Un moment de silence interloqué.
"Hein ?" Adeline était décontenancée, confuse et perplexe. "Se rapprocher de lui. Pourquoi ?"
César rit, baissant la tête contre son épaule gauche. "Pour obtenir ce que tu veux, évidemment !"
"Mais, comment puis-je faire cela ?" Adeline demanda, commençant à s'irriter. "Il me déteste et ne voudrait même pas me toucher. Qu'est-ce qui te fait penser que cela serait possible ?"
Elle frissonna à la chaleur de son souffle contre sa clavicule.
César releva la tête et palma sa joue. "Devient soumise."
"Quoi ?" Adeline était stupéfaite, complètement à court de mots. Son expression s'assombrit, et l'éclat doux dans ses perles marrons disparut, presque comme si elle pouvait tuer César d'un simple regard.
César leva rapidement les mains de manière défensive. "Ecoute-moi d'abord." Il ricana, amusé.
"Sais-tu ce que certains hommes recherchent beaucoup chez les femmes ?" demanda-t-il.
Adeline secoua la tête. "Non."
"La soumission, ma poupée." César caressa ses cheveux de manière taquine, son regard ne quittant pas le sien. "Certains adorent quand une femme tombe à genoux, totalement soumise. Ils aiment une femme en détresse qui les fait se sentir importants et nécessaires. Certains hommes admirent les femmes dociles, et Dimitri en fait partie."
"Regarde-toi, ma poupée... Tu n'es rien de tel." Il secoua la tête, ses yeux fouillant son visage minutieusement. "Tu es différente de ce qu'il souhaite, alors comment pourrait-il te désirer ?"
"Tu es tout ce qu'il déteste et ce qu'il ne veut pas chez une femme. Tu peux te battre et te défendre et ce n'est pas ce qu'il veut, tu comprends ?"
"Il a besoin de plus de ta part. Une version douce de toi, qu'il peut contrôler."
Sa main s'enroula à l'arrière de son cou, se mêlant à ses cheveux. "Tu dois devenir une dame en détresse pour lui, pour t'immiscer dans son cœur." Il parla contre la peau de son épaule, la vibration de sa voix lui coupant le souffle. "Tu peux le briser, Adeline, tu peux le ruiner."
Adeline étouffa un souffle. "César…" Son visage était fortement rougi.
César passa sa main de haut en bas de son dos, son bras l'enlaçant dans un câlin.
"Il suffit de faire semblant, d'être plus maline pour un moment, et tu obtiendras ce que tu veux. Le vieux Fiodor est comme un arbre avec de nombreuses branches, et tu devras d'abord détruire ses branches, comme Dimitri, pour pouvoir l'arracher complètement."
Il mordit dans son épaule, laissant un suçon profond comme s'il la marquait. "Ça devrait être suffisamment convaincant." Sa canine, qui s'était instinctivement allongée, le démangeait.
Le besoin de faire bien plus que laisser un suçon était un peu frustrant.
"Ça pique." Adeline siffla, resserrant sa prise sur sa veste de costume.
César déposa un doux baiser sur le suçon, sa canine disparaissant. "Voilà, bien mieux." Il se recula pour regarder son visage, ses lèvres dessinant un sourire exotique. "Tu vas adorer le spectacle que je vais te montrer. Fais-moi confiance et obtiens ces informations."
"Et aussi, je m'attends à un baiser très gratifiant," taquina-t-il, en ronronnant.
Adeline n'était pas sûre d'avoir bien entendu, mais ça sonnait comme s'il ronronnait, presque comme un chat satisfait. S'imaginait-elle ? Peut-être.
"Appelle-moi une fois que tu découvriras." César déposa un baiser sur le dos de sa main. "Et prends un verre avec moi avant de partir. J'ai acheté ces marques spécialement pour toi," dit-il.
Adeline se détacha de lui avec un souffle profond, sa rougeur inégale. Elle marcha jusqu'à la chaise et s'assit, son regard semblait un peu distant.
Elle n'était pas sûre de la raison, mais elle avait tellement apprécié sa petite caresse taquine qu'elle aurait souhaité rester ainsi un instant de plus. Était-elle en manque de contact ? Peut-être était-ce la raison ?
Ses réflexions furent interrompues par César, qui commença à remplir son verre de vin.
Le reste de leur conversation portait sur leurs intérêts, et lorsqu'ils s'en rendirent compte, plus de deux heures s'étaient écoulées. Adeline se leva de sa chaise et prit son sac à main.
"Je dois rentrer chez moi maintenant. Mais, euh, je ne peux vraiment pas promettre que je pourrai découvrir ce que tu veux," dit-elle. "Ce vieil homme est impénétrable, et c'est presque impossible de trouver quoi que ce soit."
César secoua la tête d'un air désapprobateur. "Tu n'as pas nécessairement besoin du vieil homme. Dimitri suffit." Il s'avança pour se tenir devant elle, les mains enfouies dans les poches de son pantalon.
Adeline leva la tête pour le regarder, ses longs cils battant. "Q-quoi ?" Sa tête s'arrêtait juste un peu en dessous de son épaule, l'obligeant souvent à se courber pour se pencher à sa hauteur.
"Rien." Le regard de César passa de ses pupilles à son nez en bouton et à ses lèvres rouge pulpeuses avant de retourner à ses yeux marron mielleux. Il esquissa un sourire complice. "Jusqu'à ce qu'on se revoie, Adeline."
Adeline mordit l'intérieur de sa joue avec un signe de tête et se tourna, marchant vers la porte. Elle s'arrêta et le regarda comme si elle avait quelque chose à dire, mais semblant changer d'avis, elle ouvrit la porte et sortit.
La première chose que les deux hommes remarquèrent fut le suçon violet sur son épaule. C'était un sacré suçon, presque comme un bleu.
Ils ne dirent pas un mot mais la suivirent avec incertitude dans leur regard. De temps en temps, ils jetaient un coup d'œil derrière eux.