Les héroïnes sont submergées par une vision terrifiante : une cité en flammes se déploie devant elles. Elles voient des ruelles baignées de sang, les cris des habitants résonnent à travers les pierres fumantes, et partout où leurs regards se posent, c'est la dévastation. Les corps s'entassent, des visages pétrifiés d'horreur les fixent, comme si l'instant de leur mort était figé à jamais. Cette scène de chaos, percutante et irréelle, leur serre le cœur.
Puis, dans un claquement soudain, dans un ciel bleuté et infini de l'espace cosmique.
Les héroïnes, Sagelse, Matricaria et Baralte, flottent dans un espace au-delà de toute compréhension humaine. Cet univers semble défier les lois de la réalité, se déroulant devant elles dans une profondeur infinie d'un bleu pâle sans horizon. L'absence de gravité, d'orientation, et même de sol crée une étrange sensation d'intemporalité. Sagelse, nécromancienne aux cheveux blancs et au regard d'orange brûlant, scrute cet univers étrange, ses sourcils froncés d'une concentration intense, se demandant quelle magie les a transportées ici.
Le ciel, uniforme et hypnotique, est un immense voile de soie bleue, dénué de nuages ou d'étoiles. En dessous, une surface lisse et brillante ressemble à un miroir sans fin, immaculé, qui renvoie leurs reflets d'une manière étrange et surnaturelle. Les héroïnes voient leur image onduler légèrement, se mêlant à l'infini, comme si elles-mêmes faisaient partie de cet univers inconnu.
À côté d'elle, Matricaria, druide elfe à la beauté froide et aux longs cheveux noirs, semble étrangement sereine. Elle murmure doucement, comme si elle cherchait à capter un écho de vie, un murmure des esprits de la nature dans cet espace désert. Baralte, la moine hulestre au crâne rasé et au visage résolu, adopte une posture défensive, ses muscles prêts à réagir au moindre signe de menace. Elle brise finalement le silence d'une voix calme mais déterminée :
— « Où sommes-nous ? » J'étais sûre d'être... ailleurs... ?
Sagelse répond d'une voix mesurée, presque murmurante, comme si elle parlait pour elle-même :
— « Rien ici ne semble ordinaire. Nous sommes au-delà de tout ce que je connais… »
Alors qu'elles échangent leurs observations, une lumière intense surgit devant elles, vibrant comme un cœur battant, éclairant leurs visages avec une intensité presque divine. Cette lumière se condense pour former une silhouette éthérée, imposante, aux traits majestueux. Une voix grave résonne dans l'espace, remplissant l'univers tout entier.
— « Sagelse, Matricaria, Baralte, » appelle la silhouette, chacune sentant ce regard pénétrant, comme si leur âme même était exposée.
— « Je suis Astralis, déesse des astres et invocatrice des rêves. Vous êtes ici pour accomplir une mission vitale. »
Un silence empli de respect et de mystère s'installe. Matricaria, toujours intriguée mais prudente, incline la tête légèrement.
— « Déesse, pourquoi nous avoir choisies ? Qu'attendez-vous de nous ? »
—« Vous avez été choisies parce que vous veniez de mourir. Cette mission, c'est votre seconde chance, une réincarnation. Votre destinée est désormais liée aux étoiles et aux rêves. Acceptez cette quête, et vous renaîtrez pour accomplir un acte de justice, au-delà même de la mort. »
Astralis prend une pause, laissant ses mots imprégner chaque héroïne avant de continuer.
— « Le Malveillant Malakar, maître du Culte de la Sorcière du Néant, détient un artefact d'une puissance destructrice : l'Orbe de l'Annihilation. Cet objet, s'il n'est pas détruit, plongera le monde dans un abîme sans retour. »
À l'évocation de cet artefact, une ombre passe sur le visage de Sagelse. Elle échange un regard avec Baralte, qui hoche la tête, comprenant que le destin leur confie une tâche redoutable. Astralis leur tend une main bienveillante, sa voix résonnant d'une puissance divine.
— « Acceptez cette mission sacrée, et je vous accorderai une réincarnation dans le monde matériel. Votre force sera renouvelée, et vous serez bénies pour accomplir cette quête. »
Sous l'effet de l'aura de charme d'astralis, une chaleur familière et réconfortante les enveloppe, créant une impression d'amitié ancienne et de guidance. D'un même mouvement, elles acquiescent, le cœur empli d'une résolution inébranlable.
Au même instant, l'espace infini commence à se dissoudre autour d'elles. Les vastes voiles bleues s'effacent, laissant place à une vaste plaine baignée de lumière et marquée par un grand arbre imposant, témoin d'innombrables années. Elles se redressent, prêtes à affronter leur destin.
Enquête et Combat
Au pied de cet arbre, les héroïnes comprennent qu'elles se trouvent non loin d'une cité mystérieuse, gardée par de puissantes barrières magiques. Elles avancent prudemment, s'interrogeant sur la nature de cette protection.
