Evangeline croisa le regard d'Harold. Elle ne pouvait pas assister car elle avait été blessée par lui. Il l'avait violée la nuit dernière et n'avait pas laissé de servantes pour l'aider à s'habiller. Il s'était assuré que Daisy n'était pas là. Sophie avait été envoyée au marché. Lorsque son médecin est arrivé, elle était allongée là, enveloppée dans une couverture car elle n'était pas en mesure de marcher.
"Lord Crawford." Sa voix s'éleva légèrement lorsqu'il remarqua que quelque chose n'allait pas. Mais Evan avait déjà hoché la tête.
"Oui, j'étais malade." L'homme lui sourit, ignorant son mari.
"Et le lendemain, avez-vous assisté?" Elene fronça les sourcils et regarda Harold mais il ne lui rendit pas son regard. Comme si son existence n'avait aucune importance pour lui.
"Oui, mais seulement pour une courte durée." elle répondit d'une voix basse. Une teinte de regret envahit à nouveau son visage lorsque l'homme la réconforta avec un regard compréhensif.
"Et j'ai entendu dire que vous vous êtes évanouie en entrant à l'académie également. Votre mari a informé les autorités que vous sautiez des repas depuis quelques jours à cause de votre maladie?" elle hocha de nouveau la tête tandis que tout le monde échangeait des regards ne comprenant pas exactement ce qui se passait, mais Harold savait. Il ne comprenait juste pas pourquoi le second fils du baron aidait Evangeline.
"Evangeline!" La voix froide était un rappel et Evan se raidit. Non pas parce qu'elle avait peur d'Harold. Mais... c'était le moment qu'elle attendait.
"Vous n'avez pas besoin de craindre, ma dame. Nous vous fournirons la protection si nécessaire." le coup était porté. L'effroi envahit Harold lorsqu'il réalisa qu'il avait fait une erreur mais il n'était pas prêt à abandonner si facilement.
Il feignit l'ignorance alors qu'il les fixait avec un air perplexe.
"De quoi parlez-vous Lord Crawford? Puisque vous savez qu'elle est malade, vous devriez être prévenant et ne pas l'interroger. Elle a déjà reconnu son erreur. Et qui ne fait pas d'erreurs. Il est normal pour des sœurs de se battre et d'être jalouses l'une de l'autre. Devriez-vous insulter mon épouse en public." il prit des pas précipités et saisit les mains d'Evan. Il la traînerait si nécessaire mais ne laisserait pas cet homme agir à sa guise avec elle.
Ses yeux froids menacèrent Crawford. "Ne dépassez pas vos limites au nom de la justice. Je vais aller jusqu'au bout pour en finir avec cette affaire. Je suis sûr que vous ne voudriez pas vous opposer à la famille de l'Étoile de Minuit." La menace aurait parfaitement fonctionné à d'autres moments, sur d'autres hommes ou dans d'autres situations.
La personne aurait compris le sous-entendu d'Harold et aurait abandonné l'idée de sauver Evan, surtout quand elle ne plaidait pas pour être sauvée.
Mais c'était Jonathan et la menace d'Harold ne tenait aucune chance devant cet homme. Il prit une profonde inspiration et secoua la tête comme s'il avait affaire à un enfant.
"Mon seigneur, vous avez mal compris. J'essaie de sauver votre épouse parce qu'elle est innocente." Ses mots firent l'effet de coups de tonnerre et provoquèrent des regards choqués chez beaucoup d'entre eux.
"Dame Agatha..." Elene chuchota doucement à la femme en tenant ses mains. La femme plus âgée sentit le tremblement de la main de son élève et fronça les sourcils.
Elle s'avança et lança un regard furieux à l'officiel chargé de l'enquête.
"Pourquoi pensez-vous cela alors qu'elle a déjà reconnu son erreur et s'est excusée? Pour être honnête, nous ne voulons pas poursuivre l'affaire puisqu'elle était aussi une élève de cette académie auparavant. Les erreurs se produisent et il est temps de passer à autre chose." elle insista puis saisit les mains d'Evan.
"Ma dame, bien que je pense que la jalousie est un péché. Vous vous êtes excusée et je respecte cela. Puisque vous êtes malade, vous devriez partir et vous reposer dans votre palais." Evan scruta la pièce et vit la panique et l'anxiété sur leurs visages et ricana.
Ils étaient prêts à en faire toute une affaire quand elle était accusée du crime. Et maintenant que son innocence pourrait être prouvée, cela était soudainement devenu une erreur et elle n'était plus une pécheresse mais une imbécile.
Ils pensaient toujours qu'elle était une imbécile. Ses yeux se posèrent sur Elene, couverte de sueur, et elle sourit.
"Je ne peux pas stopper un officier d'enquête. N'est-ce pas?" Jonathan comprit l'allusion et secoua la tête immédiatement. Tous autour d'elle se sentaient furieux. Ils voulaient tous le saisir et le jeter dehors. Mais les officiels d'enquête travaillent directement sous l'archiduc avec la permission de sa majesté. Lui seul pouvait les contrôler.
Attendez ! Archiduc… Harold se souvint avoir trouvé Ian dans le bâtiment. Et s'il était toujours là? Il pourrait arrêter cet imbécile de créer plus de drame. Harold était sûr que Jonathan supplierait pour la miséricorde si Ian le confrontait. Sa confiance revenait alors qu'il faisait signe à May de se rapprocher.
Il lui murmura quelque chose à l'oreille et la femme partit avec un hochement de tête.
"Alors, où en étions-nous.. vous étiez malade. N'est-ce pas?" il demanda d'un ton sérieux quand Evan hocha la tête.
"Pensez-vous qu'une femme malade viendrait de si loin seulement pour ruiner la carrière de sa sœur par jalousie quand elle n'avait pas l'énergie d'assister aux funérailles de son père?" beaucoup échangèrent des regards et y réfléchirent. "Cela aussi s'est produit alors qu'elle était la fille aînée du Marquis. Elle aurait pu prendre la position de son père mais elle a laissé son mari le faire.
Si elle était une femme orgueilleuse ou jalouse, l'aurait-elle accepté?" Sa voix était emplie d'humour comme s'il traitait avec des enfants.
"Mais elle est venue ici. Si ce n'est pas la jalousie, pourquoi est-elle venue de si loin pour prendre la place de sa sœur?" le doyen demanda avec pression dans sa voix. Ses mâchoires étaient serrées et ses yeux rétrécis. "Peu importe la raison, le fait qu'elle ait triché ne peut être changé. Nous étions prêts à laisser tomber l'affaire mais si vous continuez à faire des histoires, je serai contraint de la punir."