Une fraîcheur humide enveloppait Damon et ses compagnons tandis qu'ils s'enfonçaient plus avant dans le labyrinthe souterrain sous Fallbrook. Les flammes de leurs torches dansaient sur les parois luisantes, révélant des stalactites aiguisés, dégoulinant d'eau minérale. Le son de leurs pas résonnait dans les couloirs sinueux, et parfois un bruit furtif faisait tressaillir le groupe. Seraphina avançait en éclaireuse, dague levée, Marisol tenant haut sa lanterne pour éclairer le chemin. Rivan, la lance prête, fermait la marche, tandis que deux villageois courageux — Willa et Jorgen — formaient l'arrière, serrant avec angoisse leurs armes de fortune.
Au centre, Damon sentait vibrer un mélange d'inquiétude et d'urgence. Il faut découvrir l'origine de ces disparitions — et si certains sont encore en vie, les sauver. Il revoyait l'aube grise où ils s'étaient engagés dans ce réseau de grottes, stimulés par des traces et des légendes de disparitions autour de son village natal. Plus ils s'aventuraient sous terre, plus l'air semblait imprégné d'une aura malveillante.
— Cette caverne est plus vaste que je ne pensais, murmura Marisol en s'arrêtant où le tunnel s'élargissait. À leurs pieds scintillait un mince bassin, la lumière de la torche s'y reflétant en vaguelettes argentées. Une odeur de décomposition flottait, triste rappel que quiconque était descendu ici n'en était peut-être pas ressorti.
Rivan effleura le sol glissant du bout de sa lance :
— Attention, c'est traître ici. On continue ?
Damon hocha la tête, refoulant le nœud dans sa gorge :
— Oui. On doit aller au bout.
1. Échos dans l'Obscurité
Ils poursuivirent leur avancée dans un corridor en pente descendante. Des gouttes d'eau tombaient régulièrement, ajoutant un tempo inquiet à l'atmosphère. D'abord, les parois semblaient purement naturelles, mais bientôt on remarqua de fines rainures — comme si quelqu'un, ou quelque chose, les avait sculptées. De vagues marques — symboles ou griffures ? — parcouraient la pierre en motifs spiraux.
Seraphina, fronçant les sourcils, effleura des lignes parallèles gravées dans le roc :
— Ces rayures ne sont pas aléatoires. Peut-être des runes, trop usées pour être déchiffrées.
Marisol approcha sa lanterne :
— Ça pourrait être l'œuvre d'anciens habitants : cultistes, pilleurs de tombes ou autre.
Willa poussa un souffle tremblant :
— Les aînés racontaient que sous ces collines sommeillaient d'anciennes ruines. Je ne pensais pas que c'était vrai.
La torche de Damon vacilla, comme si elle réagissait à l'obscurité épaisse, et il sentit un léger frisson. Il y a ici plus qu'une simple meute d'animaux. Il s'efforça de garder son sang-froid. On a déjà affronté pire. Restons soudés.
2. Une macabre découverte
Arrivés à une bifurcation, le passage se scindait en deux. Un air humide émanait de chaque côté. Damon choisit celui qui montait légèrement, pensant que si quelqu'un avait été entraîné ici, ils chercheraient peut-être un espace moins inondé. Le groupe gravit lentement la pente, veillant à ne pas glisser.
Soudain, Seraphina s'arrêta net :
— Ça sent la charogne, murmura-t-elle en désignant plus loin, où le tunnel débouchait sur une salle basse encombrée de débris.
Damon leva sa torche, et une nausée le saisit en découvrant un amas d'ossements et de lambeaux de vêtements entassés contre la paroi. L'odeur putride saturait l'air.
Willa étouffa un cri, la main sur la bouche. Jorgen, pâle, serra son arc :
— Par les dieux… c'est… ?
