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Chapter 2 - L'arrivée de la météorite

Les lumières sont éteintes. Dans l'obscurité, j'avance sur la pointe des pieds en faisant attention à ne surtout pas faire grincer le plancher. La lumière blafarde de la lune entre par les larges fenêtres sur le côté mais c'est loin d'être suffisant. Dehors, mon ami jules, Julien en réalité, est caché dans les buissons en train de faire le guet. Une seconde. C'est qui eux ? Je m'abaisse promptement. Je lève doucement la tête pour regarder par la fenêtre. Je vois un groupe d'ombres avancer vers l'aile du château. Je croyais que cet endroit était vide ? Pourquoi est ce qu'ils se faufilent en cachette comme Jules et moi ? Qu'est ce qu'ils cherchent ? Je me plonge dans des réflexions. 'Bouh !' Mon cœur manque de sauter hors de ma poitrine. Je hurle presque. Mais heureusement elle me met la main sur la bouche. Venitia. Elle et ses mauvaises blagues !

- Mais qu'est-ce que ? Chuchote-je.

- Si tu voyais ta tête !

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Toi + Julien + château sinistre + sortie nocturne = ? Plein de fun en perspective ! Alors me voilà.

Nous n'avons même pas le temps de finir notre conversation. Nous entendons un aboiement. Mince ! Nous entendons un bruit qui vient des escaliers. Mince encore ! Celui qui arrive est décidément très rapide. Nous nous relevons brusquement. À ce moment un bruit aussi fort que dix tonnerres se fait entendre suivi d'une sorte d'énorme boule de feu dans le ciel tellement éblouissante qu'elle nous fait oublier quelques instants que nous sommes en pleine nuit. Il ne manquait plus que ça. Nous nous mettons à courir. Mais le plancher pousse des cris très bizarres, embarrassants, et surtout effrayants !

- Oh c'est mignon, fit Venitia. On dirait le bruit que font les lits dans les films quand….

- Tais toi s'il te plaît, dis-je en l'interrompant.

- Mais il est bête Julien ? Pourquoi il utilise un aboiement comme signal ? Il y'a pas de chien ici. Il va se cramer tout seul.

J'essaie de réfléchir pour nous sortir de là et soudain une drôle de pensée me vient à l'esprit : Comment Venitia savait-elle que je serais là ?

Je me réveille en sursaut. Encore un rêve étrange. Ça fait presque deux mois maintenant. Mais remontons ces deux mois plus tôt.

Environ deux mois avant la scène, année 2504 (J – 180)

Monsieur Van Seo-C-E-O, un homme très controversé, un génie pour certains qui mérite sa fortune, un excentrique juste désespérément à la recherche d'attention pour d'autres, arriva sur le plateau. Il fait 1m 92 pour 101 kg. Il a les cheveux grisonnants sur les tempes, et malgré ses 46 ans, il a l'air plus fort et plus jeune que le journaliste de 26 ans qui préside l'émission. Ensuite entra un autre homme, très jeune, de 21 ans. Contrairement à Mr Van, il est très décontracté. Il est le PDG d'une entreprise d'électronique qu'il a fondée trois ans plus tôt. Ce jour là devait avoir lieu un débat sur l'intelligence artificielle. Lorsque les applaudissements et les cris du public se furent arrêtés, les deux individus prirent chacun leur micro. À ce moment précis il y eu une coupure d'électricité et la salle se retrouva dans le noir complet.

Une clameur commença à la parcourir pendant que certains cherchaient leurs téléphones et lampes de poche pour faire un peu de lumière : les téléphones ne marchaient plus. Les torches non plus. Dehors, la situation était chaotique. Les lampadaires étaient éteints, certaines voitures roulaient d'autres non, et les feux tricolores se comportaient comme s'ils étaient ivres. Il y'avait eu déjà plusieurs accidents et les hôpitaux n'étaient pas en mesure d'assurer les soins. Il n'y avait pas d'électricité, les machines ne marchaient plus et il n'y avait pas de lumière. Que s'était il donc passé ?

