'Ça y est j'ai enfin seize ans.'
C'est la phrase avec laquelle je me suis réveillé. Dans ce lit un poil trop petit. Sur ce matelas un poil trop plat. Au milieu de cette chambre un poil trop étroite.
Je vis seul avec mes parents. On ne peut pas dire qu'on soit les plus riches, mais on parvient à vivre. Dans une maison moyenne. La faim remplace parfois nos repas. Et la pauvreté nos achats. Mais on vit. Ensemble. Dans une ville pour qui là décrire serait lui donner beaucoup trop d'importance pour ce qu'elle est.
Mon père travail dans une usine dans laquelle il assemble des munitions pour fusil. Il adore l'Armée et continue de l'adorer. Chaque repas il raconte une anecdote sur l'Armée, qu'il choisi parmi celle qu'il n'a raconté qu'une centaine de fois. Puis conclu en disant :
"J'aurais voulu aller à l'Armée si seulement j'étais plus fort / plus rapide / plus intelligent / plus stratégique / éveillé à l'Aera."
Les arguments changent, parfois ils sont tous présent d'autre fois seulement certains. Ils font souvent parties de cette liste. Mais ils varient souvent. J'aime mon père mais une chose est sûr il aime l'Armée.
Notre maison est rempli de posters de propagande de l'Armée. Les journaux relatant les conflits à laquelle elle a pris part, peuplent la plus grande bibliothèque (la seule) du salon. Et les photos de ces dirigeants remplissent plus de cadre que nos photos de famille.
Et ma mère dans tout ça ? Oh elle ne bloquera pas mon père dans son amour. Elle l'aime trop pour ça. Même si il est compliqué d'accepter que son mari regarde autre chose avec plus d'amour que lorsqu'il nous regarde, ma mère y arrive elle. Difficile d'expliquer leurs relations dans ces conditions.
Elle ne lui a tenu tête qu'en de rare occasion. Presque jamais quand ça touchait à l'Armée. Parfois lorsque ça la touchait. Souvent quand ça me touchait. Et quotidiennement pour l'empêcher d'acheter une autre bibliothèque qui finira sûrement elle aussi rempli de journaux.
Elle travaille en faisant de la couture, parfois du ménage, et d'autres fois de la garde d'enfant, pour d'autres foyer. Elle travaille quotidiennement mais gagne peu. Pourtant elle ne cesse jamais de travailler.
Elle aime mon père. Elle m'aime. Nous l'aimons aussi. De manière différente, dans des mesures différentes sûrement. Mais nous sommes une famille qui nous aimons. Et nous vivons ensemble.
Pour que ça continue j'ai commencé à travailler aussi il y a deux ans. Avec le boulanger du coin. Au départ je lui servais de soutien pour déplacer les sacs de farine, levures et autres matières premières. Plus le temps avançait et moins je l'aidais, mais plus lorsqu'il était présent, c'est le boulanger qui m'assistai un peu dans la tâche.
À tel point que lorsque vient le moment de réceptionner les commandes il n'est là quand de très rare occasion. J'ai désormais mes propres clefs de la boulangerie.
J'ai désormais 16 ans. Un recrutement à lieu dans la ville dans une semaine. Je vais y postuler pour vivre le rêve de mon père ! J'ai hâte ! J'espérai pouvoir faire avancer cette semaine en instant.
Mais j'ai surtout extrêmement peur de la réponse de ma mère ...
'Je leur en parlerait ce soir. Quand je reviendrai du travail.Je dois pour la convaincre. Mon père sera facile c'est sûr. Ma mère par contre ...'
*Pom Pom*
Lors de ma tentative d'auto motivation. Une palpitation prend place dans tout mon corps. Je tente de me focaliser dessus, je la sens mieux mais elle ne prend pas en force, ni ne réduit. J'attends un peu. Mais rien. Puis je le mets sur le compte de l'anticipation. Je décide de mettre fin à cet état amorphe.
*Pom ... Pom*
'Anticiper ne sers à rien je peux faire ce que je veux mais tout ce décidera ce soir.'