Je me réveille avec un mélange étrange d'espoir et de colère. Mon téléphone clignote sur ma table de chevet. Un message. De lui.
Kyllian : Salut, Kayla. Je suis désolé d'être parti sans prévenir. J'espère que tu vas bien.
Je lis et relis le message, les dents serrées. Désolé ? C'est tout ? Après être parti sans un mot, il pense qu'un simple message suffira à s'excuser ? Il va devoir faire beaucoup mieux que ça.
Je ne réponds pas. Il mérite de se poser des questions, de douter. Je veux qu'il ressente au moins une partie de la frustration et de la douleur qu'il m'a fait subir.
Une fois prête, je me rends sur le campus. Mon cœur bat plus vite à l'idée de le revoir, même si je refuse de l'admettre. Quand j'arrive à la cafétéria, mes yeux se posent instinctivement sur sa table habituelle. Il est là, assis avec ses amis.
Il me voit aussi. Je le sens. Nos regards se croisent, et pendant une seconde, je pense qu'il va se lever, venir me parler, s'excuser. Mais quelque chose me fige sur place.
Il n'est pas seul.
Une fille est assise à côté de lui, trop proche à mon goût. Ils rient ensemble, comme s'ils partageaient une complicité que je ne comprends pas. Mon cœur se serre, et une sensation de déjà-vu me frappe.
Je reconnais cette fille.
Cassandra.
Le sang quitte mon visage. Comment ai-je pu l'oublier ? Cette fille qui, il y a trois ans, m'a humiliée devant tout le lycée. Celle qui m'a enfermée en sous-vêtements dans les vestiaires, juste pour s'amuser, juste parce qu'elle pouvait. Et maintenant, elle est là, assise à côté de Kyllian, comme si tout était normal.
Je me tiens immobile, incapable de bouger. Les souvenirs remontent à la surface, aussi vifs que douloureux. Cassandra a toujours été amoureuse de Kyllian, et elle était prête à tout pour l'avoir. Et maintenant, ils sont là, ensemble, riant comme s'ils partageaient un secret.
Un nœud se forme dans ma gorge. Je me rappelle les paroles que Kyllian m'a dites, ses promesses, ses gestes tendres. Tout semblait si vrai, si sincère. Mais comment ai-je pu être aussi naïve ?
Tout devient clair. Maintenant qu'il a eu ce qu'il voulait de moi, il montre son vrai visage. Il est exactement comme Cassandra : cruel, manipulateur. Et moi, je suis tombée dans leur piège, encore une fois.
Je détourne les yeux et fais volte-face. Je ne peux pas rester ici. Pas une seconde de plus.
Les larmes brouillent ma vue tandis que je traverse le campus en courant. Je ne m'arrête que lorsque je suis dans ma chambre, le dos contre la porte fermée à clé.
— Comment ai-je pu être aussi stupide ? murmuré-je, ma voix tremblante.
J'aurais dû me méfier. J'aurais dû me souvenir de ce qu'il m'a fait avec Cass. Je m'étais promis de ne plus jamais lui faire confiance. Et pourtant, je l'ai laissé entrer, je l'ai laissé me blesser à nouveau.
Je m'effondre sur mon lit, le cœur brisé. Cette fois, c'est fini. Définitivement.