Marisol déglutit, la lanterne tremblant :
— On dirait bien des restes humains mélangés à des carcasses d'animaux. Un repaire où l'on s'est nourri de tout et n'importe quoi.
Rivan, contournant délicatement le tas, ramassa un bout de tissu orné d'une petite fleur brodée :
— Ça pourrait appartenir à l'un des disparus. (Son ton était sombre.)
La mâchoire de Damon se contracta. Trop tard pour au moins une personne. Il passa le doigt sur une pièce de tissu, revoyant l'existence paisible de Fallbrook, balayée par une horreur indicible. La colère lui noua le ventre, alimentant l'envie de châtier le responsable.
— On continue, souffla-t-il. Restez aux aguets : ce qui a fait ça ne doit pas être loin.
Tous acquiescèrent, la peur palpable, mais la détermination tout aussi forte. Encore un villageois mort — ou pire. Pas question de laisser d'autres subir le même sort.
3. Murmures dans la Grotte
Depuis cette sinistre salle, un passage étroit remontait. De l'eau ruisselait sur les parois, formant de petites rigoles sous leurs pas. Finalement, ils pénétrèrent dans une anfractuosité éclairée d'une étrange luminescence verdâtre provenant de plaques de mousse phosphorescente. L'effet était irréel : de timides rais d'air pénétraient par une fissure au plafond, chassant à peine l'atmosphère viciée.
Seraphina leva la main :
— Vous entendez ?
Tous retinrent leur souffle. Un murmure — ou un sifflement ? — parvenait d'un coude plus loin. Des syllabes se répercutaient faiblement, un langage guttural à faire dresser les poils.
Rivan serra sa lance :
— On dirait un chant humain, mais… pas tout à fait.
Marisol, reposant sa lanterne sur une roche, dégaina sa lame :
— Si ce sont des survivants, on doit les aider. Sinon… (Elle laissa sa phrase inachevée.)
Damon fit signe de se déplacer sans bruit. Contre la paroi moussue, ils contournèrent le virage. La galerie s'élargit en une caverne éclairée par la mousse. Là, au fond, une silhouette mince : une femme aux cheveux emmêlés, leur tournant le dos. Ses bras levés semblaient invoquer quelque chose. À ses pieds, un monticule d'ossements enchevêtrés.
Le cœur de Damon se serra. Est-ce une villageoise, ou une cultiste ? Son attitude était alarmante, comme si elle communiait avec une force invisible. Le chuchotement résonnait depuis sa gorge, emplissant l'espace.
Aussitôt, elle se raidit, percevant leur présence. Pivotant, elle dévoila un visage creux, des yeux étrangement luminescents, et poussa un grondement sourd. Son bras fin se mua en griffe.
— Reculez ! appela Damon. Vous venez de Fallbrook ? On peut vous aider !
Pour seule réponse, elle émit un sifflement bestial, montrant des dents anormalement aiguisées, puis bondit. Damon eut juste le temps de parer son coup avec sa torche, la flamme léchant sa manche en lambeaux. La femme poussa un cri strident, se repliant.
Willa s'exclama :
— Mon dieu… c'est Marta ! Une des disparues. Elle est… changée.
4. Un combat désespéré
— Marta ! tenta Jorgen, la voix brisée. On te connaît ! Reviens à toi !
Mais la femme — Marta — ne laissa transparaître aucune reconnaissance. Ses yeux brillants paraissaient ensorcelés. Damon réalisa, horrifié, qu'elle était peut-être sous l'emprise d'un sort ou d'une altération.
Seraphina se faufila, cherchant à la neutraliser sans la tuer. Elle feignit une attaque, offrant à Damon l'occasion de désarmer Marta. Mais la force de cette dernière défiait toute logique : d'un revers, elle projeta Damon. Inhumaine…
Marisol et Rivan accoururent. Rivan saisit le bras de Marta en un geste de verrouillage, Marisol plaça son épée pour la coincer. Elle se débattit, hurlant avec fureur. Dans la bousculade, le cercle d'ossements roula au sol. Une odeur âcre se répandit, arrachant un haut-le-cœur à Damon.
