Le vent soufflait doucement, apportant avec lui le murmure des profondeurs aquatiques. Les grenouilles coassaient et les oiseaux chantaient une mélodie empreinte de nostalgie. Sans aucun doute, cette terrasse était un véritable havre de paix. Izumo appréciait particulièrement cet endroit pour prendre le thé et se détendre, mais l'expérience était encore plus agréable lorsqu'il était en bonne compagnie.
— Izumo
— humm ?
Le commentaire arriva comme une douce caresse dans le calme de l'après-midi. L'air était empreint d'une légèreté rare et précieuse, pourtant les paroles résonnaient avec une gravité sous-jacente.
— Tu es l'Akari, et même si Kurenaï est une Sakura, son rang reste inférieur au tien.
Dans le harem impérial, l'organisation était minutieusement structurée, chaque concubine occupant une place définie dans un système rigide de hiérarchie.
Le rang le plus élevé après celui de l'Akari était le rang Sakura. Ce rang prestigieux était détenu par deux femmes : Kurenaï et Satsuki, dont la faveur auprès de l'empereur leur conférait un statut presque royal. Elles étaient les premières à être consultées pour des questions importantes et bénéficiaient de privilèges exceptionnels.
Juste en dessous des Sakura se trouvaient les concubines de rang Yuri. Ces femmes étaient au nombre de dix et formaient le deuxième niveau de la hiérarchie du harem. Leur rang leur offrait un respect considérable, bien qu'elles n'aient pas les privilèges des Sakura. Elles avaient un rôle de soutien important et étaient souvent impliquées dans les affaires courantes du harem, leurs opinions ayant un poids modéré dans les décisions.
Le rang le plus bas dans cette hiérarchie était celui des Tsubaki, comprenant quinze femmes. Elles occupaient une position subalterne comparée aux Yuri et Sakura, mais étaient tout de même considérées comme des membres respectables du harem. Leur présence était nécessaire pour les fonctions et les cérémonies quotidiennes, bien qu'elles jouissent de moins de pouvoir et d'influence que leurs prédécesseurs.
En plus de ces rangs officiels, le harem impérial comptait également des concubines sans titre spécifique. Ces femmes étaient souvent considérées comme des accompagnatrices, servant principalement à la compagnie des autres concubines ayant un titre et donc plus élevées dans la hiérarchie. Leur espoir était de gagner en faveur et d'accéder un jour à un titre.
L'empereur comptait environ vingt-sept concubines officielles avec des rangs reconnus et plus d'une centaine de concubines sans titre, dont le statut restait précaire et dépendant de leurs relations avec les autres membres du harem et les circonstances politiques.
— Je le sais, mère, mais votre fils ne me prête aucune attention. Il est clair que je ne fais pas partie de ses priorités.
La tristesse dans la voix d'Izumo était palpable, comme une ombre s'étendant sur son cœur. Sa mère, cependant, n'était pas prête à laisser la situation sans réponse.
— Es-tu certaine que toute la faute lui revient ?
— Humm...
"Elle n'a pas tort. Je ne suis pas totalement innocent dans cette histoire."
Le regard de sa mère se fit plus perçant, comme si elle cherchait à déceler la vérité cachée derrière ses mots.
— Pourquoi ne t'approches-tu pas de lui ? demanda-t-elle, sa voix douce et empreinte de curiosité maternelle, tentant d'élucider le mystère qui entourait son fils.
— C'est... C'est lui qui refuse de s'approcher de moi et m'accuse de tous ses malheurs, répliqua Izumo, la frustration perçant dans sa voix.
Sa mère essayait de lui faire comprendre des vérités difficiles à affronter.
— Izumo, il n'y a qu'avec moi que tu montres ta vraie personnalité. N'es-tu pas prêt à révéler cette part de toi à Rikudo ? Insista-t-elle.
— Non, c'est faux, je le fais aussi avec Su, tenta-t-il de se défendre, mais son hésitation était claire.
— Mais pourquoi n'arrives-tu pas à le montrer à Rikudo ? demanda-t-elle, déterminée à le pousser à réfléchir.
— Mère... je... je... balbutia-t-il, cherchant désespérément les mots pour expliquer cette réserve qui l'enfermait dans son propre cocon.
Les yeux de sa mère, emplis de compréhension, l'observaient avec une intensité qui semblait sonder les profondeurs de son âme.