— « Les défenses magiques sont anciennes, » murmure Matricaria en frôlant une barrière du bout des doigts. « Mais elles ne semblent pas nous voir comme des intruses… »
Sagelse ajoute, l'air pensif :
— « Peut-être qu'Astralis nous a accordé ce passage. Nous devrions rester sur nos gardes. »
Elles passent les barrières sans entrave et pénètrent dans la cité, où les habitants, loin d'être alarmés, les accueillent avec chaleur et reconnaissance. Des murmures admiratifs les accompagnent ; chaque visage exprime l'admiration, comme si les héroïnes étaient déjà des légendes parmi eux.
Au fil de leurs recherches, les héroïnes interrogent les habitants, cherchant des indices pour retrouver Malakar. Chaque rue, chaque quartier exploré les rapproche de leur objectif. Finalement, alors que les héroïnes avancent dans la cité, elles rencontrent un vieil homme dans la bibliothèque du grand temple. Il les guide vers une tour imposante, située en bordure de la ville. Cette tour, explique-t-il, est le sanctuaire d'un certain Malakar, un érudit réputé pour ses recherches et son savoir immense. Les héroïnes se lancent alors à la recherche de ce mystérieux personnage, espérant qu'il détient l'Orbe de l'Annihilation.
Arrivées devant la grande tour de Malakar, elles échangent des regards nerveux. Matricaria brise le silence, chuchotant :
— Vous êtes sûre qu'on peut lui faire confiance ? Cet endroit… il est trop calme.
Sagelse hoche la tête, scrutant les alentours d'un air méfiant.
— On doit prendre ce risque. Si l'Orbe est ici, on ne peut pas se permettre de passer à côté.
Baralte ajuste ses protections et laisse échapper un léger sourire.
— Alors, soyons prêtes. On entre et on s'assure qu'il ne nous résiste pas.
À l'intérieur, les héroïnes découvrent une bibliothèque colossale, avec des étagères chargées de grimoires et des parchemins à perte de vue. Malakar, un homme aux traits marqués et au regard perçant, les observe calmement depuis l'autre bout de la pièce, entouré de livres anciens et d'instruments magiques.
— Que faites-vous ici ? demande-t-il d'une voix grave, ses yeux s'arrêtant un instant sur chacune des héroïnes.
Sagelse s'avance avec assurance.
— Nous savons que vous détenez l'Orbe de l'Annihilation, et nous sommes ici pour le détruire. Astralis elle-même nous en a donné la mission.
À ces mots, Malakar se raidit. Il ressent soudain une étrange énergie émanant d'elles, quelque chose de menaçant, comme une aura qu'il peine à définir. Il fronce les sourcils et sa voix se fait glaciale.
— Comment osez-vous travailler pour Elle ! tonne-t-il, avec un mélange de colère et d'inquiétude dans la voix.
Les héroïnes échangent un regard incrédule. Sagelse avance d'un pas, les sourcils froncés.
— "Elle" ? Vous insinuez que vous êtes contre Astralis ? Vous êtes donc bien un ennemi des dieux !? Vous trahissez leur volonté ?
Malakar serre les poings, sa voix trahissant un mélange de peur et de tristesse.
— Vous ne comprenez pas. Astralis… Elle manipule tout le monde, tout comme elle vous manipule à présent !
Baralte lève un poing en signe de défi.
— Suffit ! Votre refus d'obéir aux dieux et votre résistance en disent long. Vous cachez l'Orbe, et c'est pour cela que nous sommes ici !
Le visage de Malakar devient sombre alors qu'il prépare ses défenses. Sans autre échange de paroles, une bataille intense s'engage. Malakar, se défend avec toute la puissance dont il dispose, ses mains projetant des éclairs d'énergie pure pour repousser les héroïnes. Matricaria utilise ses pouvoirs druidiques pour bloquer les projectiles magiques de Malakar, invoquant des racines qui s'enroulent autour de lui pour restreindre ses mouvements. Sagelse canalise sa magie, levant ses mains dans un geste circulaire, libérant des ondes d'énergie nécromantique pour briser les défenses de leur ennemi. Quant à Baralte, elle fonce en avant, parant les attaques avec agilité, frappant avec une précision redoutable.
Malakar, désespéré, s'exclame une dernière fois, la voix chargée de regret.
— Vous vous trompez ! Il n'est pas trop tard pour m'écouter et me rejoindre pour notre cause ! C'est elle qui doit être stoppée !
Mais les héroïnes, ne l'écoutent plus. Dans un ultime effort, elles brisent ses défenses et parviennent à le mettre à terre. Faible et suppliant, Malakar les implore :
— Je vous en conjure, n'utilisez pas l'Orbe ! Vous ne savez pas ce que vous faites...
Mais Sagelse, déterminée, s'approche de l'Orbe d'un pas ferme, ignorant les supplications de Malakar. Elle lève les mains et, avec l'aide de ses compagnes, lance un sort dévastateur. L'Orbe explose en une onde d'énergie massive, projetant les héroïnes au sol et plongeant leur esprit dans un tourbillon de lumière et de ténèbres.
