Download Chereads APP
Chereads App StoreGoogle Play
Chereads

Myrandis- L'Âme de la Terre

🇫🇷SemT
14
chs / week
The average realized release rate over the past 30 days is 14 chs / week.
--
NOT RATINGS
90
Views
Synopsis
Myrandis : L'Âme de la Terre raconte l'histoire de la naissance d'un héros, l'espoir de la survie d'un royaume, et l'éveil d'un pouvoir ancien, forgé dans la terre, la magie et le sacrifice. Imaginez une forêt légendaire, Ygwald, au cœur d'un royaume mystique, Ambeor. Après des siècles de paix fragile, Sylëa, la déesse endormie dans l'arbre sacré Ylvasil, fait un rêve inquiétant : une ombre menaçante plane sur son peuple. Pour protéger la forêt et son royaume, elle invoque Gaëlharn, l'esprit primordial de la Terre. Sa mission ? Trouver un héros capable de porter une arme légendaire, forgée dans la magie, le sacrifice et l'essence même du monde : Tellus Anima. Ce héros devra surmonter des épreuves, rassembler des alliés improbables et affronter des forces qui dépassent l'imagination... Devenir le premier Guide de la Forêt, ou tout perdre.
VIEW MORE

Chapter 1 - Prologue I- Les Ombres Futures

Partie I : Le voile ténébreux. 

 Au cœur de la forêt, là où la lumière du jour ne parvenait jamais à percer et où les ombres dansaient perpétuellement sous les canopées des arbres géants, un être ancien et majestueux reposait : Ylvasil, l'arbre divin. Il s'étendait comme un pilier vivant, ses racines traversant les couches du monde en s'enfonçant profondément dans la terre, sanctuaire de Gaëlharn. Son tronc colossal s'élevait comme une montagne végétale. Ce sanctuaire vivant, vénéré depuis des millénaires, était le centre spirituel et physique de la forêt, le cœur battant de tout ce qui y vivait. 

Sylëa, la grande déesse de la forêt, sommeillait depuis des siècles au cœur de cet arbre. Sa conscience fusionnée avec les racines et les feuilles, elle ne faisait plus qu'un avec Ylvasil. Elle était devenue l'essence même de la vie. Son esprit et son pouvoir désormais ancrés dans chaque fibre de la nature elle-même. 

Bien que son peuple composé : d'elfes sylvestres, d'hybrides, et d'humains la croyait morte depuis des siècles. Sylëa n'avait jamais cessé de veiller. Elle était l'âme des feuilles, le souffle du vent, la vie pulsant dans la sève des arbres. Son pouvoir sur la forêt, depuis qu'elle ne faisait qu'un avec celle-ci, protégeait le pays de toute menace. Mais elle ne pouvait agir directement sur les humains, les autres créatures ou même la terre ; ses pouvoirs ne s'exprimaient que par les murmures du vent, le frémissement des branches, ou l'éclat des feuilles sous le soleil. Et pourtant, quelque chose venait de changer. 

Un songe à l'allure de prophétie. 

 C'était la première fois qu'elle rêvait depuis qu'elle s'était jointe à Ylvasil. 

  La forêt était en flammes. Des cris désespérés résonnaient, et l'air était lourd de de fumée, âcre et suffocante. Des pleurs, des sanglots, une terreur palpable se répandaient parmi les arbres. Eux qui autrefois touchaient le ciel, s'effondraient en un fracas assourdissant, leurs troncs réduits en cendres. Des animaux paniqués couraient dans toutes les directions, leurs cris de terreur résonnant comme un écho funeste. La fumée montait en spirales sombres et ramenait l'obscurité sur la forêt. 

Sylëa, impuissante, observait l'horreur qui se déployait devant elle ; les flammes engloutissaient la vie qu'elle avait juré de protéger.  