— Tu n'arrives toujours pas à faire table rase du passé, n'est-ce pas ? Sa voix était douce mais chargée de sagesse maternelle.
— Oui, admit-il, la tristesse se mêlant à sa voix.
— Tu devrais faire l'effort de surmonter cela, mon fils, conseilla-t-elle, alliant fermeté et bienveillance.
— Oui, mère j'essaierai, répondit Izumo.
Il était conscient que cette conversation pourrait marquer un tournant crucial dans sa relation avec l'empereur.
Le soir précédent, Izumo avait passé la nuit au palais de la reine mère impératrice. Accueilli avec la courtoisie et la révérence qui caractérisaient le lieu, il avait trouvé une atmosphère respectueuse et apaisante. Les discussions avaient été empreintes de subtilité politique, mais le confort et la chaleur du palais étaient réconfortants.
Aujourd'hui, alors qu'il retournait vers son propre palais, il traversa les immenses couloirs de la cité impériale, un labyrinthe de pierres ornées et de tapisseries somptueuses.
Mais alors qu'il se dirigeait vers l'extérieur, il fut brusquement confronté à une scène qui le bouleversa profondément.
Dans l'un des grands couloirs, loin de l'ombre bienveillante du palais de la reine mère, des gardes, censés assurer la sécurité, avaient cessé d'être des protecteurs pour devenir des oppresseurs. Ils brutalisaient sans pitié des paysans qui avaient été capturés et étaient maintenant à leur merci.
Les cris perçants des paysans se mêlaient aux coups de bâton, créant une cacophonie de souffrance et de terreur.Le contraste entre la beauté raffinée des lieux et la violence cruelle qui s'y déchaînait était saisissant.
Izumo sentit son cœur se serrer face à cette injustice flagrante.Avec une résolution marquée par le devoir et l'indignation, il se dirigea vers les gardes, suivi de près par sa garde rapproché et des servantes.
Chaque pas qu'il faisait semblait résonner avec une autorité nouvelle, alors qu'il s'apprêtait à mettre fin à cette violence gratuite. Sa détermination se lisait dans son regard, et son attitude, jusque-là réservée, se transforma en une présence imposante, prête à confronter les responsables de cet acte inacceptable.
— Garde, que faites-vous ? Sa voix, empreinte d'autorité et de détermination, résonna dans la cour.
Les gardes, surpris, se retournèrent et s'inclinèrent rapidement pour le saluer.
— Longue vie à Sa Majesté l'Akari. Ces personnes ne sont pas autorisées à être au sein du palais, répondit l'un d'eux, cherchant à justifier leur comportement brutal.
— Et qui a pris cette décision ? demanda-t-il d'un ton ferme, le regard perçant les gardes.
— Dame Kurenaï nous a ordonné de les mettre dehors, répondit un autre garde, pointant du doigt la source de leur directive.
Cette réponse suscita une vague d'exaspération et d'incompréhension chez Izumo.
— Relâchez-les, ordonna-t-il d'une voix tranchante, marquée par la détermination et la justice.
Les gardes obéirent immédiatement, libérant les paysans qui respirèrent enfin, soulagés par cette intervention inattendue.
— Merci, Votre Majesté, nous vous sommes infiniment reconnaissants, exprima l'un des paysans avec une sincérité profonde.
— Non, vous n'avez pas à me remercier. Garde, conduisez-les à ma salle d'audience.
— Oui, Votre Majesté. Les gardes acquiescèrent et escortèrent les paysans vers la salle d'audience, où justice serait rendue.
///////////// Salle d'audience //////////////
La salle d'audience de l'Akari, un exemple de la grandeur impériale de kôhmaru, était un espace de grande solennité et de raffinement. Les murs étaient ornés de panneaux en bois sculpté, finement gravés de motifs floraux et géométriques, rehaussés de dorures scintillantes qui captaient la lumière tamisée des lanternes suspendues. Des tapis en soie, aux couleurs riches de rouge, or et bleu, recouvraient le sol en pierre polie, ajoutant une touche de luxe tout en offrant un contraste chaleureux avec les murs austères.