Ce jour-là la société Out-er-Spayce devait accueillir leur fusée, PAC-1. Elle était la première d'une série de fusées qui seraient utilisées très bientôt dans le projet de colonie humaine de la planète Eco. En fait elle venait tout juste d'atterrir sous les applaudissements des ingénieurs, revenue d'une mission qui avait duré quatre mois. Mais cette même journée, ils devaient tester leur nouveau modèle de fusée. Censée révolutionner le domaine de la spationique, elle avait été mise au point pendant l'absence de son aînée, PAC-1, et devrait être réservée uniquement au transport de bien et de matériel. Elle utilisait comme carburant des excréments de vache.

Le test devait avoir lieu à peu près au même moment que l'émission dont nous venons de parler. Le compte à rebours s'acheva. Les réacteurs de la fusée s'allumèrent. La fusée décolla fièrement. Elle continuait de monter. Dans la salle de contrôle tout le monde avait les yeux rivés sur l'écran. La tension était à son apogée. Tout le monde avait une boule dans le ventre. Tout à coup quelqu'un fit remarquer qu'il y avait un problème. La fusée semblait vaciller. Chacun se plongea dans les données qui s'affichaient sur son écran. Le tremblement s'accentua. La fusée tournoya sur elle-même et explosa de façon spectaculaire. Dans la salle de contrôle, le silence était total. Tout le monde était complètement abattu en voyant les débris enflammés retomber vers le sol. Certains se laissèrent tomber au sol. Mais personne n'eut le loisir de se morfondre comme il voulait.

Toute la pièce trembla vivement. Quelque chose avait fait exploser un des hangars de l'entreprise. Tout le monde sortit en hâte de la salle pour se précipiter vers le hangar en question. Quand ils arrivèrent, tout ce qu'il virent c'était un énorme cratère, très profond avec au centre un morceau de roche de la taille de deux hélicoptères environ. Elle était bleue et pulsait. Certains furent fascinés et se rapprochèrent un peu, pendant que les autres effrayés, reculèrent. Un homme plus téméraire que les autres, repoussant brutalement ceux qui essayaient de le retenir descendit dans le trou, glissa se releva et arriva finalement au niveau de la roche. Il tendit la main pour la toucher. Le rocher se mit à pulser plus fort, pour finalement se mettre à briller sans interruption. L'homme s'éloigna un peu de la roche et composa un numéro. Van, qui était sorti de la salle, décrocha.

- Monsieur Seo ? C'est Bertrand. L'échantillon 101-B a atterri en plein milieu du hangar 14. Les officiels ne vont sûrement pas tarder. Ne vous inquiétez pas pour l'appel j'ai utilisé le canal sécurisé.

- Et les autres ?

- Kévin est en train de consulter les images de nos satellites monsieur.

- Les officiels n'arriveront pas avant des jours. Prélevez des échantillons.

- Mais monsieur les officiels se rendront compte à leur arrivée.

- Utilisez Ratoon.

- Oh je vois. Bien monsieur.

Bertrand raccrocha et fit un 3, un 4, et un 2 avec sa main gauche. Quelqu'un quitta le groupe et revint plus tard en conduisant une sorte de bulldozer. L'engin avait un drôle de bras terminé par ce qui ressemblait à une main à trois doigts, qui se placèrent autour de la roche mais sans la toucher. Quelqu'un d'autre apporta une caméra.

- Non pas cette caméra, fit Bertrand.

- Mais nos caméra sont les seules à résister à, à vous savez.

- Justement !

- Mais Bertrand même si la caméra tombe en panne au moment où la roche se fractionne, les officiels pourraient se rendre compte après reconstitution que ce qu'ils ont n'est pas vraiment ce qu'il y'a sur les images enregistrées avant la panne.

- Ce truc fait la taille d'un paquebot.

- Peut-être mais il voudrait mieux être prudent.

- On a qu'à balancer une des météorites que nous avons gardé en secret sur la roche et au même moment utiliser ratoon pour faire croire qu'une seconde météorite à atterri sur la première et la réduite en morceaux qui ont été éparpillés, dit quelqu'un d'autre.

- Mais Ils ne croiront jamais ça ! Cette météorite n'a même pas été égratignée après être s'être écrasée, répondit Bertrand.

- Peut-être mais ça ils l'ignorent.

