérer la production d'enfant divin.
Prométhé ne réagit pas directement. Il ajusta simplement ses lunettes et laissa tomber son masque, son sourire. Après un blanc assez pesant, il rétorqua :
— Les appeler « hérétiques », quel comble pour vous. Après tout, vous chercher bien à surpasser la mort…
Henry fixa Prométhé avec une expression d'incompréhension. Il s'irrita :
— Tu ne vas pas prendre leur côté quand même ?! C'est moi qui t'ai recueilli, n'oublie pas. Je t'ai donné connaissance, pouvoir, abri et une famille ! Ne serais-tu qu'un ingrat ? Si tu continus, je ne te céderais jamais ma place. Tient, Léanore ferait même une meilleure figure pour notre église…
Cependant, Promothé se mit à rire à démence sous les yeux de son père quand il entendit de telle sottise.
— Elle avait raison, pouffa-t-il. Vous êtes vraiment bien qu'un piètre homme mais bon acteur. Je dois dire que je dois tenir aussi ce côté de vous…
— Pro-prométhé, que fais tu ? Qu'est-ce qu'elle t'a fais ?
Prométhé l'attrapa par le col avant de le regarder droit dans les yeux tout en souriant avec malice.
— Voyons, elle ne m'a que montré la vérité, ce que je désire aussi…
Il glissa des dossiers sur son bureau, sous ses yeux. À leur vue, Henry fit prit d'une sueur froide et balbutia :
— Ces documents, ce-ce sont…
— Vos recherche, oui. Il y avait des choses intéressantes dans ce qu'elle m'a remis. Comme ces parchemins sur « l'échange de corps ».
— Ce-ce n'est pas ce que tu crois Prométhé ! C-c'est un malentendu ! Oui, j'effectue des recherches sur ce sujet tabou mais ce n'est pas pour éch-
— Taisez-vous, vous mentez comme vous respirez. Vous comptiez, vous et les cadres, utiliser les enfants divins pour en faire vos réceptacles. En prenant notre corps, vous obtiendrez jeunesse et puissance. Tout prend sens maintenant …
Henry grinça des dents ne pouvant échapper à sa poigne mais sourit néanmoins.
— Découvert si vite ? ria le pontife. Eh bien, tu n'es qu'une déception. Nous aurions pu être quelque chose de plus grand ! Mais soit, je vais prendre le corps de Léanore alors. Je me demande ce que cela fait de se retrouver dans le corps d'une jeune femme ! Delectat Caelum !!
Sans crier gare, plusieurs lames de lumières apparurent derrière Prométhé. Le pontife venait de lancer un sort, lançant ces projectiles droits sur Prométhé.
— Stop ! ordonna le jeune homme.
Puis subitement, le corps du pontife se crispa et les lames s'arrêtèrent à quelques centimètrse de Prométhé. Il regardait toujours Henry qui, lui, bafouilla :
— C-c-comment ?! Je croyais que tu ne pouvais donner que des suggestions avec l'hypnose ! C'est impossible, je t'avais bridé !!
— Eh bien, comparé au piètre père que vous jouiez avec moi, la Reine, elle, m'a donné plus de considération. Elle m'a donné accès à ce que je souhaitais, à ce qu'il me revenait de droit : mon plein potentielle.
— Non ! Cette garce, cela devait m'appartenir. C'était mon destin, pas le tient ! Le pouvoir de contrôler l'esprit, les gens… Mon rêve…
Il se mit alors à pleurer ne pouvant contrôler son corps. Il se retrouvait ainsi à la merci de Prométhé qui le lâcha et ajouta :
— Et bien « père », votre rêve, votre position, tout ce que vous avez bâtis… Je vais m'en emparer aujourd'hui grâce à ma collaboration avec la Reine. Vous avez été trop méfiant et sur vos gardes envers elle, cela vous a amené à votre perte. Elle en avait aussi marre de vos ralleries et de vos refus d'amener notre royaume vers de plus grandes hauteurs technologiques. Cette destinée que vous vouliez est mienne désormais. Voyez cela comme une rétribution de Stella pour vos actes impies et pour le fait d'avoir freiné l'humanité.
Il l'obligea ensuite à rédiger une lettre de succession et ce, pendant que le pontife implorait pour sa vie. Une lettre mentionnant son suicide et la passation de son rôle à son fils. Prométhé lui ordonna donc :
— Bien, suicidez-vous maintenant…
— Non je t'en pries, non !!!
Les lames de lumières se plantèrent dans Henry, l'exécutant. Les gardent furent cependant alertés par les cris d'agonies de l'homme mais avant de ne pouvoir faire quoique ce soit, Prométhé s'exclama :
— Je ne suis pas présent, vous venez de découvrir le suicide du Pontife et sa lettre de succession. Ses douleurs trop grandes dû à sa maladie l'ont poussé à l'acte.
— Vous n'étiez pas présent…
— Le suicide du pontife…
Les deux gardèrent marmonnèrent ces mots quand il quitta la pièce, serein. Il marcha lentement vers d'autres pièces. On apprendra le lendemain au journal le suicide du pontife et la passation de pouvoir. Étrangement, aucun des autres cadres ne le refusèrent et tout se fit dans le plus grand des calmes.
…
La Reine apprit la nouvelle alors qu'elle était en train d'expérimenter sur la dernière des primordiales en vie : Ishile. La primordiale était là, clouée sur une table métallique et dans une salle mal éclairée. Son regard vide, elle ne prêtait même pas attention à la douleur et à son bourreau.
— Bien, une épine de moins dans mon pied. Il faut savoir remplacer du sang vieux par du sang neuf ! Je me demande jusqu'où il va aller… Tu n'es pas d'accords ? … … Et dire que tu es déjà brisée…
Elena continua l'inspection du corps d'Ishile dans les moindres détails, arrachant des écailles puis la soignant pour les faires repousser. Elle en avait une pile maintenant et se trouvait à côté une drôle de pierre violette. Elle y esquissa un regard et s'exclama :
— Tu vas adorés la suite ma petite ! Ou devrais-je dire grand-mère ? Vous avec votre longue espérance de vie…
Elle continua donc et lui fit subir un destin pire que la mort. De son côté, Prométhé entrepris un long pèlerinage qui était celui de la passation et dont tout pontife se devait de réaliser avant de prendre leur poste.