Au cœur de l'Aether, un royaume céleste d'une magnificence inégalée s'étendait sur des plaines lumineuses et des montagnes flottantes incrustées de cristaux d'étoiles. Le ciel semblait s'étirer à l'infini, teinté de nuances d'or, de bleu azur et de blanc éclatant, traversé par des nuées d'oiseaux et de créatures éthérées. Des cascades lumineuses chantaient en descendant dans des bassins sans fond, et les tours de marbre blanc s'élevaient comme des flèches vers un soleil éternel, baignant tout dans une lumière bienveillante mais imposante.
Des cascades lumineuses chantaient en descendant dans des bassins sans fond, et les tours de marbre blanc s'élevaient comme des flèches vers un soleil éternel, baignant tout dans une lumière bienveillante mais imposante
Le Palais d'Aetherion, le centre de ce royaume, était un chef-d'œuvre architectural. Construit à partir de l'Aurorium, un matériau cristallin reflétant la lumière, il brillait d'un éclat transcendant. Chaque tour et chaque mur était gravé de runes célestes, formant des motifs en perpétuel mouvement, et les jardins suspendus regorgeaient de fleurs et de plantes luminescentes. Le grand portail, gardé par des statues vivantes de lions ailés, s'ouvrait sur une salle colossale où trônait Alane.
Dans cette pièce royale, les murs brillaient de fresques mouvantes retraçant l'histoire de l'Aether et des élus de l'équilibre
Dans cette pièce royale, les murs brillaient de fresques mouvantes retraçant l'histoire de l'Aether et des élus de l'équilibre. Le trône d'Alane, situé au centre, était sculpté dans de l'Opalis Éternel, une pierre précieuse rare qui irradiait une lumière douce mais imposante. Le trône semblait fusionner avec le sol et les murs, comme s'il faisait partie intégrante du royaume lui-même. Les marches menant au trône étaient bordées de flammes dorées flottant en apesanteur.
Alane, assis sur ce trône, n'était plus l'être qu'il avait été sur terre. Il avait maintenant l'apparence d'un roi céleste divin, sa peau légèrement luminescente et ses yeux brillant d'un éclat doré. Une armure éthérée, gravée de symboles célestes, épousait son corps, et une cape de lumière semblait flotter derrière lui, mouvante comme une aurore boréale.
Une armure éthérée, gravée de symboles célestes, épousait son corps, et une cape de lumière semblait flotter derrière lui, mouvante comme une aurore boréale
À ses côtés se tenait Ryko, un chien céleste, gigantesque et majestueux, recouvert d'une armure ornée de plumes et de cristaux. Ses yeux brillaient d'un bleu intense, et il semblait surveiller la pièce avec une intelligence surnaturelle.
Derrière lui se tenaient ses six nouveaux lieutenants, chacun incarnant une force de l'Aether :
Minerva, la chef spirituelle, une femme d'une sagesse insondable avec des ailes d'or et une robe scintillante. Elle portait un bâton gravé de runes.
Lumina, l'invocatrice, une jeune femme gracile, entourée de cercles lumineux en constante rotation, représentant les créatures qu'elle pouvait appeler.
Raiden, l'assaillant, un guerrier imposant vêtu d'une armure lourde et tenant une épée massive qui semblait crépiter d'électricité céleste.
Jain, la paladine, resplendissante dans une armure immaculée, avec un bouclier rayonnant d'une énergie protectrice.
Ehren, le moine, un homme au crâne rasé, vêtu d'une tunique simple mais irradiant une force tranquille. Ses mains étaient entourées d'auras lumineuses.
Celestia, l'ange, une femme d'une beauté éthérée, ses ailes argentées déployées et une aura apaisante entourant sa personne.
Alane se leva de son trône, Ryko à ses côtés. Sa voix, puissante et résonnante, emplit la salle.
« Le temps est venu. Nous avons suffisamment attendu et préparé. La guerre des dimensions est imminente, et nous devons agir. »
Ses lieutenants s'agenouillèrent devant lui, prêts à recevoir ses ordres.
« Ce traître d'élu de l'équilibre, » dit-il en crachant ces mots, « et son vieux reptile... Ils paieront pour leurs crimes contre l'Aether. Mais ce n'est pas encore notre priorité. L'équilibre du multivers ne peut pas être laissé entre les mains de ceux qui l'ont trahi. Nous devons prendre les choses en main. »
Minerva prit la parole d'une voix douce mais assurée : « Seigneur Alane, votre retour marque le renouveau de l'Aether. Nous sommes prêts à suivre votre volonté. »
Flashback : Le Passé d'Alane
Le regard d'Alane s'assombrit, et ses souvenirs l'envahirent.
