Chapter 19 - Arrêtez de penser à lui

Arabella se figea alors que Ferdinand capturait de nouveau ses lèvres. Son bras autour d'elle se resserra et la pressa contre son corps, encore plus près qu'avant.

[Qu'est-ce que c'est ? Je sais que j'ai eu envie de l'embrasser depuis notre mariage. Non, j'ai toujours rêvé de l'embrasser depuis la première fois que je l'ai rencontrée. Mais est-ce ainsi que tout le monde se sent ? J'ai l'impression d'avoir envie de l'embrasser depuis mille ans. Non, encore plus longtemps.]

'Hein ? Ferdinand avait lui aussi ces pensées pendant qu'il m'embrassait dans ma vie antérieure ?'

Elle trouvait cela trop atypique du Ferdinand qu'elle connaissait.

Cependant, l'intensité du baiser de Ferdinand était un peu trop pour elle aussi, qui avait expérimenté les baisers pleins de désir et de manque d'Icare.

Ferdinand l'embrassait comme s'il lui avait énormément manqué. Et encore plus lorsqu'il ne se contenta plus de baisers fermés et décida d'ouvrir sa bouche.

Il mordilla ses lèvres jusqu'à ce qu'elle pousse un soupir et il saisit l'opportunité pour entrer et l'explorer. Son pouce alla à son menton pour s'assurer qu'elle n'ose pas le fermer ou le mordre.

'Non ! Pourquoi fait-il soudainement cela ? Il n'avait pas tenté de me toucher après que j'ai dit que je n'étais pas prête.'

Arabella essaya de le repousser mais il la pressa encore plus fort contre lui.

Ou ne sentait-il même pas qu'elle essayait de le repousser ? Pensait-il qu'elle caressait son torse ou quelque chose du genre ?

Elle frissonna en sentant sa chaude langue explorer chaque recoin de sa bouche, la goûtant. Il taquina sa langue avec la sienne.

C'était si intense. Arabella sentit ses genoux s'affaiblir et son esprit commencer à s'embrouiller. Elle avait l'impression que son esprit et son corps fondaient tous les deux alors que Ferdinand continuait de l'embrasser.

'Non ! Ce n'est pas bon. Pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Est-ce que ce corps est trop nouveau à ce genre de sensation donc je suis encore si sensible ? Je ne devrais pas ressentir autant des baisers et des caresses de cet homme. Quel est le problème avec ce corps ?!'

Elle reprit son souffle lorsque Ferdinand eut finalement pitié d'elle et arrêta d'attaquer sa bouche.

Cependant, ses lèvres laissèrent des baisers de ses joues à sa mâchoire, et descendirent jusqu'à son cou. Il s'attaqua ensuite à sa peau sensible, et à la manière dont il l'embrassait avec agressivité, elle pouvait dire qu'il était excité.

"Non ! Ferdinand, arrête !" s'écria-t-elle en panique et se couvrit la bouche lorsqu'elle réalisa qu'elle venait de prononcer son nom. Personne n'ose appeler son nom.

[ Elle a dit mon nom, n'est-ce pas ?! ]

"Qu'as-tu dit ?" Ferdinand la fixa et Arabella s'efforça d'être aussi soumise que possible. Personne n'appelle l'Empereur par son nom. Sauf elle, bien sûr.

Dans sa vie antérieure, elle avait fait toutes sortes de choses pour provoquer son mari. Et l'appeler par son nom en faisait partie. C'était irrespectueux envers l'Empereur mais Ferdinand le permettait. Probablement parce qu'il savait pourquoi elle faisait toutes ces choses pour l'énerver.

Depuis qu'elle avait appris que la mort de leur fils était de son fait, Arabella s'était montrée hostile envers Ferdinand. Mais il avait toléré les choses qu'elle faisait peut-être par culpabilité, ou simplement parce qu'il avait encore besoin d'elle pour rester sa femme, ne serait-ce que sur papier et en titre.

Mais maintenant, il était trop tôt pour énerver Ferdinand. Elle n'avait nulle part où fuir et ne pouvait pas s'échapper de lui avec Alwin tout près. Ce mage pouvait se téléporter n'importe où. Il serait capable de la retrouver si facilement.

"Je suis désolée. Je ne voulais pas manquer de respect," s'empressa de clarifier Arabella avant que Ferdinand ne décide de la punir.

"Tu es ma femme. Je te permettrai de t'adresser directement à moi. Dis-le encore," Ferdinand ordonna et il n'y avait aucun moyen de s'échapper pendant qu'il attendait qu'elle obéisse.

'Est-ce un piège ? Veut-il que je le dise pour me donner une punition encore plus sévère ?'

Elle inclina la tête alors qu'elle plongeait son regard dans les yeux de Ferdinand. Elle lut ses pensées et vit un aperçu de lui imaginant qu'elle prononçait son nom.

'Veut-il juste entendre son nom ? Peut-être que je devrais lui obéir pour l'instant. Si je me mets trop tôt de son mauvais côté, je vais perdre la vie avant même d'avoir la chance de faire quoi que ce soit.'

"F-Ferdinand."

Son mari écarquilla les yeux une seconde avant de capturer à nouveau ses lèvres.

'Pourquoi son aura semble-t-elle si différente maintenant ? Attendez... Ce genre de baiser...'

C'était de la façon dont Icare l'embrassait quand il était content de quelque chose qu'elle avait fait.

'Ferdinand est content ? Aime-t-il vraiment entendre son nom ?'

Son mari devenait de plus en plus bizarre. Prononcer son nom sans honneurs signifiait qu'on ne le respectait pas ou ne le reconnaissait pas comme l'Empereur. C'était l'une des plus hautes formes d'irrespect qu'on pouvait commettre à Valeria. C'était punissable de mort.

Mais le voilà qui lui permettait de faire cela et qui semblait heureux de cela. Ce Ferdinand était vraiment étrange.

"Où m'emmènes-tu ?!" s'exclama-t-elle lorsqu'il la souleva soudainement.

"Ici," Ferdinand la regarda et elle se figea tandis qu'il la déposait doucement sur le lit. Il se pencha sur elle. Elle était écarquillée des yeux lorsqu'elle plongea son regard dans le sien et entreaperçut son intention de lui faire des choses coquines. Il voulait consommer leur mariage.

"Je ne suis toujours pas prête pour ça," dit-elle rapidement pour arrêter ce qu'il avait l'intention de faire.

"Pourquoi ? Nous sommes mari et femme."

[Pense-t-elle encore à ce prince efféminé ? Combien de temps ce bâtard occupera-t-il son esprit ? À quel point l'aime-t-elle pour qu'elle continue de languir pour lui même alors qu'elle est ma femme maintenant ?]

"S'il te plaît, attends encore un peu," essaya-t-elle de faire aussi piteusement que possible.

Ferdinand soupira. Mais au lieu de se retirer, il appuya une partie de son poids sur elle et entoura son visage de ses mains.

"Tu es à moi maintenant. Oublie ton ancien amant. Si tu continues de penser à lui, j'éliminerai son existence pour que tu ne puisses plus penser à personne d'autre," menaça-t-il.