Quand elles ouvrent les yeux, tout autour d'elles n'est que désolation. La cité en flammes se déploie devant elles, des ruelles baignées de sang, les cris des habitants résonnent à travers les pierres fumantes, et partout où leurs regards se posent, c'est la dévastation. Les corps s'entassent, des visages pétrifiés d'horreur les fixent, cette scène de chaos, percutante et irréelle, leur serre le cœur.
Mais cette fois, elles ressentent le poids de la réalité : ce ne sont pas de simples illusions, mais les conséquences bien réelles de leur geste. L'horreur de ce qu'elles viennent de causer s'étale autour d'elles.
Sagelse, titubant encore, murmure d'une voix tremblante :
— Qu'avons-nous… fait ?
Matricaria, les yeux écarquillés, observe le spectacle apocalyptique qui s'étend devant elle, sa voix brisée par l'angoisse.
— Les habitants… ils souffrent à cause de nous. Ce n'était pas censé se passer ainsi.
Baralte, qui se redresse difficilement, serre les poings en regardant autour d'elle, cherchant une explication, quelque chose qui pourrait apaiser le tourment qui monte en elle.
— Astralis nous a dit que l'Orbe devait être détruit… mais pourquoi cela a-t-il causé tant de souffrance ?
Alors qu'elles tentent de comprendre ce qu'il vient de se passer, une présence froide et oppressante s'installe autour d'elles. Dans un tourbillon de ténèbres, une figure familière prend forme devant elles. La silhouette qui émerge du néant est celle d'Astralis, mais cette fois, ses traits sont sombres, ses cheveux d'un noir d'encre ondulent autour d'elle comme des ombres vivantes.
Avec un sourire glacial, elle les contemple, ses yeux brillant d'une lueur malveillante.
— Mes chères héroïnes, vous avez admirablement bien joué votre rôle.
Les héroïnes échangent des regards incrédules et effrayés. Sagelse, la voix tremblante de colère, s'écrie :
— Astralis ! Que signifie cette folie ? Pourquoi ce carnage ?
Astralis éclate de rire, un rire dénué de toute chaleur.
— Vous êtes si naïves. Vous pensiez vraiment être les championnes d'une déesse bienveillante ? Je n'ai jamais été Astralis. Je suis la Sorcière du Néant, celle que vous serviez sans même le savoir.
Un silence de plomb s'abat sur les héroïnes alors que la réalité les frappe de plein fouet. Matricaria secoue la tête, incapable d'accepter la vérité.
— Non… c'est impossible ! Tu nous as dit que nous devions sauver ce monde…
La Sorcière du Néant sourit, un éclat de cruauté dans les yeux.
— Sauver ce monde ? Non, mes chères. Tout ce que vous avez accompli ici n'était qu'une étape dans ma libération. L'Orbe m'avait enfermée, me privant de mes pouvoirs. Vous l'avez détruit, et maintenant, je suis libre.
Avec surprise et trahison, les héros découvrent que la déesse Astralis n'a jamais existé ; elle est en réalité la Sorcière du Néant. Les héros n'avaient jamais reçu une aura magique de charme. Les villageois et le peuple de la cité les connaissaient, les admiraient et les voyaient comme leurs protecteurs. La Sorcière du Néant avait modifié leurs souvenirs et leur mémoire pour les manipuler. Les héroïnes, horrifiés par cette trahison, leurs propres vies ont été utilisées pour détruire ce qu'ils étaient censés protéger.
Baralte, les poings serrés, s'avance d'un pas menaçant, une lueur de défi dans le regard.
— Tu nous as manipulées. Nos vies, notre loyauté… tout ça pour accomplir ta propre vengeance ?
La Sorcière du Néant incline la tête, amusée par leur colère.
— Vengeance, pouvoir… appelez cela comme vous voulez. Désormais, le monde est à ma portée, et vous êtes tout aussi responsables de sa chute.
Les héroïnes, anéanties par cette révélation, se retrouvent en proie à une colère froide. Sagelse, les yeux brillant de larmes et de rage, jure entre ses dents.
— Nous ne te laisserons pas détruire ce monde. Tu as abusé de nous, mais désormais, nous jurons de te pourchasser et de réparer ce que nous avons détruit.
La Sorcière les regarde avec un sourire narquois, puis s'éloigne, disparaissant dans une brume noire. Ses derniers mots résonnent dans l'air froid et silencieux :
— Alors, venez. Mais souvenez-vous, c'est moi qui détiens le véritable pouvoir. Vous ne pourrez jamais m'arrêter.
Quand la brume se dissipe, il ne reste rien de la Sorcière, si ce n'est un silence oppressant et le poids des actes des héroïnes, lourd comme un fardeau.
Les trois héroïnes, épuisées, se regardent en silence. Ce qu'elles pensaient être une mission divine était, en réalité, un piège cruel. Leurs regards se durcissent. Il n'y a plus de retour en arrière, mais un chemin à tracer pour réparer les erreurs, un chemin semé d'ombres et de vengeance jurant de se venger de la Sorcière du Néant et de restaurer ce qui a été détruit.