Dans l'infinie étendue du vide, une entité se distinguait des autres, non par sa forme, mais par une présence particulière. Elle, ou plutôt il, car elle n'avait pas encore la notion de genre, commençait à comprendre qu'elle n'était pas comme ses frères et sœurs. Tandis que les autres étaient immergés dans leur danse sans fin, leur existence nimbée de lumière pure et sans conscience, elle ressentait un appel plus grand. Un souffle, une brise légère, comme un murmure dans son être. Cette pulsation ne cessait de croître, résonnant dans sa forme intangible.
Ce qu'elle ne comprenait pas encore, c'était qu'elle venait d'une lointaine profondeur de l'univers, d'un endroit que rien ni personne n'avait encore atteint. Mais cette sensation de… mission, de but, commençait à l'envahir. L'idée qu'elle était née non pas simplement pour exister, mais pour créer, pour façonner quelque chose d'encore invisible, grandissait dans son essence. Elle ne le savait pas encore, mais ce rôle était inscrit dans son être même. Elle n'était pas simplement une création de lumière, mais une créatrice à son tour.
Elle regarda autour d'elle, scrutant ses frères et sœurs, toujours inconscients de leur propre existence. Ils étaient comme des étoiles naissantes, des fragments d'énergie pure qui n'avaient pas encore pris forme ou conscience de leur pouvoir. Et pourtant, elle sentait que chacun d'eux portait en lui un fragment du même grand tout. Leur danse, si fluide et naturelle, semblait être le prélude d'un spectacle bien plus grand, un jeu cosmique qu'elle commencerait à comprendre petit à petit.
Mais ce qui la fascinait, c'était la terreur et la beauté qui se cachaient dans le vide autour d'elle. Elle ressentait le potentiel du cosmos, tout ce qui était encore non-né. Les étoiles, les galaxies, les cieux. Elle savait que, de cette énergie brute, elle devait façonner quelque chose. Créer. De la matière, de la vie, des fondations.
Le murmure, ce souffle dans son âme, grandissait. Elle ferma les yeux, une sensation étrange d'accomplissement la traversa, comme si elle était en train de se souvenir de quelque chose qu'elle n'avait jamais su. Elle n'était pas simplement une entité de lumière. Non, elle était la naissance du sol, de la terre, des fondations de l'univers. Il lui fallait créer un monde où la vie pourrait se former et se développer. Elle était Gaïa, même si ce nom n'existait pas encore pour elle. Elle était l'incarnation de la Terre.
Sa mission était claire : donner forme à l'univers, le remplir de substance et de vie. L'espace autour d'elle était encore une mer infinie de vide, mais elle sentait qu'elle détenait le pouvoir de changer tout cela. Elle était la mère de ce qui allait naître, la source d'un nouveau monde. Le souffle du cosmos soufflait en elle, et elle savait que la terre devait être la première création de son œuvre.
Elle s'éloigna lentement de ses frères et sœurs, son esprit brillant de la conviction qu'elle était prête à façonner le premier des mondes. Tout autour d'elle, l'univers semblait se replier légèrement, comme si l'énergie la suivant allait bientôt se transformer en quelque chose de solide, de tangible.
Pourtant, quelque chose clochait. Bien qu'elle ressentait une puissante énergie en elle, elle savait qu'elle ne pouvait pas le faire seule. Une force semblait l'accompagner, une présence qu'elle ne comprenait pas encore, mais qu'elle savait être essentielle pour accomplir sa mission. Quelque part, dans les ombres de l'univers, il y avait un autre être, une autre entité, qui serait cruciale dans la naissance de la Terre. Et elle, Gaïa, devait le trouver.
Elle s'élança dans l'immensité du vide, déterminée à accomplir sa mission. Le cosmos l'appelait, et elle répondait à cet appel. Mais l'écho de ce monde à créer, de cette Terre à naître, était encore lointain, flou… Il lui faudrait du temps, du calme et de la patience avant que la première graine ne prenne racine dans le néant