— 7 cristaux pour sauver l'humanité ? La bonne blague, l'un d'entre eux est déjà en train de se briser …
La guerrière dressa les yeux sur le cristal qui lévitait juste devant elle. Perché à quelques mètres au-dessus du sol, il baignait les environs d'une lueurs arc-en-ciel. La femme ôta son casque, libérant sa chevelure blanche qui se déploya dans le dos de son armure. D'un geste sec, elle balaya l'air de son épée afin d'en chasser le sang. À ses pieds gisait la créature blanche glabre, qu'elle venait de coupée en deux d'un seul coup de lame.
Une voix transperça la brume qui l'entourait :
— Cheffe Dragnir ! Nous avons éliminées tous les monstres restant avec aise et les autres sont en routes pour nous rejoindre. Quel est l'état de la situation de ce côté ?
— Bien …, répondit elle calmement. Le cristal devant nous est sur le point de se briser. Quel est l'état des autres ?
La femme qui l'avait interpellée s'approcha, apparaissant plus clairement à Dragnir. Elle était vêtue d'une même armure cependant ses ornement étaient en argent. La chevalière lui répondit alors en s'inclinant :
— Tous les autres cristaux fonctionnent normalement, cependant, sur trois d'entre eux sont apparus de légères fissures.
La mine de la cheffe des chevalières devint alors plus sombre. Le début de la fin était inévitable ... Elle rétorqua :
— Je vois. Le nombre conséquent de monstres que l'on a rencontré est sûrement dût à ce fait.
— Mais comment est-ce possible ? ajouta une deuxième chevalière aux ornements d'argents qui apparut soudainement à leur côté. Je croyais que ce sceau devait les retenir pour l'éternité. Il n'est pas supposé arrêter le temps ?
— Si , c'est juste, affirma la cheffe. Mais regardez à travers ce dôme, et dîtes moi : Que voyez vous ?
Elle fit alors un geste de la main montrant ainsi le dôme se trouvant derrière elle, la deuxième chevalière retira son casque laissant paraître son visage mâte et ses cheveux cours châtain. Elle essaya de distinguer tant bien que mal à travers mais rétorqua d'une voix roque :
— Bah, c'est qu'on voit rien à travers avec toute cette fumée noire. Savez vous ce que c'est ?
— Moi non plus, je ne sais pas ce que c'est, affirma la deuxième.
— Je vois … C'est vrai que vous êtes toutes deux nouvelle dans l'ordre des Valkyries. Et bien, cette fumée provient de la reine des démons. Lors de l'événement d'il y a vingt ans, avant qu'on ne puisse les sceller, celle-ci a activée une drôle de magie propageant ce miasme dans son royaume et infectant tous les démons leurs donnant une augmentation de puissance. Ce miasme est si fort qu'il arrive à se déplacer dans le sceau et même parfois à s'en échapper, corrompant toute créature sur son passage. Une vrai plaie… Il en vient même à briser les cristaux.
— Ah, d'accord ! s'exclama la chevalière châtain. C'est pour ça que sa majesté nous à envoyée en reconnaissance ! C'est vrai que les autres ordres se seraient fait écrasés par ces maudits monstres.
— Tu es très perspicaces … Bertha c'est ça ? Demanda la cheffe.
— C'est ça ! Mais ne sommes nous pas fichus si tous les cristaux se cassent ?
L'autre chevalière, elle, n'osait pas parler. La cheffe, affirma ensuite d'une manière morose :
— Tu as raison. Une guerre entre nos deux royaumes est inévitable et cela a été scellé il y a vingt ans. De toute façon c'est ce que sa Majestée et l'Eglise de Mitra souhaitent : encore plus de sang va devoir être versé pour la paix …
C'est alors que la cheffe serra son épée tout en affichant une expression de frustration. Bertha la voyant ainsi se rappela alors d'une rumeur qui courait parmi les nouvelles valkyries. Elle s'inclina alors de panique avant de jubiler :
— Je-je vous demande pardon de vous avoir rappelez cet événement cheffe. J'avais oubliée que vous avez perdu votre frère ce jour là. Enfin ... c'est la rumeur qui court chez les nouvelles.
— Ce n'est pas une rumeur, c'est un fait ! répondit elle un peu plus colérique. Mais soit, je ne vous en veux pas. Toutes les anciennes Valkyries présentes lors de cet événement ont quittées leurs poste sans enseigner ce qu'il s'était passé aux nouvelles, de toute façon …
— J'en avais aussi entendu parler ! clama alors la seconde chevalière. Mais pourquoi quitter notre prestigieux ordre comme cela ?
