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Chapter 10 - L’Observateur Silencieux

Michael observait, en silence, l'immensité de ce spectacle cosmique. Les forces primordiales dansaient dans l'éther, tissant l'univers avec une précision instinctive et une puissance incommensurable. Chaque action qu'il voyait résonnait avec une force brute et un but qu'il ne pouvait qu'admirer.

Pendant ce qui semblait être des éternités, il s'était débattu avec les questions de son rôle, de sa présence ici, et de la nature même de ces entités. Mais à quoi bon ? Il n'y avait pas de réponse évidente, et il en était venu à accepter l'évidence : il était là, au milieu de tout cela, témoin de la genèse d'un univers. Et s'il n'y avait rien à comprendre pour l'instant, alors il s'efforcerait d'avancer, de regarder, et de tirer ce qu'il pouvait de cette expérience.

Un spectacle éblouissant

Gaïa et Ouranos se tenaient dans l'immensité, deux forces égales et opposées. Gaïa, massive et tranquille, sculptait un monde qui palpitait avec la promesse de la vie. Ouranos, étincelant de lumière et d'étoiles, étendait son essence au-delà, tissant un cosmos d'une beauté glaciale.

Michael sentit son esprit captif de cette interaction. Gaïa semblait ancrée, tangible, presque maternelle dans sa manière de façonner ce qui deviendrait la Terre. Ouranos, en revanche, était l'opposé parfait, un équilibre d'élévation et d'immensité.

Il nota la manière dont Gaïa étendait son influence : chaque montagne, chaque vallée, chaque océan semblait porter sa signature, comme si elle gravait son essence dans la pierre et l'eau. Ouranos, quant à lui, paraissait détaché, mais tout aussi essentiel, enveloppant Gaïa dans une étreinte infinie, comme un protecteur silencieux.

Les fils du mythe

Michael se souvenait de ses lectures sur la mythologie grecque. Gaïa et Ouranos… les noms résonnaient en lui comme des échos familiers. Mais ici, ils étaient bien plus que des personnages de légendes. Ils étaient réels, des forces vivantes et palpables.

Il observa la manière dont Nyx et Érèbe travaillaient aussi, leurs formes sombres se mêlant dans une danse d'obscurité et de mystère. Nyx, majestueuse, semblait envelopper l'univers dans une couverture protectrice, tandis qu'Érèbe, plus discret, se glissait dans les interstices, ajoutant une profondeur insondable à l'obscurité.

Mais ce qui frappait Michael, c'était que tout cela ne semblait pas dirigé par une volonté consciente. Ces entités n'étaient pas des divinités calculatrices ou manipulatrices. Elles étaient… instinctives. Comme si elles répondaient à un appel profond, une nécessité fondamentale inscrite dans leur existence.

L'acceptation

Michael inspira — ou plutôt, il ressentit ce qui aurait pu être un souffle dans cet espace. Il n'avait aucune idée de ce qu'il était censé faire, mais il s'accrocha à une pensée simple : «je suis ici.»

Il n'était plus question de chercher des réponses immédiates. Il avait décidé d'accepter sa situation, d'observer, d'apprendre. Il n'était qu'un témoin, mais cela ne le rendait pas moins important. Si les réponses viendraient un jour, ce serait en temps voulu.

Il s'avança mentalement, s'immergeant plus profondément dans ce qu'il voyait. Chaque détail, chaque geste des entités était une opportunité de comprendre davantage, même si cela ne faisait qu'effleurer la surface.

La Terre prend forme

Sous ses yeux, la Terre commençait à se stabiliser. Gaïa façonnait ses continents avec une précision méthodique, sculptant des montagnes et des vallées, dessinant des rivières et des océans. À chaque mouvement, elle semblait infuser ce monde de son essence, comme si chaque pierre, chaque grain de sable portait une part d'elle-même.

Ouranos, pendant ce temps, continuait de tisser un ciel étoilé. Les étoiles naissaient dans une explosion de lumière, puis se stabilisaient, formant un canevas infini au-dessus de la Terre. Michael regarda ce ballet cosmique avec émerveillement.

Il nota aussi quelque chose d'étrange : les étoiles n'étaient pas parfaites. Certaines brûlaient plus fort que d'autres, tandis que certaines s'éteignaient prématurément. Cela lui donna une idée troublante : «peut-être que même ces êtres primordiaux, aussi puissants soient-ils, n'étaient pas infaillibles».

Des idées naissantes

Michael commençait à deviner la nature de ces entités. Ce n'étaient pas seulement des créateurs ; elles étaient des aspects de l'univers lui-même. Gaïa n'était pas seulement la Terre, elle était la Terre. Ouranos n'était pas simplement le ciel, il était le ciel. Ces pensées, bien qu'encore floues, lui donnaient un cadre pour comprendre ce qu'il voyait.

Mais cela le menait aussi à une autre question : «si elles étaient l'incarnation de ces forces, qu'en était-il des autres ?»

Il pensa à Tartare, toujours en bas, un abîme silencieux et menaçant. Et que dire de Nyx et d'Érèbe, si mystérieux dans leur ombre ?

Michael savait qu'il n'était pas prêt à tout comprendre. Il avait encore beaucoup à apprendre, et ce qu'il observait ne faisait que commencer. Mais pour la première fois, il se sentait prêt. Il n'était plus l'étudiant perdu dans un monde qui le dépassait. Il était devenu un témoin, un observateur actif dans un univers en gestation.

Alors qu'il continuait de regarder, il sentit une curieuse tranquillité s'installer en lui. Il ne savait pas ce que l'avenir lui réservait, mais il était prêt à l'affronter, une étape à la fois