Mickael sourit de ce sourire charmeur qu'il affiche à chaque fois qu'il m'adresse la parole. Dès que nous commençons à discuter, il reprend son petit manège habituel, cherchant à me séduire. Cette fois, je ne détourne pas le regard, je ne le repousse pas. Au contraire, je décide de jouer le jeu.
Au loin, je vois Kyllian. Il est là, debout, figé, à quelques mètres de nous. Ses yeux sont braqués sur moi, et je sens son regard brûler ma peau. Très bien, regarde bien, Kyllian. Regarde ce que tu as perdu. Regarde comment je peux passer à autre chose, comme toi tu es passé à autre chose avec cette maudite Cassandra.
Mickael pose sa main sur ma cuisse, et cette fois, je ne fais rien pour l'enlever. Je me rapproche même un peu de lui, laissant une petite distance entre nous disparaître. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, mais pas à cause de Mickael. Non, c'est à cause de Kyllian. Je sais qu'il me regarde, je sais qu'il est en train de souffrir. Et c'est exactement ce que je veux.
"Regarde bien ça, Kyllian," dis-je dans ma tête, mes pensées emplies de colère. "Regarde et souffre, comme tu m'as fait souffrir. Ce n'est pas toi qui vas me jeter. C'est moi qui te jette. Tu n'es personne. Rien de plus qu'un beau mensonge."
Mickael se penche vers moi, et cette fois, il ne fait pas que parler. Son visage se rapproche du mien, ses lèvres frôlent les miennes. Et je le laisse faire.
Quand il m'embrasse, je réponds à son baiser, sans hésitation. Langoureusement. Je mets tout ce que je peux dans ce geste, non pas parce que je ressens quelque chose pour Mickael, mais parce que je veux que Kyllian voit. Parce que je veux qu'il ressente une partie de la douleur qu'il m'a infligée.
Quand le baiser se termine, Mickael me regarde avec un sourire satisfait, comme s'il avait gagné quelque chose. Mais pour moi, ce n'est pas lui qui compte. Je tourne discrètement les yeux vers Kyllian, espérant capter son expression.
Je le vois, toujours là, mais quelque chose a changé dans son regard. Ce que je lis en lui n'est pas seulement de la douleur, mais une fureur glaciale, une sorte de désespoir qu'il essaie de masquer. Une part de moi est satisfaite. Une autre part, celle qui refuse de mourir, celle qui l'aime encore malgré tout, ressent une légère pointe de regret.
Mais je l'enterre profondément. Je ne veux pas penser à ça. Je veux juste me venger, lui montrer qu'il ne peut pas me briser sans conséquences. Je veux lui prouver que je peux être forte, même si au fond de moi je me sens fragile.