Lorsque la cheffe voulut répondre elle fut coupée par une énième chevalière qui lui communiqua :
— Commandante ! L'ensemble de notre groupe s'est enfin réunit. Nous sommes prêtes à partir, nous n'attendons plus que vos ordres.
— Bien, répliqua la cheffe. Nous y allons alors de ce pas. Dîtes le aux autres. Vous deux aussi allez-y. Nous continuerons cette discussion plus tard … Vous aurez l'autorisation de m'accompagner à l'avant du groupe.
— Compris, cheffe ! répondirent simultanément les trois chevalières avant de disparaître dans la brume ambiante qui étrangement laissait le dôme visible.
La capitaine des Valkyries resta devant le cristal un moment pour le contempler. Elle décida alors de faire tout son possible pour ralentir la destruction du cristal en émettant plusieurs sorts :
— Divine Healing.
Cependant ce sort n'eut aucun effet. Bien qu'il pouvait soigner des blessures, il n'avait aucun effet sur un objet inanimé mais elle ne se dit qu'au moins elle l'aurait tenté.
— Divine protection.
Celui-ci le protégea un peu contre le miasme.
— Frozen Hell.
Elle solidifia le cristal en l'enfermant et en le recouvrant de glace.
— Hearth Coffin.
Ce dernier sort enferma le cristal dans une sphère de terre, le protégeant de l'extérieur un tant soit peu.
Mais même avec tout ça, elle ne put réparer le cristal, ces objets divins ne pouvaient simplement pas être réparés par l'homme. Elle fit tout cela pour permettre au Royaume d'Eurazia d'avoir plus de temps pour se préparer, reléguant ainsi la fin à plus tard. Elle se mit alors en route elle aussi.
À l'avant du groupe de valkyries, sur son cheval blanc. Elle discuta comme promit avec les deux chevalières. Celle qui avait gardée son casque le retira, laissant paraître ses longs cheveux verts attachés en queue de cheval. La capitaine fut alors la première à parler d'un ton sévère :
— Les anciennes Valkyries ont compris que ce conflit ne les concernait plus après la mort du roi qu'elles avaient jurées de protéger. Le changement de couronne ne leur ayant pas plu, elles ont décidées de déposer leur lames et de profiter des dernières années de fertilité qui leur restaient pour enfanter, tout en vivant des jours heureux. Je leur en ai voulus au départ mais je les comprends maintenant …
Les deux chevalières restèrent silencieuses un moment après cette réponse. Ce fut celle aux cheveux verts qui fut la première à couper ce silence :
— Mais alors … Pourquoi n'êtes-vous pas aussi partie de l'ordre, dame Dragnir ?
— Ça …, souffla t-elle tristement. Je … Je ne pouvais pas abandonner ce que mon frère à construit tout le long de sa vie et surtout, quand j'ai appris que le sceau allait un jour s'effondrer ... Je me suis promis de le venger en abattant la reine des démons. Rester dans l'ordre fut donc le seul moyen pour y parvenir …
L'expression de son visage devint alors froid. Elle enfila à nouveau son casque avant d'intimer strictement :
— Bon assez parler, dépêchons nous ! Accélérez le pas !! cria-t-elle à tout le groupe.
— Compris, cheffe ! rétorquèrent-elles en unissons.
Alors que leur groupe filait à toute allure dans cette brume. Dame Dragnir, la cheffe des Valkyries était perdue dans ses pensées. Ressassant le passé et sur ce qu'elle avait dit à ses chevalières :
« Cette histoire n'est ni la mienne ni la leur. Nous les Valkyries ne sommes que des pions à la botte des dirigeants du royaume. Cela a toujours été ton histoire, grand-frère, même après que tu nous ait quitté, que le groupe Great Heaven se soit dissous ... Tout tourne autour des restes de ce que vous avez bâtis … Si seulement tu étais encore là, le futur serait alors remplit d'espoir et non aussi sombre qu'il s'annonce. »
Et elle avait raison. Toute cette histoire, ce qui allait se passer et la dernière épopée de ce monde ne provenait que de l'héritage de ce mystérieux groupe qui avait tant changé les différents royaumes il y a cela deux décennies. Ayant ainsi impacté la vie d'un certain jeune homme, lui qui ne se doutait pas de son destin et du rôle qu'il allait avoir dans cette dernière guerre.