Se relevant péniblement, il immobilisa l'autre bras de Marta, qui se tordait, griffant son brassard.
— Marta ! hurla-t-il, espérant percer la folie. Nous sommes de ton village !
Une fraction de seconde, il crut voir un éclair de lucidité dans ses prunelles. Puis elle lâcha un hurlement perçant, claquant des dents. Seraphina jura :
— Tant qu'elle ne se calme pas, on ne peut la maîtriser sans la blesser.
Alors, Marta fut prise d'un violent spasme, haletant comme écartelée entre deux forces. Sa voix rauque finit par lâcher :
— Il… m'appelle… Il… a faim…
Le groupe se figea. Il ? Quelqu'un la contrôle ? Avant d'en savoir plus, Marta se débattit avec rage, échappant à la prise de Rivan. D'un bond vif, elle se rejeta en arrière, atterrissant dans l'ombre au fond de la caverne. Une brève lueur de peine traversa son visage, puis, poussant un cri de détresse, elle disparut par une fente dans la roche.
5. L'arrivée du Prince
À peine Damon se remit-il de cet assaut qu'un tumulte parvint de l'endroit d'où ils venaient. D'autres torches approchaient, des voix inconnues résonnant contre la pierre. La troupe se tint prête, armes levées.
Mais bientôt apparut un visage familier : Maître Grogan, escorté de miliciens de Fallbrook. À leurs côtés, un inconnu — un jeune homme vêtu de cuir de voyage orné de fines broderies argentées, une épée courte à la ceinture. Son port altier trahissait sa noblesse.
Grogan leur fit signe d'approcher :
— Damon ! On vous a suivis après avoir entendu ce cri. Et nous avons… un visiteur venu de la capitale.
Rivan fronça les sourcils :
— Un visiteur… ?
Le jeune homme s'avança, levant une main gantée :
— Prince Lennox, héritier d'Elandris — à votre service. (Son accent trahissait l'éducation de la haute cour.) Je cherchais Damon Blackthorn. Les rumeurs de tes exploits sont parvenues aux oreilles de mon père, et même du roi. Mon père, duc des marches de l'ouest, s'est intéressé à ces histoires de monstres à Fallbrook.
Damon jeta un regard interloqué à Seraphina. Un prince ? Il se rappelait qu'il existait plusieurs princes et maisons secondaires dans la lignée royale, certains parents éloignés d'Alastair. Mais pourquoi s'aventurer ici ?
— Altesse, dit-il prudemment en s'inclinant dans ce lieu exigu. C'est risqué de venir seul en un endroit pareil.
Les lèvres du prince esquissèrent un mince sourire :
— J'ai mes gardes plus haut. En apprenant que vous étiez descendus, j'ai insisté pour vous suivre. Veuillez excuser mon intrusion. (Son regard balaya la scène, heurté par les os épars.) Je tombe à pic — l'horreur semble bien réelle.
6. Un défi royal
Seraphina, rangeant sa dague, fronça les sourcils :
— Toute aide est bonne à prendre, même si on vient de combattre l'une des villageoises disparues. Elle s'est enfuie plus loin dans les souterrains, enragée.
Le prince Lennox hocha la tête, visiblement choqué :
— C'est tragique. Il faut éradiquer cette corruption. (Il redressa les épaules, un air décidé.) Je tenais aussi à constater de mes yeux tes capacités, Damon Blackthorn — mettre à l'épreuve ta renommée.
Damon ressentit une pointe d'agacement. Il nous teste ?
— Altesse, ce n'est pas un tournoi. Nous sommes ici pour sauver des villageois.
Rivan, diplomate, intervint :
— Nous accueillons votre soutien, monseigneur. Mais redoublez de prudence : l'endroit est dangereux.