L'Aether avait été créé par un ancien élu de l'équilibre, un refuge pour ses semblables et leurs peuples. Ce lieu était un sanctuaire, protégé par un œil mystique que seuls les élus pouvaient comprendre. Les parents d'Alane, roi et reine de l'Aether, avaient été chargés de protéger cet artefact.
Un jour, Astral, l'ancien élu corrompu, apparut dans l'Aether. Sous l'apparence d'un élu de l'équilibre, il manipula les guerriers célestes, semant la discorde. Certains succombèrent à ses paroles, croyant qu'un faux élu viendrait détruire leur monde. Une révolte éclata, et la guerre embrasa l'Aether.
Les parents d'Alane, voyant que tout espoir était perdu, décidèrent de sauver leur enfant. Ils inscrivirent un sceau royal sur son corps, preuve de sa lignée, et l'envoyèrent sur Terre à travers un portail.
Pendant ce temps, Astral manipula davantage les esprits faibles. Les guerriers célestes qui restèrent fidèles furent massacrés, et le culte des élus de l'équilibre fut éradiqué. Célestion, témoin de ce carnage, affronta Astral dans un duel titanesque, mais il fut vaincu. Dans sa défaite, Célestion se divisa en trois entités : une fidèle aux élus, une neutre, et une corrompue par la haine des élus.
L'Aether se fragmenta, et les peuples se divisèrent en factions opposées, sombrant dans le chaos.
Alane serra le poing, son aura céleste vibrant d'une puissance contenue.
« Tout cela prendra fin sous mon règne, » déclara-t-il. « Nous ne laisserons pas l'histoire se répéter. Les élus de l'équilibre sont une erreur, une faiblesse. »
Il se tourna vers ses lieutenants. « Préparez-vous. Nous allons restaurer la gloire de l'Aether. Et si quelqu'un s'y oppose... qu'il soit brisé. »
Ryko grogna, approuvant silencieusement. Les lieutenants s'inclinèrent une dernière fois avant de disparaître pour exécuter les ordres de leur souverain.
Au loin, dans les vastes plaines célestes de l'Aether, un vent étrange soufflait, comme si même ce monde parfait pressentait une guerre imminente.
***
La ville de Caldwell, autrefois prospère et pleine de vie, était désormais plongée dans un chaos indescriptible. Les rues pavées étaient brisées, les maisons en bois et pierre réduites à des tas de débris. Des flammes crépitaient dans l'air, tandis que des hurlements résonnaient, mêlant terreur et douleur. Partout, les villageois fuyaient ou tentaient désespérément de défendre ce qu'il leur restait. Des enfants pleuraient, cachés sous des chariots renversés, tandis que les adultes s'armaient de ce qu'ils pouvaient : fourches, marteaux ou simples bâtons.
Des enfants pleuraient, cachés sous des chariots renversés, tandis que les adultes s'armaient de ce qu'ils pouvaient : fourches, marteaux ou simples bâtons
Les virus, des entités cauchemardesques issues de la corruption du Warden, envahissaient tout. Chaque virus semblait être une manifestation unique de l'imparité, violant les lois naturelles par leur simple existence. Certains avaient des formes insectoïdes, rampant avec des pattes chitineuses hérissées de pointes. D'autres ressemblaient à des masses amorphes et gluantes, se traînant sur le sol et dévorant tout sur leur passage.
Sur les remparts de la ville, des aventuriers et des chevaliers, portant les insignes de Caldwell, se tenaient fermement, défendant leur position
Sur les remparts de la ville, des aventuriers et des chevaliers, portant les insignes de Caldwell, se tenaient fermement, défendant leur position. Un aventurier agile, équipé de dagues enchantées, bondissait de mur en mur, frappant un virus tentaculaire qui crachait un liquide noir corrosif. Le monstre s'effondra en un tas de chair informe, mais pas avant qu'une de ses tentacules ne s'enroule autour d'un autre combattant, le tirant dans sa gueule hérissée de dents.
« Non ! » hurla un chevalier, se ruant à son secours. Trop tard. Le virus déchiqueta le malheureux, le sang jaillissant en gerbes noires et rouges. En quelques instants, le corps du villageois dévoré se transforma, ses os craquant et sa chair se tordant. Il se releva, maintenant l'un des leurs, un virus humanoïde avec des crocs démesurés et des griffes acérées.
