Après avoir traversé la grotte pleine de pièges et de monstres, Ale se retrouva devant une immense porte en pierre, gravée de symboles mystérieux. Il ne savait pas où il se trouvait, mais il sentait que ce lieu était ancien et imprégné d'une énergie puissante.
Les symboles sur la porte semblaient briller faiblement, presque comme une lueur de braises endormies. Le souffle court, il se retourna et aperçut les silhouettes des monstres qui l'avaient pourchassé tout au long de sa descente dans les ténèbres. Leurs formes d'ombre se faufilaient dans les couloirs derrière lui, prêtes à l'attaquer à nouveau.
Ale, épuisé et blessé, savait qu'il n'avait pas le choix. Pour survivre, il devait avancer. Il posa ses mains tremblantes sur la porte de pierre, cherchant à la pousser.
Au moment où sa paume toucha la surface gravée, une onde de chaleur se propagea sous ses doigts. Soudain, les symboles gravés sur la porte s'illuminèrent d'une lumière rouge flamboyante, et une puissante énergie se déversa dans la grotte.
Les monstres des ombres, qui s'étaient presque jetés sur lui, furent instantanément repoussés par cette force invisible. Ils reculèrent en hurlant, leurs corps déformés par la puissance magique qui émanait de la porte.
Les créatures disparurent dans les ténèbres, vaincues par cette protection ancienne. Ale, abasourdi, observa cette réaction magique, ne comprenant pas ce qui venait de se passer.
Il sentait la chaleur se diffuser dans l'air, mais cette fois, elle ne brûlait pas. Elle était réconfortante, presque familière, comme une vieille amie qu'il n'avait jamais connue.
Alors qu'il essayait de comprendre ce qui venait de se produire, une voix ancienne et puissante résonna soudain dans sa tête, écho dans la grotte silencieuse.
« Approche, jeune flamme... Entre, si tu oses. » Ale, tremblant de fatigue, hésita un instant. Il ignorait ce qui l'attendait derrière cette porte, mais il savait qu'il n'avait plus d'autre option.
L'épuisement et les blessures l'avaient réduit à l'état de survie pure. S'il restait ici, il finirait par être rattrapé, ou pire. La porte de pierre s'ouvrit lentement, comme en réponse à la voix. Un courant d'air chaud, chargé d'une énergie ancienne, s'engouffra dans la grotte. Ale prit une profonde inspiration, serra les poings et fit un pas en avant, franchissant le seuil de l'inconnu.
Ale franchit la grande porte de pierre, l'air brûlant qui s'échappait du temple enveloppant son corps déjà affaibli. Il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait de l'autre côté, mais il savait que le danger était bien réel. Devant lui, une immense salle se dévoila, majestueuse et imposante.
L'intérieur du temple semblait si vaste que le toit disparaissait dans les ombres au-dessus de lui, comme si la salle elle-même défiait les lois du monde extérieur.
L'obscurité régnait en maître ici, ponctuée seulement par la lueur rouge des symboles magiques gravés sur les murs et les colonnes massives qui soutenaient la structure. Les runes, ornées de flammes noires, émettaient une énergie mystérieuse, presque inquiétante. Leur lumière vacillante dessinait des ombres mouvantes qui semblaient danser sur les murs.
L'entrée du temple était gardée par deux statues de pierre colossales. À gauche, un guerrier imposant, tenant une épée gigantesque pointée vers le sol, et à droite, une mage brandissant une baguette magique. Leurs postures étaient celles de protecteurs anciens, figés dans le temps, mais étrangement vivants. Des auras de flammes gravées dans la pierre semblaient dégager une véritable chaleur, si intense qu'Ale pouvait presque la sentir brûler sa peau. La magie ancienne qui imprégnait le temple était omniprésente, envoûtante, mais quelque chose d'autre l'inquiétait. Une force inconnue semblait l'attirer plus profondément.
Ale se força à avancer, chaque pas résonnant lourdement sur le sol de pierre. Alors qu'il approchait de l'autel au fond de la salle, une immense porte en bois ancienne, fermée et scellée par de nombreux bandeaux magiques, se dressa devant lui.
Des symboles lumineux couvraient ces bandeaux, pulsant d'une énergie sombre qui résonnait dans tout son être. Il ne comprenait pas totalement la signification de ces sceaux, mais il sentait que quelque chose de puissant et dangereux se trouvait derrière cette porte.
Alors qu'il tendait la main vers l'un des bandeaux, une voix grave, profonde et ancienne résonna dans le sanctuaire.
