Michael flottait dans un abîme sans fin, ses pensées aussi fragiles que l'écho d'une voix oubliée. Il n'était plus certain du temps qui s'était écoulé, ni même de ce qu'il était censé ressentir. Son corps, s'il en avait encore un, semblait s'être dissous dans l'éther lui-même, ne laissant que la conscience. C'était à la fois une bénédiction et une malédiction — être là, mais pas vraiment là. Les choses ne faisaient pas sens. Pourtant, une étrange sensation d'attente persistait, comme si l'univers attendait qu'il comprenne quelque chose d'essentiel.
C'est alors que l'espace autour de lui se mit à vibrer, imperceptiblement d'abord, puis de plus en plus fort. Une lumière d'une teinte indescriptible, ni totalement blanche ni totalement bleue, irradia dans l'obscurité. Michael sentit cette énergie, cette force se faufiler à travers chaque recoin de son être, l'effleurant, l'envahissant. Elle venait de l'espace lui-même, comme si l'univers avait décidé d'éveiller quelque chose, de donner naissance à une nouvelle forme de vie.
Au fur et à mesure que la lumière se concentrait, des formes commencèrent à émerger du vide, créées non pas par une main divine, mais par cette énergie elle-même. Michael les observa avec une fascination mêlée de peur. Ces créatures n'étaient pas comme des êtres humains ou des animaux. Elles semblaient plus… primordiales, sculptées dans l'essence même de l'univers, fusionnant l'énergie pure et une forme intangible.
Des entités aux proportions gigantesques prenaient forme, comme des ombres nées de la matière et de l'énergie, les contours flous et mouvants, mais si puissants. Elles se déplaçaient lentement, chacune remplissant l'espace d'une présence vibrante. Michael pouvait ressentir leur essence à travers l'Éther, comprendre qu'elles étaient des fragments d'un tout plus vaste, nées d'un processus qu'il ne comprenait pas encore.
Les premières semblaient être des figures vaguement humanoïdes, mais leur apparence était bien plus fluide et changeante. Elles resplendissaient de lumière pure, certaines oscillant entre l'apparence de géants d'énergie et des formes plus éthérées, presque translucides. Elles représentaient des archétypes des forces fondamentales de l'univers — des créatures qui étaient plus des concepts que des entités physiques. La puissance qu'elles dégageaient était écrasante.
Michael se demanda si ces créatures étaient liées à ce qu'il ressentait, à cette énergie qui semblait avoir émergé du néant. Il était un simple témoin de leur naissance. Leurs mouvements étaient lents, comme si elles apprenaient à exister, à comprendre leur place dans cet espace cosmique.
Il observa, médusé, tandis que l'une d'elles s'éleva soudainement, une explosion d'énergie cosmique en son centre. Elle dégagea une vague de lumière si intense que Michael dut fermer les yeux, même s'il savait qu'il n'en avait plus. Lorsqu'il les rouvrit, l'entité semblait avoir pris une forme plus définie, comme si son essence s'était stabilisée dans la matière de ce monde sans nom.
«Qu'est-ce que cela signifie ?» murmura Michael, mais sa voix, s'il en avait encore une, sembla s'éteindre dans l'immensité. Il n'y avait aucune réponse, seulement l'écho de sa propre confusion.
Il n'était pas responsable de ce qui se passait ici. Il n'était qu'un témoin, observant la naissance de ces créatures primordiales. Mais une question persistait dans son esprit : si ces entités étaient nées de cette énergie cosmique, quel était son rôle dans tout cela ?
Le vide autour de lui semblait en suspend, attendant une réponse, une direction. Chaque créature, une fois formée, flottait silencieusement dans l'espace, comme si elles cherchaient leur propre voie.
Michael commença à se rendre compte que ces créatures n'étaient pas simplement des dieux nouveaux, mais des forces en gestation, des fragments d'un pouvoir ancien et incommensurable. Peut-être que l'univers lui-même était en train de se réorganiser, de donner naissance à quelque chose de plus grand que tout ce qu'il avait pu imaginer.
Il resta là, les yeux fixés sur les créatures qui émergeaient lentement de l'énergie cosmique. Il les observait sans un mot, le souffle suspendu dans l'immensité de cet espace sans nom. Elles prenaient forme, se matérialisaient dans un éclat de lumière pure, une lumière à la fois étrange et familière, comme si elle venait d'un autre monde. Les entités n'étaient pas comme tout ce qu'il avait connu, ni même comme les dieux des mythes antiques. Elles semblaient être des fragments d'une autre réalité, nées de l'énergie brute, des pensées et des émotions de l'univers lui-même.
Les créatures se mouvaient lentement, comme si elles n'avaient pas encore trouvé leur place, comme si elles apprenaient à exister. Michael pouvait sentir l'énorme puissance qui émanait de chacune d'elles, une énergie tellement pure qu'elle en devenait presque indescriptible. Pourtant, elles semblaient indifférentes à sa présence, comme si elles ne le percevaient pas. Elles étaient là pour naître et se définir, sans prêter attention à l'étranger qu'il était devenu dans cet espace étrange.
Les formes se solidifièrent peu à peu. D'abord floues, elles commencèrent à prendre des contours plus nets, mais toujours changeants, comme si elles n'étaient pas encore pleinement conscientes de ce qu'elles étaient. Leurs mouvements étaient gracieux, presque hypnotiques, mais il n'y avait aucune interaction entre elles, aucune reconnaissance de ce qui les entourait. Elles semblaient plongées dans un processus primordial, ignorantes de la présence de Michael.
Le vide autour d'elles vibrait de manière imperceptible, comme si l'univers lui-même s'adaptait à leur existence. Des ondulations d'énergie traversaient l'air, perturbant le calme de cet espace sans fin. Michael pouvait sentir chaque fluctuation dans son être, une sensation aussi subtile qu'une brise froide, mais qui le traversait dans toute sa profondeur. Cela faisait partie de l'immensité, de la naissance de quelque chose d'invisible mais puissant.
Il se tenait là, sans un mouvement, se demandant si ces créatures avaient un but ou si elles étaient simplement une conséquence naturelle de cette énergie. Elles ne le remarquaient pas. Elles se formaient et se dissipaient dans une danse cosmique, des figures nées d'une volonté plus grande que la sienne. Chaque mouvement semblait plus libre, plus fluide, une création pure qui échappait à toute logique.
Et pourtant, malgré leur indifférence apparente, Michael sentit quelque chose de curieux dans l'air. Une sorte de lien, ténu mais présent, qui s'étendait de lui vers elles. Il n'était pas sûr si c'était simplement son esprit qui cherchait à en faire sens ou si une partie de cette énergie primordiale le touchait d'une manière qu'il ne comprenait pas encore. Les entités n'étaient pas conscientes de sa présence. Elles étaient là pour remplir leur rôle dans l'univers, un rôle qu'il ne saisissait pas encore.
«Qu'est-ce que je suis censé comprendre ?» se demanda-t-il, une nouvelle fois seul dans l'immensité.
À cette question, il n'eût pas de réponse. Mais dans le vide de l'univers, quelque chose se modifia. Michael n'était qu'un témoin, mais il ressentait cette naissance avec une intensité qu'il ne pouvait ignorer. Quelque part, au fond de lui, il savait que cet instant marquait un tournant dans sa propre existence, mais encore fallait-il qu'il comprenne le rôle qu'il devait jouer