Le prince acquiesça, un éclat de défi dans le regard :
— Le duché de mon père borde ces collines. Nous sommes impliqués dans la paix locale. Et j'ai beaucoup entendu sur Damon. J'aimerais vérifier la véracité de ces récits.
Damon ravala son irritation. Au moins n'était-il pas hostile comme l'avait été un temps le duc Lennox.
— Bien. Votre lame est la bienvenue. Mais n'oublions pas le vrai but.
7. Une nouvelle poursuite
Réorganisant les effectifs, ils décidèrent de traquer Marta. Grogan et la plupart des miliciens garderaient la zone, sécurisant la voie de sortie. Le prince Lennox insista pour se joindre au groupe central, accompagné d'un de ses gardes — un chevalier impassible muni d'une hallebarde.
— Je saurai me rendre utile, affirma Lennox en tirant son épée courte. Son acier poli, finement décoré, renvoyait la lueur verdâtre de la mousse. Conduis-nous, Blackthorn.
Seraphina et Marisol échangèrent un regard perplexe. Damon se contenta de hocher la tête, avançant. La faille par où Marta s'était échappée forçait à se déplacer en file indienne, l'air y était glacé, imprégné d'un relent de sang.
Bientôt, ils débouchèrent sur un boyau plus large, creusé de stries runiques plus profondes, rappelant celles déjà croisées. Puis, brusquement, le couloir s'ouvrit sur une vaste caverne.
8. Le cœur du repaire
Un silence tomba : au centre de la caverne, un autel de pierre grossier recouvert de tissu en lambeaux. Autour, des symboles barbouillés, apparemment avec du sang séché. Des gémissements se faisaient entendre dans la pénombre — des gens, demi-conscients, attachés ou affalés contre les parois. Le cœur de Damon se serra : voilà donc des survivants.
Seraphina fit signe de se disperser. Ils comptèrent au moins quatre prisonniers encore en vie. Sur eux veillaient trois créatures difformes, mêlant traits bestiaux et humains. Et devant l'autel se tenait Marta, haletante, le regard dément. En apercevant le groupe, elle poussa un sifflement menaçant.
Rivan lâcha un juron.
— On les a trouvés, mais ces abominations ont l'air coriaces.
Le prince Lennox fronça les sourcils :
— Ces monstres sont-ils issus d'une magie atroce ?
Damon, brandissant son épée :
— Marta, on peut encore te sauver. Ne laisse pas la corruption te détruire.
Le visage de Marta se déforma d'un rictus douloureux. Une des créatures se rua sur Damon, et la caverne s'embrasa de cris.
9. L'affrontement et la Confession
Marisol se jeta sur la gauche, parant les griffes d'un monstre. Rivan, de son côté, embrocha un autre adversaire pour protéger un villageois. Seraphina chercha à isoler Marta, souhaitant l'immobiliser sans la tuer, tandis que Damon affrontait la plus imposante des bêtes, masse de muscles griffus.
Quant au prince Lennox, il s'élança avec une aisance surprenante, son épée courte virevoltant selon un style de duel raffiné. Il entailla l'épaule d'une créature, qui rugit de douleur.
— Rendez-vous ! cria-t-il. Au nom de la Couronne, libérez ces gens !
Le monstre, évidemment, ne comprit pas. Damon évita un coup cinglant, puis riposta d'un geste rapide. La bête hurla, saignant d'un liquide noirâtre. D'un coup final, Damon l'acheva, le souffle court.
De l'autre côté, Seraphina tournoya face à Marta, tentant de l'acculer.
— Marta, reprends-toi ! supplia-t-elle, la voix tendue.
Une seconde, le regard de Marta sembla vaciller, avant qu'elle ne fonce à nouveau, crocs dehors. Damon, bondissant depuis l'autre extrémité, l'agrippa au bras, l'empêchant de planter un couteau rudimentaire dans Seraphina. Marta se débattit, des larmes coulant sur ses joues marquées :
— P… pitié… souffla-t-elle, la conscience luttant contre l'animalité. Ne le laissez pas me reprendre…
Le cœur de Damon se serra :
— Qui ça ? Marta, parle !