Les créatures protectrices, les Aegis, flottaient au-dessus du sol, leur lumière bleue et blanche formant des barrières éthérées. Ces champs protecteurs repoussaient temporairement la corruption, mais les virus s'adaptaient rapidement, attaquant les champs avec des projections de leur propre matière infectieuse. Un Aegis invoqua une lame d'énergie et trancha un virus à la forme serpentiforme, mais fut bientôt submergé par une vague d'ennemis.
Au bout de plusieurs minutes de combat, un rugissement monstrueux ébranla les remparts. Devant la porte principale de Caldwell, le sol se fissura et un virus colossal émergea. Sa forme était indescriptible : un amalgame de chair, de métal et de matière noire visqueuse. Des têtes humaines déformées semblaient pousser sur sa surface, criant et se tordant, tandis que des bras gigantesques, griffus et couverts de pustules, frappaient le sol, envoyant des ondes de choc.
Les chevaliers sur les remparts hurlèrent des ordres. « À vos positions ! Protégez les portes ! » Des archers tirèrent des flèches enflammées, qui se plantèrent dans la masse, mais le monstre continuait d'avancer, insensible aux dégâts. Le désespoir s'abattait sur les défenseurs.
Puis, soudain, tout changea.
Un éclair d'émeraude fendit l'air. En un instant, la créature géante s'arrêta, son bras massif sectionné d'un coup net. Une lame d'émeraude scintillante tournoya dans les airs avant de revenir dans la main de son propriétaire. Lorsque la poussière soulevée par l'explosion se dissipa, une silhouette imposante apparut, debout sur une tour effondrée.
C'était un héros de la Légion d'Obsidienne, une figure aussi majestueuse que terrifiante.
Son armure d'un argent poli, ornée de reflets émeraude, semblait irradier une aura protectrice et inspirante. Chaque plaque d'armure était finement gravée de runes anciennes, pulsant doucement avec une lumière verte. Ses épaulières étaient imposantes, décorées de motifs évoquant des dragons et des écailles. Une cape éthérée, d'un vert lumineux, flottait derrière lui, donnant l'impression qu'elle était faite de vent solidifié.
Son visage, bien que jeune, était marqué par la détermination. Ses cheveux hérissés, d'un vert vif, semblaient presque faits de filaments de magie pure, et ses yeux brillaient de la même teinte, transmettant une force et une sérénité inébranlables.
Dans chacune de ses mains, il tenait une épée émeraude. Ces lames, scintillant avec une puissance contenue, semblaient être une extension de son propre être, capables de trancher à travers tout. Elles vibraient légèrement, comme impatientes de goûter à la chair des ennemis.
Elles vibraient légèrement, comme impatientes de goûter à la chair des ennemis
Le héros, sans un mot, sauta de la tour, atterrissant devant le virus colossal. Il croisa ses épées et, d'un mouvement fluide, les écarta, libérant une onde d'énergie d'un vert éclatant. L'onde faucha les créatures autour de lui, réduisant la corruption environnante en cendres.
« Reculez, citoyens de Caldwell. Laissez cela à la Légion d'Obsidienne, » déclara-t-il d'une voix forte, résonnant comme un glas pour les ennemis.
Le virus géant rugit, tentant de frapper le héros avec son bras restant. Mais le chevalier d'émeraude esquiva avec une vitesse déconcertante, bondissant en l'air et tranchant le bras d'un seul coup. En retombant, il planta ses deux lames dans la créature, libérant une explosion d'énergie émeraude qui la pulvérisa.
Les défenseurs, médusés, regardèrent le héros se redresser, sa cape flottant majestueusement derrière lui. Il se tourna vers eux, levant une lame scintillante.
« Caldwell ne tombera pas. Pas aujourd'hui, et jamais tant que la Légion d'Obsidienne veillera ehehe. »
Un cri d'espoir jaillit parmi les survivants. Les chevaliers et aventuriers, galvanisés, reprirent leurs positions avec un courage renouvelé. Mais au fond de leurs cœurs, ils savaient que la bataille était loin d'être terminée.
***
Au cœur du noyau terrestre, dans une chaleur écrasante où aucune vie normale ne pourrait survivre, une silhouette humaine se tenait enfermée dans un cocon de magma incandescent. Ce cocon, sculpté par des forces millénaires, pulsait doucement au rythme de la terre elle-même, ses éclats lumineux éclairant les sombres profondeurs d'une lumière rougeoyante.
