La famille Harris n'avait pas de calèche privée. Le plus qu'ils avaient fait, c'était utiliser le transport local qui circulait deux fois par jour depuis le village où ils vivaient, jusqu'au village suivant et les autres villes où il fallait changer de calèche.
C'était une raison pour laquelle Madeline, comme Beth, semblaient regarder par la fenêtre avec des yeux impatients, et cela incluait Mme Harris.
Madeline, assise à côté de Beth, regardait à l'extérieur de la fenêtre les arbres qui défilaient les uns après les autres. Le ciel était devenu sombre deux heures plus tôt, à cause de cela c'était juste leur calèche qui avait des lanternes fixées qui produisaient de la lumière dehors, ainsi que d'autres calèches qui étaient soit devant eux, soit derrière eux en direction du château qui émettait de la lumière des lanternes.
La jeune fille continua à regarder à l'extérieur de la petite fenêtre jusqu'à ce qu'elle entende son père dire,
"Les Hamptons ont été invités ?"
"Ils ont été invités," c'était leur mère qui répondit, elle qui était assise droite et digne, comme si elle essayait de répéter comment se reposer alors qu'elle portait elle-même une robe en soie, "Mme Hamptons n'arrêtait pas de parler de cela dans chaque conversation avec tout le monde qu'elle rencontrait comme si le Roi était venu l'inviter personnellement. Elle voulait faire savoir à tout le monde que sa famille était spéciale; donc, je me suis assurée de lui dire, et à certains d'entre eux que le Roi nous avait invités au bal aussi."
Beth et Madeline sourirent aux paroles de leur mère qui avait froncé les sourcils en les disant. Leur père dit, "Je suis sûr que tu as fait ça, ma chère."
Beth gloussa pour dire, "C'est le Roi alors tout le monde ne peut pas attendre de montrer qu'ils ont été invités au château."
"C'est vrai," dit leur père, "Ce doit être la toute première fois que le Roi décide d'inviter des gens comme nous," des gens qui manquaient à la fois d'argent, ainsi que de statut, avaient toujours été séparés des gens riches.
"Pensez-vous que le Roi est un homme bien, papa ?" Beth demanda à son père.
"C'est difficile à dire," murmura son père puis ajouta, "Une fois que nous atteindrons le château, assurez-vous que vous, les filles, restez ensemble. Nous avons vu le château seulement de loin. Je ne voudrais pas que mes filles se perdent et que votre mère ou moi devions vous chercher plus tard, inquiets."
"Et ne causez pas d'ennuis," ajouta leur mère pour que les deux jeunes filles acquiescent de la tête, "J'ai entendu dire que le château est vaste. Aussi grand que le village," dit leur mère ce qui amena leur père à continuer la conversation mais Madeline ne l'écouta pas. À la place, elle tourna la tête pour regarder à l'extérieur les arbres.
Comme ils se rapprochaient du château, ils pouvaient en apercevoir des éclats de loin, et ils continuaient de rouler dans la calèche. Elle serra le masque qui était dans sa main. C'était un bal masqué. Si ce n'était pas pour le bal et l'insistance de Beth de vouloir y assister ce soir, ils n'auraient pas eu l'opportunité de porter de telles robes ou d'aller en calèche maintenant.
Quand la calèche passa à travers les grands piliers, Madeline regarda les feuilles et les lierres qui décoraient les portes. Le terrain était vaste avec des arbres et des jardins qui étaient beaux comme on pourrait imaginer le paradis. Comme Madeline, il y avait des hommes et des femmes qui étaient occupés à regarder leurs alentours.
Madeline prit son masque qui était doré en couleur, le nouant autour de son visage avant qu'ils n'atteignent l'entrée du château.
La calèche finalement s'arrêta et la porte de la calèche fut ouverte pour que M. et Mme Harris descendent d'abord, suivis de Beth où elle devait faire attention de ne pas marcher sur sa robe. Deux serviteurs vinrent en avant pour arranger sa robe une fois qu'elle avait descendu avant de se déplacer pour aider Madeline.
"Merci," Madeline s'inclina devant les femmes de chambre du château après qu'elles l'avaient aidée à arranger sa robe.
Le château était illuminé par des torches de feu, et en ce moment il avait l'air magnifique. Madeline continua à regarder le château qui en vérité était aussi grand que le village où ils vivaient. Chaque personne qui était sortie de la calèche et qui descendait était habillée dans différents matériaux et textures de vêtements qui attiraient le regard.
"Veuillez suivre cette voie mesdames et messieurs," le garde se tenait là guidant les invités qui étaient sortis de la calèche.
Madeline, avec sa sœur, marcha à l'intérieur du château qui avait de larges portes sculptées magnifiquement. Il y avait des peintures sur les plafonds qui s'illuminèrent à la vue à cause du chandelier qui tenait de nombreuses bougies en eux et ces chandeliers suspendus portaient des pierres comme des diamants qui réfléchissaient la lumière autour d'eux. Alors que les élites continuaient à marcher en avant, c'étaient les gens pauvres qui ne pouvaient s'empêcher de regarder les belles choses dont ils étaient entourés.
Quand Madeline et ses parents prenaient leur temps pour regarder leurs alentours, Beth pressa, "Allons à la salle de bal principale," elle remarqua comment les gens qui appartenaient à une classe supérieure ne leur accordaient qu'un regard et montraient le dégoût sur leurs lèvres.
"Regarde ce tableau. De quoi penses-tu qu'il est fait ?" Mme Harris chuchota à son mari.
"Ça devrait être une peinture à l'huile; elles ont encore l'air grasses," répondit M. Harris.
"Vraiment ?" demanda Mme Harris surprise, "Je n'aurais jamais pensé."
"J'ai vu Milton en avoir un de ces tableaux. Ça prend beaucoup de temps à sécher. Ça devrait être très ancien, pourtant. Certains ont d'excellentes qualités," répondit M. Harris à la curiosité de sa femme.
Un des couples qui passaient à côté d'eux se moqua en entendant les Harris parler et Madeline remarqua cela. Elle entendit l'homme dire, "Je ne pense pas qu'il soit difficile de différencier les gens de nous," et la femme sourit avec un rictus. Ses sourcils se rapprochèrent avec la façon dont les yeux les regardaient même s'il y avait des masques sur leur visage.
Madeline connaissait le genre d'endroit où elle et les membres de sa famille étaient venus. Bien que le Roi pour la toute première fois ait invité les villageois et les gens qui vivaient en ville, elle se demandait quel était le motif du Roi en faisant cela.
"Maddie !" Beth l'appela, "Allons-y," donnant un sourire, Madeline marcha à côté de sa sœur, et Beth fit un pas en avant pour qu'elle soit la première à être vue.