- Mais la forme du cratère… oh…. Tu es un génie.

- Je sais. C'est pour ça que je travaille ici.

Bertrand fit un autre appel et une demi heure plus tard quatre hélicoptère arrivaient en transportant un rocher avec des harnais. Ils se placèrent pile au dessus du cratère et attendirent que tout le monde ait atteint la distance de sécurité. Alors, ils lâchèrent le rocher qui s'écrasa sur celui au sol, en même temps que quelqu'un appuyait une télécommande. Quand il l'appuya, l'intérieur des doigts du bulldozer scintilla, et l'échantillon 101-B se brisa en émettant un son très aigu et en projetant ses morceaux tout autour de lui. Cela avait dégagé un grand panache de poussière. Bertrand et le reste des employés se dépêchèrent de prendre le plus de morceaux possible qu'ils cachèrent dans plusieurs hangars souterrains. Juste après cela monsieur Seo-C-E-O arrivait. Il se dirigea vers un des morceaux épargnés par ses employés. Il se baissa et remarqua une sorte de croix. Il toucha prudemment la marque qui s'effaça comme par magie. A ce moment Kévin arriva.

- Il y'a trois autres météorites comme celles-ci.

- Comme ?

- Elles ont elles aussi des couleurs fortement atypiques pour des météorites, et d'autres points communs avec cette météorite.

- Mais ?

- Eh bien, elles ont des tailles extrêmement différentes et des effets et propriétés différentes. Comme prévu seuls nos équipements ont pu résister à leurs impulsions donc nous sommes les seuls à avoir filmé leur entrée en atmosphère. Et sur les cinq restantes, seules trois ont été découvertes par le grand public. Les deux autres ont atterri dans des endroits plutôt insolites et nous sommes les seuls à être au courant. Mais nous sommes déjà sur le coup. Nous allons prélever des morceaux de chaque météorite.

- Bien. Maintenant, nous pouvons tranquillement attendre les uniformes.

Forêt jer

C'était le calme plat. Même l'air semblait s'être figé dans la nuit noire. Un éclair sortit d'un ciel complètement dégagé, s'abattit brusquement au sol, détruisant au passage quelques arbres. Deux individus apparurent dans la fumée qui se dissipait. C'étaient un garçon et une fille qui semblaient tous les deux avoir autour de dix-sept ans. Ils portaient tous les deux des combinaisons noires qui leur recouvraient entièrement le corps sauf a tête et le cou. Le garçon, de forme athlétique, la peau noire et les yeux bruns regarda autour de lui. Il fit quelques pas en avant. La fille, de peau noire également, très athlétique, cheveux noirs avec une mèche bleue sur le côté, yeux bleus, l'imita. Elle regarda le ciel ; ses yeux se plissèrent.

"Je crois," dit-elle, que les habitants d'ici vont avoir de sérieux problèmes.

Le garçon acquiesça. À ce moment une lumière clignota sur l'avant bras de la fille. Elle fronça les sourcils.

- Je vais devoir vous laisser encore plus tôt que prévu, dit-elle.

- Que se passe-t-il ?

- Je dois rentrer pour faire un rapport à sa majesté votre mère.

- …..

- Ne vous inquiétez pas. Contrairement à vous je sais dissimuler. En plus votre mère n'a aucune emprise sur moi, et ne m'intimide pas du tout.

- Je rentrerai vite.

- J'en suis sûre. Mais faites quand-même attention.

- D'accord.

- Sur ce votre altesse….

La fille tapa dans ses mains et un autre éclair s'abattit au sol. Elle disparut. Le garçon, maintenant seul, leva les mains et resta immobile quelques secondes. Sa combinaison émit une lueur bleue, qui clignota presque immédiatement avant de s'éteindre. Le garçon, surpris, ramena sa main gauche au menton, puis ferma les yeux. Il finit par se mettre en marche vers une destination connue de lui seul. Il arriva vite dans une clairière. Celle-ci était éclairée assez vivement par un nombre assez élevés de cailloux fluorescents. De petits fragments de météorite. Il se baissa et ramassa l'une d'entre elle. Après l'avoir longuement regardée, il se releva et alla s'allonger dans les branches d'un arbre.