Dans ce silence oppressant, deux yeux scintillants s'ouvrirent soudainement, perçant la lueur sombre. L'un était d'un bleu profond, brillant comme les glaciers les plus anciens, et l'autre orange vif, éclatant comme le feu d'un volcan en éruption. Ces yeux semblaient porter le poids de milliers d'années, une sagesse ancienne mêlée à une puissance brute.
Une voix résonna, grave et résonnante, comme un grondement sismique.
« Ils en font un boucan... »
La silhouette bougea lentement, presque avec grâce, tendant une main en direction des parois incandescentes du cocon. Le magma, loin de l'attaquer, sembla s'incliner et se replier sous son toucher. Il saisit quelque chose d'invisible à l'œil nu, et une épée imposante se matérialisa lentement dans sa main. Sa lame, un chef-d'œuvre de magma solidifié et de cristal brut, était parcourue de veines incandescentes, vibrant avec l'énergie du noyau.
Avec un simple mouvement, il brandit l'épée. Une onde de chaleur intense éclata dans toutes les directions, brisant le cocon. Le magma éclata, se dispersant en une pluie de lave incandescente, illuminant l'espace sombre autour de lui.
Il émergea, de taille humaine, mais rayonnant d'une aura écrasante. Sa peau semblait être une fusion parfaite de roche volcanique et de chair, ses veines parcourues de lumière vive, comme si le noyau terrestre lui-même coulait dans son sang.
L'homme porta un regard calme mais perçant sur son environnement. Ses cheveux blancs étaient hérissés, légèrement éclairés par des reflets ardents. Son armure, faite d'une roche lisse et dense, était marquée de runes incandescentes, comme si la Terre elle-même l'avait forgée pour lui.
Il leva son épée, et une onde sismique résonna à travers le noyau terrestre. Les volcans du monde entier commencèrent à émettre de faibles grondements, répondant instinctivement à son appel.
Il passa une main sur son visage, légèrement agacé.
« Ils ont osé réveiller l'Élu du Noyau Terrestre. Qui leur a permis de perturber mon sommeil ? »
Sa présence semblait modifier l'environnement immédiat. Le magma autour de lui ne bougeait plus, figé comme s'il reconnaissait son maître. Les flux s'immobilisèrent, transformant la zone en un calme surnaturel, avant qu'il ne fasse un pas en avant. Immédiatement, une pulsation d'énergie se propagea dans toutes les directions, déclenchant une série de mini-tremblements sur la surface de la Terre.
Une silhouette modeste, mais son aura transcendait l'imagination. Il était le cœur battant de la planète, la force vive de tout ce qui tenait debout sur Terre. Sa voix résonna à nouveau.
« Ils ne savent pas à qui ils ont affaire. S'ils pensent pouvoir jouer avec les fondations mêmes du monde, ils vont apprendre... »
Il fit un pas, ses bottes de roche solide frappant la terre en fusion avec une puissance mesurée. Chaque mouvement semblait calculé, mais d'une précision terrifiante.
Il leva son épée une dernière fois et traça un symbole lumineux dans l'air avec sa pointe. Une faille incandescente s'ouvrit devant lui, scintillante de chaleur et d'énergie brute. Ce n'était pas simplement une porte vers la surface, mais un chemin sculpté dans les forces primordiales de la planète.
Avant de franchir la faille, il laissa échapper un léger sourire, presque amusé.
« Je vais leur montrer pourquoi la Terre ne peut être maîtrisée. »
Avec cette déclaration, il traversa la faille, laissant derrière lui un cocon brisé et un noyau vibrant de puissance, prêt à rappeler au monde que ses fondations avaient un gardien... et que ce gardien venait de s'éveiller.
Momo ouvrit lentement les yeux, ses sens engourdis et son esprit en proie à une confusion totale. Autour de lui, il n'y avait rien d'autre qu'un vide noir et pulsant, parsemé de lueurs étranges, des filaments d'énergie vaporeuse s'étendant à perte de vue. Il se tenait sur une surface invisible, flottant dans une absence totale de gravité, comme si même les lois fondamentales de la nature avaient été mises en suspens.
Il cligna des yeux, tentant de se souvenir des derniers instants avant de se retrouver ici. La douleur, le rituel, la silhouette terrifiante du Warden... Tout lui revenait par bribes. Il regarda autour de lui, le vide étrange qui semblait respirer, et vit ce qu'il n'aurait jamais cru possible : l'intérieur du Warden.