L'estrade principale, où se tenait le trône de l'Akari, était encadrée par des colonnes imposantes en bois sombre, décorées de sculptures délicates. Le trône, un siège en bois doré magnifiquement orné, était drapé d'un tissu d'or et de pourpre, symbolisant la grandeur et le pouvoir suprême. Au-dessus du trône, un grand panneau mural représentait des scènes mythologiques ou des symboles impériaux destiné a la position d'Akari, ajoutant à la majesté de l'espace.
Les sièges réservés aux visiteurs étaient disposés en demi-cercle devant l'estrade, souvent en bois laqué et recouverts de coussins en brocart, permettant une vue dégagée sur le trône tout en conservant un certain degré de formalité. Les parois étaient également ornées de peintures murales ou de fresques illustrant des événements importants ou les prédécesseurs de l'akari , rappelant aux visiteurs le pouvoir et l'histoire de ce titre.
Le groupe composé d'une femme et de deux hommes s'agenouilla respectueusement au centre de la salle, leur posture marquant une profonde révérence envers l'Akari. Leur présence dans cet espace empreint de grandeur et de solennité soulignait l'importance de leur demande, tandis que l'atmosphère chargée de gravité accentuait la portée de leurs paroles et la résonance de chaque décision qui allait être prise.
— Veuillez vous lever, s'il vous plaît. Dites-moi plutôt la raison de votre présence ici, demanda l'Akari d'une voix empreinte de calme et d'autorité.
L'homme, le plus âgé du groupe, qui portait les marques du temps et des soucis sur son visage, prit la parole. Sa voix tremblait légèrement, mais était empreinte de détermination et d'urgence.
— Majesté, nous venons du village d'Hito, situé à l'est du territoire nord. Cela fait maintenant plusieurs années que notre village est régulièrement victime d'inondations. Chaque année, depuis cinq ans, nous subissons cette grande catastrophe, et personne n'est venu à notre aide. Ces terribles inondations causent d'immenses souffrances et des pertes tragiques au sein de notre communauté. Nous sommes désespérés, cherchant un peu de soulagement et une lueur d'espoir pour notre avenir.
— Mais pourquoi ne l'avez-vous pas dit à l'empereur ? interrogea l'Akari, cherchant à comprendre les raisons de leur démarche.
— Eh bien... Les deux premières années de notre calvaire, nous avons eu le courage de nous présenter devant l'empereur. Mais elle nous a mis à la porte sans nous écouter. Depuis lors, nous avons abandonné l'idée de chercher de l'aide au palais et avons subi en silence, expliqua l'homme avec un soupir de frustration.
— « Elle », vous voulez dire Kurenaï ? demanda l'Akari, la curiosité teintée d'incompréhension dans sa voix.
— Oui, c'est elle, Dame Kurenaï. Une personne au pouvoir immense, mais dépourvue d'empathie pour les plus vulnérables, confirma l'un des membres du groupe, sa voix chargée de désespoir.
La femme, les yeux chargés de chagrin et d'incertitude, intervint avec une supplication poignante.
— Majesté, aidez-nous, je vous en prie. Mon mari est décédé l'année dernière lors de l'une de ces inondations dévastatrices. Moi et mes petits n'avons nulle part où aller. Nous sommes à bout.
L'Akari, profondément touché par leur détresse, posa une question empreinte de compassion.
— Je comprends votre situation. Pourquoi l'empereur ne vous a-t-il pas reçus aujourd'hui ?
— Nous avons fait le voyage jusqu'ici dans l'espoir de le rencontrer, mais Dame Kurenaï nous a fermement dit que l'empereur n'était pas disposé à nous recevoir, partagea l'un des membres du groupe avec une tristesse palpable.
L'Akari, agacé par la situation et l'attitude de Kurenaï, pensa avec frustration :
« Elle adore se mêler de ce qui ne la regarde pas. »
— Bien, puisque Sa Majesté n'est pas disponible, je vais m'occuper de votre cas. Qu'est-ce qu'il vous faut pour résoudre votre problème ? demanda-t-il avec une détermination ferme.
L'un des membres du groupe expliqua la situation avec une clarté désespérée.
— Majesté, lorsque les premiers habitants de notre village se sont installés, ils ont creusé des canaux pour dévier les eaux du fleuve qui débordaient et menaçaient de submerger notre village. Nous avons besoin d'aide pour entretenir ces canaux, pour qu'ils résistent aux intempéries et protègent nos foyers et nos familles.