« Enlève les sceaux, et entre… »
Ale, surpris, recula instinctivement. Il ignorait ce qui l'attendait derrière cette porte, mais il n'avait pas d'autre choix.
Les symboles lui semblaient menaçants, mais il savait que les créatures des ténèbres rôdaient encore dans la grotte, et elles le rattraperaient bientôt s'il n'agissait pas. Il tendit la main et, doucement, tira sur l'un des bandeaux. Une vague de chaleur intense se déversa immédiatement, dissipant l'obscurité autour de lui. Les bandeaux tombèrent un à un, dégageant chacun une lueur vive avant de disparaître.
Lorsque le dernier sceau fut brisé, la porte émit un grondement sourd et s'ouvrit lentement. Un vent chaud s'engouffra dans la salle, portant avec lui une énergie presque tangible. Ale ressentit cette force jusqu'au plus profond de son être.
Alors qu'il franchissait le seuil, il fut frappé par la scène qui s'offrait à lui.
Le sanctuaire, bien qu'obscur, était baigné par une étrange lumière vacillante. Au centre de la pièce se trouvait une grande entité, enveloppée d'ombres mouvantes. Ce n'était pas une ombre menaçante comme celles qu'il avait déjà affrontées, mais quelque chose de bien plus profond, de bien plus ancien.
Ale s'approcha lentement, ébloui par la vision qui se présentait à lui. Derrière les chaînes massives qui l'emprisonnaient, l'Esprit des Ténèbres apparut dans toute sa grandeur. Ce n'était pas une créature humaine, ni une figure démoniaque comme il l'avait imaginée dans les récits de son enfance. Devant lui se dressait un phénix gigantesque, son corps entièrement composé de flammes noires et d'ombres mouvantes.
Le phénix avait des ailes déployées si vastes qu'elles semblaient s'étendre dans toutes les directions, se fondant dans les ténèbres qui l'entouraient. Chaque battement léger de ses ailes dégageait des volutes de fumée sombre, comme si l'air lui-même se consumait à leur contact. Les flammes noires qui dansaient autour de lui ne brûlaient pas comme les flammes ordinaires : elles étaient silencieuses, fluides, et semblaient absorber la lumière plutôt que la diffuser, créant un contraste effrayant avec la lueur rouge des sceaux magiques qui ornaient les chaînes.
Les yeux du phénix étaient d'un noir profond, mais dans ce noir, on pouvait percevoir un éclat ancien, rempli de sagesse et de douleur. Ses plumes, bien que formées d'ombres et de flammes, semblaient solides par moments, comme si elles étaient faites de matière tangible, mais toujours sur le point de s'effondrer et de se transformer en fumée. Un léger crépitement accompagnait chaque mouvement, comme le son d'une chaleur intense prête à s'échapper.
Les chaînes qui maintenaient le phénix étaient immenses, parcourant son corps et limitant ses mouvements. Chaque chaîne était ornée de sceaux brillants, pulsant d'une lumière rouge vive, qui contrastait violemment avec les ténèbres de son corps. Ale pouvait sentir que ces chaînes étaient bien plus que du métal ; elles étaient imprégnées d'une magie ancienne et puissante, conçue pour contenir une force que même les autres esprits ne pouvaient maîtriser.
Le phénix, bien que prisonnier, ne dégageait pas d'hostilité. Au lieu de cela, une aura de majesté et de sérénité émanait de lui, comme si, malgré les siècles de captivité, il conservait sa dignité et son rôle de gardien des ténèbres. Son corps scintillait de flammes noires, mais ces flammes n'étaient pas destructrices. Elles représentaient plutôt l'essence même de la nuit, une obscurité nécessaire, enveloppante, qui offrait un repos après la lumière du jour.
Ale, ébahi, sentit un frisson parcourir son corps.
Ale resta figé devant la créature emprisonnée. Le silence qui régnait dans la salle n'était brisé que par le crépitement sourd des flammes noires qui dansaient autour du phénix. Pendant ce qui lui sembla être une éternité, il n'osa pas bouger ni parler, tiraillé entre l'effroi et la fascination.
Finalement, après un long moment d'hésitation, il brisa le silence, sa voix tremblante :
« Qui… qui es-tu ? »
Le phénix tourna lentement la tête vers lui, ses yeux noirs perçant l'obscurité. Une voix grave, résonnant à la fois dans l'air et dans l'esprit d'Ale, lui répondit, calme et pleine de sagesse :
« Je suis celui que vous appelez l'Esprit des Ténèbres, Nyxion.»