Au-delà des ténèbres d'Érèbe et des voiles silencieux de Nyx, dans un lieu où même la lumière hésitait à s'aventurer, quelque chose s'agitait. Une force incommensurable, brute et indomptable. Elle n'émergeait pas comme un cri de naissance, ni comme une lumière illuminant l'espace. Non. Elle était là, tapie depuis toujours, dormante
C'était tartare
-Du Point de vue de tartare
Tartare ne naquit pas vraiment. Il ne jaillit pas des profondeurs ni ne s'éveilla avec un esprit clair et une conscience définie. Non. Tartare était déjà là, un instinct, une pulsation sourde dans le vide. Là où ses frères et sœurs trouvaient leur essence dans la création et l'harmonie, Tartare incarnait l'opposé : la destruction et la stagnation, mais aussi la permanence.
Son être n'était pas façonné par la pensée ou le désir, mais par une force instinctive, presque animale. Il ressentait. Le poids. La gravité. L'inévitable. Ses frontières invisibles s'étendaient comme des mâchoires closes, emprisonnant tout ce qui osait s'approcher.
Il ne voyait pas le monde comme les autres. Gaïa bâtissait, Ouranos s'étendait, Nyx et Érèbe dansaient dans leurs ténèbres cosmiques, et Océan coulait librement. Tartare, lui, n'avait pas besoin de mouvement. Il était immobile, comme une gueule béante prête à avaler tout ce qui tombait dans son royaume.
Les échos de ses frères et sœurs parvenaient à peine à son esprit informe. Leurs créations, leurs intentions, n'étaient pour lui que des vibrations lointaines. Mais il ne les ignorait pas pour autant. Il sentait leur travail, comme un animal perçoit un changement dans l'air.
Et pourtant, une autre sensation troubla sa quiétude. Une vibration différente, étrangère.
Un intrus.
-Retour à Michael
Michael, toujours figé dans sa perplexité, ne pouvait ignorer cette pression écrasante. C'était comme si l'espace autour de lui se refermait, devenait plus lourd. Il inspira, ou du moins essaya, mais il n'y avait ni air ni corps pour lui permettre de le faire.
Une peur sourde le gagna, bien qu'il ne sache pas pourquoi. Il n'avait pas encore vu cette entité, mais il la ressentait. Une présence invisible, mais terriblement réelle, qui semblait l'observer.
Ou peut-être pas.
Michael avait l'impression d'être devant une force qui ne prenait même pas conscience de lui, mais dont la simple existence suffisait à le menacer.
-Tartare et l'intrus
Tartare sentit cette chose étrange dans son domaine. Ce n'était pas comme ses frères et sœurs. Cela ne vibrait pas avec les mêmes énergies primordiales. C'était une présence faible, insignifiante.
Pourtant, son instinct réagit.
Il ne comprenait pas ce qu'il percevait. Il ne réfléchit pas à cette chose ; il la ressentit, tout simplement. Elle n'appartenait pas à cet espace. Elle ne faisait pas partie de leur équilibre. Et dans son esprit informe et instinctif, Tartare n'aimait pas ce qu'il ne comprenait pas.
Il se contracta, une pulsation qui secoua les fondations mêmes du vide. L'espace sembla se resserrer autour de Michael, comme si l'univers tout entier voulait l'écraser.
Mais au dernier instant, Tartare hésita.
Ce n'était pas une pensée consciente. Ce n'était pas un choix. C'était un instinct tout aussi fort que celui de détruire. Une petite voix, enfouie dans son être, qui murmura : Pas encore.
Et ainsi, Tartare relâcha la pression. La présence étrange restait là, mais il choisit de l'ignorer.
-Retour à Michael
La pression disparut aussi soudainement qu'elle était apparue. Michael resta immobile, tremblant sans même avoir un corps. Il n'avait pas vu Tartare, mais il savait que quelque chose s'était approché de lui, quelque chose d'immense et de terrifiant.
Pourtant, cela ne l'avait pas détruit.
Michael se sentait plus petit que jamais, plus insignifiant dans cet univers en formation. Mais au fond de lui, une pensée le hantait. Pourquoi était-il encore là