— Qu'est-il exactement arrivé à ces passages ? demanda l'Akari, cherchant à comprendre les détails de leur problème.
— Ils ont tous été bouchés par la terre et les pierres il y a longtemps, se lamenta l'un des villageois, se remémorant les douloureuses conséquences des inondations passées.
— Alors, vous avez besoin d'aide pour dégager ces passages, n'est-ce pas ? précisa l'Akari, tentant de cerner précisément leurs besoins pour une intervention efficace.
— Oui, Majesté, confirmèrent-ils en chœur.L'Akari se leva avec une résolution rassurante.
— Très bien, dit-il. Demain, des hommes seront envoyés dans votre village pour vous aider à résoudre ce problème.
Le groupe exprima une joie sincère à l'annonce de cette nouvelle, leurs visages illuminés par un espoir renouvelé.
— Vrai... Vraiment, votre Majesté ? s'exclama l'un d'eux, ému.
— Oui, je vous l'affirme. La saison des pluies est encore loin, nous avons donc le temps de travailler efficacement, répondit l'Akari avec assurance.
— Oui, Majesté, remercièrent-ils, soulagés.
— Maintenant, vous pouvez rentrer chez vous sans inquiétude. Je veillerai personnellement à ce que tout soit mis en place, conclut l'Akari, assurant les villageois de son engagement envers leur cause.
////////// Le lendemain //////////
Depuis les premières lueurs du matin, une agitation inhabituelle régnait dans les couloirs du palais impérial. Les serviteurs, d'ordinaire si discrets et réservés, circulaient avec une rapidité inhabituelle. Leurs voix, d'habitude étouffées par la rigueur du protocole, s'élevaient en chuchotements nerveux.
Les regards échangés étaient empreints de furtivité, et chaque pas résonnait avec une intensité accrue sur les sols de marbre.Les drapés de soie des murs, habituellement impeccablement lisses, semblaient vibrer sous la tension ambiante. Les bouquets de fleurs disposés dans les vases de jade, qui d'ordinaire apportaient une touche de sérénité, paraissaient presque déplacés en cette journée chargée de présages.
Les rideaux de soie, légèrement agités par les courants d'air, dansaient dans un ballet anxieux.L'atmosphère elle-même semblait se charger d'une attente fébrile, comme si chaque recoin du palais retenait son souffle en prévision d'un événement majeur. Les échos des pas précipités des serviteurs se mêlaient aux murmures persistants, créant un son de fond presque palpable, qui augmentait encore la sensation de suspense.
L'empereur, sensible à ce changement de rythme, sentit une étrange tension l'envahir. Il comprit que quelque chose d'important se préparait, une situation qui nécessiterait toute son attention et sa réactivité.
— Majesté, je vous salue, annonça un serviteur, la voix empreinte de nervosité.
— Qu'y a-t-il ? demanda l'empereur, décelant une urgence sous-jacente dans le ton du serviteur.
— Vos concubines sont là, elles vous attendent dans la salle d'audience, votre majesté.
Étonné par cette nouvelle, l'empereur se rendit rapidement à la salle du trône, son esprit agité par cette réunion matinale.
À son arrivée, il découvrit les concubines rassemblées, leurs visages exprimant frustration et colère.La salle du trône, d'habitude empreinte de majesté et de calme, était envahie par une atmosphère de tension palpable.
Les rayons du soleil matinal traversaient les fenêtres, mettant en lumière les expressions contrariées des concubines. Le contraste entre l'agitation présente et la sérénité habituelle de la salle soulignait l'importance de la situation.
— Bonjour à notre empereur bien-aimé, dirent-elles d'une seule voix. Mais l'amertume dans leurs regards était indéniable.
— Oui, bonjour à vous aussi. Qu'est-ce qui vous amène ici de si bonne heure ? demanda l'empereur, son regard cherchant à percer le mystère de leur présence.
Leurs regards trahissaient une profonde tension. Les rayons du soleil matinal, filtrant à travers les fenêtres ornées de la salle du trône, se posaient sur leurs visages et accentuaient leur agitation.
— Que la vie de l'empereur soit longue, commença Satsuki.Majesté, ce matin, nous avons découvert que l'effectif de nos gardes impériaux avait diminué. Nous sommes venues vous demander des explications. Sa voix résonnant avec une solennité palpable dans la grande salle.
