Je me réveille tout les jours avant les premiers rayons de soleil. Et même si il s'agit d'un jour spécial pour moi, aujourd'hui n'est pas différents.
Un rythme que mon corps à appris à avoir me permets malgré l'heure matinal, de sortir de mon lit, me rassasier rapidement, sortir, faire mes ablutions dans un passage d'eau et partir pour la boulangerie en une poignée de minutes.
J'y arrive et le boulanger, un homme petit (au moins plus petit que moi) mais musclé (bien plus que moi). M'y attend.
"- Toujours en avance à ce que je vois.
- Un jour un homme m'a promis de me pétrir aussi fort que son pain si je fais l'erreur de venir au moins juste à l'heure à un rendez-vous."
Un sourire amusé ce glissa sur nos lèvres. Mais malgré ce sourire je me souviens encore de la peur qui s'est accroché à moi la première année où j'ai commencé à travailler avec lui. Je suis sûr qu'il l'aurait fait. 'Et pas qu'une fois si nécessaire j'en suis sûr.'
"- Vas tu me faire croire que ta vie est rythmée par la peur ?
- Uniquement mon réveil."
Après quelques soufflement de nez. Le boulanger approcha d'un pas sûr puis me sera la main.
"- Bon anniversaire mon grand ! Sache que travailler avec toi me fais plaisir et si tu changes d'avis je pourrais te prendre comme apprenti.
- Je-" 'Quoi ? Où il veut en venir' "Je ne comprends pas ? Si je change d'avis sur quoi ?"
Son rire grave raisonna dans la rue. Quelques instants, et après une remarque sur l'étroitesse d'esprit des plus jeunes, il décida de laisser tomber un suspense interminable qu'il était clairement seul à apprécier.
"- Je t'ai vue parler avec le recruteur pour l'armée du pays la dernière fois qu'il est venu, et je sais qu'il revient dans une semaine. D'autant que tu m'as parlé de l'amour de ton père pour eux.
- 'Si je veux te parler de mon père je n'ai pas le CHOIX de te parler de son amour pour l'Armée' "Oui mais qui te dis que je veux m'y inscrire moi aussi, c'est mon père qui les aime pas moi.
- Peut-être mais tu les respectes, bien plus que tu veux bien l'avouer.
- Je ne -
- Mon garçon après tout ce temps, accepte de ne mentir à personne pas même à toi même. Ça n'a pas d'importance. Sache juste que tu peux mener bien d'autres combat. C'est peut-être moins glorieux mais même un boulanger combat contre la faim.
Et ce n'est qu'un groupe constitué d'hommes et de femmes comme les autres. Ils font des erreurs, et des choix. Tu n'as pas besoin d'être un soldat pour être un héros et souvent les héros finissent enterrés.
Et l'armée est loin de n'avoir que des héros. Sinon ça fait bien longtemps qu'on l'aurait enterrée.
- Je ... - ... Je veux y aller malgré tout. J'en ai besoin. Il en a besoin ... Je sens que je dois le faire ! Pour moi ! Pour lui aussi et pour ma mère aussi. La paille est bonne.
- Lorsque tu rentres dans l'armée, elle n'est pas la seule à payer, tu payes aussi, et les personnes que tu aimes aussi. Mais je ne t'empêcherais pas d'y entrer, c'est ton choix. Sache juste que si il n'est pas trop tard je serais là pour t'offrir une autre solution.
- Je ..."
Après plusieurs secondes sans ne savoir quoi dire la langue. Moi ne sachant quoi dire. Lui avec un regard mélangeant de la sincérité, de l'inquiétude, et de la patience. Ma langue fini par se dénouer.
"- ... Merci ...
- Ne me remercie pas je n'ai rien fait. Ce choix est le tiens et j'espère qu'il sera le bon."
Peu après que la discussion s'achève on commença à s'atteler à la réception des livraisons. Il m'aida sur le début puis partie s'occuper de sa pâte. Me laissant finir seul.
Malgré le fait qu'il ne m'ai pas aidé sur tout le travail. Je finis ma tâche en milieu de matinée. Puis au lieu de me faire travailler sur les ventes jusqu'au milieu de l'après-midi comme il avait commencé à le faire ressèment, il me libéra pour profiter de mon anniversaire.