Puis, au-dessus de la forêt, une ombre se dessina. Elle était loin, très loin. Elle n'avait pas de forme, juste une présence sombre, froide, et lointaine. Un voile de ténèbres sans mesure, plus vaste que la forêt elle-même, qui planait sur tout le pays, le monde même. 

Et pourtant, au moment où la forêt semblait prête à s'effondrer, un éclair brillant perça ce sombre fantôme, une lumière, aussi pure qu'une étoile dans une nuit sans fin. Elle jaillit comme un rayon puissant, qui transperça l'obscurité et illumina tout le pays. 

Ce n'était ni une arme, ni une créature, mais un espoir. Chassant l'ombre par la force de sa pureté et ainsi brisa sa sombre domination sur le monde. 

 Sylëa revint de ce rêve, le cœur lourd d'une terrible certitude : un grand danger menaçait la forêt, son peuple, et peut-être même le monde entier. Cette lumière qu'elle avait vue, ce faisceau d'espoir, devait être retrouvée. Si cette menace n'était pas stoppée à temps, elle détruirait tout ce qu'elle a pu préserver durant ces derniers siècles. Sylëa ne désirait pas revivre la Guerre du Feu. Revoir son peuple anéanti et dévasté, et elle savait que cette menace, bien que floue, devait être stoppée avant qu'elle ne détruise tout. 

 La déesse savait qu'elle ne pouvait affronter seule cette menace. Bien qu'elle étendait sa puissance à travers toute la forêt, elle restait limitée. Son essence divine n'agissait que par des signes subtils : le vent, les murmures des feuilles, les ombres dansantes.  

Elle tourna son esprit vers Gaëlharn, un être dépassant Hommes et Dieux, il était l'essence de la terre, de la nature et des premières formes de vies elles-mêmes, lui : l'entité primordiale de la terre. Il était là depuis l'aube des temps, bien avant même que les dieux ne dominent Myrandis. Son était pouvoir infini et ancré dans la terre. Gaëlharn n'agissait jamais directement, il influençait les événements, guidait les âmes et les destins sans jamais se montrer. C'était une présence calme, inaltérable, et profondément sage. 

 Sylëa pria pour qu'il l'entende, car seule sa sagesse pourrait l'aider à comprendre ce qu'elle avait vu. Elle savait qu'il était le seul capable d'appréhender cette menace qui planait sur eux. 

Les racines d'Ylvasil se tendirent, plongeant plus profondément encore dans le sol telle une main gigantesque cherchant à attraper la terre elle-même. Gaëlharn était là. Sa silhouette imposante flottait dans l'air, massive et indestructible, immobile comme une montagne. La terre tremblait en sa présence. Une vibration sourde parcourut la forêt entière et celle-ci s'inclina en silence. Les créatures, des plus petites aux plus grandes, s'immobilisèrent, en sentant sa force ancienne se manifester. 

 L'entité, un titan fait de roche, de mousse et de terre. Son visage, s'il en avait un, était calme, insondable, marqué par l'éternité. Lorsque sa voix résonna, ce fut la terre elle-même qui parlait, chaque mot vibrant dans les racines et les pierres. 

 — Qu'est-ce qui trouble ton esprit, Sylëa ?demanda-t-il, sa voix profonde résonnant dans le cœur du monde. Je ressens une perturbation. Tu as vu quelque chose ? 

 La déesse sentit son essence se tendre vers lui.  

— Oui, Gaëlharn. Un danger approche. Une ombre plane sur la forêt et elle n'est pas seule. Elle détruira tout, répondit Sylëa, son ton empreint de gravité. J'ai vu la fin de notre peuple, une menace que je ne peux encore saisir pleinement. Mais j'ai aussi vu cette lumière. Une lueur d'espoir, assez puissante, mais je ne sais pas d'où elle viendra. Il faut nous préparer. 

 Gaëlharn resta silencieux, ses pensées profondément ancrées dans la terre. Puis, après un moment de réflexion, il reprit : 

— Ce que tu as vu n'est pas une simple menace pour la forêt, c'est une menace pour l'équilibre du monde. Une force ancienne, née des ombres, cherche à consumer ce qui est pur et vivant.  