Momo apercevait des fragments de réalité suspendus dans le néant. À travers des fissures dans ce monde organique, il voyait Dedem et Aldaric combattre désespérément le Warden. Chaque mouvement, chaque attaque, chaque onde de choc était visible comme s'il observait à travers les yeux du Warden lui-même.
« Où suis-je... ? » murmura-t-il, sa voix résonnant étrangement dans cet espace.
Un murmure traversa soudainement l'air, une vibration qui n'était ni un son ni une pensée claire, mais une présence. Une force commença à converger vers Momo, un flux d'énergie brut émanant des entrailles du vide. Il sentit quelque chose s'approcher, une entité intangible mais étrangement familière.
Avant qu'il ne puisse réagir, l'énergie pénétra son corps. Ce n'était pas une invasion, mais une fusion. Une chaleur intense et une froideur tranchante déferlèrent en lui simultanément, comme si deux forces contraires luttaient pour prendre le contrôle. Il tomba à genoux, haletant, sa vision se brouillant avant de se concentrer soudainement.
Une vérité écrasante se dévoila dans son esprit. Il n'était pas un simple mortel, ni même une créature façonnée par hasard. Il voyait son origine, son essence, sa véritable nature.
Momo revit le Nexus d'Équilibre, un événement cosmique aussi rare que destructeur. Il le visualisait comme une collision titanesque entre des dimensions infinies, où les lois du temps, de l'espace et de l'existence étaient suspendues. Les couleurs et les formes de ce Nexus étaient indescriptibles, un chaos sublime où tout et rien existaient simultanément.
C'est dans ce moment d'instabilité absolue que deux forces opposées s'étaient croisées : une énergie pure d'équilibre cosmique, et un fragment résiduel du Warden, dispersé dans les dimensions après sa défaite il y a des millénaires. Le fragment portait en lui une partie de la corruption originelle du Warden, cherchant à se régénérer et à retrouver son pouvoir perdu.
Lorsque ces deux entités se heurtèrent dans le Nexus, elles se mêlèrent dans une union improbable et involontaire. De cette collision naquit Momo.
Momo se vit comme un nouveau-né formé dans cette tempête cosmique, rejeté par toutes les dimensions en raison de son essence unique. Il n'était ni entièrement porteur de l'équilibre, ni complètement corrompu par l'imparité. Il était un mélange des deux, un hybride parfait, mais condamné à porter en lui les conflits fondamentaux de l'univers.
Il comprit pourquoi il avait toujours ressenti une dualité en lui : des moments où il se sentait attiré par le chaos, et d'autres où il aspirait à maintenir l'harmonie autour de lui. Il réalisa que cette nature contradictoire n'était pas une faiblesse, mais sa véritable identité.
Les visions continuèrent, révélant que le fragment du Warden qui avait contribué à sa naissance n'avait jamais été inactif. Le Warden l'avait toujours influencé, subtilement, attendant le bon moment pour le manipuler et l'amener à jouer un rôle crucial dans son éveil.
Momo comprit alors pourquoi il avait été attiré par les Doctors et leur rituel. Ce n'était pas seulement un hasard ou un choix conscient, mais une marque profonde dans son essence, une empreinte laissée par le Warden.
Alors qu'il acceptait cette vérité, l'énergie qui s'était liée à lui continua de s'intensifier. Momo sentit une nouvelle puissance émerger en lui, une force qu'il n'avait jamais connue auparavant, une union des deux côtés de son être.
Sa voix trembla, mais il parvint à articuler, « Alors... je suis... le résultat d'un accident ? Une erreur cosmique ? »
Une nouvelle vibration résonna dans l'espace, comme une réponse silencieuse. Ce n'était pas un accident, mais une nécessité, un maillon dans une chaîne infinie d'événements qui dépassait toute compréhension.
Momo se redressa, ses yeux brillant d'une lueur renouvelée, mêlant l'éclat pur de l'équilibre et une ombre subtile mais palpable.
« Si je suis une fusion des deux, alors je serai celui qui décidera de leur destin. Pas le Warden, pas ces élus... mais moi. »
Il leva la main, et une arme faite d'énergie hybride commença à se former dans sa paume. Elle semblait pulser au rythme de son cœur, une manifestation physique de son acceptation de ses deux natures.
En regardant à nouveau les fragments de réalité où Dedem et Aldaric luttaient, une détermination froide et calculée envahit son esprit.
« Je vais briser ce cycle. Une fois pour toutes. »
Momo était prêt à se battre, mais cette fois, il n'était plus seulement un pion dans un jeu cosmique. Il était devenu un joueur.
À suivre...