Les concubines échangèrent des regards inquiets, espérant des éclaircissements.
— Très chère, je n'en connais pas moi-même la raison, répondit l'empereur, son visage marqué par la perplexité.
— Alors, qui a pu faire une chose pareille ? demanda Harumi, son ton trahissant une inquiétude croissante.
— C'est moi, déclara une voix ferme, interrompant le silence tendu.
L'empereur tourna la tête en entendant la voix familière et distingua immédiatement Izumo. Le visage des concubines se tourna vers lui, leurs regards révélant une surprise mêlée d'incrédulité. L'atmosphère dans la salle se chargea d'une nouvelle tension, chaque regard se fixant sur Izumo, qui, avec une assurance tranquille, se tenait à l'entrée, prêt à expliquer sa décision.
— Bonjour, majesté, commença Izumo d'une voix calme mais résolue. C'est moi qui ai diminué les effectifs des gardes dans le harem.
— Et peut-on savoir pourquoi ? demanda l'empereur, mélange de curiosité et d'agacement dans la voix.
— Figurez-vous que hier, des habitants d'un village appeler d'Hito sont venus demander de l'aide pour un problème d'inondation qui perdure depuis plusieurs années et a fait de nombreux morts au sein de leur communauté, expliqua Izumo.
D'un pas assuré mais léger, Izumo s'avança avec une détermination palpable. Ses mouvements étaient empreints d'une confiance tranquille, contrastant avec la tension qui régnait dans la salle. Son regard, à la fois calme et résolu, balayait les visages des concubines et de l'empereur, prêt à clarifier la situation.
— Pour les aider, j'ai donc envoyé certains gardes leur prêter main-forte.
— Vraiment ? Je ne le savais pas.
L'empereur manifesta sa surprise et Demanda, cherchant à comprendre les raisons derrière cette décision.
— Cependant, si le problème concerne des inondations, envoyer des soldats pour prêter main-forte ne résoudra pas le problème. En avez-vous conscience, Prince ?
Surpris par l'attention que lui accordait son époux, l'Oméga ne parvint pas entièrement à masquer son étonnement. Ses yeux reflétèrent un éclat inattendu, qu'il tenta rapidement de contenir.
— Je comprends, Votre Majesté, répondit-il avec prudence. Toutefois, il est important de noter que cette solution n'est qu'une mesure provisoire.
— Akari, je vous salue, commence Harumi, marquant son respect avant d'exprimer sa préoccupation. Je comprends votre désir d'aider, mais avez-vous pensé à nous et à nos besoins ?
— Oh oui, bien sûr, puisque vous avez si généreusement envoyé nos gardes pour aider ces paysans, nous nous retrouvons maintenant en manque de main-d'œuvre, ironisa Satsuki, ses mots accentuant la frustration.
— (soupir) Satsuki, si vous pensez qu'il n'y a que les gardes des concubines, vous vous trompez... Ceux de l'empereur et de la reine mère en font aussi partie, lança Izumo, avec un ton sarcastique. Nous avons assez de gardes. J'ai donc choisi ceux qui étaient déjà entraînés pour cette mission et demandé à ce qui soit remplacé dans les plus brefs délais. Et vous, Harumi, je pense que la vie du peuple est bien plus importante que vos petits besoins personnels. N'êtes-vous pas d'accord, Kurenaï ?
Kurenaï, visiblement déstabilisée par la question d'Izumo, répondit d'une voix hésitante :
— En effet, l'aide apportée à ces habitants en détresse était nécessaire, intervint Kurenaï, tentant de masquer son embarras derrière un masque d'approbation. Nous devons parfois prioriser le bien-être du peuple avant nos propres besoins.
— En êtes-vous sûre ? demanda Izumo, son regard perçant fixant Kurenaï.
— Oui, votre majesté, bien sûr. Pourquoi cette question ? répondit Kurenaï, ses mains légèrement tremblantes.
— Parce que ces personnes m'ont dit que, lorsque vous les avez reçus, vous avez affirmé que sa majesté était indisponible pour eux.
Un silence lourd s'installa dans la salle, l'embarras de Kurenaï devenant de plus en plus visible. Les autres concubines observaient la scène avec une curiosité mêlée d'inquiétude, consciente que quelque chose d'important se déroulait.