 Sylëa frissonna. 

— Alors que devons-nous faire ?  

— Il existe une solution, répondit-t-il. Une arme capable de contenir mon pouvoir et le tien. Il y a longtemps, dans les terres d'Armathun, j'ai observé un artéfact capable d'accomplir de telles prouesses. Une lance, forgée dans les cieux eux-mêmes, capable de calmer les tempêtes comme de les provoquer. Nafat Asama le souffle des cieux, fut forgée par les anciens, ceux qu'on appelle aujourd'hui : dieux, avec l'aide de l'entité primordiale du vent, Asmāran. Cependant, une légende dit qu'elle a été perdue et qu'elle ne sera retrouvée que par un héros digne de porter son fardeau. 

— Et comment pouvons-nous retrouver cette arme ? 

Gaëlharn resta silencieux un instant, puis expliqua que pour créer une telle arme, il fallait combiner trois éléments rares. 

— Nous ne la retrouverons pas. Celle-ci ne peut être utilisée que par les fils du vent. Mais la nôtre doit être forgée, ici même, dans cette terre.  

Elle naîtra à partir du bois sacré d'Ylvasil, imprégné de ton essence Sylëa. D'un minerai ancien, chargé de la puissance d'une déesse et de l'énergie du maître de la terre, profondément enfoui sous l'arbre divin. Mais seul le souffle d'un dragon du nord pourra forger cet alliage. Nous créerons ainsi l'arme capable de contenir ces pouvoirs. Une arme aussi puissante n'est rien sans un porteur digne et surtout capable de la brandir sans être submergé par son pouvoir, ajouta Gaëlharn. J'ai remarqué un jeune homme, un enfant de la forêt. Il n'est pas encore prêt, mais il pourrait le devenir.  

Cela faisait des années que Gaëlharn observait le jeune Kaelan, un enfant du village de Dorwyn. Caché au plus profond de la forêt, ce petit hameau était totalement coupé du reste du monde. 

 Orphelin, élevé par son grand-père, il avait grandi entourer d'une magie ancienne et rare, celle de la terre antique, il possédait une affinité naturelle pour ce pouvoir. 

Kaelan était un jeune homme au regard vif, intelligent, mais il n'était pas un héros, encore moins un guide. Pragmatique, parfois sarcastique, il portait en lui un mélange de détermination et de doute. 

 Kaelan n'était pas guidé par la pureté ou le bien, mais par son désir de réussir, de parvenir à ses fins. Il était calculateur, parfois manipulateur, mais sans aucune malveillance. Il n'avait pas encore compris sa propre force, mais Gaëlharn savait que ce garçon, possédait la résilience et la force intérieure qui, si correctement orientées, pourrait faire de lui un héros digne de cette mission. 

Gaëlharn le savait : cet enfant était un guerrier, mais un guerrier sans cause. Un homme de terre, un bâtisseur, mais pas encore un héros Il doit devenir plus fort, pensa Gaëlharn. Il doit forger son destin. Je lui montrerais le chemin, afin qu'il puisse guider à son tour les peuples, comme d'autres avant lui. 

Partie II : Un guide. 

Et ainsi, dans le monde des rêves, Gaëlharn apparut à Kaelan. 

Le jeune homme se retrouva dans un lieu étrange, une clairière entourée d'arbres immenses, leurs racines tordues comme des bras tendus vers lui. Il se tenait seul, une brume épaisse flottant autour de lui. Une voix, profonde et calme, s'éleva, brisant le silence. 

— Viens, jeune Kaelan, dit la voix, comme un souffle venu du cœur de la terre. Je suis la terre elle-même. Tu n'as pas choisi d'être ce que tu es, mais tu es destiné à un grand rôle, nous t'avons choisi. Un duel t'attend, une épreuve de force, mais aussi de volonté. Si tu réussis, tu pourras continuer ta vie comme tu l'entends. Si tu échoues, tu devras accepter la mission que je te confie.  

