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Le point de vue de Chloé
Je regardais silencieusement l'homme, qui pourrait être le père du bébé dans mon ventre, passer notre frontière. En voyant les voitures s'éloigner, je me sentais à la fois triste et désolée. Triste parce que j'espérais qu'il me reconnaisse. Et désolée parce que j'avais gardé espoir en lui malgré la connaissance de son manque de cœur.
Je me suis retournée et j'ai avancé sur mon chemin loin de ce territoire de meute. J'ai atteint la petite ville à l'extérieur de notre meute. L'air de la ville était imprégné de l'odeur des rebelles, des humains et des loups-garous de rang inférieur. Mais qui étais-je pour me plaindre des rebelles, alors que j'étais moi-même une rebelle ? J'ai continué à avancer dans la ville à la recherche d'un abri ou d'un hôtel où séjourner quelques jours.
Je marchais à travers une petite ruelle déserte. L'air ici était étrange. Je pouvais sentir qu'il y avait un danger autour de moi, mais je ne voyais personne, alors je continuais à marcher.
Tout à coup, comme une rafale de vent, quelqu'un est venu en courant vers moi. Avant que je puisse voir son visage, il a arraché mon sac et s'est enfui. J'ai tenté de le suivre, mais il a disparu dans un coin sombre, tout comme il était apparu de nulle part. Je suis tombée au sol, impuissante.
"Non, non, non Déesse, tu ne peux pas me faire ça, quelqu'un s'il vous plaît aidez-moi," je continuais à crier et à pleurer, mais personne n'est venu à mon aide.
Après avoir pleuré longtemps, je me suis essuyé le visage avec le dos de ma main et me suis relevée du sol. Il commençait à faire plus sombre et je devais trouver un endroit où passer la nuit. J'avais perdu toutes mes affaires et l'argent que maman m'avait donné. Maintenant, je n'ai pas de chez moi et pas d'argent pour m'acheter de la nourriture. J'avais envie de pleurer à nouveau, mais il ne restait plus de larmes à verser.
En passant devant un restaurant, mon estomac a gargouillé bruyamment, me rappelant que je n'avais rien mangé depuis la veille. J'ai couvert mon ventre avec ma main, je ne suis plus seule. Je dois manger quelque chose pour mon bébé.
"Ne t'inquiète pas bébé, maman va trouver un travail pour nous acheter de la nourriture," j'ai murmuré et me suis promis de trouver du travail. Je ne peux pas mendier de la nourriture ou demander de l'aide, c'est une humiliation pour ma fierté. Peu importe la situation dans laquelle je me trouve maintenant, j'ai du sang d'alpha qui coule dans mes veines. Je ne peux pas être faible ; je dois rester forte au moins pour le bien de mon bébé à naître.
Je regardais une fois de plus le restaurant miteux et je suis entrée. Un homme d'âge mûr était assis derrière la caisse. À son odeur, je pouvais dire qu'il était un oméga issu d'une petite meute.
"Bonsoir monsieur," l'ai-je salué avec un sourire sur le visage. Il m'a dévisagée de haut en bas avec curiosité. Je me suis également examinée et j'ai vu qu'il y avait de la boue et de la saleté sur mon jean délavé. Mon T-shirt était aussi sale à cause de ma chute au sol.
"Comment puis-je vous aider ?" demanda-t-il avec un visage désintéressé.
"Je cherche du travail. Avez-vous besoin d'une serveuse ici ?" lui ai-je demandé avec désespoir. Il réfléchit quelques instants avant de répondre.
"J'ai besoin d'une serveuse, mais je ne suis pas sûr que vous soyez faite pour ce travail. Mais je vais vous donner votre chance car j'ai besoin d'une paire de mains supplémentaire ici. Vous pouvez commencer à travailler dès maintenant, à la fin de la journée, je déciderai de votre salaire selon votre performance," dit-il avec une expression ennuyée.
"Merci beaucoup Monsieur…"
"Vous pouvez m'appeler Paul et vous pouvez prendre un repas gratuit avant de commencer votre poste. Je ne veux pas que mes clients entendent les bruits de gargouillis de votre estomac," dit-il en me tendant un tablier et en me montrant le chemin de la cuisine.
"Mille mercis, Paul," je me suis sentie gênée de ma situation et suis allée à la cuisine. J'ai mangé un burger et bu une tasse de café, puis j'ai enfilé le tablier et suis retournée dans la salle à manger.
"Allez prendre les commandes de ces messieurs là-bas," m'a demandé Paul après m'avoir fourré un stylo et un petit bloc-notes dans la main. Après avoir hoché la tête en réponse, je me suis dirigée vers le groupe d'hommes dans le coin éloigné du restaurant.