Elle eut un sanglot rauque :
— Le… Prince…
Ses yeux se révulsèrent, et elle s'évanouit, épuisée.
Prince Lennox, tout près, s'immobilisa, la lame encore levée, les yeux écarquillés :
— Moi ? Cette femme divague, (dit-il, la voix mêlant indignation et trouble) Je n'ai rien à voir là-dedans.
Une stupeur retomba, interrompue seulement par la respiration haletante de chacun. Seraphina, agenouillée près de Marta, vérifia son pouls :
— Elle est vivante, mais ensorcelée. Peut-être a-t-elle confondu… ou déliré.
Le visage du prince se durcit, entre colère et inquiétude :
— Si elle parle d'un autre prince, ou d'un imposteur, je l'ignore. Ne sautons pas aux conclusions.
Damon opinait, l'estomac noué. "Ne le laissez pas me reprendre…" ? Parle-t-elle de Morath, qui se prétend roi, ou d'une autre figure royale ?
10. Au sortir de la nuit
Le combat s'acheva vite : Rivan et Marisol vinrent à bout des monstres restants, et aucun renfort n'apparut. Les captifs, inconscients pour la plupart, furent libérés de leurs liens. Jorgen et Willa, fous de joie, constatèrent qu'au moins quatre disparus avaient survécu. Marta, poignets ficelés avec ménagement, serait ramenée en surface.
— Il faut un soigneur ou un mage pour la guérir, déclara le prince Lennox, grave. Si la malédiction la ronge, on ne peut la laisser ainsi.
Tous décidèrent de quitter la grotte sans s'aventurer plus loin. Grogan et sa milice les attendaient, soulagés de voir des survivants. Une chape de tristesse couvrit néanmoins l'assemblée lorsqu'on apprit la mort probable de plusieurs autres villageois.
Le prince Lennox, demeuré près de Damon, jeta un coup d'œil à Marta, prostrée.
— Cette corruption sévit à travers Elandris. Je m'interroge : un "prince" serait-il vraiment mêlé à cela ? Mon père doit en être averti. S'il s'agit de Morath ou d'un noble renégat, c'est grave.
Damon acquiesça :
— C'est aussi ce que je pense. Les mots de Marta peuvent n'être qu'un délire, mais on ne peut les ignorer.
Leurs regards se croisèrent, un accord tacite se formant : leur alliance, d'abord née de curiosité du prince envers Damon, se muait en un devoir commun. Lennox avait voulu tester Damon, mais la découverte de cette horreur indiquait qu'un péril plus vaste liait Fallbrook aux menées de Morath, voire d'autres puissants.
Alors qu'ils quittaient la grotte, les villageois portaient les blessés avec précaution, la lune voilée par de sombres nuages. Fallbrook était en partie sauvé, mais de nouveaux mystères s'entremêlaient. Seraphina se rappelait sa confession au sujet de Morath. Marta évoquait un "prince" inconnu, et la politique royale s'enchevêtrait avec la magie dévoyée.
En resserrant l'emprise sur sa garde d'épée, Damon prit la résolution de poursuivre coûte que coûte. Une crise était jugulée, une autre pointait déjà. Car si des ennemis évoluaient dans les hautes sphères du pouvoir, il leur faudrait affronter ruse et ténèbres. Pas question de reculer.
La faible clarté du matin enveloppait le groupe. Les cœurs palpitant d'angoisse et d'espoir mêlés, ils réalisèrent que leur combat ne faisait que s'intensifier. La lutte contre la magie pervertie, les tyrans cachés et les ambitions de Morath mettrait à l'épreuve leur solidarité et leur courage une fois encore.