 Kaelan, pris de court, sentit un frisson de terreur parcourir son échine.  

— La terre ? Elle-même ? Je n'y comprends rien, murmura-t-il. Mais si c'est un rêve... j'accepte le défi, je n'ai pas l'air d'avoir le choix de toutes façons. 

Le duel commença, un combat dans lequel Kaelan, effrayé mais déterminé, sans comprendre vraiment pourquoi, se retrouva face à une force qui le mettait à l'épreuve à chaque instant. Il affronte une manifestation de la terre elle-même. Des racines massives surgissent du sol, des pierres tourbillonnaient autour de lui, menaçant de l'écraser. Mais Kaelan, bien que hésitant, sentit une force familière l'envahir. Chaque fois qu'il tombait, la terre semblait le relever. Chaque coup qu'il portait était accompagné d'une puissance qu'il ne comprenait pas encore. 

À chaque mouvement, il sentait la puissance du sol sous ses pieds, comme si la terre elle-même le soutenait.  

 Il se battait avec une force qu'il ignorait posséder, et, à la fin, Gaëlharn se tut. 

 — Tu es prêt, dit-il simplement. Le destin de la forêt, et peut-être du monde, repose désormais sur tes épaules. Tu devras partir, trouver l'âme de la terre, tu devras rencontrer des compagnons et forger cette arme. Mais n'oublie pas : le chemin sera difficile. Tu devras devenir plus fort à chaque instant, Kaelan. 

Le lendemain, Kaelan se réveilla en sursaut, le cœur battant la chamade.  

— Ce rêve... c'était trop réel, "guide", "la terre", "une mission" ? Je n'y comprends rien à tout ça. 

 Il se précipita hors de son lit et alla trouver son grand-père, le chef du village. Ce dernier, un homme sage et réfléchi, écouta son petit-fils avec attention. 

—Tu as vu ce rêve, Kaelan. Tu ne peux pas l'ignorer. Ce que tu as vu n'est pas un simple rêve, dit-il d'une voix profonde. C'est un appel. Tu dois le suivre. Il est temps pour toi de quitter ce village. Pour la première fois tu vas découvrir le monde que nous t'avons caché. Il est temps de voyager. 

Le vieux chef posa une main lourde sur l'épaule de Kaelan. Je sais que ce n'est pas ce que tu voulais, mais il faut le faire. 

 Il comprenait. Il savait que son petit-fils ne pouvait ignorer ça, même si Kaelan lui ne comprenait pas pleinement l'ampleur de sa mission.  

 Le jeune homme, de nature silencieuse, toujours stoïque, sentit au fond de lui qu'il ne pouvait pas ignorer cette mission. Lui qui à toujours voulu voyager, c'était l'occasion qu'il avait toujours secrètement espérée : une mission qu'il ne souhaitait aucunement lui ouvrit une porte. Lui qui n'est jamais sorti de son village, ne connaissant rien du monde, va enfin découvrir celui-ci. 

 Dans l'ombre, Gaëlharn et Sylëa observaient les événements se dérouler.  

 — C'est le bon choix ? demanda Sylëa, le regard perçant. 

— Il doit le devenir, répondit Gaëlharn. Je le guiderai, de loin, sous diverses formes. Mais il doit faire ses propres choix. 

— Et que doit-il accomplir ? Demanda Sylëa, impatiente. 

Gaëlharn répondit :  

— Il doit être l'intermédiaire entre le monde et l'extension de mon âme. 

— Il sera le premier guide depuis la guerre. Depuis le début de cette ère, "l'ère des trois branches", aucun guide n'est apparu. Il est temps que cela change conclut Sylëa, un léger sourire aux lèvres. 

 Le destin de Kaelan est désormais scellé. Il n'est plus simplement un jeune homme d'un village caché au fond de la forêt. Il est devenu celui choisi par la forêt elle-même.