À mesure que je m'approchais d'eux, j'ai inhalé une forte odeur de pourriture provenant d'eux. Cela signifie seulement qu'ils sont tous des rebelles, bannis de leurs meutes pour des péchés impardonnables. Tout comme moi.
"Bonjour monsieur, que souhaitez-vous commander ?" leur ai-je demandé aussi poliment que possible.
"Nous aimerions vous avoir en dessert," a dit l'un d'eux avec un sourire obscène. Les autres ont commencé à rire avec lui. J'ai voulu lui crier dessus, mais j'ai réprimé ma colère et leur ai souri de force.
"Veuillez commander de la nourriture, monsieur," leur ai-je demandé à nouveau en serrant les dents. Cette fois, ils ont commandé leur nourriture. Je pouvais sentir leurs regards sur mon corps, mais j'ai ignoré la sensation. J'ai noté leur commande et me suis retournée pour informer la cuisine. Dès que je me suis retournée, j'ai senti une claque sur mes fesses et j'ai perdu le contrôle. Comment ose-t-il ?
J'ai donné un coup de pied dans l'estomac du rebelle qui m'avait giflée. Mon sang d'alpha ne me laissera pas tolérer aucune forme d'intimidation ou de harcèlement.
Le rebelle n'a pas pu résister à l'impact de mon coup et est tombé au sol.
"Cette garce a du tempérament, montrez-lui qui nous sommes," a-t-il crié à ses compagnons et tous m'ont regardée comme si j'étais un morceau de viande pour eux.
Tous se sont jetés sur moi, j'ai fait de mon mieux pour me défendre, mais j'étais seule et ils étaient cinq. Même avec mon sang d'alpha, j'étais faible contre eux tous. De plus, ma grossesse ne me permettait pas de me battre avec eux. Je ne peux pas laisser mon bébé être blessé à cause de ces rebelles.
Mais malgré toutes mes protestations, ils ont réussi à me tirer au sol. Deux d'entre eux retenaient mes mains contre le sol et deux autres tenaient mes jambes, m'empêchant de bouger.
"Maintenant, laissez-moi voir ce que vous avez sous vos vêtements crasseux," a dit le rebelle que j'avais frappé auparavant. Il s'est approché de moi et a commencé à déchirer mon T-shirt.
"Non, non, non, s'il vous plaît ne me faites pas ça. S'il vous plaît laissez-moi partir. Quelqu'un, s'il vous plaît aidez-moi," ai-je crié de désespoir pour me sauver de ces rebelles.
Vais-je être violée par ces rebelles immondes ? Est-ce la fin de ma vie ? Vais-je mourir entre leurs mains ? Je pensais à toutes les possibilités de ma vie à ce moment-là.
Soudain, quelqu'un a arraché le rebelle de moi et l'a jeté hors du restaurant. En même temps, d'autres loups-garous se sont précipités et ont commencé à battre les quatre autres rebelles sans merci. J'ai couvert mon corps à moitié dénudé avec mes mains et me suis traînée dans un coin du restaurant pour me protéger des regards curieux.
Au milieu de la confusion, j'ai entendu une voix familière de l'un des loups-garous qui m'avaient sauvée. J'ai cherché du regard l'origine de la voix. La voix venait du chef et c'était l'Alpha Tyler. Oh déesse ! Je ne peux pas le laisser me voir dans cet état.
"Tout va bien, mademoiselle ? Avez-vous besoin de voir un docteur ?" Tyler m'a demandé. Il semblait qu'il ne m'avait pas reconnue. Ce n'est pas étonnant, cependant. Qui pourrait penser qu'une jeune femme rebelle, qui a presque été violée par un groupe de maniaques, peut être la belle alpha qu'il a rencontrée lors d'une fête un mois auparavant ?
"Je vous parle, vous vous sentez bien ?" L'Alpha Tyler a demandé à nouveau cette fois en s'approchant de moi. J'ai caché mon visage avec mes mains pour éviter de lui faire face. Et cela a piqué sa curiosité et il s'est approché de moi.
"Laissez-moi vérifier vos blessures," a-t-il dit en tirant sur ma main et nos regards se sont croisés. Mon cœur a battu plus fort en voyant son regard surpris.
"Chloé ! C'est vraiment toi ?" Il était si choqué en voyant mon visage. Ouais, qui ne le serait pas ?
"Que fait la future alpha ici ? Ne savez-vous pas que les rebelles attaquent toujours dans cette partie de la ville ? Pourquoi avez-vous l'air si différente de la Chloé que j'ai rencontrée cette nuit-là ?" Il a continué de poser des questions les unes après les autres sous le choc.
Mais que vais-je lui répondre ? Dois-je lui dire la raison de ma présence ici ? Puis-je lui faire confiance ?
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